Taureau

Dans la matinée, il y eut une panoplie de différents bruits éloquents ou secrets.

Tous crevaient les murs en papier cigarette et venaient narguer les oreilles de Jungkook.

Alors étendu sur un lit qui avait mémorisé sa forme, il les disséquait sans vraiment le vouloir.

Celui qui le tira de son état pensif après le départ de Jimin, ce fut un cri sourd et déchirant. Il en distingua immédiatement les accents terrorisés, son étranglé dans bouche pâteuse. Trop familier pour qu'il en ignorât sa provenance, il eut plaint la propriétaire de ces drôles de cauchemars qui ne le laissaient lui-même toujours pas en paix.

En fait, avant qu'il n'eût planté un pieu dans un crâne pourrissant, ces ennemis du doux rêve s'étaient un peu calmés. Lointain était le temps où la boîte de somnifères pesait dans sa main, alors il dormait très peu, vivant au bord de l'évanouissement en voyant les étoiles à chaque mouvement trop brusque. Un mal pour un bien, son cerveau semblait trop fatigué pour lui offrir de quoi épouvanter ses rares nuits, il rendait les armes et l'autorisait à passer quelques heures sans songes, sans bile au bout des lèvres et sans images sanglantes dans la tête.

Cependant ce fut avant le Luna ; désormais, sa cervelle se pliait sous la violence de ces souvenirs et les passait en boucle dans son esprit.

Courte trêve, éphémère accalmie, il avouera que quelques heures plus tôt, le même son eut raclé sa gorge.

Ensuite, ce fut le tour des premiers chants d'oiseaux. Les merles noirs enclenchèrent le compte à rebours, il réalisa qu'il ne lui restait que très peu de temps avant qu'il ne se décide à franchir oui ou non le seuil de sa chambre.

Puis, ce fut le craquement du plancher et le claquement d'un baiser volé. Un je t'aime vaporeux et la fuite de l'amant dans une chambre où il résiderait tristement seul.

Vers 6h, ce fut le cliquetis métallique d'un briquet et l'expiration sifflante d'un asthmatique.

Et enfin, quand l'horloge de la cuisine sonna la septième heure, ce fut les pas dansants de Jimin dans le couloir. Il passa rapidement devant la porte de Jungkook pour rejoindre celle de Taehyung. Là, le noiraud ignora les soufflements et les bribes de mots, fatigué de la sensation incandescente qui reprenait ses droits aux creux de son ventre.

Les canalisations vibrèrent quelques minutes et les battants d'une armoire claquèrent dans le silence presque religieux de la ferme.

Puis, coupant sa respiration, Jungkook distingua finalement la démarche chaloupée et un peu faiblarde de Taehyung. Pas irréguliers, lourds, ponctués par ceux du plus petit, qui étaient plus rapides et semblaient suivre ceux de son vis-à-vis.

Quand Jungkook s'attendit à les entendre s'éloigner, ils s'arrêtèrent face à sa chambre.

Doucement, le corbeau se redressa, attentif, le cœur battant. Il serra les draps immaculés dans ses poings pour tenter de calmer son pouls qui l'assourdissait et tenta de maîtriser de nouveau sa respiration.

« - Il ne vient pas ? »

C'était étrange de se dire que parmi des milliers de différentes voix, il pourrait reconnaître celle de Taehyung.

« - Aucune idée ; t'as qu'à lui demander. »

Jungkook détesta le silence qui suivit et la vague impression que deux yeux crevaient la porte en bois.

« - Il fait bien ce qu'il veut, rien à foutre. »

Et ce fut la fuite de Taehyung qui clôtura l'orchestre matinal.


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Je regrettais.

À peine avais-je posé un pied dans la salle à manger que je m'en mordais les doigts.

Quelques personnes étaient là, assises ou debout et déjà j'étais l'attraction de la pièce. Tout juste le seuil franchi, que tous les regards s'étaient directement braqués sur moi, même dans ma tentative ridicule de rendre mes pas aussi discrets que ceux des félins.

Et ces paires d'yeux n'étaient pas vraiment chaleureuses.

