~11~ Renald
Au simple bruit de la sonnette, Renald eu l'impression que tout le quartier était au courant de sa visite. La porte ne s'ouvrit pas. L'ancien docteur déplia à nouveau le papier d'Alistair, sourcils froncés, anxieux. Oui, c'est bien cet appartement. 7ème étage. Allez bon sang je ne...
-Oui ? Fît une jeune femme en ouvrant, sourire aux lèvres.
Mais derrière ce sourire, Renald pu y déceler de l'inquiétude.
-Je voudrais rendre visite à Monsieur et Madame Mortenbin.
-Et vous êtes ?
-De la famille. De... lointain, c'était sur ma route ça faisait longtemps que je...
La jeune femme au cheveux et visage noircie le regarda comme pour l'étudier. Resaisis toi, bon sang, pour ta fille !
-Ca faisait longtemps que je les avais pas vu. Je suis Monsieur Zelmane.
-Très bien je vais vous annoncer de suite, monsieur. Vous pouvez patienter ici.
C'est-à dire dehors sur le perron. Le fugitif avait entendu parler qu'en des temps anciens il existait des concierges pour chaque immeuble qui avait la garde de celui-ci mais cette dame restait très méfiante. Ils n'aiment pas les étrangers, pensa-t-il, restant sur ces gardes. Quelques minutes plus tard la concierge réapparue avec un sourire pour lui ouvrir en grand la porte avant de s'effacer derrière une vieille dame qui devait avoir dans les 70 ans.
-Excusez-la pour cette accueil mais voyez-vous mon cher Zelmane on se méfie beaucoup des visiteurs. Mais venez, venez !
Bon il y a quand même un ascenseur, constata-t-il, soulagé. Son hôte ne dit un mot jusqu'à ce qu'ils arrivèrent chez elle. Mme Mortenbin referma aussitôt la porte et lui dit après avoir expirée longuement :
-Je suis soulagé que vous avez réussi à venir jusqu'ici. Vous n'avez pas été suivi ?
-Je ne pense pas mais...
-Bon comment vous appelez vous vraiment M. Zelmane ?
-A vrai dire...
-Non, ne me dites rien, c'est plus sûre ! Puis elle reste un instant pensive avant de s'émerveiller, semblable à une enfant : Qu'est ce que j'aime cette mission ! J'ai l'impression d'être une espionne qui...
-Bobine, qui est-ce ? Clama une voix du salon.
-C'est M. Zelmane envoyé tout droit de...
-Alors tu ferais mieux de te taire ! Un homme du même âge que son hôte fît son apparition en donnant une généreuse poignée de main à Renald. Il vaut mieux rester prudent, tu le sais dit-il en se présentant. Jeff Mortenbin, pour vous servir. Car c'est exactement ce qu'on vous fait. Allez, venez, on va vous installer. C'est ici chez vous pour l'instant et ça peut durer un moment donc habituez-vous !
Celui qui se faisait maintenant appeler Zelmane pu s'installer dans sa nouvelle chambre, une chambre d'ami somme toute assez classique. Un lit, une table, une chaise et une armoire. Dans l'armoire, pleins de vêtements. Ils ont bien préparé ma venue, se mit-il à songer avant de penser amèrement qu'il ne pourrait finir une vie ainsi. Caché de tous.
Jeff Mortenbin toqua puis entra dans ce qui dorénavant serait sa chambre.
-Bon, en vérité personne ne peut nous entendre ici. On a été grassement payé pour vous cacher mais on ne le fait pas que pour ça. Alors certes on ne crache pas sur l'argent non non loin de là on en a besoin mais... Voyez-vous on a dit très peu de choses sur vous. En faite rien pour être précis mais une chose est sûre : l'Empire ne vous aime pas et ce que n'aime pas l'Empire et bien voyez-vous cela m'intéresse.
-Vous n'avez pas les informations de Xandora ici ?
-Et bien euh non enfin c'est-à-dire que nous avons notre propre presse, on fait partit de l'Empire juste... on a une certaine autonomie depuis le temps...
Renald le regarda suspicieusement avant que Jeff ne lâche d'un souffle :
-Oui, on sait qui vous êtes. La personne la plus recherchée de l'Empire en ce moment, évidemment. Mais soyez sûr que si Alistair nous a mit dans la confidence c'est que nous sommes des gens de confiance !
De toute façon je n'ai pas le choix. Je suis obligé de leur faire confiance.
Les jours passèrent et Renald n'en pouvait déjà plus. Il voulait être de nouveau utile. Il alla chez l'unique médecin du village pour proposer ses services. Celui-ci, très âgée, devait être octogénaire.
-Avez-vous un diplôme qui me prouverait vos dires jeune homme ?
