Chapitre 14: Opération Papillon



Adrien récapitula pour être certain d'avoir bien compris. "Donc Alya rejoint Ladybug et Chat Noir demain dans le parc devant la statue pour nous remettre son téléphone. Tes parents attendront dehors dans la voiture devant le manoir. Je récupère le Miraculous sous la fenêtre de la salle de bain de mon père et toi tu l'attends patiemment dans le grand Hall."

"Tu as tout compris Chaton."

Adrien sortait de la douche et Marinette s'apprêtait à y aller. Elle avait profité de cet instant avec ses parents pour leur confier ses craintes et leur demander une immense faveur. Tom et Sabine avaient été plus qu'heureux d'accéder à sa demande et la jeune fille anticipait les évènements du lendemain avec moins d'appréhension.

Avant que le jeune homme ne les laisse, ils avaient tous profité d'un repas assez joyeux, entamant une ou deux bouteilles de vin et terminant le tout avec une spectaculaire montagne de macarons accompagnée d'un porto fabuleux. Cela permis aux deux jeunes adultes de relaxer malgré la tâche qui les attendait dans quelques heures. Les pensées de Marinette était entièrement tournées vers son partenaire qui allait affronter l'impensable. Elle réprima un frisson en s'imaginant avoir à confronter son propre père.

Alors que la demoiselle laissait l'eau tiède la calmer, elle ne pouvait s'empêcher de penser à son copain, l'amour de sa vie, son âme sœur. Comment allait-il pouvoir relaxer et dormir à la veille d'un évènement qui ferait basculer toute son existence? Il avait besoin de ses forces pour confronter l'épreuve la plus douloureuse de sa vie (et il avait déjà perdu sa mère). Elle ne s'attarda pas loin de lui, elle savait ce qu'elle avait à faire.

Comme elle s'y attendait, c'est un Adrien plutôt nerveux qui patientait sur sa chaise. Elle ne s'était pas embarrassée de vêtements superflus. Vêtue d'une simple camisole et d'une culotte à la garçonne, elle approcha d'un pas séduisant vers l'homme de sa vie.

"Tu veux qu'on monte tout de suite?"

Les yeux béants, la respiration saccadée, le jeune homme ne put qu'hocher la tête et la suivre dans l'échelle qui menait vers le paradis. À peine avaient-ils rejoint le lit, que le garçon, ne tenant plus, s'empara des lèvres de sa copine. Il n'en pouvait plus de la voir toujours plus belle jour après jour et elle savait indéniablement ce qu'elle faisait en s'approchant d'une démarche aussi féline (N'était-il pas un chat après tout?) Il la plaqua au lit et le regarda d'un air conquérant. "Ma Lady... tu joues avec le feu."

"Et je n'ai aucun problème à me brûler Chaton."

Ces dernières paroles achevèrent de l'exciter. Il en avait presque mal. Son boxer aurait bien pu déchirer sous la pression de son érection. Aucun homme normal ne pouvait survivre à une telle tentation. Elle était plus que désirable, c'était une déesse qui possédait des pouvoirs ne pouvant définitivement pas appartenir à ce monde. La regarder était surréaliste. Était-ce l'alcool? Il lui semblait qu'elle scintillait tellement sa beauté était aveuglante.

Il s'attaqua à ses lèvres en étant pleinement conscient que ce n'était pas suffisant. Il voulait plus, il voulait de la chaleur, de l'extase et elle le savait. Il prit à nouveau conscience de la perfection de cette femme quand elle se déshabilla d'un coup et lui dit. "Sois pas timide Chaton, arrête de m'agacer, enlève tout et fais-moi l'amour."

Il ne pensait jamais que le plaisir pouvait être aussi douloureux. Son membre s'était à ce point durcit, que même lorsqu'il se défit de son boxer, il restait inconfortable. Au moment d'enfiler le préservatif, la peau lui démangeait. Il prit place au-dessus d'elle avec un regard avide et lorsqu'il plongea ses yeux dans ceux de Marinette, il sut qu'elle était la solution, la libération. Il n'avait même pas encore songé à ce qu'il voulait d'elle qu'elle l'avait empoigné pour le diriger où un brasier demandait à s'éteindre. Il n'eut qu'à donner un coup de hanche avant de sentir un bonheur absolu se répandre en lui.

