Chapitre 58

Les paupières fermés à l'extrême, seule la pression que j'exerce sur la main de Angel me soulage. J'ai envie de le croquer, de le griffer tellement la douleur est horrible.

Chaque minute, chaque seconde qui s'écoule, j'ai l'impression de mourir un peu plus.

J'ai demandé une péridurale qui m'a été refusée car je n'avais pas encore perdu les eaux, ce qui était en soit risqué pour le bébé étant déjà à huit doigts, le suivi étant primordial, l'anesthésie pouvait empêcher la détection de certains problèmes si existe. L'accouchement étant proche, la gynécologue a envoyé ce truc dans mon vagin, un genre de pince inconfortable et quand j'ai senti ce grand pouf d'eau sortir entre mes cuisses, j'ai cru réellement mourir.

La douleur est encore plus forte que je l'imaginais, tout ce que je veux c'est qu'on ouvre mon ventre et qu'on retire ce qui est à l'intérieur.

- J'ai trop mal Angel. Dis-je en respirant comme on me l'a appris. Seule la perfusion m'empêche de sortir de la pièce en courant.

- Où est le docteur? Vous ne voyez pas qu'elle souffre? Donnez lui quelque chose, bon sang. Gronde-t-il alors que je suis couché sur le côté.

- Les contractions sont de plus en plus en plus fréquent monsieur, votre femme va accoucher d'un moment à l'autre, les sages femmes sont prêtes, nous ne pouvons plus l'anesthésié. Dit une des femmes présentes dont j'ai oublié le nom

- Tu écoutes princesse? Tu dois être forte c'est bientôt fini. Dit il en me caressait le visage mais ce n'est pas ce que je veux entendre.

Je veux qu'on me dise que c'est fini.

- J'ai...aaaïe. je respire fort pour contrôler mon corps, je dois me calmer. Je veux partir d'ici, Angel s'il te plaît emmène moi loin d'ici, c'est bon je ne veux plus accoucher, j'ai trop mal.

- Chérie, tu dois... Je lâche sa main et le foudroie du regard.

- Sort, je ne veux plus te voir, tout est de ta faute, sort. Je hurle subitement et il me regarde ahuris

- Madame calmez vous c'est bientôt...

- Laissez- moi tranquille, vous ne comprenez pas... aaaa....

- Plus vous parlez, plus vous vous fatiguez madame. Faites vos exercices quand la contraction arrive.

Je sers le lit tellement fort mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez alors je tape mon pied contre le lit frénétiquement, doucement.

Je ne referais plus jamais cet erreur, rien qu'imaginer faire l'amour encore un jour me dégoûte, Angel me dégoûte, je ne veux plus le voir. Je veux que tout s'arrête.

Qui m'avait envoyé? Jamais je n'aurais jeté cette pilule si j'avais su que la douleur serait si intense.

Plus jamais j'accouche de cette manière, si d'accord je réussi à accoucher.

- Je vais faire un tour je rev... Commence t-il

- Je t'interdis de sortir de cette pièce. Dis-je en le regardant. Nous nous affrontons du regard avant qu'il ne soupire.

Lui aussi semble à bout mais je m'en fou.

- Les autres doivent déjà être tous là. Continue t-il

- Je m'en fou, je n'ai pas fait cet enfant toute seule alors tu reste. Je tranche

Je ne sais pas où j'ai réussi à avoir autant de courage mais tout ce que je sais c'est que je suis prête à tout pour qu'on m'enlève son enfant de mon ventre.

Parce que ce n'est plus le mien. Je suis sûr qu'il aura la même tête que son père.

Tous des traîtres.

Un énième touché et c'est bon, elles ont atteint leur foutu dix doigts, la dilatation de mon col est enfin prête pour accueillir son enfant.

- Monsieur vous pouvez prendre la main de votre femme. Commence la sage femme juste en face de mon vagin grand ouverts accompagné de ses paires, je ne me rappelle même plus de la dernière fois que je me suis épiler. un, deux mois?

Angel se rapproche de moi et dépose un baiser sur mon front et malgré toute la douleur que je ressens je suis heureuse de le voir près de moi.

