Chapitre 13 : La Fiancée de Macklar
Au diner du soir, Logan voyait très clairement la multitude de questions bloquées au bord des lèvres de Liliane. Néanmoins, cette dernière refusait de les prononcer. Cela allait la rendre malade, de se taire ainsi !
Depuis qu'ils avaient croisé Francesca, elle n'avait plus pipé un mot.
Que s'imaginait-elle donc ? Étant donné le comportement de cette femme, il n'était pas étonnant qu'elle se fasse des idées. Néanmoins... il n'aimait pas la voir avec ce pli soucieux entre les sourcils.
-Mademoiselle...
-Monsieur, avez-vous pour projet de vous marier ?
Pardon ? Le mariage ?
Tombant des nues, il la considéra, alors qu'elle reprenait, en chipotant avec un morceau d'aubergine dans son assiette.
-Si tel est le cas, il va falloir que je trouve une solution au plus tôt. Je ne peux pas vous laisser dans cette situation.
-Mademoiselle...
-Je suis navrée de vous avoir mis dans l'embarras. Si votre promise nous a vus nous embrasser, cela risque de compromettre vos chances de convoler.
-Liliane !
Levant ses yeux bleu pâle vers lui, la magicienne se mordillait la lèvre, pleine d'incertitudes. Ah, ça, c'était très... très... tentant.
-Liliane, se reprit-il en quittant sa bouche du regard. Je n'ai pas de promise.
-Une fiancée, dans ce cas ?
-Francesca était effectivement ma fiancée, si vous voulez tout savoir. Mais c'était un vieil engagement, établi avant notre naissance entre nos familles. Il n'y avait rien d'autre.
-Pourquoi ne pas vous être marié, alors ?
-Sérieusement ? Vous me posez la question ?
Réalisant sa maladresse, Liliane se passa une main nerveuse sur la nuque. Mince, il n'avait pas voulu la brusquer de la sorte.
-Sans votre malédiction, vous seriez mariés, dans ce cas ?
-Je n'en sais rien. Probablement, marmonna-t-il.
-L'aimez-vous ?
-Diantre, non ! Liliane, cessez donc de vous torturer pour des choses sans importance. Elle est la Vicomtesse de Thorli, aujourd'hui. Elle est mariée et a deux enfants.
-Vous en savez beaucoup.
-Avec cette commère de Josepho ? Évidemment !
Elle daigna enfin sourire. Néanmoins, l'ombre du tourment planait toujours dans son regard. Soucieux, Logan se demanda comment faire pour l'aider. Il était vrai qu'elle l'avait rencontré il y avait peu de temps. Elle ne connaissait ni sa réputation ni son attitude en société. Peut-être était-il temps d'assister à un évènement mondain ou deux. Ainsi, peut-être percevrait-elle enfin la différence de traitement entre elle, et les autres.
Mais pour lors, il se devait de finir de régler quelques problèmes. Laissant Liliane partir se coucher en premier, il réunit ses chevaliers. La sécurité fut renforcée au maximum, ce que tous comprirent en entendant ses explications.
La capitale était un tout autre champ de bataille. Il allait falloir se montrer prudent, car il n'avait pas le même pouvoir que sur ses terres.
Autant dire qu'il allait surveiller Liliane de près. Il enjoignit à Herald de la talonner au palais, lorsqu'il ne pourrait pas l'escorter en personne. Le chevalier hocha la tête, une main sur son cœur. Ce faisant, Logan sentit une pointe de culpabilité naitre en lui. Il faisait confiance en cet homme, mais il le trompait en même temps. Le jour où il découvrirait qu'il dormait chaque soir avec sa maitresse, il risquait bien de tenter de le tuer. Même s'il était sage comme une image, bordel !
Il devrait recevoir une médaille pour sa maitrise de lui-même !