Elle l'avait excité à ce point que ce fût trop bref à son goût; quelques coups à peine avant qu'il ne s'abandonne au plaisir ultime. Mais il ne la laissa pas en reste. Massant de ses doigts le bout de chair fatidique, il ne céda que lorsqu'elle le gratifia du cri qui voulait tout dire. Ce ne fût qu'à cet instant qu'il s'abandonna totalement contre elle, la tête dans son cou. Quelques instants plus tard, il s'était endormi et Marinette poussa un soupir de soulagement: demain était un autre jour.

Ce matin-là, la boulangerie Dupain-Cheng affichait fermée pour une des rares fois de son histoire. Tom et Sabine attendaient que revienne les deux héros partis rencontrer la journaliste dans le parc. La veille, leur fille leur avait demandé si son copain pourrait venir habiter avec eux le temps que sa douleur se résorbe. Ils avaient accepté avec joie, offrant par le fait même une place dans leur famille à un jeune homme solitaire. Lorsqu'ils entendirent la porte d'entrée se refermer, ils se précipitèrent à leur rencontre.

Marinette se détransforma et donna un biscuit à Tikki avant de se tourner vers ses parents.

"Il est l'heure, tous en voiture."

Adrien derrière elle avait un air sombre mais résolu. Il hocha la tête et fût le premier à se lancer dans l'aventure.

Ils arrêtèrent à deux coins de rues du manoir. Il leur restait cinq minutes avant que, selon l'horaire strict du styliste, il saute dans la douche. Marinette, vêtue d'une veste à capuchon marcha nonchalamment jusqu'à la demeure où elle laissa s'envoler les kwamis. L'opération Papillon était officiellement lancée et les minutes étaient comptées.

Chaque geste était calculé à la minute près. Des individus rodant autour du manoir pouvaient éveiller des soupçons. L'heure de la douche était arrivée, Adrien rejoint tranquillement sa compagne près de la maison. Les kwamis devaient maintenant être arrivés à destination.

Marinette regarda approché son copain d'un air tendre.

"Ça devrait être l'heure maintenant. Tu sais ce que tu as à faire?"

Adrien hocha la tête. On lisait la détermination dans tes yeux.

"On se rejoint dans le grand Hall." Il vint pour la quitter.

"Adrien?"

Il se retourna vers elle.

"Je suis là Chaton. S'il vous plaît, quoi que ton père essaie de raconter, ne te laisse pas berner."

Il hocha la tête de nouveau et partit à la course affronter l'inconcevable. Son silence pesait lourd dans le cœur de sa copine, mais elle comprenait la douleur du jeune homme et elle serait à ses côtés, quoiqu'il arrive.

Adrien rejoint la rue sur laquelle donnait la fenêtre de la salle de bain de son père.

"Plagg?"

"Ici! C'est fait!" Le kwami sortit de derrière l'arbre.

"Allez on y va! Transforme-moi!

Aussitôt qu'il eut revêtit le costume de son alter égo, il escalada la clôture. Arrivé sous la fenêtre, il chercha des mains le bijou. Lorsqu'il sentit le métal froid sous ses doigts, son cœur lui serrât légèrement. Il avait la preuve, c'était donc vrai. Mais il y avait des jours qu'il se faisait maintenant à cette idée. La douleur n'était pas aussi cuisante qu'elle aurait pu l'être. Ce n'était pas comme si l'homme lui avait montré beaucoup d'affection dans sa vie. Nathalie avait été plus souvent là pour lui que son propre père. Il eut une pensée inquiète envers la secrétaire mais secoua la tête. Il n'avait pas à s'inquiéter pour elle, sa partenaire ferait merveilleusement son travail. Il ne devait pas s'éterniser ici. De deux bonds, il avait rejoint la rue. Le précieux trésor entre ses griffes il alla retrouver Sabine et Tom.

