Chapitre 40
Assise au fond de la classe, Irène gribouillait sur sa feuille, l'esprit ailleurs. Elle avait tenté de retrouver ce fameux Harcourt avec qui parlait Cole la veille, sans succès. De plus, ce matin, elle avait croisé Ciel et Macmillan dans les couloirs, sans aucune trace d'Aloïs. Bien qu'elle agissait de manière détachée, au fond, elle mourrait d'envie de voir son fiancé. Elle avait eu l'idée de cette séparation pour le faire souffrir, comme il l'avait fait pour elle lorsqu'il était parti. Mais maintenant que sa colère s'était évaporée, elle regrettait amèrement son choix. Elle était beaucoup trop butée pour aller s'excuser, et trop coupable pour le laisser seul. Lorsque la cloche sonna, elle se promit d'aller lui rendre visite après son rendez-vous au belvédère. Qui arrivait d'ailleurs à toute vitesse.
Avant même qu'elle n'eût le temps de comprendre, Edward était venu la chercher pour l'accompagner. Il avait l'air tendu, regardant sa cousine d'un air désapprobateur. Celle-ci lui esquissa un petit sourire et il soupira :
"Je ne te comprends vraiment pas Irène.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?
_ Tu n'es pas le genre de fille à t'amuser à briser le cœur des garçons pour t'amuser. Alors qu'est-ce qu'Aloïs t'as fait pour mériter ça ?"
Irène se figea, le cœur battant.
"Tu lui as parlé ?
_ Il est venu me voir en me suppliant de parler avec toi. Il t'aime !
_ Tais-toi ! lui intima sa cousine à mi-voix. On ne doit pas nous entendre !
_ Arrête de repousser le sujet.
_ Je ne repousse pas le sujet. Bon écoute, je lui parlerai après être allée au belvédère, ça te va ?"
Edward leva les yeux au ciel et arrêta de parler. Ils arrivèrent enfin au belvédère et ils furent accueilli par Redmond.
"Comment vas-tu Ian ? s'écria le préfet en l'attrapant par le bras.
_ Très bien, merci ! J'ai encore un peu de mal à m'habituer à tout ça, mais je pense que ça ira mieux dans les prochains jours", sourit Irène.
Elle croisa le regard mauvais de Cole et lui sourit d'un air amusé. Elle prit place face aux préfets qui la regardaient tous, impassibles.
"Alors comme ça, tu es le frère de Dereck, commença Bluer, le préfet du Sapphire Owl.
_ Hum... Oui."
Irène redoutait les questions trop personnelles. Elle ne connaissait pas Dereck. Qu'allait-elle dire si elle ne connaissait pas les réponses ?
"Est-ce que ton frère était violent avec toi ?"
Irène faillit s'étouffer. Elle opta pour la prudence :
"Il nous est arrivé de nous disputer et de nous battre quelques fois, rien de plus.
_ Je vois, murmura Greenhill, le préfet des Green Lion.
_ D'ailleurs, osa Irène, je ne l'ai pas vu au collège. Est-ce normal ?"
L'atmosphère devint électrique et Violet répondit calmement :
"Il doit sûrement avoir beaucoup de travail. Je lui parlerai pour qu'il vienne te voir.
_ Merci beaucoup" fit Irène, stupéfaite.
Elle avait la mauvaise impression que les préfets avaient à voir avec la dispariton de Dereck. Que c'était il donc passé ?
Lorsqu'Irène revint du belvédère, elle se rendit directement à la bibliothèque. Elle voulait juste réfléchir un peu avant de parler à Aloïs. Elle attrapa un livre au hasard, lorsqu'une voix fit dans son dos :
"Heu... J'aurais besoin de ce livre."
Irène se retourna immédiatement en reconnaissant la voix d'Harcourt. Elle se figea un instant devant le garçon à l'apparence efféminée et lâcha directement :
"C'est toi que Cole harcèle.
_ Non, vous devez vous tromper, je...
_ J'ai tout entendu hier soir."
Le garçon soupira et Irène en profita pour l'emmener plus loin, dans un endroit désert.
"Dis-moi tout, lui ordonna la jeune fille. Je vais t'aider."
Et le garçon finit par tout lui avouer. Lui aussi avait été invité au belvédère des Cygnes, mais il n'avait jamais reçu d'invitation. Invitation qui avait été retrouvé dans son pupitre. Irène hocha la tête, songeuse, avant de prendre la main du garçon et de lui sourire :
"Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger, je te le promets !
_ Merci. Au fait, je m'appelle Joanne.
_ Et moi Ir... Ian, je m'appelle Ian."
La brunette releva la tête et croisa le regard effrayé d'Aloïs. Le garçon se tenait devant eux et regardait la main de sa fiancée, toujours dans celle de Joanne. Muet, il tourna les talons et sortit de la bibliothèque.
"Oh non, grogna Irène. J'en ai vraiment marre."