Lorsqu'elle se blottit contre lui, cette nuit-là, il la serra dans ses bras. Avait-elle seulement conscience du trouble qui l'habitait ? De tout son corps qui se tendait vers le sien, bien malgré lui ? De son envie de se glisser sous sa chemise de nuit, de découvrir son corps si désirable qui le rendait fou, ainsi voilé par cette fine étoffe ?
Il ferma les yeux, le nez dans la chevelure bouclée de sa compagne nocturne. Voilà quelques jours qu'ils n'avaient plus dormi ensemble, en raison du voyage. D'une certaine façon, il avait récupéré lors de ces nuits, car il ne pouvait être en proie au tourment dans les auberges bondées. Dans des chambres séparées.
Mais en cet instant, il se dit que sa présence dans ses bras lui avait manqué.
C'était fou, comme on pouvait s'habituer rapidement à quelqu'un. Certaines personnes avaient la capacité de s'installer dans vos vies, le plus naturellement du monde. Ou était-ce lui qui lui avait aisément laissé cet espace ? Comme si cette place avait toujours été la sienne, bien avant qu'il ne la rencontre ?
En la sentant s'endormir contre lui, il se dit qu'il allait devoir rapidement mettre les choses au clair.
Lui faire comprendre que non, il ne l'embrassait pas qu'à cause de la malédiction. Que oui, il avait largement profité de ce prétexte pour venir posséder ses lèvres sans raison évidente pour elle. Qu'il se cachait sous le couvert de cette explication pour profiter de sa chaleur contre lui.
Il baisa doucement ses cheveux, dans le silence de la chambre, le souffle régulier de sa magicienne caressant son torse nu.
Elle le rendait fou.
Mais il ne pouvait plus se passer d'elle. Il s'y refusait.
Il en arrivait à penser que si elle parvenait à chasser sa malédiction, ce serait fini.
Or, il n'en avait aucune envie.
Il était même prêt à conserver ce couperet au-dessus de sa tête, pour qu'elle demeure à ses côtés. Ces dernières semaines avaient été un rêve éveillé. Il n'était pas prêt à la laisser partir. Il n'en avait pas envie. Mais... Elle, qu'en pensait-elle ?
Elle gémit doucement dans son sommeil, tout en se pelotonnant plus étroitement contre lui.
Il était incapable de dire ce qu'elle pensait à ce sujet. Mais à son comportement face à Francesca lui donnait un petit espoir. Aussi ténu soit-il.
*
En s'éveillant, Liliane découvrit que, pour une fois, le Marquis était toujours à ses côtés. D'habitude, il avait déjà disparu, afin d'éviter que quiconque ne les surprenne ensemble. Mais là... Coite, elle se rendit compte qu'il la serrait dans ses bras, dans son sommeil. Ah...
Confuse, elle se dit qu'elle était bien au chaud, blotti ainsi dans son étreinte. Néanmoins, ce n'était pas convenable... Non, attendez.
Rien n'était convenable, dans cette affaire.
Pas besoin de se prendre la tête pour un tel détail, à ce stade.
Autant en profiter !
Elle qui s'endormait toujours en premier, elle en profita pour considérer le visage détendu de Macklar. Le jour filtrait légèrement par les rideaux blancs de la chambre, donnant des reflets cuivrés intenses à sa chevelure. Ils avaient poussé depuis leur rencontre. Comme prise d'une brusque inspiration, elle dégagea son bras de sous les draps, pour effleurer une de ses mèches de ses cheveux. Ils étaient doux sous ses doigts.
Ses yeux verts s'entrouvrirent, faisant se figer son cœur. L'un d'eux était souligné par son épaisse cicatrice courant de son front à sa mâchoire, lui conférant un air farouche adouci par son expression somnolente.
Qui disparut complètement lorsqu'il s'assit brusquement dans le lit, emportant toute la chaleur avec lui. Elle eut soudain froid, tandis qu'il poussait un grognement en se passant une main sur le visage.
-Je suis désolé, je me suis endormi.
-Pourquoi vous excusez-vous ? C'est normal, non ?
