Chapitre 5: Rêves et réalité.



"Ma Lady" Chat noir la regardait toujours avec un air interrogateur teinté de malaise.   

  Elle avait vraiment fait cela. Elle avait vraiment prononcé tout haut le nom d'Adrien alors qu'elle était dans les bras de son coéquipier.  Mais quelle héroïne elle faisait! Il n'y avait qu'elle pour se mettre dans une telle situation. Comment allait-elle rattraper tout cela?  

  

"Je m'excuse Chat... je me suis rappelé quelque chose que je devais absolument dire à un garçon de ma classe et c'est sorti tout seul"   

  C'était lamentable! Comment allait-il gobé tout cela? D'autant plus qu'elle venait de donner une deuxième information personnelle à Chat en moins d'une semaine.  Bien sûr, Adrien était un nom commun, il devait y en avoir au moins un dans chaque Lycée de Paris.  Mais elle s'était toujours juré de ne pas laisser échapper le moindre indice sur son identité à son acolyte.   

De son côté, Chat Noir se remettait de son émotion.  Il avait craint pendant quelques secondes que Ladybug l'ait démasqué.  Il était tellement soulagé que ce soit une simple coïncidence que, sur le moment, il ne fit même pas attention à ses piètres excuses. Pour effacer toute tension ou tout doute qui pourrait subsister, il se mit même à la taquiner.  

  "Alors il y a un Adrien qui hante les pensées de ma Lady" Il fit un sourire en coin qui ne présageait rien de bon pour la jeune héroïne.  "Il faut tout de suite remédier à cela. "  

  Il recommença à l'embrasser et ses baisers s'intensifièrent.  Il savourait pleinement cette proximité avec celle qui le hantait depuis si longtemps.  Il ne savait pas de quoi demain serait fait mais pour l'instant, elle était tout à lui.  Et si cet Adrien (Vraiment? Adrien?) était un rival, pour ce soir, il réussirait à lui faire oublier.    

  Marinette avait toujours cru qu'elle réussirait à résister aux avances de Chat Noir.  Mais le nom d'Adrien ne lui avait pas échappé pour rien.  Tout plein de petits détails la ramenait à une scène semblable de la veille. Le parfum du jeune homme, la force de ses bras, les muscles de son torse, la douceur de ses lèvres, tout cela mis avec les aveux de Chat Noir sur sa vie personnelle.... et s'il y avait une minuscule chance que les deux jeunes hommes ne fassent qu'un.  

  Par contre, si ce n'était pas le cas, elle était très certainement en train de se mettre dans le pétrin car elle était totalement et indiscutablement en train de se s'oublier dans les bras de son coéquipier.  Non seulement il embrassait divinement bien mais il avait le don de savoir exactement ce qu'elle voulait qu'il fasse de ses mains. Elle n'avait pas le temps de penser à une partie de son corps qui se mourrait d'une caresse qu'il y était déjà.    

  Elle avait totalement oublié qu'elle devait aller au bal avec Adrien, elle avait complètement oublié les sentiments qu'elle avait pour lui.  Tout ce dont elle avait conscience était le corps de Chat Noir contre le sien, son toucher, ses baisers, la chaleur dans laquelle il l'enveloppait.  Puis, ce costume en latex qui laissait bien peu de place à l'imagination révélait tranquillement son dernier secret.  

  "Le chat sort du sac" le taquina-t-elle en souriant.   

  Était-ce vraiment sa lady qui venait de lui dire cela.  Bon sang qu'elle était parfaite!   

  "C'est que tu as le don de me flatter dans le sens du poil." Répondit-il.   

  Elle roula les yeux mais n'était même pas crédible.  Elle enroula ses jambes autour de son chaton, essayant de lui soutirer encore plus de chaleur. Il laissa sortir un gémissement de bonheur en sentant le corps si parfait de Ladybug frôler doucement son entrejambe. Et son Miraculous bipa...NON!!!  

  "Chaton" elle tenta de se libérer mais il ne voulait pas lâcher prise. "Chaton, il faut y aller." Insista-t-elle en le repoussant doucement.   

  "Tu ne vas pas me laisser dans cet état?" Il essayait de se rapprocher pour rejoindre de nouveau les lèvres si parfaites de sa coéquipière.   

