Chapitre 25

Ingrédient manquant

Après ce combat terrible, Noria et ses amis se firent soigner à l'hôpital d'Unvalia. Grâce à leur vêtement bien plus résistant qu'à la normale, ils s'en étaient sorti sans trop de blessures. Hormis Hirelda et Siana qui attendaient de boire les potions des alchimistes. Pour Varid, il était gardé en observation alors qu'il reprenait petit à petit ses esprits, mais certaines parties de son corps souffraient encore de la transformation.

Noria attendait sur un banc en face de la chambre d'Hirelda. La pauvre avait subi des blessures plus graves que les autres et devait prendre le temps de se remettre. Kain et Ozia étaient retournés dans le repaire de Vermen pour y dégoter plus d'information, notamment sur le moyen de guérir totalement Varid. Allen, quant à lui, préférait rester aux côtés de Noria, lui aussi inquiet pour son amie.

Un Alchimiste en blouse blanche sortit de la chambre avec le sourire. Noria et Allen se levèrent, pressés d'entendre ce qu'il allait leur révéler sur l'état de santé de leurs amies.

– Ils sont sortis d'affaire. Les élixirs concoctés par nos médecins vont accélérer leur guérison. Votre amie étant une Titanomancienne, nous lui avons donné un élixir permettant à sa magie de la soigner. Elle est difficile à faire, mais la Sage Izeris nous en a donné une fiole.

La Sage en question sortie de la pièce à son tour.

– Oui nous en avons quelques-unes à Elekya, et j'avoue que je pars toujours en voyage avec un ou deux flacons.

– Merci beaucoup ! répondit Noria avec tant de reconnaissance.

Elle ne savait toujours pas pourquoi la Sage s'était retrouvée à cet endroit, mais elle la remerciait avec tant de sincérité. Sans son intervention, leur combat aurait pu virer au cauchemar. Pourtant, ils s'étaient entrainés pendant leur voyage, mais cela ne suffisait pas face aux créatures de Vermen. Et Noria comprit la différence de force entre un Sage et un simple Titanomage.

– Comment avez-vous fait pour blesser Varid ? demanda Allen. Je n'ai pas réussi avec mon épée...

Izeris haussa les épaules.

– J'ai simplement utilisé un peu de force.

Noria écarquilla les yeux. Elle trouvait pourtant Allen très fort, alors qu'est ce qu'il en était de cette femme pas plus musclée que lui.

– Il vous suffit d'utiliser la magie Titanique pour augmenter votre force.

Allen découvrait encore de nouvelles possibilités qu'offrait la magie. Mais il fallait pas mal de maitrise pour arriver à un tel niveau, et le chemin était encore long pour eux.

– Coucou !

Noria et Allen se tournèrent vers le couloir où arrivait Gavion, Kain et Ozia. Ils rejoignirent le trio alors que le Sage les félicitait pour ce qu'ils avaient accompli.

– Et où étiez-vous ? demanda Noria, en fronçant les sourcils.

Ozia soupira.

– Laisse tomber, on a essayé de savoir, mais il élude la question.

Noria lui en voulait de ne pas avoir été là. Il avait beau rester souriant, il les avait laissé tomber pendant cette histoire. Pourtant, elle ne pouvait pas le détester au vu de tout ce qu'il faisait pour l'aider à mettre un terme à sa malédiction. Elle resta donc muette, alors qu'Allen lui intimait de répondre. Mais comme l'avait souligné Ozia, il racontait qu'il avait juste des choses importantes à faire.

– En tout cas ! interpella Kain. On a trouvé des journaux intéressants dans le repaire de cette crapule !

Un silence tomba. Noria croisa les bras, concentrée sur les révélations de son ami.

– À priori, il ne peut pas supporter les Titanomanciens et il cherche à trouver un moyen de transformer les Humains en arme capable de les affronter. De ce qu'on a pu voir, il est plutôt bien parti.

– Mais Varid n'était pas conscient de ce qu'il faisait, signala Allen. Il aurait pu attaquer n'importe qui.

