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Sherrilyn retira rapidement ses vêtements pour enfiler la blouse que l'infirmière lui avait fourni quelques minutes plus tôt. Elle détestait ces chemises, mais en tant que patiente, elle était obligée de la porter. Il n'y avait vraiment rien de moins sexy que ces vêtements.

Une fois habillée, elle sauta dans le lit et attendit comme on le lui avait demandé. Elle mit ce temps à profit pour revivre son entretien avec son nouveau médecin. Assurément, il était nettement plus sexy que le précédent. Il avait des cheveux châtains foncés, qui lui tombaient sur le front, et lui donnait un petit côté bad boy qui lui allait à ravir. Ses yeux noirs rajoutaient à cette touche de mauvais garçon. Et il avait une façon de la regarder qui lui donnait des frissons partout. Et sa bouche ! Mon Dieu ! Lorsqu'il lui souriait, Sherrilyn avait une boule qui se formait dans son ventre et le sentiment que des papillons voltigeaient partout en elle. Quant à son corps, il était à damner une sainte. Tous en muscles, et viril à la limite de la perfection.

En réalité, à ses yeux, il était parfait !

Elle sortit de sa rêverie en voyant l'infirmière rentrer dans sa chambre, mais garda le sourire qui avait envahi ses lèvres.

Le docteur Harris avait accepté de lui faire une nébulisation pour clarifier ses poumons et avait déjà programmé une kinésithérapie pour lui faire évacuer les sécrétions bronchiques. Et tout ça, sans avoir besoin de son dossier. C'était un ange !

Après lui avoir révélé l'histoire de sa vie, il lui avait fallu lui expliquer le traitement qu'elle avait suivit toutes ses années. Elle lui avait même parlé de la greffe de poumons qui avait été programmée quelques années auparavant, mais qui n'avait pu avoir lieu, car les poumons du donneur comportaient des taches suspectes.

Très professionnel, il avait tout noté sur son calepin avant de l'envoyer faire des radios et des examens sanguins. Elle ne connaissait absolument pas cet hôpital, mais elle n'eut aucun mal à se repérer. Rien ne changeait d'un établissement à l'autre. Ils avaient tous les même méthodes, et étaient quasiment tous construits sur le même modèle.

Alors qu'une nouvelle infirmière pénétrait dans sa chambre avec la machine à nébulisation, Sherrilyn sentit un sentiment de plénitude l'envahir. Bien souvent, après ce traitement, elle se sentait beaucoup mieux.

Lorsqu'elle était chez ses parents, elle devait en faire deux fois par semaine, accompagné de séance de kinésithérapie. Mais depuis qu'elle s'était enfuie, elle n'avait pas eu l'occasion d'en faire, et ses poumons le lui faisaient sentir.

- Bonjour, je suis Maeva, et je vais m'occuper de vous préparer. Mais je pense que vous savez déjà comment ça fonctionne.

Sherrilyn hocha la tête, le sourire toujours aux lèvres. Elle faisait des nébulisations depuis l'âge de six ans. Elle connaissait la procédure sans problème. Elle aurait pu donner des cours à des internes en médecine.

L'infirmière prépara la machine avant de l'approcher de son lit et lui placer le masque sur le visage. Elle ajusta les sangles autour de son visage, et mit l'appareil en route. Dès les premières minutes, Sherrilyn ressentit un bien être comme elle n'en avait plus ressenti depuis bien longtemps.

Elle s'allongea sur son lit et ferma les yeux. Cela faisait tellement de bien.

Elle finissait pas ce demander pourquoi elle n'était pas venue plus tôt.

Tout simplement parce que n'importe quel docteur normal aurait demandé son dossier à son médecin traitant et cela aurait permis à ses frères de la retrouver. Et elle n'était pas encore prête pour ça.

Elle envoyait des mails à ses parents une fois par semaine pour leur indiquer qu'elle allait bien, en prenant bien soin de modifier son adresse IP, pour que personne ne puisse la tracer.

Cela avait quelques avantages de grandir en même temps qu'internet, en ayant rien d'autre à faire que d'apprendre son fonctionnement. Gaïa Lou était douée, mais ce n'était rien comparé à elle. Sherrilyn était imbattable à ce petit jeu.

Elle sentait ses poumons se libérer d'un poids, lorsque docteur sexy rentra dans sa chambre. Elle rigola toute seule à ce surnom. Elle avait décidément passé trop de temps devant la télévision. Elle aussi commençait à donner des surnoms au médecin.

- Comment vous sentez-vous mademoiselle ?

Elle leva le pouce pour lui indiquer qu'elle allait bien, et fut heureuse de lui tirer un sourire. Cependant, elle eut un pincement au cœur en voyant le regard de merlan frit que lui lançait Maeva. Elle se prenait pour qui elle ? C'était SON docteur sexy !

Sherrilyn secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle n'avait aucun droit de penser cela. Il n'était que son médecin. Et ne pourrait jamais être rien d'autre.