  Elle recula et le regarda avec un sourire taquin. "Tu seras surement capable de t'occuper de tout cela toi-même" dit-elle en lançant son yoyo et en le saluant de la main.   

  "Miaouch ma lady, mais qu'est-ce que tu me fais" se dit-il à lui-même avant de ramasser ce qui restait du repas et de s'élancer à son tour dans le ciel de Paris.   

  Quand Marinette regagna sa chambre, elle était tout sauf sereine.  Elle s'était fait prendre au jeu de Chat Noir. Ce qui l'a choquait le plus, c'était qu'elle avait apprécié chaque instant.   

  Tikki était installé sur sa commode à grignoter un biscuit. «Marinette, tu es consciente de ce que tu as fait? Tu sais que tu pourrais vraiment blesser Chat Noir?"  

  Avait-elle vraiment cette faculté?  Mais pourquoi se surprenait-elle à espérer que oui?  

  "Je sais Tikki, je ne sais pas ce qui m'a pris. Il était tellement adorable et vulnérable et... il m'a rappelé Adrien.  Oh mon dieu Adrien!"  

  Tikki observait Marinette.  Elle pouvait suivre le cour de ses pensées à travers son regard.  Elle n'avait pas besoin d'ajouter quoi que ce soit, elle savait que la jeune demoiselle se torturait déjà l'esprit.  Après tout, Marinette était une jeune fille généralement responsable, intelligente et sensée, même si il lui arrivait, comme ce soir, d'agir sur un coup de tête.    

 Le regard de Marinette s'adoucit tranquillement. "Tikki? Tu crois qu'Adrien pourrait être Chat noir?"   

  "Je ne sais pas Marinette, tu sais, Paris est plein de garçon aux cheveux blonds."  

  "Oui mais, son âge, sa taille, son odeur... son histoire, tout concorde" insistât- elle.  

  Tikki ne pouvait nier qu'elle avait eu les mêmes pensées que Marinette en écoutant la triste histoire du félin.  Par contre, Paris était vraiment une grande ville et Adrien n'était probablement pas le seul orphelin de mère pour qui les rapports avec son père étaient difficiles. Après tout, il était à l'âge où on souhaite s'affirmer et il exagérait peut-être l'ampleur des évènements.    

 Ce fut les arguments dont elle fit part à Marinette. Elle ne détruisit pas totalement l'espoir de la jeune fille mais elle voulait lui faire prendre conscience que si les deux garçons n'était pas le même, elle était en train de se mettre dans une de ses situations.   

 Marinette n'abandonna pas pour autant.  Elle répondit aux messages qu'elle avait reçus dans la soirée et entreprit de se préparer pour aller au lit en laissant ses espoirs l'entraîner vers le sommeil.   

  Adrien de son côté sauta dans la douche en arrivant. Sa vie était presque parfaite en ce moment. Il pensait à sa Lady tout en "réglant" le petit problème qu'elle avait "soulevé".  Il n'avait aucune honte à faire cela, ne lui avait-elle pas elle-même suggéré?  

  Il alla ensuite s'étendre sur son lit pour penser tout simplement.  Ladybug avait dit son nom. Était-ce de lui qu'elle parlait?  Et si sa douce partenaire était une de ses compagnes de classe?  Après tout, elle n'arrivait jamais beaucoup plus avant ou après lui lorsqu'il y avait des attaques d'akuma.  Elle pourrait très bien se trouver dans le même quartier.   

  "Plagg, tu crois que je connais Ladybug dans la vraie vie?"  

"Tu sais Adrien, les filles sont comme les camemberts, elles se ressemblent toutes et il y en a des milliers dans Paris" répondit son Kwami en engouffrant un énorme morceau de fromage.   

  "Oui mais elle a dit mon nom."  

  "J'ose espérer que tu es conscient que toutes les filles de Paris te connaissent alors que tu ne les as même jamais vu."  

 Plagg avait un point.  Il était connu dans tout Paris et plusieurs filles se pâmaient sur les photos de lui dans les magazines de mode. Il ne pouvait s'empêcher d'espérer que ce n'était pas une coïncidence. Que sa Lady soit vraiment, comme elle le disait, sa camarade de classe. À partir de lundi, il allait prendre le temps d'observer chaque demoiselle de son lycée.   