– Il est en train de chercher un moyen de garder l'esprit justement, expliqua Ozia. Si on ne l'avait pas débusqué, il aurait peut-être trouvé à force de recherche...

– C'est ce qu'il va faire si on ne le retrouve pas, finit Noria.

Tout le monde le savait, mais le fait d'énoncer cette vérité jeta un froid. Vermen détestait tant les Titanomanciens ? Mais pourquoi ? Noria ne comprenait pas cette façon de penser, toujours plus répandu dans le monde. Leur peuple ne faisait qu'aider tout le monde avec leur magie, jamais ils n'avaient été belliqueux ou avides de conquêtes. Alors pourquoi ?

– Bon, je vais continuer mes affaires moi, leur dit Izeris. À plus !

Elle leur fit un salut de la main avant de disparaitre à travers les patients et les médecins.

– Allons voir comment se porte Hirelda, proposa Gavion en entrant dans la chambre.

Siana et Hirelda venaient de se réveiller et discutaient de ce combat mémorable. Siana avait pris confiance en elle, et remerciait Hirelda pour toute l'aide qu'elle lui avait apportée. Noria fit un rapide résumé de ce qu'ils venaient d'apprendre, assombrissant le visage d'Hirelda, mais elle opina et se redressa dans son lit.

– De toute façon, on ne peut rien faire de plus, déclara-t-elle. Maintenant, on va s'occuper de faire ton antidote !

– Il nous manque toujours de l'essence de vie pour ça, soupira Ozia. Je pensais en dénicher à Unvalia, mais j'ai beau faire les boutiques, je n'en ai pas trouvé.

Noria pesta. Allen posa une main compatissante sur son épaule. Mais à ce moment, elle n'arrivait pas à se sentir mieux avec la chaleur de sa main, la colère lui montait au nez. À chaque fois qu'elle se rapprochait de son but, un évènement venait perturber sa quête et l'éloigner de son objectif. Elle perdait patience, alors que sa vie continuait de lui être volée par les épines de son tatouage.

– Nous en trouverons peut-être à Elekya, réfléchit Gavion. Mais nous allons mettre beaucoup de temps à faire l'allée retour.

Personne n'osait rien dire. Tout le monde réfléchissait à un moyen de dénicher cette chose si rare. Noria s'adossa contre le mur et laissa son regard vagabonder vers le couloir où les soignants s'agitaient. Son père avait l'habitude de connaitre toutes les affaires de la région, mais il se gardait de les divulguer, même à sa propre famille.

– Il y en a un pas loin, déclara Siana d'une petite voix. Mais cela va être compliqué de l'atteindre.

Les espoirs des Titanomanciens se braquèrent sur la jeune Alchimiste. Noria bondit du mur pour la rejoindre, des étoiles dans les yeux.

– Comment ça ? Il est où ?

Elle semblait anxieuse à l'idée de lui révéler.

– Il est quelque part dans les gorges d'Ilrim, mais c'est devenu un endroit beaucoup trop dangereux pour s'y rendre.

Hirelda se redressa avec difficulté, non sans lâcher quelques grognements.

– Nous sommes assez solides pour y survivre. Qu'est-ce qu'il se passe là-bas ? demanda-t-elle.

Siana eut un bref sourire en voyant Hirelda lui faire un clin d'œil.

– Je sais qu'il y traine des chimères assez puissantes. Et en plus de ça, la famille Orwyn y a installé un grand campement, et tienne à distance toutes personnes étrangères.

Noria se gratta la nuque, honteuse. Son père continuait de couvrir ses manigances, et savoir ça lui donnait envie de découvrir ce qu'il dissimulait dans cette partie de la région.

– Pourquoi tout le monde regarde Noria ? demanda Siana, suspicieuse.

L'Alchimiste était loin d'être idiote. Noria remarquait qu'elle réfléchissait et mettait les informations en ordre et petit à petit, ses yeux s'écarquillèrent. Noria soupira, mais comme il n'y avait que ses amis présents, elle pouvait lui dire la vérité sans que cela s'ébruite.