Il haussa un sourcil en baissant les yeux sur elle. Pour les relever aussitôt, avec une brusque inspiration qui se bloqua dans sa poitrine. Quoi ? Confuse, elle se regarda. Avec ses cheveux en bataille à cause de la nuit et sa chemise froissée, elle devait peut-être offrir un spectacle pitoyable. Autant pour elle.
-Je dois rejoindre ma chambre, fit-il précipitamment. Je vous...
-Attendez, murmura-t-elle en l'attrapant pas le bras.
Ni l'un ni l'autre n'étant parfaitement réveillé, ils chutèrent de concert lorsqu'elle glissa sur les draps en soie. Tombant sur le dos dans le lit, elle vit le Marquis se rattraper de justesse avec un juron étouffé, les mains de chaque côté de son visage. Nez à nez, ils se considérèrent un instant, les yeux écarquillés. Le souffle de Macklar était aussi rapide que le sien, son torse puissant se soulevant et s'abaissant à un rythme effréné.
-Je... bafouilla-t-elle, le baiser du matin... Vous allez être occupé et...
Il ferma les yeux, comme s'il se concentrait de toutes ses forces, ses mains froissant les draps autour d'elle.
-Liliane...
Son nom... Il était rare qu'il prononce son prénom, sans formule de politesse. Cela lui fit bizarre, comme à chaque fois. Mais...
-Désolée, mais c'est pour vous, déclara-t-elle en l'attrapant par la nuque, pour l'attirer à elle.
Mille fois déjà il avait eu le même geste pour elle, ses doigts glissant sur la peau nue de son cou, pour la guider vers ses lèvres. Mais cette fois-ci, il se retrouva désarçonné par sa détermination. Elle le vit écarquiller les yeux, juste avant que leurs bouches ne s'épousent. Alors, ils fermèrent tous deux les paupières, se perdant dans un baiser plus intense que d'habitude. Plus... Plus quoi ?
Elle aurait été incapable de le dire.
Mais elle sentit les draps crisser sous la poigne du Marquis. Allongée sur le dos, Macklar au-dessus d'elle, elle eut soudain conscience de sa chaleur frôlant la sienne, de son torse nu menaçant d'effleurer la pointe de ses seins, de...
Malgré elle, un gémissement lui échappa.
Et tout leur échappa.
Le corps du Marquis pesa enfin sur le sien, ses mains se glissant soudain entre le matelas et ses fesses, pour l'attirer d'un coup vers lui. Les jambes écartées, elle se retrouva avec son poids sur elle, ses hanches épousant les siennes, ses lèvres dévorant les siennes. Elle pouvait sentir la rudesse de son pantalon contre sa peau, la tension de son érection sous l'épais tissu. La callosité de ses paumes sur sa peau nue, tandis qu'elles remontaient sous sa chemise de nuit. L'irrégularité de ses cicatrices sous ses doigts, qui exploraient son dos qu'elle griffa en se tendant vers lui.
C'était... C'était...
Le bruit d'une poignée que l'on tourne les fit se figer de concert. Les yeux dans les yeux, ils se regardèrent, essoufflés, lorsqu'une voix retentit :
-Mademoiselle de Karth ? C'est votre femme de chambre. Pouvez-vous m'ouvrir ?
Haletante, il fallut quelques secondes à Liliane pour répondre d'une voix enrouée :
-J'arrive !
Totalement figé, en appui sur un bras, le Marquis eut soudain une expression pleine de colère. Mais... pourquoi ? Se redressant d'un bond, il se passa une main sur le visage, tout en lâchant d'une voix rauque :
-Mademoiselle, je crois qu'il serait bon d'éviter les baisers matinaux.
*
-Votre Majesté... Puis-je savoir pourquoi vous vouliez me voir ?
