Chapitre 5 : Roi du vide

La fin des cours, je suis enfin en vacances. Je sors du bâtiment et attends mon bien-aimé à l'entrée du lycée. Je le vois arrivé avec son sac dans le dos, il me sourit en m'apercevant et vient me faire un tendre baiser. La sensation est si douce, si parfaite. Il recule légèrement et m'offre son plus beau regard, je pourrais me noyer dans ses yeux au couleurs de la mer. Je déclare, avec un peu de tristesse dans la voix.

-Bon, on ne se reverra qu'à la rentrée... Je me sens déjà seule. Il m'enlace et murmure dans le creux de mon oreille.

-Pour moi aussi ça va être long, mais ne t'en fais pas je t'appellerais tout les jours. Je l'enlace de toute mes forces à mon tour et lui demande.

-Promet moi que tu m'aimeras toujours, Éthan. Il marque un silence pour m'embrasser avant de me répondre, en souriant.

-Je te le promets.

***

Mon esprit se réveille, mes paupières se lèvent pour me permettre de repérer l'environnement où je me trouve. Mon regard se fige sur un plafond blanc qui n'a rien à voir avec aucune des pièces de ma maison. Je ne suis donc pas chez moi. Je tente de me relever en m'appuyant sur une de mes mains mais je m'arrête automatiquement. Elles me font horriblement mal, je les approche de mon visage pour les regarder. Elles sont chacunes enroulées dans de longs bandages blancs. Ce serait à cause de la fiole d'Émilie ? Et Aksel d'ailleurs ! Est-ce qu'il a été sauvé ? Je crains le pire, je tourne la tête sur le côté pour voir ce qu'il y a autour de moi.

La pièce est entièrement blanche, seuls les lits sont bleus et il n'y a pas d'autre couleurs. C'est sûrement une chambre d'hôpital ou une infirmerie. Je suis seule mais je sens quelque chose au bout du lit près de mes pieds. Je vais devoir m'assoir. Je m'appuie sur mes coudes et je m'assois sans utiliser mes mains, la douleur est trop importante. Je braque mes yeux vers le bout de mon lit. La chose qui bouge est un chat, il a le pelage brun et les yeux verts. Je souris mais je ne peux pas le caresser malheureusement à cause de mes mains. Il me regarde droit dans les yeux et déclare d'une voix féminine.

-Tu es enfin réveillée !

Je reste figé pendant quelques secondes, je dois être entrain de délirer. Il descend du lit et il se met à trembler. J'ai l'impression qu'il grossit, il ne va quand même pas exploser ? Je ferme les yeux pour ne pas voir ça, mais n'entends plus rien. Je les rouvrent légèrement et je vois qu'une femme se trouve à la place du chat. Elle a les cheveux bruns qui descendent jusqu'à sa taille. Je ne comprends plus rien, la femme me lâche un grand sourire.

-Moi je suis Elizabeth, mais tu peux m'appeler Lizy ! Je suis heureuse de te rencontrer, et toi c'est quoi ton nom ?

Cette femme semble très joyeuse, on dirait qu'elle pourrait redonner le sourire à n'importe qui. Je lui réponds, avec un léger sourire.

-Moi c'est Morgane, enchantée. En entendant mon prénom, son sourire s'agrandit de nouveau.

-Donc c'est bien toi la nouvelle Immortelle de ce siècle ? Demande t-elle, avec des étoiles dans les yeux.

Mon coeur se serre sans raison à la vue de cette question.

-Excuse moi, mais qu'est-ce qu'une Immortelle ?

-Aksel n'a pas eu le temps de tout t'expliquer ?

Ce prénom me fait me mordre la lèvre, mon intérêt pour les Immortels a totalement disparu. Je dois savoir pour Aksel.

-Comment va t-il ?

-Aksel va bien, il se repose dans sa chambre. Me répond t-elle avec un sourire franc.

Je laisse échapper un soupir de soulagement. Il est vivant, c'est tout ce qui compte. Lizy pointe du doigt les bandages sur mes mains en déclarant.

-Tu le connaissais même pas, pourquoi t'être mise dans cet état pour le sauver ?