– Je m'appelle Noria Orwyn, déclara-t-elle.

Siana resta bouche bée.

– Je suis désolée de t'avoir caché la vérité, mais je ne voulais pas qu'on apprenne que la fille Orwyn se balade en ville.

Siana accusa l'information en silence. Elle ne semblait pas paniquée à cette idée, mais une multitude de questions passèrent dans sa tête.

– Je t'arrête tout de suite, Siana, coupa Noria. Je ne sais rien des agissements de ma famille... déplora-t-elle. J'essaye justement d'accéder à mon domaine.

Siana opina.

– Dans ce cas-là, laisse-moi t'aider à trouver l'essence de vie dans les gorges d'Ilrim.

Noria eut un hoquet de stupeur.

– Pardon ? Pourquoi viendrais-tu m'aider ?

– Je connais les gorges d'Ilrim, avoua-t-elle. Vermen...

Prononcer ce nom la plongea dans les souvenirs douloureux de sa torture.

– ... m'emmenait souvent en récupérer. C'était risqué et nous partions pour plusieurs jours, mais ça m'a permis d'apprendre à en aspirer avec le gant. Je peux vous servir de guide et...

Siana prit une profonde inspiration avant d'expirer lentement.

– Je vous dois la vie. C'est le moindre que je puisse faire.

Noria ne savait pas quoi répondre à sa demande. Comment la convaincre de ne pas venir alors qu'elle connaissait déjà le danger ? Noria opina chaleureusement, contente d'avoir une aide supplémentaire.

– Comment on s'y rend ? demanda Kain.

– Il va falloir qu'on aille prendre un bateau à Ordam pour remonter la rivière par le nord, expliqua Siana. On a deux trois jours de marches pour...

– On a une caravane, coupa Hirelda. Tu verras, c'est confortable pour le voyage !

La Titanomage de terre se tourna vers le Sage.

– Et vous, vous venez avec nous cette fois ?

Gavion secoua la tête.

– Désolé, mais j'ai encore à faire ici. Eh puis, je vais rassembler tout ce qu'il nous faut pour l'élixir d'Ozia.

Hirelda le dévisagea d'un air suspicieux. Noria se demandait ce qu'il pouvait bien mijoter pour les laisser affronter le danger seul. Elle aurait aimé qu'il les accompagne, histoire d'avoir un puissant Titanomage à leur côté, mais il ne semblait pas enclin à les suivre.

– Par contre, je compte sur vous pour vous entrainer pendant le voyage, déclara le Sage. Vous avez besoin de gagner en puissance, les enfants.

Hirelda balaya sa remarque d'un geste de la main.

– Je n'en veux pas de vos conseils ! se plaignit-elle. On part quand ?

– Une fois que vous serez remise sur pied, décida Noria. Pour l'instant, je propose qu'on achète des provisions pour ce nouveau voyage.

Tout le monde approuva ce début de plan. Chacun partit de son côté, laissant Noria et Allen seuls pour la journée. Ils se rendirent dans les boutiques pour remplir le coffre de la caravanne d'eau et de nourriture.

Noria était heureuse de pouvoir partager du temps avec Allen. Elle profita de ce moment pour manger avec lui dans un restaurant, dévorant un déjeuner succulent, et lui avoua la peur d'affronter son père. Allen tentait de la rassurer, mais elle ne parvenait pas à dissimuler ses craintes. Après tout, le combat se rapprochait et elle ne se sentait pas encore prête.

Elle oublia bien vite tout ça quand Allen l'emmena dans les grands jardins proches de l'Académie. Une grande étendue d'herbe fraichement coupée, avec quelques arbres fruitiers éparpillés, s'étendait dans un coin de la ville, offrant un endroit paisible pour toutes personnes voulant se promener ou réviser sous un temps magnifique.