  Le lendemain matin, il se réveilla beaucoup plus tard qu'il ne l'aurait dû.  En réalité, c'est la voix de Nathalie qui le réveilla.  

  "Adrien, votre père aimerait s'entretenir avec vous."  

  Il alla à l'intercom pour répondre. "Dites-lui que je serai là dans quinze minutes."  

  Il aurait voulu pouvoir rester au lit à penser à Ladybug, son odeur, ses lèvres, ses courbes... Au lieu de cela, il devrait s'enfermer dans un bureau froid avec son père et, soyons honnête, ces réunions ne tournaient que très rarement en sa faveur.   

Il prit le temps de s'habiller et de se peigner soigneusement car il savait que son père ne supportait pas de le voir négligé. Peu importe ce que son père avait à lui dire, il allait tout faire pour écourter la discussion. Ça commençait par diminuer au maximum les chances de se faire critiquer.   

  Lorsqu'il arriva dans le bureau de son père, celui-ci lui fit signe de s'asseoir avant de se tourner vers la fenêtre.  

  "Adrien, hier soir j'ai reçu un téléphone de M. le maire.  Est-ce que tu sais pourquoi?" Lui demanda-t-il d'emblée.   

  Avec les évènements de la soirée précédente, Adrien avait oublié son interaction avec Chloé à propos du bal. Cependant, il doutait que son père ne le convoque que pour un caprice de la jeune blonde.  Il avait mieux à faire évidemment. Mais alors, que pouvait bien avoir dit le maire?   

 "J'avoue que je l'ignore père."  

  "Mlle Chloé lui a rapporté que tu irais au bal avec une jeune demoiselle de ta classe, qui est fille de boulanger. J'avoue Adrien que j'aurais préféré que tu me présentes la demoiselle en question d'abord, mais là n'est pas la question."  

  Mais où cette conversation pouvait-elle bien mener s'il n'avait pas d'objection à ce qu'il soit accompagné de Marinette, ou de toutes autres filles.   

  "Ce qui me déplaît, par contre" Continua-t-il. «C'est de savoir que tu porteras une création de la jeune fille en question." Adrien voulut l'interrompre mais il l'arrêta d'un geste de la main. "Je suis persuadé que la demoiselle en question a bien du talent mais il est hors de question que mon fils se présente à son bal de fin d'année affûté de n'importe quoi. Tu représentes toujours la famille Agreste et tous les yeux seront tournés vers toi."  

  "Mais père, c'est notre projet de fin d'année. Ce n'est pas seulement la création de Marinette mais aussi la mienne. Nous devons le présenter à notre professeur le soir du bal." Il était sous le choc mais pourtant, il aurait dû s'en douter.  

  "Il est hors de question que tu portes un habit que je n'aurai pas d'abord approuvé.  Tu vas demander à cette demoiselle Marinette de venir me présenter ses... enfin vos, créations.  Si cela est à la hauteur du nom d'Agreste, vous pourrez les porter. Sinon, vous devrez vous en remettre à ce que je déciderai."  

  Avait-il bien compris?  

  "Nous?" S'exclama-t-il.  

  "Bien sûr, vous.  La jeune fille qui sera à ton bras doit être tout aussi irréprochable que toi."  

  "Mais père, si nous ne pouvons présenter notre projet, le professeur nous donnera un échec." Il nageait en plein cauchemar.   

  "Si cela est nécessaire, je communiquerai avec ton enseignant. Il comprendra mon point de vue."  

  Bien évidemment, pensa Adrien, lorsque l'on est Gabriel Agreste, il est plutôt facile de faire accepter son point de vue.  Son père tirait bien des ficelles et cela le mettait en rogne.   

  "En sortant d'ici, je veux que tu regardes mon planning avec Nathalie. Je crois avoir une heure ou deux à vous accorder mardi soir à toi et ta camarade.  Vous viendrez me présenter ce projet et je déciderai à ce moment s'il est digne de notre nom. Tu peux sortir."  

  "D'accord père."  Son ton était plutôt froid.  Il était en colère. Comment allait-il annoncer cela à Marinette. Que son père contrôle sa vie c'était une chose, qu'il se mêle de celle de ses camarades était insupportable. Et la douce Marinette qui pouvait parfois être si nerveuse. Comment allait-elle prendre la nouvelle? 

