Chapitre 28

Irène était assise sur un transat, boudeuse, tandis que son fiancé tentait de lui faire voir le bon côté des choses :

"On sera ensemble pendant toute la traversée, et il n'y aura rien pour nous empêcher de discuter et se connaître d'avantage, fit Aloïs avec un sourire mielleux.
_ Je hais mon oncle, je hais ce bateau, je hais la mer. Pourquoi a-t-il décidé de m'embarquer avec lui ? J'aurai préféré rester chez moi, geignit Irène. Je veux rentrer.
_ Le bateau est déjà loin de la côte, tu ne peux plus rien faire, s'amusa le blond avant de s'asseoir à côté d'elle. Tu devrais t'estimer chanceuse. Il y a des centaines de personnes qui n'ont pas réussi à acheter leurs billets, faute de place.  Tu es quand même dans le grand paquebot Campania, le seul, l'unique...
_ J'ai compris Aloïs, ça ira, merci.
_Je sens que ce voyage va être reposant...
_ Irène !" hurla une voix.

Lizzy se jeta dans les bras de la brune, un immense sourire aux lèvres.

"Tu m'as vraiment manqué !
_ Toi aussi tu m'as manqué, répondit doucement Irène en le serrant contre elle. Que fais-tu ici ?
_ Je suis venue avec mes parents et mon frère. Et Ciel aussi !"

Le garçon s'avança, dépité. Il jeta un regard mauvais à Aloïs en soupirant :

"Qu'est-ce que vous faite encore là ? Tout le monde s'est donné rendez-vous ici ?
_ Arrêtez de vous donner en spectacle, siffla un garçon en s'arrêtant à nos côtés. Tout le monde vous regarde."

Il ressemblait étrangement à Elizabeth, et Irène s'écria :

"Vous êtes le frère d'Elizabeth, c'est ça ?
_ Je suis Edward de Midford, et vous êtes sûrement Irène Blackbird. Ma soeur à l'air de vous apprécier.
_ Votre soeur est un ange, reconnut Irène, qui ne l'aimerait pas ?"

Edward lui offrit un sourire aimable et s'éloigna avec sa soeur et Ciel, sans pour autant l'avoir observé dans les moindres détails. Aloïs le fusilla du regard avant de se retourner vers sa fiancée, espiègle.

"Je ne savais pas que tu étais une tsundere...
_ Tais-toi !"

Lorsque le soir arriva, Irène attendait patiemment Aloïs dans sa cabine, prête pour le repas. On toqua à la porte, et avant même d'avoir esquissé le moindre geste, Elizabeth entraînait Irène dans sa salle de bain, une immense robe bleu roi dans ses bras.

"Enfile-moi ça !
_ Mais Lizzy...
_ Il n'y a pas de mais, c'est un ordre !
_ Je n'ai pas l'habitude de...
_ Tu la prendras ! coupa la marquise avant de lui supplier.  S'il te plaît ! Je veux que tu sois mignonne pour ton fiancée.
_ Lizzy, soupira Irène, je ne serais jamais mignonne.
_ Tente le coup ! J'ai une idée ! Ce soir, tu vas être la fille la plus mignonne qui soit sur ce bateau. Si ça ne marche pas, je te laisserai continuer de porter tes robes de sorcière, d'accord ?"

Qu'est-ce que j'ai à perdre de toute façon ? soupira Irène, amusée. Et puis, jouer la comédie, ça me tente bien.

"D'accord !"

Je vais me faire massacrer par Irène, geignit Aloïs en se dépêchant de trouver la cabine de sa fiancée. Je suis sûre qu'elle va me torturer avant de me brûler vif et de disperser mes cendres dans la mer. A cette pensée, le garçon accéléra la cadence et finit par retrouver son chemin. Faites que tout se passe bien. Il arriva à la porte en même temps que Ciel et Edward.

"Qu'est-ce que vous faites encore ici ? S'étonna Aloïs. Vous devriez être en train de manger.
_ On cherche Lizzy, soupira Ciel. Elle a dit qu'elle serait dans la cabine d'Irène, alors..."