Je baisse la tête, je crois que j'ai agis sans réfléchir. Mais je sais que sa question a touché un point sensible et elle doit le sentir aussi puisqu'elle rajoute.

-Excuse moi je n'aurais pas dû te poser la question, laisse tomber.

Elle part vers la sortie de la salle et me dit avant de sortir.

-Je vais prévenir les autres que tu es réveillée, quelqu'un viendras te chercher.

Avant qu'elle disparaisse par la porte de l'infirmerie je lui déclare.

-J'ai juste décidé que je ne laisserais plus jamais quelqu'un mourir par ma faute. Elle s'arrête et se retourne, en me demandant.

-Ça n'arrivera plus, ne t'inquiète pas.

-Comment peux tu en être sure ?

-Car nous serons là pour t'aider à tenir la promesse que tu t'es faite.

Puis elle part. Elle me laisse avec le sentiment que je connais malheureusement beaucoup trop. J'enfouis ma tête entre mes genoux et me perds dans mes pensées. La solitude reprend le dessus. Je déteste cela, l'être humain ne peut pas rester dans une pièce vide sans ressasser les erreurs de son passé. Avant d'avoir perdu la vue j'avais déjà l'habitude d'être seule. Mais ma phobie du noir, ainsi que sa disparition, a tout aggravé.

Après une dizaine de minutes de tristesse, une voix vient me tirer de mes pensées. Une voix qui m'est familière.

-Oh pauvre enfant qui a peur de tout, tu veux un jus de pomme pour te consoler ?

Je relève la tête puis je comprends à qui j'ai affaire, ma solitude se transforme directement en exaspération. C'est Émilie qui est à l'entrée de la salle et qui me regarde avec un sourire provocateur. Je la fixe d'un air méchant et elle lâche un léger rire méprisant. Je lui déclare, d'un ton agacé.

-Je suppose que ton pouvoir c'est de lire dans les pensées. Elle lève les sourcils en répondant.

-Tu as deviné ça toute seule, petite maligne ?

Je suis entrain de bouillir de l'intérieur. Cette personne est vraiment la plus irritable que j'ai rencontré. J'aurais préféré que Aksel ou Lizy viennent me chercher, mais je suppose qu'ils sont occupés. Émilie soupire avant de m'ordonner.

-Bon lève toi, on t'attend.

On m'attend ? Mais qui ? Émilie répond automatiquement à ma pensée.

-Tu ne le connais pas, il veut te souhaiter la bienvenue ici. Alors viens, petite princesse.

Je laisse passer sa provocation et me lève du lit. Puis un éclair de lucidité me vient. Je baisse les yeux et regarde si je suis habillée, je le suis. Me voilà soulagée, je m'approche d'elle en gardant mes mains derrière mon dos. Elle l'a sûrement remarqué puisqu'elle me lâche un sourire hautain, ou alors elle est juste contente que je lui ai obéis.

Elle sort de la pièce et je la suis sans broncher, nous parcourons des couloirs globalement colorés de noir et de blanc. Les dalles du sol et les portes sont blanches tandis que les murs et le plafond sont entièrement noirs. Le plafond est d'ailleurs très haut, on pourrait se croire dans un château ou une cathédrale. Cette décoration est assez effrayante, le fait que je ne sais pas où je me trouve n'aide rien.

-Tu es dans un des bâtiments les plus importants de la capitale, on l'appelle le Cercle. Comme tu peux l'imaginer, ce batiment est un cercle géant, plus nous nous approchons du centre et plus les salles deviennent importantes. Je t'emmène à celle qui est au centre du bâtiment, la chambre du roi d'Agartha.

Le roi ? Je suppose qu'il aura toutes les réponses à mes questions. Émilie reprend.

-C'est ici que je vis avec mes collègues, en ce moment notre équipe est composée de sept personnes. Notre travail consiste à protéger la ville. Nous sommes les personnes les plus puissantes de la capitale. Enfin, nous l'étions, maintenant que tu es là, ça change tout.

Elle prononce la dernière phrase d'une voix assez basse, elle ne doit pas vraiment être d'accord avec ce qu'elle vient de dire. Je serais plus fortes que sept personnes ? Cela est un peu gros, je n'arriverai même pas à battre un hamster en combat singulier... Elle me déclare en éclaircissant sa voix.