En fait, elles se divisaient en plusieurs catégories : les pupilles brûlantes de colère, les orbes suintant la pitié et les globes las.

D'après Jimin, certains pensaient que j'étais celui qui avait blessé Taehyung. Que j'étais fêlé, complément déséquilibré et que ça n'étonnait personne que je me sois jeté à la gorge de Taehyung et lui ait fracassé le crâne contre un bord de comptoir.

Même quand Taehyung avait donné sa version des faits, cette dernière peut-être un peu troublée par l'alcool, le coup et les secrets, il en restait quelques-un persuadés de ma culpabilité.

Ceux qui transiraient la pitié, c'était parce que je suis encore une pauvre loque. Une bête misérable, effrayante et solitaire.

Puis les blasés, qu'en dire de plus.

Tout ça me donnait qu'une seule envie : retourner me cacher dans ma chambre qui renâclait le renfermé. Mais je m'inclinai respectueusement et continuai mon chemin vers une chaise libre le plus au fond. En espérant que l'ombre cache un peu mes tremblements .

Puis commencèrent les chuchotements, comme si je n'en avais pas déjà eu assez.

Baissant honteusement la tête après un rapide tour des lieux, je m'étonnai que Taehyung et Jimin ne soient pas là. J'avais pourtant pris ma décision longtemps après qu'ils soient tous les deux descendus, cédant à mon envie de le revoir, de tous les revoir et d'essayer de grandir un peu.

Je m'étais dit que je pouvais être fort, les confronter avec courage et même que peut-être, je n'en aurais pas besoin car ils ne m'obligeront pas à être hostile.

Réflexion un peu naïve, j'aurais sûrement dû écouter ma conscience plutôt que mon cœur.

« - Jungkook ? »

Je relevai rapidement le regard pour faire face au sourire rassurant de ChinHo. Il semblait plutôt de bonne humeur, ses pattes-d'oie creusées et joyeusement arquées. Le voir déambuler comme un fantôme pendant ces quelques jours où Taehyung n'avait donné signe de vie avait été assez éprouvant pour tout le monde. On préférait tous le voir avec ses éclats de joie et son amour paternel.

Il déposa sa main ridée sur le haut de mon crâne et lança :

« - Enfin fini d'hiberner ? »

J'acquiesçai timidement de la tête et il éclata d'un rire franc.

« - Content de te revoir parmi nous bonhomme., il conclut avant de s'éloigner, secouant affectueusement mes cheveux dans tous les sens. »

ChinHo alla s'asseoir près d'une femme, engageant une conversation que je n'entendais pas d'ici. J'enviais l'amour que tout le monde lui portait.

Puis, un effluve de tabac froid emplit soudain mes narines et mon cœur bondit dans ma poitrine.

Taehyung fit irruption dans la pièce, s'appuyant toujours à Jimin même s'il faisait son possible pour ne pas le montrer. Il avait couvert son crâne d'un bonnet en coton, détestant sans doute sa nouvelle allure que je convoitais jour et nuit. Sur ses épaules affaiblies, il portait un blouson de cuir abîmé et je réalisais que les jours s'étaient rafraîchis : l'automne pointait enfin le bout de son nez.

J'aurais finalement une bonne raison de porter des vêtements longs et amples.

Les deux nouveaux venus s'installèrent à quelques places de là où j'étais. Jimin tira d'abord une chaise pour Taehyung, l'aidant discrètement à s'asseoir, et je l'observai paniquer silencieusement quand son ami fut pris d'un vertige.

Grognant, Taehyung attrapa sa tête entre ses mains, les coudes posés contre la table en bois massif. Il souffla des « ça va, ça va » à son vis-à-vis qui s'assit à son tour tout près de lui.

Jimin déposa sa joue contre le meuble, tentant d'apercevoir le visage de Taehyung tourné vers le sol. Il caressa le haut de son bras puis malaxa son épaule.

Je détestais me dire que le moment qui suivit était digne d'un roman d'adolescent un peu limité. Pourtant, lorsque le regard de Taehyung s'était ancré dans le mien, j'aurais juré que le temps s'était suspendu autour de nous. Les habituels frissons coururent brutalement sur ma peau et je sus immédiatement que même si j'essayai de m'en détacher, jamais je ne réussirai à quitter ses yeux.