La porte s'ouvrit et les garçons se turent, médusés. Une jeune fille au teint de porcelaine et au sourire timide aux lèvres. Edward bredouilla :

"Où est... Enfin vous savez... Lizzy est là ?
_ J'arrive ! s'écria la blonde en sortant aux côtés de l'inconnue. On y va ?
_ Où est Irène ? demanda Ciel, les sourcils froncés.
_ Je t'avais dit qu'ils ne me reconnaîtraient pas, soupira la jeune fille.
_ Irène ?  s'écrièrent les trois garçons, ahuris.
_ C'est bien moi", sourit la jeune fille.

Même Edward avait l'air sonné. Irène attrapa la main d' Aloïs et le tira en avant.

"Allons-y, ou nous allons être en retard."

Les cinq adolescents mangeait en silence, sous l'oeil inquisiteur de Lady France, la mère d'Elizabeth. Malgré son air sévère, Irène la trouvait formidable. Elle avait appris que Lady France était une excellente épéiste, c'était sûrement de là où venait le talent d'Elizabeth. Après plusieurs minutes de silence, France se tourna vers Irène et lui demanda :

"De toutes les personnes assises sur cette table, tu la seule qui attire mon attention. Qui êtes-vous ?
_ Irène Blackbird madame, répondit calmement la jeune fille. Fille de Judith Blackbird.
_ Tu es ... La fille de Judith ? murmura France, soudain blême. C'est impossible, je pensais que...
_ Je sais pour la généalogie de ma famille, continua Irène avec douceur.  Vous le savez aussi j'imagine.
_ Que se passe-t-il Mère ? s'inquiéta Edward.
_ Je vais vous l'expliquer."

En quelques mots, Lady France résuma le secret de Judith, sous les yeux étonnés de ses enfants.

"Alors... Vous êtes ma cousine ? s'étrangla Edward. C'est...
_ Génial ! s'écria Elizabeth. Tu fais partie de notre famille !
_ Oui, répéta Irène, les yeux voilés. Je suis de votre famille."

"Alors, heureuse de ta nouvelle famille ? demanda Aloïs tandis qu'ils s'accoudaient au bastingage, à l'écart de la foule.
_ C'est vraiment drôle, fit Irène en repensant aux énormes câlins que lui avait donné le père d'Elizabeth. J'ai l'impression que tout commence à s'arranger. C'est bizarre, tu ne trouves pas ?
_ Non, je suis heureux que tu sois heureuse !
_ Alors pourquoi as-tu l'air triste ? Ne me mens pas, coupa Irène. Je sais que tu es triste.
_ Est-ce que... le fait d'avoir une nouvelle famille va t'éloigner de moi ?"

Aloïs baissa la tête et continua :

"Ce soir, tu as vraiment été... différente. Tu avais l'air d'être heureuse. Et je me suis rendue compte que... je voudrais te faire sourire comme ça tout le temps, jusqu'à ce que je meurs."

Irène resta un moment figé, avant de le prendre dans ses bras.

"Aloïs, murmura-t-elle tendrement. Tu m'as enlevé les mots de la bouche, je ne sais pas quoi dire."

Aloïs releva la tête et Irène ferma les yeux. Leurs lèvres s'effleurèrent presque lorsqu'un énorme bruit les sépara. Un garçon roux se tenait face à eux, accoudé à une machine des plus suspecte. Ses yeux verts et jaunes étaient mis en valeur par ses lunettes et Irène pesta :

"Encore un shinigami."

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Moi : Tadam ! Je suis sûre que NinonTuaillon va me tuer pour avoir fini comme ça mais je il fallait que le fasse !
Irène : Merci à tous ! La fiction a 2,7 k de vues, c'est vraiment génial !
Aloïs : Et comme M est une grosse flemmarde qui décide d'attaquer tous ses projets d'écriture en même temps, il se peut... Non, il n'y aura qu'un chapitre par semaine.
Moi : Désolée >_< Je posterai tous les mercredi et j'essaierai de faire des parties un peu plus longues pour compenser...
Ciel : Elle ne le fera pas.
Moi : Bref ! Je vous adore ! Merci de suivre cette fiction, ça me fait vraiment plaisir de voir que vous aimez toujours ! Vous êtes géniaux ! Et des cadeaux pour vous :

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