Elle laissa Joanne en plan et se précipita à la poursuite de son fiancé. Elle finit par le retrouver dans la cour, prostré.
"Aloïs, murmura doucement Irène.
_ Tu aimes quelqu'un d'autre, c'est pour ça que tu veux me quitter.
_ Aloïs, arrête de dire des bêtises et réfléchit un peu. Je suis désolée. Pour tout. J'ai vraiment été ridicule et idiote."
Aloïs leva les yeux vers elle, surpris, mais elle ne s'arrêta pas.
"Je n'ai jamais eu envie de me séparer de toi, parce que... Parce que je ne peux pas imaginer ma vie sans toi."
Irène mordit ses lèvres, rougissant devant les mots qu'elle venait de prononcer. Aloïs prit sa main et la tira vers lui, calant sa main dans le creux de son dos.
"Alors... Tu n'es plus fâchée contre moi ?
_ Oh que si, mais c'était puéril de m'éloigner de toi.
_ Donc nous sommes toujours fiancés ?
_ Oui Aloïs", sourit tendrement Irène.
Elle l'embrassa rapidement et fit volte-face.
"Viens ! Les autres doivent nous chercher ! Et puis, j'ai un plan à préparer."
Irène était enfin prête. Elle avait passé ses journées à enquêter et avait monté un plan imparable. Elle se tenait maintenant dans la salle d'arts plastiques, un léger sourire aux lèvres. Elle finit par entendre la voix agacée de Cole :
"Je ne sais pas pour qui tu te prends Ian pour me faire venir alors que j'ai une montagne de choses à préparer.
_ Ça ne prendra pas longtemps, assura Irène en se tournant face à Cole. J'ai juste une question à poser.
_ Vas-y.
_ T'en a pas marre de t'en prendre aux autres ?"
Cole la regarda, stupéfait.
"Qu'est-ce que tu insinues ?
_ Je n'insinue rien. J'affirme. Je sais que tu te lèves en pleine nuit pour mettre des petits cartons en forme de fleurs dans le casiers de tes victimes pour leur donner tes directives. Tu les menaces pour qu'ils fassent ce que tu ordonnes. Et tu récoltes tous les lauriers.
_ Tu n'as aucune preuve de ce que tu avances.
_ Oh que si", sourit Irène en sortant un carton en forme de fleur recollé.
Elle manqua d'éclater de rire en imaginant Sebastian s'occuper de retrouver tous les petits morceaux éparpillés dans les poubelles du collège.
"Tu demandes aux élèves d'effacer toute trace qui t'incriminerait. Mais je suis plus forte... fort que toi !"
Irène haussa la voix, espérant que le garçon n'est pas remarqué sa petite erreur.
"Ce que tu es fait est horrible ! cracha Irène. Il y a énormément de personnes qui ont perdu toute crédibilité par ta faute ! Que penses-tu que dirais Redmond s'il l'apprenait ?
_ Il ne l'apprendra pas" rugit Cole en claquant des doigts.
Des garçons entrèrent dans la pièce et se jetèrent sur Irène. Celle-ci poussa une exclamation de surprise et se débattit comme une diablesse, qu'elle était d'ailleurs. Un des garçons prit le carton qui était dans sa main et le donna à Cole, qui le réduisit en cendres.
"Oups ! Tu n'as plus de preuve, s'amusa Cole en se penchant vers Irène.
_ Seule contre tous... C'est déloyal. Tu es vraiment un lâche. Et tout ça pourquoi ? Donne moi une raison valable.
_ Tu intéresses Redmond.
_ De toute façon, tout le monde intéresse Redmond, grommela la jeune fille.
_ Le préféré de Monsieur Redmond, c'est moi !"
Il sortit de sa poche des ciseaux et Irène blêmit :
"Tu sais... C'est dangereux les ciseaux.
_ Tu n'as pas à t'en faire, susurra son agresseur en caressant son visage. On va prendre une photo de toi dans une position assez... Compromettante ?"
Si Irène ne s'enfuyait pas très vite d'ici, ils finiraient par découvrir sa véritable identité. Et la jeune fille craignait le pire pour son corps.
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Aloïs : Bonsoir à toutes !
Irène : Et à tous s'il y a des garçons dans nos lecteurs.
Ciel : Désolé pour l'absence, on a eu quelques problèmes avec l'Auteur.
Irène : Il paraît que c'est le syndrome de la page blanche.
Ciel : Mais ça l'a pas empêchée de sortir 2 nouvelles.
Aloïs : On a même dû l'enfermer dans la cave du manoir. Elle s'en remet toujours pas.
Irène : Comme du fait qu'on est bientôt à 10k de vues. Dire que quand elle a commencé à écrire, elle a presque eu envie d'effacer sa fiction...
Ciel : Bref ! Vous êtes incroyables ! On se retrouve la semaine prochaine...
Aloïs : Si elle ne veut pas qu'on l'enferme dans la cave une nouvelle fois. A plus !
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