L'Empereur de Kashar fit un grand sourire à Liliane. Avec ses courts cheveux blonds qui retombaient sur son front, il ressemblait à un tableau ambulant. Un de ceux ayant pour thème « la beauté de la luxure », ou quelque chose comme ça. Il y en avait un avec ce titre, au duché de Karth. Ah ! Mais pourquoi pensait-elle à cela !?
Aussitôt, une image s'imposa à elle.
Le Marquis, au-dessus d'elle, bloquant la lumière du jour en se penchant vers elle pour...
-Pourquoi ? Parce que ce petit pignouf m'a transformé en nounou, voilà pourquoi.
Pardon ?
-Le pignouf, c'est...
-Logan, bien évidemment, ma chère amie, rit-il en lui offrant son bras, pour l'entrainer dans une balade au travers des jardins impériaux.
Vêtu comme la dernière fois, d'un simple pantalon ajusté et d'une chemise amplement ouverte sur son torse, l'Empereur faisait plus jeune débauché qu'autre chose. Néanmoins, à son bras, Liliane se dit qu'elle n'avait pas à s'en faire. Après tout, si Macklar lui avait demandé de veiller sur elle, rien ne pouvait lui arriver. Et puis, même si elle venait de Finiance, elle connaissait sa réputation. Si le Marquis était appelé le Chevalier Sanglant, lui était...
-Le Marquis peut vraiment donner un ordre à un Empereur ? lança-t-elle, interloquée.
-Nan. Mais Logan envers un ami, oui. De plus, ça tombe bien, je devais discuter avec vous.
-Oh. Tant mieux, dans ce cas. De quoi vouliez-vous me parler ?
Passant près du palais, elle remarqua que des nobles arrêtèrent leurs activités, pour les regarder passer. Oups... Elle qui ne voulait pas attirer l'attention, la voilà servie ! Marcher avec un Empereur n'était pas le meilleur exemple de discrétion !
-Vous avez vu comme il est bien roulé, en femme ?
Cette remarque la fit trébucher, tant et si bien qu'il la rattrapa au vol avant qu'elle ne s'écrase par terre. Hilare, il lui tapota l'épaule.
-Heu... Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, monsieur.
-Je parle de Logan en tant qu'Arlette, ma douce.
-Vous êtes au courant !? s'exclama-t-elle.
-Évidemment ! rit-il. Il m'a tabassé quand je lui ai fait la cour, quand on avait quinze ans !
Elle imaginait très facilement la scène. Si l'Empereur, alors prince héritier, avait eu un coup de cœur pour Arlette, alors... Son ami d'enfance avait dû en venir aux poings pour l'empêcher de l'embrasser, a priori. C'était à sa droite que Josepho avait reconnu en la fille cachée du Marquis le fils légitime du Marquis.
En bon ami sincère, il avait tenu sa langue depuis, mais il ne perdait pas une occasion de se moquer de lui ! Il était en train de lui raconter comment il l'avait bloqué avec lui pour une danse en plein bal mondain, il y avait trois ans, lorsque le Marquis arriva. Ils riaient si fort qu'ils ne l'entendirent pas arriver.
-Et après, tous les hommes de la cour ont voulu danser avec lui ! faisait Jospeho en se tenant les côtes. J'ai cru qu'il allait me tuer !
-Ça peut toujours se faire.
Le rire de l'Empereur se bloqua dans sa gorge lorsqu'il vit Macklar, bras croisé dans son costume noir, qui le toisait de son regard vert barré d'une cicatrice.
-Ma nounou est riche en histoires, gloussa Liliane, les larmes aux yeux tant elle avait ri.
Cela provoqua de nouveau l'hilarité de l'Empereur, faisant soupirer le Marquis.
-C'est toujours à mes dépens que l'on se gausse le mieux, à ce que je vois. Dois-je donner ma part d'anecdotes moi aussi, ta Majesté ?
-Heing ?
-De la fois où vous avez failli mourir dans un bordel, entièrement nu, avec une casserole devant...
-Ah non ! Tu es le seul à savoir ça ! s'exclama Josepho en plaquant les mains sur sa bouche. Ne va pas me salir mon image d'Empereur, hein !