  Vraiment cette journée ne débutait pas bien du tout.   

  De son côté, Marinette s'était réveillée tout doucement, un rayon de soleil caressant sa joue.  Tikki somnolait toujours à ses côtés. Elle pensait à Adrien et à Chat noir.  Comment son cœur balançait entre les deux. Comment deux personnes si différentes pouvaient avoir un parcours si similaire et s'emparer de son cœur d'une façon si distincte.   

  Elle savait qu'elle avait fait une entorse à ses principes la veille.  Il fallait qu'elle parle à Chat.  Il fallait qu'il lui donne du temps. Elle n'avait pas encore abandonné l'espoir qu'il soit en fait Adrien, mais elle ne pouvait prendre la chance de l'affronter sans avoir plus d'indices.  Premièrement, ce serait blessant pour le jeune homme. Et aussi, cela pourrait la démasquer.  Enfin, au fond d'elle-même, elle avait peur d'être déçue s'il s'avérait que ses soupçons n'étaient pas fondés.   

  Elle se leva et s'habilla alors que Tikki se réveillait doucement.   

  "Bonne journée Marinette! Tu as bien dormi." Lui demanda sa Kwami.  

  Marinette hocha la tête en baillant. Puis, elle se rappela la vraie raison de sa rencontre avec Chat noir hier et d'une idée qui avait surgie lors de leurs discussions. Il fallait qu'elle parle au gardien.   

  "Tikki, tu crois que moi et Chat noir on peut s'entretenir avec le gardien?"  

  La Kwami prit quelques secondes pour réfléchir avant de répondre.   

  "Tu sais Marinette que si vous y allez ensemble, vous devrez être transformés.  Il sera impossible pour moi et Plagg d'interagir."  

  "Je sais mais nous devons en apprendre plus sur le Miraculous de Papillon. On a très peu d'indices pour découvrir qui il est et c'est une piste que nous souhaitons suivre." Marinette forgeaient de grands espoirs sur cette piste et elle souhaitait que son coéquipier participe à la discussion.   

  "Je crois bien que ce soit faisable alors. Tu devrais contacter Chat noir tout de suite.  Demain serait une belle journée pour aller le rencontrer.  Il est toujours chez lui le dimanche."   

  Tikki était fière de sa protégée.  Que celle-ci prenne les devants pour vaincre le Papillon, ça montrait tout le chemin qu'elle avait fait depuis qu'elle l'avait rencontré il y a plus de trois ans. Maintenant qu'elle semblait si déterminée, ce n'était sûrement pas elle qui allait l'arrêter.   

  Lorsqu'Adrien entra dans sa chambre, Plagg l'attendait.   

  "Ladybug tente de te rejoindre."  

  Le jeune homme sourit en entendant le nom de sa coéquipière.  Sa journée n'allait pas être totalement gâchée finalement. «Plagg transforme-moi!"  

  Il répondit à son bâton dès qu'il le put.   

  "Ma Lady"  

  "Salut Chaton, bien dormi!"  

  "Sur mes deux oreilles ma Lady"  

  "Tu es libre demain matin"  

  "Ma Lady s'ennuie déjà de moi et de mon charme fou"  

  Elle eut l'air ennuyée... mais qu'est-ce qu'il avait dit?  

  "Calme-toi minou, je voulais simplement qu'on se rende chez le gardien ensemble.  Tu te souviens que l'on a un papillon à capturer?"  

  Son ton était plutôt froid et cela ne plaisait vraiment pas à Adrien.   

  "Vos désirs sont des ordres comme d'habitude" répondit-il simplement.  

  "D'accord, alors on se rejoint devant la tour Eiffel demain à 9h. Bonne journée chaton!"  

  "Ma Lady?" Voulait-elle vraiment se débarrasser de lui aussi facilement. "Est-ce que j'ai fait quelque chose?"    

"On parlera demain d'accord?"    

"D'accord. Bonne journée ma Lady!"  Il se ravisa... cette journée allait vraiment être merdique. Il jeta son bâton sur son lit et se détransformat.    

"Maintenant, annonçons la bonne nouvelle à Marinette" pensa-t-il en signalant son numéro.


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