Marinette était restée près de la grille principale de la demeure. Elle songeait à son copain, dont la vie allait définitivement chaviré ce jour-là. Toute absorbée qu'elle était dans ses pensées, elle n'entendit pas sa kwami arriver.

"Marinette!"

La demoiselle sursauta.

"Mission accomplie, pas de temps à perdre!"

"Tu as raison, Tikki, transforme-moi!"

Au même moment qu'Adrien découvrait le bijou de son père, Ladybug sonnait à la grille du manoir Agreste. Elle fut accueillie par la voix monotone de Nathalie.

"Oui!"

"Madame Sanscoeur, faites-moi confiance et agissez vite. Ouvrez-moi la grille, fermez le système de surveillance et rassemblez tous les employés présents dans le Grand Hall."

Après quelques instants que l'héroïne mit sur le compte d'une hésitation compréhensible de la part de la dame, la grille s'ouvrit. Ladybug rejoint rapidement la grande porte et y entra sans même prendre le temps de cogner. Dans le grand Hall, Nathalie arrivait accompagnée du garde du corps d'Adrien.

"Bonjour Ladybug, est-ce inadéquat de demander ce qui se passe."

"Mme Sanscoeur, est-ce là tous les employés qui sont présents au manoir présentement."

"Oui, les autres employés n'y seront pas avant une bonne heure."

"D'accord, je vous demande à vous deux de quitter immédiatement. Rendez-vous au poste de police, ils vous y attendent."

"Mais..."

"Pas le temps de discuter."

Elle prit Nathalie par les épaules et la regarda dans les yeux. "Faites-moi confiance."

Le garde du corps approcha d'un air menaçant.

"Hey, le gorille, ne t'avise surtout pas de lui faire du mal. À nous deux, on peut facilement te botter les fesses."

Chat Noir venait d'entrer en scène. "Faites ce qu'elle vous dit, vous n'êtes pas en sécurité ici."

Nathalie commençait à montrer des signes de nervosité. "Et M. Agreste? Il est toujours là-haut."

"Ils vous expliqueront tout au poste, s'il vous plaît quittez maintenant."

Prenant finalement partie de croire les deux superhéros, c'est le gorille qui agit le premier. Il empoigna Nathalie par l'épaule et, la tenant fermement, l'amena avec lui vers la sortie. Chat Noir jeta un coup d'œil par la fenêtre pour s'assurer qu'ils quittaient. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu'il vit la voiture quitter dans la bonne direction. Mais ce n'était qu'une partie du problème qui venait de se résoudre.

"Tu as le téléphone d'Alya?"

"Oui j'ai fait l'échange avec tes parents. Le Grand Gardien sera bientôt en possession de la broche."

"Bien joué Chaton. Cache-toi, il ne devrait plus tarder."

Chat Noir se posta derrière une plante et ils n'eurent pas à attendre longtemps avant que se pointe l'ennemi.

"Nathalie, Nathalie!" Gabriel Agreste, à peine coiffé et s'étant visiblement vêtu en grande hâte apparût dans les escaliers.

"Mme Sanscoeur a quitté pour un lieu plus sûr. Contente de te rencontrer enfin...Papillon." Ladybug était tranquillement debout devant l'escalier à jouer avec son yo-yo.

Les yeux du styliste lancèrent des éclairs de rage à l'héroïne mais il tenta de ne pas se laisser décontenancer.

"Je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez. Dites-moi où se trouve ma secrétaire et pourquoi les systèmes de caméra sont-ils hors service. Je devrais vous faire arrêter pour entrer par effraction et vol. Et commencez d'abord par me vouvoyer."

"Désolée, je ne vouvoie jamais les criminels. Et pour votre info, M. Agreste, je ne suis pas entrée par effraction; on m'a ouvert de bon gré. Pour ce qui est du vol... vous pourriez peut-être m'expliquer ce qu'on vous a volé?"