-On est bientôt arrivé.

J'espère que je pourrais vite rentrer chez moi pour revoir ma sœur, si elle rentre dans mon appartement et qu'elle le trouve comme je l'ai laissé, elle va craindre le pire. Émilie rit d'un air amusé. Son pouvoir commence à me taper sur les nerfs, j'espère que je vais pouvoir me battre contre elle un jour, je veux lui clouer le bec.

Émilie s'arrête en plein milieu du couloir, elle se retourne et me plaque contre le mur, sa main est froide et sa poigne est ferme. Je tente de me défaire de son emprise mais c'est impossible. Elle me transperce de son regard froid. Je ne serais pas du tout choquée qu'elle me poignarde ici même, elle me dit, en resserant sa poigne contre mon cou.

-Je me fiche que tu sois l'Immortelle de ce siècle, pour l'instant tu n'es encore qu'une gamine qui ne sait pas dans quel bordel elle a été emportée. La prochaine fois que tu penses ce genre de chose à mon égard ou que tu me mets en danger comme tu l'as fait avec Aksel, je te tuerai.

Elle me lâche et reprend sa route comme si de rien n'était, cette fille s'énerve vraiment trop rapidement. C'est un vrai taureau. La fin du trajet est encore plus froid qu'avant, Émilie a accéléré le pas sans se soucier de moi. Mon cœur bat si vite que je crois qu'il va sortir de ma poitrine. Nous arrivons à une grande porte ornée d'une couronne en or. Émilie l'ouvre et m'ordonne d'entrer, ce que je fais.

La pièce où je me trouve est très grande, de grands lustres lumineux sont accrochés au plafond. Les murs sont couverts de tapisseries et de tableaux qui ont l'air assez vieux. À l'opposé de la porte par où je suis entrée se trouve un grand trône surélevé sur un piédestal avec un escalier de cinq marches. Un homme y est assis, je m'approche comme me le demande Émilie. Il a l'air assez jeune pour un roi, il doit avoir une trentaine d'années, ses cheveux roux cache son front et ses yeux, je peux remarquer quelques taches de rousseurs sur le bas de ses joues. Il relève la tête dans ma direction et déclare avec un grand sourire.

-Je suis heureux de te rencontrer ! Je m'appelle Grégory, je suis le roi d'Agartha. Enfin, je devrais dire "ce qu'il reste d'Agartha". Il caresse sa barbe en rajoutant. Excuse moi de cacher mon visage mais je préfère rester comme ceci pour ne pas trop t'effrayer.

-J'ai vu un homme mourir devant moi parce que j'ai crier un peu trop fort, ce n'est pas une cicatrice ou quelque chose comme ça qui va m'effrayer.

Après un petit moment à réfléchir, il relève ses cheveux à l'aide de sa main. Il dévoile des yeux totalement noirs, vides comme un trou noir, il n'y a aucune pupilles visible à l'intérieur. En les regardant je pourrais croire que toute ma vie est aspiré dedans. Cela me fait froid dans le dos, Émilie qui est à côté de moi a le visage baissé. Gregory replace ses cheveux devant ses yeux et déclare d'un ton lourd.

-La personne qui m'a fait cela est celle que tu dois vaincre pour sauver Agartha, je vais laisser Émilie te ramener au groupe pour qu'il t'explique ce que tu dois faire, je voulais simplement te souhaiter la bienvenue. Je ne pense pas que nous nous reverrons.

Je le remercie et il baisse la tête. Cet homme a l'air mort au fond de lui. Émilie me dit de la suivre et je m'exécute, nous sortons de la salle.

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Nous voilà enfin à Agartha ! Pour le moment, tu n'as pas vu grand chose, mais le meilleur est à venir ! Reste à l'affut pour les prochains chapitres !
Je te remercie d'avoir lu ce chapitre, tu t'imagines pas à quel point tu me motives à continuer !
Sur ce, je te souhaite une bonne journée ou une bonne soirée, et à bientôt pour un prochain chapitre !

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