Il parut surpris de me voir, intrigué, désorienté. Ses lèvres s'entrouvrirent, puis une ribambelle d'émotion traversa ses yeux.

Un jour peut-être arriverai-je à le lire comme il me lisait.

Figé comme il était, je me délectais de ce changement sans pouvoir m'arrêter. J'en mémorisais tous les aspects, la courbe de ses sourcils, l'angle de ses commissures de lèvres, le frétillement de ses paupières, et la flamme curieuse qui consumait tout son corps.

J'observai à quelle facilité il revêtait de nouveau son masque de plâtre quand Jimin, alarmé par son état second, suivit sa ligne de mire pour tomber sur sa proie, moi.

« - Jungkook ? »

Mon ami était vraiment étonné de me voir là, cependant, il ne quitta pas sa place pour venir me saluer et se suffit d'un sourire hésitant.

« - T'es descendu alors., il constata. »

Je hochai la tête et Jimin sembla d'un coup embarrassé. Il fit jongler son regard entre Taehyung et moi, et s'apprêta à dire quelque chose quand un rire gras résonna dans la pièce.

Il-Sung ouvrait la marche, l'un des acolyte de DaeHo, le plus grand et le plus infect. J'étais d'ailleurs étonné de pas apercevoir ce salaud de première qui les réduisait à de pauvres toutous, finalement, j'étais presque plus inquiet qu'il ne soit pas là. Il-Sung et Naoko semblaient se laisser pousser des ailes quand leur maître n'était pas dans les parages.

Depuis leur arrivée il y'a de là un mois, j'avais bien senti que tout le monde semblait un peu plus tendu, sur le qui-vive. Les deux hommes laissaient balader leurs regards partout, laissaient tomber des remarques cinglantes et laissaient le reste des habitant prendre peur. Ce n'était pas les plus actifs dans la ferme non plus, ils passaient leurs après-midi sur la terrasse devant l'entrée, faisant grincer le rocking-chair à m'en rendre fou. Heureusement, ils partaient souvent le matin en dehors des murs, allant je ne sais où, éclater des têtes pour le plaisir sans doute.

« - Bonjour tout le monde !, clama Il-Sung, son air imbu toujours collé au visage. »

Les conversations semblèrent toutes s'interrompre ou du moins baisser d'un ton et contrairement à mon arrivée, les regards fuirent.

Naoko était plus discret que son binôme et se contenta de s'asseoir en face de Taehyung et Jimin, les lèvres closes mais le sourire narquois.

Ils semblaient tous les deux sortis d'un mauvais film, revêtant le rôle du méchant dans un sur-jeu qui ferait lever les yeux au ciel.

Cependant ce n'était pas un jeu.

Quand Il-Sung croisa mon regard, son visage ingrat se tordit en une grimace satisfaite et loin d'être rassurante. Pourtant, il ne fit aucune remarque et alla s'installer à son tour près de Naoko.

Je relâchai un souffle que je ne m'étais pas senti retenir et me permis une nouvelle oeillade vers Taehyung. Il n'avait pas levé les yeux à l'irruption des deux hommes, contemplant de nouveau ses cuisses, la tête dans les mains. Son état m'inquiétait un peu.

Les discussions reprirent une fois que la paire de guignol s'était assise et tue. Cependant, ce fut de courte durée.

« - Pourquoi t'enlèves pas ton bonnet Taehyung ? On est à l'intérieur, j'ai connu plus poli., lâcha finalement Il-Sung d'un ton faussement contrarié. »

Naoko pouffa, rejeta sa tête en arrière en découvrant une longue cicatrice qui tranchait sa gorge.

« - Et moi j'ai connu moins con comme remarque, ferme donc ta gueule 'Sung., gronda un Jimin protecteur. »

Beaucoup faisaient semblant d'ignorer cet échange mais j'étais persuadé que toute leur attention était portée sur la confrontation masculine qui se jouait.

« - Ah, Médor se réveille. Croquette ? »

D'une poigne agile, Il-Sung attrapa une miche de pain rassis sur la table et la lança vers Jimin.