Je ne suis plus tout à fait un jeune homme, pensa-t-il, amusé.
-Non, je ne l'ai pas sur moi mais je peux vous prouvez sur un patient...
-Oh non ce ne sont pas des cobayes écoutez tant que je n'aurais pas de preuves solides de votre fonction je ne peux vous laissez travailler, comprenez-vous !
-Bien sûr mais vous devez être aussi soulagé qu'il y ai une relève, vous êtes l'unique médecin de Metenor vous ne pourrez pas éternellement...
-Seriez vous en train d'insinuer jeune homme que je n'ai pas les compétences nécessaires pour aider les Metenoriens ? S'il y a bien une personne où je ne vois aucune compétence c'est bien vous ! S'énerva-t-il, touché au vif. Alors vous serez bien gentil de déguerpir au plus vite !
Super, t'as blessé sa fierté, quelle bonne intégration !
L'ancien médecin ne se fit alors pas prier et revint piteusement dans l'appartement. Mme Mortenbin qui s'appelait Véronica le réconforta en lui faisant rappeler qu'un médecin n'est jamais de trop et qu'il finirait par se rendre utile.
-En attendant, viens m'aider à cuisiner, je prépare de la bonne soupe d'ortie, et c'est mon Jeff qui va être content n'est-ce pas ?
-Oui, Bobine j'adore ta soupe d'ortie, répondit ce dernier d'un air exaspéré dans son fauteuil en train de lire son journal. Tu sais Renald, lui dit-il en baissant le journal, si jamais tu veux préparer autre chose, hésite surtout pas...
-Non tu auras ta soupe d'ortie comme tu aimes j'insiste ! Le coupa Veronica en fronçant les sourcils.
-Très bien Bobine..., lâcha-t-il d'un ton morne en redressant son journal.
Après la soupe d'ortie, pendant que Renald se reposait, des cris se firent entendre au loin. Aussitôt il se réveilla et sortit de l'appartement de Veronica et Jeff bien que ceux-ci lui aient dit que c'était une mauvaise idée au vu de son rôle de fugitif d'aller à ce qui ressemblait à un attroupement. Mais c'était plus fort que lui. Il alla vers la place principale, celle où se trouvait la statue et essaya de demander à des personnes qui formaient un grand cercle ce qui se passait.
-Une jeune femme de notre village est revenue d'une promenade en sang, elle dit que l'armée arrive je ne sais pas plus je n'ai pas trop comprit !
Sur ses mots, il se précipita vers le centre et à la vue de la jeune femme couverte de sang avec une longue balafre à la tête, il hurla à tout le monde de s'espacer pour lui laisser de l'air.
-Où est le médecin ? Cria-t-il. Vite, il faut l'amener à son cabinet. Il se fit aider d'une autre personne et le transporta quelques rues plus loin devant le cabinet. Après avoir tambouriné à la porte et n'avoir obtenu aucune réponse, l'un des passants affirma avoir les clefs et sans perdre un instant, il l'installa sur un fauteuil médicalisé.
-Attendez je vais chercher le médecin !
-Non je le suis aussi, ça ne peut pas attendre !
C'était pas aussi grave qu'il le prétendait, mais il voulait montrer à tous pendant que nombre d'entre eux étaient réunis autour de lui qu'il pouvait aider, qu'il pouvait exercer son ancienne fonction.
Il recousu la plaie de la jeune femme, lui pansa ses blessures et lui demanda si cela allait mieux. Elle n'avait dit mot depuis qu'il l'avait vue mais elle sembla se souvenir d'une chose, puis elle écarquilla les yeux en le regardant comme si elle venait de le découvrir et parla d'une voix tremblotante mais que tous entendirent dans le silence autour d'eux.
-L'Empire... Des soldats me sont tombés dessus... m'ont fait peur, oh mon dieu qu'ils m'ont fait peur. Ils m'ont frappé, m'ont rouet de coups puis je me suis évanouie. Après je me... je me suis précipité ici pour vous avertir.
-Pourquoi ils vous ont frappé ? Et nous avertir de quoi ? Demanda une personne du village.
-Ils voulaient que je leur confirme qu'il était chez nous et que je les conduise au médecin... Celui qui est recherché par l'impératrice. Ils m'ont dit qu'il a dû venir dernièrement parmi nous... et que si on leur livrait pas... Ils...ils viendraient...
Elle se tourna alors de nouveau à lui et sous les yeux de tous qui le scrutaient, Renald comprit qu'il avait enchaîné faute sur faute. Ils savent que je suis médecin... ils savent que je suis un étranger... ils savent qui je suis... et dieu que ça va être compliqué de me sortir de là.
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