-Très bien. Mais uniquement parce que je dois t'emprunter mademoiselle Liliane. Nous revenons tout de suite.
L'Empereur n'eut pas le temps de demander pourquoi qu'il entrainait déjà la magicienne avec lui. Les choses risquaient d'être mal perçues par le public en train de les épier, supputant déjà une dissension entre les deux hommes à cause d'une femme. Mais il n'avait pas le choix.
La douleur explosait dans sa poitrine, irradiant dans ses os. Il n'en avait que pour très peu de temps avant que...
-Logan.
La voix de la magicienne le fit stopper net. C'était la première fois qu'elle prononçait son nom... L'attrapant par son veston elle déploya son éventail, une seconde avant de se dresser sur la pointe des pieds pour baiser chastement ses lèvres.
Comme repoussée par enchantement, la douleur reflua, se résorbant vers son cœur, pour disparaitre dans les méandres de son corps. Haletant, rendu fiévreux par l'apparition du processus de transformation et son confinement direct, il chancela.
-Heureusement que j'ai une bonne carrure pour vous cacher à la vue de tout le monde, déclara l'Empereur qui avait choisi de faire paravent. Maintenant, si vous pouviez vous séparer, cela nous faciliterait la tâche.
Voyant le Marquis en difficulté, Josepho prit son bras d'autorité, pour le passer autour de sa nuque afin de le soutenir.
-Quel dommage. Le doux visage d'Arlette me manque, tu sais ?
-Va te faire foutre, haleta Logan.
-Monsieur ! s'exclama mademoiselle Liliane. On ne parle pas ainsi à un ami qui de surcroit vous vient en aide !
-Mais c'est qu'elle t'engueule, la petite dame ! Je vous aime bien, damoiselle de Karth.
-Merci, votre Majesté. Moi aussi, je vous apprécie.
Interdisant aux serviteurs de s'approcher, Josepho entraina le Marquis vers ses propres appartements. Là, ils l'inspectèrent, cherchant la raison de sa douleur. Ils avaient été trop proches de la transformation. Son corps subissait un contrecoup énorme !
-Vous voulez dire que vous embrasser permet de repousser la malédiction ? s'exclama l'Empereur.
-Oui, ça a lié ma magie au noyau de la malédiction. Mais...
-Par les esprits, roulez-lui une pelle dans ce cas !
-Jospeho, ne donne pas des idées pareilles à une femme innocente !
-Logan, je ne vais pas te laisser mourir sur mon tapis juste parce que tu ne veux pas salir la réputation de Liliane ! Si vous devez coucher ensemble, faites-le !
La main du Marquis fusa, cogna l'Empereur en plein dans le nez. Ce dernier se rejeta en arrière avec un sérieux juron, une gerbe de sang jaillissant de ses narines. Mince ! Insufflant rapidement sa magie en lui en saisissant sa main, elle arrêta aussitôt le saignement, remis les os en place en un éclair, avant de se pencher de nouveau sur Macklar.
-Non... Non, Liliane !
Il avait deviné ce qu'elle allait faire. Néanmoins, il n'était pas assez rapide, en cet instant, pour l'arrêter. Plaquant les mains sur ses joues, elle répandit son pouvoir en lui, rentrant en plein dans le noyau de la malédiction. L'onde de choc fut violente, la secouant de la tête aux pieds. Ce fut comme si une entité se débattait sous sa pression, la repoussant de toutes ses forces.
La magie intrinsèque de la chose qui habitait le corps de Macklar était puissante. Beaucoup trop puissante pour elle.
La déflagration coupa tout chez elle. Tombant dans les pommes sous le coup de la douleur, elle s'affaissa contre le Marquis, qui referma aussitôt ses bras autour d'elle. Elle ne le sentit pas. Elle ne l'entendit pas crier son nom.
Elle sombra, tout simplement, dans le néant.
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