Ils s'installèrent sur un banc, face à une belle fontaine. Noria se colla contre lui, poussant Allen à rougir et à rester paralyser par la proximité de son amie. Elle lui prit la main et posa la tête sur son épaule. Un long soupir lui échappa, apaisée après tout ce qu'il venait de se passer. Allen lui lâcha la main pour passer son bras autour de son épaule, et les deux amis restèrent ainsi plusieurs minutes, à écouter les oiseaux piailler d'arbre en arbre, tandis que des enfants chahutaient non loin d'eux.

Noria se demandait si elle allait pouvoir un jour fonder une famille. Ce n'était pas forcément une priorité pour elle, mais cette malédiction l'empêchait de prendre cette décision. Impossible de planifier sa vie, encore moins se rapprocher de quelqu'un. Pourtant, aujourd'hui, elle aimait plus que tout la compagnie d'Allen. Son bras autour d'elle faisait battre son cœur, et lorsqu'elle leva les yeux vers lui, elle ne put s'empêcher de sourire.

– Ne t'inquiète pas, nous arriverons à en finir avec tout ça, promit-il. Nous ne sommes plus très loin.

Noria se pinça les lèvres, sans répondre. Elle préférait profiter de cet instant de tranquillité pour oublier tout ce qu'ils faisaient pour mettre fin à sa malédiction.

– Tu as écrit nos dernières aventures dans ton journal ? demanda Noria pour changer de sujet.

Surpris, Allen secoua la tête.

– Non, pas encore. Je vais m'y pencher quand nous serons en route. J'ai de quoi dessiner quand je vois ça, dit-il en montrant l'Académie d'un signe de tête.

Noria ne pouvait qu'approuver. Le bâtiment majestueux s'élevait gracieusement de ses pierres blanches, brillant sous les rayons du soleil.

– Tu n'es pas allé à la bibliothèque de la ville ? demanda Allen.

Un léger sourire dépeint sur le visage de Noria, contente de l'entendre parler de sa passion. Il savait très bien qu'elle aimait lire plus que tout.

– Non, je n'ai pas trop la tête à ça en ce moment...

Allen soupira.

– Tu devrais te prendre un bon livre, dit-il. Cela t'aiderait à penser à autre chose, au moins pendant le voyage.

– Reste avec moi, ça m'aide déjà beaucoup.

La phrase était sortie de sa bouche sans le moindre contrôle de sa part.

– Je serais toujours là pour toi, susurra Allen en la serrant contre lui.

Elle posa sa main sur sa cuisse, le cœur tambourinant et les joues rouges.

– Merci. C'est vraiment important pour moi, dit-elle en plongeant ses iris dans les siennes.

Allen ne savait plus où se mettre. Jamais il n'avait connu une situation si embarrassante, mais Noria ne pouvait pas détacher son regard du sien. À ce moment précis, elle le désirait. Poser ses lèvres contre les siennes, mais elle ne pouvait s'y résoudre car sa vie était bien trop courte pour lui permettre de vivre une idylle.

Elle se leva pour échapper à cette possibilité et se dirigea vers la caravane au plus vite. Mais Allen lui attrapa la main. Elle fit volt face, surprise, alors qu'il la tirait vers lui. Il semblait affolé, mais il n'hésita pas une seconde à poser ses lèvres contre les siennes. D'abord surprise, Noria voulait le repousser, ne pas le blesser si elle devait mourir bientôt. Mais au lieu de ça, son esprit s'éteignit brutalement, incapable de penser à quoi que ce soit. Elle sentit le souffle d'Allen, lui porovoquant des frissons, alors que ses mains glissèrent dans son dos pour l'étreindre. Elle joua avec sa langue, tandis qu'Allen caressait sa chevelure émeraude. Il se retira quelques instants, le temps qu'elle rouvre les paupières.

Lui qui était souvent hésitant, elle n'en revenait pas qu'il ait sauté le pas aujourd'hui.

– Je serai toujours là pour toi, lui dit Allen. Je te protégerai, fais-moi confiance.