- À chaque fois que vous allez sentir une contraction, vous devez pousser le plus fort possible compris ? C'est le moment fatidique. Mettons au monde ce magnifique bébé, je suis prête à vous aider du mieux que je peux. Dit elle en souriant chaleureusement

À peine a- t-elle fini son discours que je ressens une énorme onde de choc parcourir tout mon corps.

- Ça... je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que je souffle un grand coup et pousse de toutes mes forces, les dents serrées et la mâchoire contractée à l'extrême, j'ai l'impression que mes forces m'abandonnent

- Très bien encore une fois. Me demande la sage femme.

- C'était super chérie. Me dit Angel en essuyant la perle de sueur sur mon front.

J'ai envie de pleurer, mais j'ai l'impression qu'aucune larme ne sortira, j'imagine mon visage rouge et déformé par la douleur et je pousse une nouvelle fois quand je sens cette onde de choc prendre possession de mon corps.

- Je vois la tête, je vois la tête, il arrive. Je l'entend dire et j'ai juste envie de pousser pour le dégager de moi, ma main ne tient plus celle d' Angel. Je préfère serrer son avant bras, il ne dit rien et supporte la douleur son regard braqué sur moi et rien d'autre

Mes entrailles dilatés à son paroxysme, je ressens la tête de son bébé écarté chaque partie de mon être et j'ai l'impression de mourir, comme si on ouvrait de l'intérieur et c'est le cas.

- Un dernier effort ma... Un autre souffle, un autre cris qui meurt entre mes dents serrer et je pousse de toute les forces qui me reste avant de tomber négligemment sur le lit, essoufflé, épuisé, incapable du moindre mouvement. Mes jambes tremblent avant de se relâcher.

Je l'ai senti, le pouf, comme si on me vidait d'une grosse masse, les mains de la sage femme qui récupère mon bébé et m'aide en le tirant et la seconde d'après je l'entend pleurer, il pleure

Mon bébé.

On le dépose sur la poitrine après avoir coupé le cordon ombilical et d'après ce que je pensais, ne fait pas mal. Le premier contact avec mon bébé avant de le retirer pour le nettoyer.

Magique

Il est à moi!

Mon bébé, j'ai touché mon bébé! J'ai un bébé, c'est moi qui l'a fait? J'ai mis au monde un petit être ?

Je pose mes yeux sur Angel et sans m'en rendre compte, je suis en train de pleurer, je pleure encore et encore.

Il s'abaisse et dépose un léger baiser sur mes lèvres malgré mes narines qui collent et mon visage qui ne doit ressembler à rien entre transpiration et douleurs

- Merci. Me murmure t-il. Tu as été parfaite comme d'habitude.

Je ne réponds pas trop occupé par mes pleurs.

La douleur, elle a disparu comme par magie, je ne ressens plus rien et je n'ai qu'une envie qu'on me donne mon bébé.

- Madame ce n'est pas fini, nous devons encore enlever le placenta resté en vous...

C'est vrai, je ressens encore une gène en moi, alors je pousse une nouvelle fois mais cette fois ci moins fort et une boule sort en moi.

Je ne vois pas bien ce qui se passe, je sais seulement que les infirmières présentes et les sages femmes s'attellent à me remettre en état.

Une des femmes demande après d'Angel qui n'a pas cessé de me regarder et de me souvenir légèrement, mais c'est yeux, ils brillent.

Je le sais, je le sens mais surtout je l'ai vu.

Il sort pendant que d'autres continuent de me nettoyer et m'aident à mettre des protections contre le sang qui s'écoulera encore pendant plusieurs jours et en grosse quantité. D'après ce que j'ai compris.

Une fois propre, je suis mise dans une chaise roulante et conduite dans ma chambre de repos où mon bébé m'attend d'après ce que j'ai compris.

- Mes félicitations. J'entends dire une fois la porte ouverte. C'est Elie qui est près de son fils qui porte notre bébé. Nathan et Ethan qui sont dans la ville depuis quelques jours sont également présents et tous heureux.

Je les souris, encore trop fatiguée.

Ma chambre est grande, très grande avec des fleurs et un énorme nounours dans un coin. Je regarde directement les jumeaux qui me sourient identiquement et Nathan me fait un clin d'œil.

- Vous avez déjà trouvé un prénom ? Nous demande subitement Elie.

- Caden, il s'appelle Caden, Caden Ritz. Dis-je en regardant Angel.

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