L'homme grogna.

"Parce que si quelqu'un vous a volé, je peux toujours vous aider à arrêter le fautif. Peut-être est-ce un akumatisé? Oh non, impossible, puisque la broche du Papillon est maintenant en sécurité."

"Vous bluffez."

"J'aimerais bien, mais je n'ai jamais été une bonne menteuse. Talent que vous semblez particulièrement posséder. Qu'est-ce que ça fait de mentir à tout le monde comme ça autour de vous, mentir à son propre fils pour un but égoïste?"

"Vous dites n'importe quoi."

"Ah oui? J'aimerais bien comprendre comment vous comptiez espérer utiliser nos Miraculous alors qu'une double transformation est impossible."

M. Agreste ne parlait plus, il se contentait de lancer des regards noirs à la coccinelle.

"Et qu'est-ce qui vous a fait croire que nos Miraculous aurait le pouvoir de ramener votre femme à la vie? Votre femme est morte Gabriel, personne ne peut faire revivre les morts."

Ces paroles achevèrent d'énerver le styliste. Il se précipita dans les escaliers vers la coccinelle qui l'évita d'un bond. Il la regarda d'un air mauvais et lui parla d'une voix basse et menaçante.

"Le détenteur des Miraculous de la coccinelle et du chat est destiné à connaître l'ultime pouvoir. Il me faut ces Miraculous et je les aurai."

Il s'élança une fois de plus vers la jeune héroïne mais fût rapidement arrêté par un bâton qui, surgit de nulle part, le frappa à la tête, le laissant au sol étourdi.

"Personne ne touche à ma Lady."

Chat Noir était sorti de sa cachette et il éteignit l'enregistrement sur le téléphone de la journaliste. Il approchait d'un pas menaçant vers le styliste qui fut tout à coup effrayé par l'aura de puissance qui émanait du félin. "Pas même mon propre père."

Du côté du poste de police, où les officiers, Nathalie, le gorille et Alya assistaient à toute l'histoire en direct sur le Ladyblog, on sursauta au moment où la vidéo stoppa net. Roger ne perdit pas de temps. "Messieurs, au manoir."

Gabriel écarquillât les yeux au moment de la révélation. La peur ne quitta pas son regard mais la surprise s'y ajouta. Chat Noir stoppa sa progression, trop d'émotions s'affrontaient en lui. Il savait que la meilleure solution était de battre en retraite; il ne voulait pas regretter ses gestes. Il jeta un coup d'œil à sa partenaire. "Prend le relai ma Lady, je... je ne suis..."

"D'accord Chaton." Elle lança son yo-yo en direction de M. Agreste et le ficela entièrement. Il n'était plus possible pour lui de bouger.

"Tu sais où aller m'attendre. Je te rejoins bientôt."

Elle le regarda quitter d'un air triste avec la seule consolation de savoir qu'il ne serait pas akumatisé pour autant. L'homme suivit aussi la silhouette noire du regard, ce qui restait de son cœur venait de briser à tout jamais.

Il ne fallut que quelques minutes avant que n'arrive les policiers qui arrêtèrent Gabriel Agreste sur le champ. Lorsque la coccinelle sortit du manoir, officiers et journalistes affluaient vers elle. Elle refusa tout commentaire, la vidéo fournissait les preuves nécessaires à l'arrestation. Elle irait témoigner au poste plus tard, il y avait plus urgent pour l'instant. Lorsqu'elle croisa Alya, elle lui remit son téléphone et lui promit une éventuelle entrevue exclusive en échange de ses bons services.

Elle lança ensuite son yo-yo et alla rejoindre sa famille à la boulangerie. Elle était contente de voir qu'Adrien s'était, en effet, réfugié chez ses parents. Lorsqu'elle passa devant ceux-ci, ils lui firent signe qu'il l'attendait dans sa chambre. Elle ouvrit la trappe et retrouva son copain affalé sur sa chaise, le regard vide, les traits déformés. Il était maintenant le temps de vivre le deuil.


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