Sa confiance en lui était à son paroxysme. Jamais elle ne douterait d'Allen. Le jeune homme l'embrassa de nouveau avant de se mettre en route pour la caravane.

Le soir, le groupe mangea ensemble, avec Siana et Hirelda à leur table, et passèrent la soirée à plaisanter et se raconter des histoires. Après une bonne nuit de sommeil, ils prirent la route pour Ordam, la ville coupée d'une rivière.

Installés dans la caravane de Gavion, qui avait gentiment accepté d'invoquer des Karabas avec sa magie, les Titanomanciens vaquaient à leurs occupations. Noria resta dans sa chambre avec un livre, bien qu'elle ne parvenait pas s'empêcher de penser au baiser échangé avec Allen, qui restait avec Kain dans la cabine pour guider la caravane. Elle était si heureuse d'avoir enfin quelqu'un pour partager sa vie. Une vie qui pouvait être bien trop courte...

Contrairement à ce qu'elle pensait, elle ne regrettait rien. Au contraire, elle se sentait davantage motivée pour dénicher cette essence de vie, et partir enfin chercher le sang de son père. Ce nouveau but lui redonnait du courage et l'envie de faire attention à elle. De ne plus user de la magie et ainsi raccourcir sa vie inutilement. Maintenant, rester en vie pour l'homme qu'elle aimait était sa priorité. Bien entendu, Hirelda s'amusait de la situation. Elle n'arrêtait pas de la taquiner sur le sujet, mais Noria pouvait le faire aussi. Hirelda passait son temps avec Siana, qui appréciait grandement sa compagnie. Noria lui demanda si elle avait avancé sur ce terrain, et Hirelda évitait le sujet en parlant de leur futur entrainement.

Et ce fut éprouvant ! Lorsqu'ils établirent un camp pour la nuit, ils se rassemblèrent pour apprendre à utiliser leur Titanomagie comme leur avait conseillé Gavion. Ils renforcèrent leurs techniques déjà apprises, tandis que d'autres s'entrainaient au maniement des armes blanches. Le combat faisait rage dans la petite clairière. Sous le tintement métallique des lames et le grondement des éclairs d'Ozia, ils usaient de toute leur force pour augmenter leur puissance. Après deux bonnes heures d'un entrainement intensif, ils s'écroulèrent de fatigue, bien contents que Siana les aide avec diverses potions. Après un repas bien mérité, les Titanomanciens passèrent la nuit dans la caravane et reprirent la route d'Ordam.

Ils laissèrent la caravane dans une grande écurie, au sud de la ville, puis ils pénétrèrent en Ordam. La cité n'avait rien d'extraordinaire, hormis des ponts qui traversaient la rivière séparant les deux quartiers de la ville. Elle était d'un calme et d'une grande beauté avec ses fleurs rampant sur les murs et couronnant des arches de pierres blanches. Et surtout, elle offrait une large gamme de vêtements. Bon nombre de broderie était fabriquée dans cette ville et exportée à travers la région. Noria et ses amis croisaient beaucoup de nobles dans les rues, ainsi que des voitures à vapeurs de luxe.

Hirelda s'extasia sur quelques manteaux en vitrine, mais les Titanomanciens n'étaient pas venus pour ça. Ils s'arrêtèrent vers un petit port, au nord de la ville, là où il était possible de louer des bateaux afin de descendre ou monter la rivière. Ils demandèrent un bateau à vapeur capable de faire voyager six personnes, et le marin leur offrit avec plaisir en échange d'une bourse d'or.

Noria devait reconnaître que les nouveaux bateaux étaient incroyables. De grandes roues pleines de palmes tournaient pour le faire avancer grâce à un moteur. Une petite cheminée sortait de la cabine de pilotage et évacuait la vapeur. Un marin leur expliqua la manière de naviguer, mais Siana possédait déjà cette aptitude grâce aux enseignements de Vermen lors de ses voyages. Elle prit donc la barre et les emmena tous ensemble vers les gorges d'Ilrim.

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