Le docteur Harris vérifia ses constantes pendant que l'infirmière lui retirait enfin le masque. Elle se sentait libre, plus légère. Même si les quintes de toux l'embêtaient. Mais elle savait qu'il fallait en passer par là. Dès que le kiné aura fait son boulot, elle se sentirait une nouvelle femme.

Elle posa de nouveau ses yeux sur son docteur sexy et sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il entraînait de drôle de réactions sur son corps.

Soudain, elle repensa a ce qu'il lui avait dit. Il avait l'air de savoir qu'elle avait une sœur jumelle. Comment pouvait-il connaître ce détail ? Personne ici ne savait qui elle était. Sherrilyn avait fait tout ce qu'il fallait pour que personne ne découvre sa véritable identité. Alors comment pouvait-il bien savoir qu'elle avait une sœur ? Et qui plus est, jumelle ?

La seule réponse possible, était qu'il avait déjà rencontré sa sœur. Et dans ce cas-là, elle n'avait aucune chance avec lui. Car Laura Lee était plus pétillante, plus enjouée, et plus jolie. Même si elle était également plus prise !

Mais de toute façon, Sherrilyn devrait s'en moquer. Elle ne voulait rien de ce médecin.

Pourquoi se mentait-elle à elle-même ? Elle appréciait énormément cet homme. Et elle aimerait apprendre à mieux le connaître.

Elle osa lui poser la question qui lui trottait dans la tête.

- Comment saviez-vous que j'avais une jumelle ?

Le médecin plongea ses prunelles noires dans les siennes, et Sherrilyn se sentit frissonner. Elle avait le sentiment que son regard noir parvenait à voir sous ses vêtements informes, et encore une fois, elle regretta de porter cette blouse qui ne la mettait pas du tout à son avantage. Quoique, même avec des vêtements à sa taille, elle serait toujours moins bien de que sa sœur.

Il s'approcha d'elle avec un petit sourire en coin qui la fit craquer. Il était vraiment à croquer cet homme. Rien à jeter !

– Il y a deux ans, je travaillais dans un petit hôpital au sud du Canada. J'ai croisé une femme qui vous ressemblait énormément alors que je m'occupais d'une femme battue par son mari.

- Ex-mari ! Et il s'agissait de ma toute nouvelle belle-sœur.

- En voyant que vous ne me reconnaissiez pas, j'en ai déduit que ce n'était pas vous que j'avais rencontré. D'autant plus lorsque vous m'avez raconté votre histoire ! C'était tout à fait incompatible.

Il lui fit encore son sourire si sexy, et Sherrilyn se sentit frémir. Il entraînait réellement de drôles de réactions chez elle.

Ils restèrent plusieurs minutes à se regarder dans les yeux, sans prononcer un mot. Le silence aurait pu être dérangeant, mais bizarrement, la jeune femme ne c'était jamais sentie aussi bien.

Une chaleur inconnue se propagea dans son corps, lorsque le jeune médecin posa une main sur la sienne. C'était la première fois de sa vie qu'un homme était aussi proche d'elle, et elle trouva cette sensation fantastique.

Pourquoi Laura Lee ne lui avait-elle jamais parlé des émotions que l'on ressentait prêt d'un homme ?

Peut-être pour lui éviter d'être déçue. Elle savait pertinemment que sa sœur ne connaîtrait jamais la douceur d'une étreinte, et elle ne voulait pas lui mettre l'eau à la bouche.

Mais elle regrettait maintenant que sa sœur ne lui en ait pas parlé plus tôt. Elle devait avoir l'air d'une godiche avec son souffle court et ses joues trop rouges.

Le docteur se mit à faire des cercles sur sa peau de son pouce, et une boule de se forma dans le ventre de la jeune femme. Elle eut du mal à reprendre son souffle. Mais c'était différent de d'habitude. Cette fois-ci, ce n'était pas à cause de la maladie. C'était autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus intense.

Sherrilyn voyait le corps du médecin se pencher imperceptiblement vers le sien, et se rendit compte que son propre corps était attiré comme un aimant par celui du jeune homme. Alors qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, un coup frappé à la porte les sortit de leur rêverie, et ils reprirent rapidement leur place d'origine. Le docteur se leva même d'un coup, quittant la place qu'il occupait sur son lit.

- Je suis le docteur Heintorp, le kinésithérapeute.

Sherrilyn hocha la tête, le cœur battant encore à tout rompre dans sa poitrine. Cela n'allait pas l'aider pour la kiné respiratoire. Elle allait devoir se calmer avant qu'il ne commence.

Son docteur sexy lui fit un signe de tête avant de sortir de sa chambre, le visage fermé. Sherrilyn remarqua que sa démarche était plus raide qu'à l'ordinaire.

Elle haussa les épaules avant de se tourner vers son nouveau kiné. Allez ! La séance de torture allait commencer.





Rainbow parcourut au pas de charge les couloirs menant à son bureau. Il n'arrivait toujours pas à comprendre comment il avait pu être sur le point de l'embrasser. Parce que c'était bien ce qu'il s'apprêtait à faire.

Et il rêvait toujours de goûter ses lèvres si tentantes. De poser sa bouche sur la sienne pour avoir son parfum tout autour de lui. Et le fait de savoir qu'il pourrait être le premier à le faire décuplait cette envie.

