10 - Soucis de concentration


Le lundi matin, enfoncée dans ma chaise rudimentaire, je n'arrivai pas à me concentrer sur mon cours de sociologie. À côté de moi, Wendy n'arrêtait pas de m'interroger des yeux pour savoir comment s'était passée ma fin de semaine. Fabrice avait eu une panne d'oreiller et nous étions arrivés en retard à la fac. Je n'avais pas eu le temps de lui parler avant d'arriver en classe. J'avais beau tenter de me concentrer, la tête blonde de Quentin surgissait partout et je ne parvenais pas à détacher mes pensées des baisers envoûtants que nous avions échangés. Quand enfin la cloche sonna, Wendy m'attrapa par le bras et me tira gentiment dans le couloir :

— Bon ma chérie, je veux tout savoir de ton week-end, implora-t-elle de ses fossettes souriantes.

— Oh, heu, et bien Quentin est venu me chercher. Nous sommes allés skier à Sutton et comme il faisait vraiment froid, il m'a ensuite emmenée au lac Memphrémagog où nous sommes ensuite allés au salon de thé.. Et...

— Des détails !!! T'a-t-il embrassé ?

Timide, j'acquiesçais de la tête me remémorant l'empreinte charnue de ses lèvres contre les miennes.

— Je n'arrête pas de penser à lui ! lui confiai-je.

— C'est normal, ma chérie. Tu es amoureuse !

— J'ai tellement envie de le voir !

— Et bien, remédions à cela, monsieur donne des cours en L320. J'ai piraté son emploi du temps en fouinant dans la salle des profs !

— Comment, mais ?

— Oh, il faut ce qu'il faut pour aider sa meilleure amie, non ? Allez, viens !

Elle me prit par le bras et m'entraîna dans l'aile des cours de science. Dans la hâte, je laissai échapper ma pile de livres. Ethan qui n'était pas loin, m'aida à les ramasser et me les tendit en souriant :

— Bonjour Chenoa, voilà, où cours-tu donc si pressée ?

— Oh, heu, merci Ethan, heu nous avons oublié le sac de Wendy dans l'aile L, prétextai-je.

Sa bouche s'arrondit. Je ne sais pas s'il était dupe.

— Je vais vous accompagner !

— Non, heu, c'est très gentil Ethan, mais nous sommes de grandes filles, on devrait y arriver toutes seules, intervint Wendy.

Ethan n'insista pas et je sentis son regard dans mon dos tandis que nous coururent comme des gamines en pouffant de rire vers le bâtiment des sciences. Une fois devant la classe de Quentin, je me figeai, incertaine de ce que je pourrais bien lui dire. Wendy passa une tête discrète et l'aperçut au bureau en train de corriger des copies. Elle me sourit, s'empara de mes livres et me poussa à l'intérieur de la classe sans que j'eusse le temps de me préparer.

— Oh, Chenoa, bon matin, me salua-t-il. Il cessa d'écrire, se leva puis vint à ma rencontre.

Il s'arrêta à un mètre. La porte de la salle était ouverte, tout le monde pouvait nous voir. Il murmura discrètement :

— Tu es magnifique, je n'ai pas arrêté de penser à toi depuis hier soir...

J'étais pétrifiée de timidité.

Il me dévisagea. Je sentais qu'il avait envie de me toucher.

— Mais... tu ne devrais pas venir me voir. Son regard se fronça et il déglutit, puis il reprit :

— Je ne suis pas certain d'arriver à me maîtriser à côté de toi. Chenoa, je suis professeur et tu es une élève, rien ne peut se passer dans l'enceinte de l'école.

— Oh ! tu exagères, on est tout de même majeurs tous les deux et nous n'avons pas tant de différence que ça...

— Oui, mais ce n'est pas professionnel ni éthique. Je pourrais me faire virer pour moins que ça.

— Je comprends, acquiesçais-je.

Son regard clair me transperçait littéralement et j'avais l'impression d'être nue devant lui.

Voyant ma gêne, il se pencha discrètement vers moi et chuchota dans mon oreille : « le week-end prochain, je t'emmène pêcher le doré sur le lac gelé, si tu en as envie. » J'acquiesçai tandis qu'il se dirigeait vers la sortie. Je le suivis pensant qu'il allait m'inviter à sortir, mais il ferma la porte, probablement au nez de Wendy qui sûrement épiait tout ce qui se passait.

Alors, il m'enlaça et m'embrassa avec fougue. Sa main gauche descendit m'effleurer les reins et trouva un passage sous mon pull, caressant désormais ma peau. Hypnotisée, je me laissais faire. Sa bouche ne me lâchait pas d'une seconde, il descendit dans mon cou, le creux de mon oreille et des frissons m'envahirent. C'est alors que la cloche de début des cours sonna et il se détacha promptement.

Je rajustai mon pull et me dirigeai tel un robot vers la sortie. Il se rassit tranquillement au bureau, car il n'avait pas cours. Wendy éclata de rire, me rendit mes livres, et nous nous précipitèrent en classe de français, car nous étions en retard.**  maddytoppnorth 

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