Chapitre 10
Dissimulée derrière les arbres, la silhouette réprima un sourire froid. Héléna s'était arrêtée à la lisière de la clairière, comme si elle avait senti sa présence. Mais l'individu ne se faisait guère de soucis : il était indétectable. Il échangea un regard avec l'oiseau noir perché sur son épaule.
La jeune fille s'avança prudemment dans l'espace ouvert, regardant autour d'elle avec circonspection. Son regard glissa sur la silhouette encapuchonnée sans s'y arrêter, ou peut-être une fraction de seconde de plus qu'il ne l'aurait dû. Mais l'ombre ne s'en préoccupa pas.
Bien qu'incapable de les entendre, elle voyait bien que les arbres s'agitaient anormalement pour ce temps calme, comme pour transmettre un message à la jeune insouciante. Mais celle-ci ne semblait pas les entendre, ou du moins n'y prêtait pas attention. La silhouette se doutait bien que, si elle avait écouté ce qu'ils lui disait, la jeune fille aurait fait demi-tour dans l'instant.
La concernée arriva devant l'olivier, et posa avec respect sa main sur son écorce. De là où il était, l'individu pu voir qu'elle hochait la tête. Elle semblait parler toute seule, mais l'ombre savait bien qu'il n'en était rien : elle était sans doute en train de communiquer avec l'esprit du vieil arbre. Seules quelques bribes de ses paroles parvenaient à celui qui se cachait.
— ... crois pas... je... saurais...
Il la vit se pencher, prendre un peu de terre entre ses doigts, puis s'adresser de nouveau à l'olivier :
— ...ici... la clef ?
Elle s'immobilisa soudain, son regard parcourant rapidement la clairière.
— ...sûr ? Je... personne...
Ses yeux s'étaient posés sur la silhouette dissimulée. Celle-ci se raidit, craignant que, malgré toutes les protections dont elle s'était entourée, Héléna ne puisse la voir. Mais cette dernière secoua la tête, et l'individu se décrispa imperceptiblement. Les serres de l'oiseau pressèrent son épaule, comme pour le rassurer.
La voix d'Héléna se fit de nouveau entendre.
— ...vois rien... chercher... pour... coffre...
Elle se baissa et commença à creuser la terre souple avec ses doigts.
Mais visiblement, au bout d'une dizaine de minutes, elle ne trouva pas ce qu'elle cherchait. L'ombre la vit considérer quelques instants le trou formé, puis se baisser à nouveau et remettre la terre en place. Quel que fut l'objet de ses recherches, celles-ci s'étaient avérées vaines. L'individu en éprouva une joie malsaine. La petite n'était peut-être pas aussi douée que ce que les rumeurs laissaient entendre.
Celle-ci, après avoir conversé encore un peu avec l'olivier, remit sa capeline en place et pénétra à nouveau dans la forêt, non sans avoir auparavant jeté un nouveau regard anxieux aux arbres.
Elle ne remarqua ni les traces de pas qui ornaient la terre humide, ni le bruissement de la cape de l'individu lorsqu'il quitta les lieux, ni le battement d'ailes du corbeau qui s'envolait.
Elle ne remarqua pas non plus que les arbres s'agitaient trop fort, ni que les animaux avaient disparu.
☽⋆⛥⋆☾
Oui, je sais que nous sommes mardi... Mais pour moi, c'est les vacances, alors j'ai du temps pour écrire !
Donc, voici un court chapitre ou nous retrouvons encore l'antagoniste (pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu.e !)... Mais, à votre avis, homme ou femme ?
J'attends vos suggestions pour la suite... Surtout concernant le code des symboles alchimiques !
À samedi pour la suite,
Liranda_
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