Ce dernier la saisit en vol, bondit sans douceur en laissant sa chaise se fracasser bruyamment au sol.

« - Commence pas Il-Sung., il grogna. »

L'interpellé leva ses deux mains en l'air, niant comiquement sa culpabilité et Jimin rattrapa son siège pour s'asseoir de nouveau. Il reposa le morceau de nourriture d'une main nerveuse, ne quittant pas l'autre de ses prunelles noires. 

Lorsque Jimin aperçut que je le fixais, il se tourna vers moi et m'offrit un sourire rassurant.

« - T'as réussi à dormir un peu après que je sois parti ?, il changea immédiatement de sujet.

- Non, pas trop., soufflais-je en étirant légèrement mes lèvres. » 

Il afficha un air désolé mais je le devançai avant qu'il ne puisse s'excuser inutilement. 

« - C'est pas de ta faute, t'inquiète pas. » 

Il hocha alors la tête, m'offrant de nouveau un sourire hésitant. Puis, sa main vint s'envelopper autour de la nuque de Taehyung et j'observai ses petits doigts exercer des caresses rassurantes. 

« - Bon !, s'exclama Il-Sung, Il commence quand ce repas de me- » 

Il s'interrompit soudainement, alors que son éclat de voix avait fait tourner toutes les têtes. Tout le monde était suspendu à ses lèvres, aux aguets, surpris qu'il se soit stoppé aussi brutalement. 

Il-Sung finit par renifler, une fois puis deux fois, jusqu'à flairer bruyamment dans un gargouillis de morve. Précédemment avachi, il se redressa et une grimace dégoûtée tira ses traits. 

« - Putain..., y'a que moi qui sent ça ? » 

Il planta son regard dans chaque personne présente, chercha du soutien en évitant soigneusement le mien.

Puis, il frappa de son coude les côtes de Naoko. 

« - Et vieux, dis-moi que tu sens ce que je sens. »

 À son tour Naoko se mit à humer l'air, curieux, vite suivi par d'autres personnes qui firent tonner leurs reniflements dans la pièce. Le plus discret finit par hausser les épaules, bredouille et observa attentivement son acolyte. 

Intéressé, je les imitai bêtement et sans surprise, aucune odeur particulière ne me vint non plus aux narines.

À quoi est-ce qu'il jouait ?

Face au manque de réaction de la tablée, celui au bon odorat claqua sa langue contre son palais. 

« - Mais si..., ça sent..., Il-Sung inspire., ça sent la pisse bordel. » 

Mon cœur cabriola dans ma poitrine alors que déjà, on me zieutait honteusement. 

Je vis le rictus aux coins de ses lèvres, vite masqué de nouveau puis celui qui déforme le visage de Naoko. 

« - Putain, c'est que t'as raison en plus., renchérit l'acolyte. » 

Certains ne comprenaient pas que c'était bel et bien dans le but de me ridiculiser qu'ils jouaient cette pièce digne des plus grands. J'observai alors ChinHo froncer les sourcils puis tenter de distinguer les relents acides d'urine. 

Ils se foutent de moi, ils se foutent de moi.

Je sentis mes épaules se recroqueviller toutes seules sur elles-mêmes, comme dans une tentative de me faire plus petit, me racornir ou me ratatiner en boule. 

Mes yeux papillonnèrent dans la direction de Taehuyng et je vis qu'il observait maintenant les deux hommes à travers ses cils. 

Dis quelque chose, je t'en prie.

« - Mais merde, ça vient d'où ?, Il-Sung renchérit. »  

Quand je jetai une oeillade désespérée vers Jimin, celui-ci ne semblait pas comprendre ce qu'il se tramait. Ces gestes tendres s'étaient cependant arrêtés et il était attentif à ce qu'il pouvait se passer dans les secondes qui suivraient. 

« - Je crois que ça vient de par là. » 

Inutile de dire que quand la main de Naoko se leva, prête à infliger sa sentence, son point de mire se planta au milieu de mon front. 

Une sueur froide glissa le long de mon échine et dans le reflet d'un dos de cuillère, j'aurais juré me voir changer de couleur. 