Il se laissa tomber dans son fauteuil et se frotta les yeux. Il devait cesser cette envie infantile. Il était un homme adulte. Il pouvait réguler ses pulsions.

Mais rien que de repenser à cette femme, allongée dans son lit, nue sous cette blouse d'hôpital qui ne cachait presque rien, il sentit son membre se réveiller. Il jura tout haut avant de se pencher sur son bureau.

C'est à cet instant qu'il s'aperçut qu'il avait laissé son téléphone portable sur son bureau, et qu'il avait eu trois appels en absence. Il consulta l'historique et jura de nouveau. Ils étaient tous de sa sœur. Il composa son numéro et elle répondit à la première sonnerie. À croire qu'elle n'attendait que ça.

- Rain ! T'étais où ? J'ai pas arrêté de t'appeler !

- Excuse-moi Sun ! J'ai été voir une nouvelle patiente, et j'ai oublié de prendre mon portable. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Je suis un peu à court ce mois-ci.

Rainbow souffla doucement. À quoi s'attendait-il ? Sa famille ne l'appelait que pour ça. À croire qu'il était un porte-monnaie ambulant. Jamais ses parents ne l'appelaient pour tout simplement prendre des nouvelles. À chaque fois, c'était pour lui dire qu'ils venaient de recevoir une nouvelle facture, et qu'il fallait qu'il la paye.

Juste pour savoir si ses parents prendraient de ses nouvelles, le jeune homme avait fait venir toutes les factures de sa famille à son nom chez lui. Malgré tout, les seules fois où ses parents l'appelaient, c'était pour lui demander du fric.

- J'ai approvisionné ton compte il y a tout juste quinze jours Sun, tu as déjà tout dépensé ?

- Tu ne te rends pas compte que la vie d'étudiante coûte cher Rain.

- Dois-je te rappeler que je suis passé par là il n'y a pas si longtemps, et que je n'avais personne en dehors de moi pour me payer ce dont j'avais besoin ?

Avec nostalgie, les heures passées derrière la caisse d'un fast food lui revinrent en mémoire. Ce n'avait pas été une période fantastique de sa vie, mais malgré tout, il en ressentait une extrême fierté d'avoir réussi à se payer tout seul ses études de médecine. Et d'avoir réussi à subvenir aux besoins de sa famille durant tout ce temps.

- Toujours la même rengaine ! T'en as pas marre d'être vieux avant l'âge ? Même les parents sont plus cool que toi !

Rainbow ferma les yeux, et inspira plusieurs fois pour essayer de se calmer. Encore une fois, sa très chère petite sœur essayait de le faire passer pour le méchant, et ne comprenait pas qu'il n'avait pas des fonds illimités. Même s'il gagnait bien sa vie, entretenir trois foyers distincts n'étaient pas donné à tout le monde, et il devait très souvent se serrer la ceinture pour que le reste de sa famille soit heureuse.

- Dis-moi ce que tu as fait de ton argent Sun, et je verrais si je peux te faire une rallonge.

La jeune fille souffla à l'autre bout du fil, et cela énerva davantage le jeune homme. Il aurait aimé être aussi insouciant à son âge, mais malheureusement, il n'avait pas pu. Dès son plus jeune âge, il avait eu charge de famille.

Aujourd'hui, il ne rêvait que de pouvoir s'en défaire. Mais savait que jamais, il ne laisserait tomber sa famille. Elle avait beau être imparfaite, il aimait sa sœur et ses parents.

- J'ai dû acheter un bouquin pour le cours de littérature, et j'ai ma nourriture aussi, et ...

- Laisse tomber les excuses bidon Sun ! Dis-moi plutôt, ce que tu as réellement acheté !

- Si tu veux pas me donner ce fric, ça me va. À plus Rain !

Elle raccrocha sans plus de cérémonie. Rain fut tenté de jeter son téléphone contre le mur, mais réussi à ce calmer à temps.

Il détestait les adolescents pendant leur crise. Il ne se souvenait pas avoir été aussi chiant à son âge. Il faut dire, ils n'avaient pas les même responsabilités.

Il consulta son compte bancaire sur internet et souffla de plus belle. Il devrait faire une croix sur pas mal de choses ce mois-ci s'il voulait verser une somme d'argent à sa sœur. Ou alors, il serait obligé de débloquer de l'argent de son compte épargne.

Avant de faire quoi que ce soit, il attendrait qu'elle le rappelle pour s'excuser et lui expliquer pourquoi elle n'avait déjà plus rien.

Il mit son téléphone sur vibreur et appela son patient suivant. Il avait déjà prit assez de retard comme ça. Entre sa nouvelle patiente et sa sœur, il avait plus d'une heure de retard. Ce qui ne le ferait pas finir avant vingt-et-une heure. Il était désespéré d'avance !


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Comme le site a l'air de vouloir fonctionner, j'en profite pour vous mettre le n°2 !

En espérant que l'histoire continuera à vous plaire.

Haut les cœurs !

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