Puis, une moue faussement surprise éclaira le faciès ingrat d'Il-Sung. 

« - Jungkook ?!, il couina. » 

Une fois encore, il fit gargouiller son mucus dégoûtant et se leva brusquement. Comme pour Jimin, la chaise manqua de se renverser, se balançant dangereusement sur deux pieds avant de retomber, stable. 

« - Putain, mais tu t'es pissé dessus ? » 

Il s'écarta à reculons, portant le dos de sa main à son nez ingrat et couvert de sueur. Il-Sung s'éloigna comme si ma peau revêtait la lèpre, et sentait comme ses morts. 

Perdu, je commençai par secouer lentement la tête, puis un misérable « c'est pas vrai »  finit par s'échapper d'entre mes lèvres, couinement presque inaudible. 

Je savais que lorsque Namjoon m'avait porté cette journée là, ballant entre ses gros bras, toute la ferme avait assisté au spectacle. Personne n'avait loupé la tâche évidente autour de mes fesses, l'intérieur de mes cuisses et l'avant de mon pantalon. 

Pourtant, on ne m'avait fait aucune remarque. On m'avait accusé d'avoir tenté d'assassiner Taehyung, dénonçant le sang sur mes vêtements et mes membres qui ne tenaient pas en place, on m'avait zieuté étrangement, on m'avait craché dans le dos mais personne n'avait osé parler de mon état proche de la crise d'angoisse et de l'urine qui séchait. 

Du moins jusqu'à maintenant. 

« - T'es dégueulasse, regarde-toi., cracha-t-il. » 

Regarde-toi.

Regarde comme tu es faible. 

Regarde comme je te tiens entre mes mains. Je pourrais faire n'importe quoi de toi.

Du coin de l'oeil, j'aperçus ChinHo se redresser, prêt à venir s'occuper de moi. Il pensait sûrement que je baignais dans de la pisse, il pensait sûrement qu'il devait encore me couver, me cacher des regards et me renfermer dans ma chambre, comme Raiponce et sa gigantesque tour, sans prince charmant dans l'histoire.

« - Laissez-moi..., soufflai-je. Laissez-moi tranquille. » 

Il-Sung fronça les sourcils.

« - Hein ? Qu'est-ce que t'as dit ? » 

Je ne répondis pas. 

Il-Sung soupira longuement et passa une main dans ses cheveux gras.

« - Mec... faudrait pas que te pisser dessus devienne une habitude, c'est gênant pour tout le monde, déjà que voir ta gueule tous les quinze du mois est suffisant si en plus tu pues la mort on est tous mal barré. » 

Soudain, un grondement presque animal retentit. Taehyung releva le menton, les yeux si noirs que la sueur qui coulait dans mon dos sembla se glacer. Il sonda l'autre de longues secondes où chaque individu se suspendait au bout de ses lèvres. 

« - Tu peux pas fermer ta gueule cinq minutes toi. » 

Les mots tombèrent, lourds et libérateurs et comme par miracle, ma poitrine sembla se soulager d'un poids.

« - Oh, j'ai touché à son protégé ?

- Je ne le protège pas, je te demande juste de fermer ta gueule. Tu vois pas que tu casses les couilles de tout le monde avec tes conneries ? Pose ton cul sur cette chaise, ferme-la et attends comme les autres. »

- Bien sûr que si tu le protèges. C'est parce qu'il suce bien ? C'était ça l'odeur dès qu'il ouvrait la bouche alors. » 

Naoko ricana, claquant la main de son ami en vol. Il prit la relève de Il-Sung, les yeux soudainement  plus perçants et malicieux, se couchant sur la table pour se rapprocher de Taehyung, faussement confident. 

« - C'était ça les taches sur son tee-shirt quand vous êtes tous les deux revenus du Luna ? C'est vrai qu'entre sa pisse, la gerbe de rôdeurs et le sang, c'était un putain de bordel, mais faites pas semblant, on sait tous ce qu'étaient les taches séchées prêt de sa bite., il lança, se rapprochant encore plus et finit par chuchoter, Ça aime tripoter les queues Taehyung ?  » 

Pédé

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