Chapitre 36
Un jour férié, je n'espérais pas moins, en plus ça tombe un vendredi, je ne me suis pas posé plus de question et j'ai pris la route pour me rendre chez ma mère.
J'ai assez retardé notre rencontre, j'espère qu'elle me comprendra et que nous pourrons discuter sérieusement sans prise de tête.
La ville défile devant mes yeux au fur et à mesure que j'accélère, bientôt je serais auprès d'elle.
Rose voulait m'accompagner, mais j'ai refusé, c'est un truc que je dois faire seule, et puis ce n'était pas comme si elle avait trop le temps entre un patron insupportable et deux mecs qui lui courent après.
Je souris
Mike Miller et Nathan Baker, qui va réussir à gagner le cœur de Rose Bell?
Deux cœurs pour une Rose, et voilà encore un autre titre d'enfer, décidément je suis très inspiré ces derniers temps, peut-être est-ce dû à ma grossesse ?
Je me suis remise à l'écriture, je ne suis qu'au premier set mais j'ai déjà plein d'idées pour la suite, j'avance doucement et j'espère continuer à avoir l'inspiration.
Je vois souvent Élie, elle a même eu le plaisir de rencontrer ma meilleure amie et nous parlons également beaucoup par téléphone, je l'ai informé de mon déplacement pour qu'elle ne s'inquiète pas, elle est devenue une vraie maman poule qui me gâte énormément avec des petits cadeaux
Après avoir roulé deux bonnes heures sous ce soleil matinal d'été, je peux enfin voir la petite maison de maman et je me gare devant l'entrée.
Il est déjà midi.
Je l'ai prévenu que je serai là, la veille. Même si il n'est pas énorme, mon ventre se voit déjà bien dans ma robe et je connais déjà le sexe de mon bébé.
Je sors de la voiture quand la porte s'ouvre sur le visage neutre de maman, elle me regarde, me détaille de la tête aux pieds avant de caler quelques secondes sur mon ventre.
Je récupère mon petit sac de voyage et referme la portière avant de me diriger vers elle.
- Bonjour mama… j'ai vu sa main s'envoler et se poser sur ma joue sans que je ne puisse rien faire, le vent siffler et le bruit assourdissant de ma joue retentir. Comme des millions d'aiguilles et une douleur et une chaleur qui se mélangent pour ne former plus qu'un.
- Entre. Dit-elle en se décalant pour me laisser passer sans me quitter des yeux.
Une main sur ma joue, essayant de refroidir la chaleur qui s'émane de ma joue et je la regarde les yeux grands ouverts avant de pénétrer dans la maison.
- Ta chambre est prête, tu peux aller déposer tes affaires, le repas sera prêt dans quelques minutes. Dit elle en entrant dans la cuisine et je regarde le petit couloir où je suis sans rien dire toujours sous le choc.
Je soupire avant de monter dans ma chambre et de poser mon sac sur le lit. Je ne viens presque jamais ici, notre ancienne maison était beaucoup plus grande mais elle avait été vendue, entre sa dépression, mon école les trois premières années et les charges on a vite fini criblé de dettes.
Je regarde la pièce et tombe sur un chouchou rose posé sur la petite commode près du lit où se trouve une veilleuse.
Même si ça m'intrigue, mon attention est plus portée sur la discussion que je vais avoir avec elle.
Je pense m'être assez caché dans cette petite pièce.
Je descends les escaliers et au moment où je passe pour me rendre au salon, je l'entend me dire:
- Le repas est prêt, va t'asseoir. Dit elle toujours aussi sèchement.
Ça promet, on dirait.
Je prends place sur la table à manger où tous les couverts sont déjà disposés et l'attend. Elle ne tarde pas plus et vient déposer ce qui me semble être par l'odeur un ragoût de bœuf.
J'adore ce plat
- Bon appétit. Me dit-elle en ouvrant l'assiette et se servant de deux pommes de terre, de la sauce et quelques légumes d'abord. Je fais pareille à la différence que j'ajoute à mon plat un morceau de viande.
De toute les façons l'assiette est pleine donc je compte bien me resservir, sa cuisine m'avait manqué.
Nous mangeons dans le silence seuls nos cuillères font office de conversation.
Après mon troisième tour de plat, je pense que je suis rassasiée, n'ayant rien mis dans ma bouche avant de sortir.
Maman s'est resservie également une deuxième fois avant de me regarder à chacun de mes bouchers.
Je me lève pour tout débarrasser quand je finis et elle me stop.
- Laisse, va te reposer, on parlera après. Dit elle et je la regarde mais je sens bien que je n'ai pas mon mot à dire quand cette histoire.
- OK. Dis-je simplement avant de monter me coucher et décrire à Rose et Elie que je suis bien arrivée avant de me coucher.
Comme une marmotte, je m'endors rapidement et suis réveillée par la chaleur étouffante de la pièce, j'ouvre en grand ma fenêtre restée légèrement ouverte à mon arrivée et je suppose qu'il doit être entre quinze et seize heures, le soleil de l'après midi est toujours d'une intensité débordante.
Je décide de me déshabiller et de prendre une douche. Une fois terminé et apprêté d'une robe légère. Je jette un coups d'œil à mon téléphone où je peux lire seize dix sept et descends au salon où il n'y a personne. La petite porte qui tape me prouve qu'elle est dehors.
Je sors à mon tour et la trouve assise sur la terrasse, une tasse de thé à la main, elle regarde la rue où joue des enfants de tout âge
- Ma…
- Assieds toi près de moi, faut qu'on parle. Dit-elle sans me regarder. Ce que je fais et elle pose enfin son regard chocolat sur moi, j'ai hérité des iris de mon père, un vert profond.
- Je…
- Laisse-moi d'abord parler. Commence-t-elle.
- D'accord.
- Je sais tout Simone, pour toi, pour cet homme chez qui tu vis, comment tu as pu ma fille, comment tu peux entretenir une relation avec un homme marié? Comment?
- Maman écoute …
- Non, tu n'as aucune excuse, toi-même tu sais à quelle point la tromperie, le départ de ton père ma fait du mal, et toi tu ose reproduire le même schéma. Çà ne ce n'est pas la fille que j'ai mise au monde. As tu seulement pensé à la femme de ce dernier? À la douleur qu'on peut ressentir? En plus ça dure depuis sept ans, ma fille est une prostituée.
- Maman arrête… Dis-je une larme tombe de mes yeux grand ouvert par la dureté de ses paroles. Qui… qui t'a raconté tout ça ?
- Ton père, c'est le pourquoi il voulait te voir, il voulait que tu arrêtes de vendre ton corps, il était près à prendre soin de toi le temps que tu trouves un travail digne. Quand je pense que tu m'as menti durant tout ces années que je venais te rendre visite. Dit elle en me toisant puis buvant un peu de son thé
- C'est vraiment papa, qui t'as dit tout ça? Maman ce n'est pas ce que tu crois, et c'est quoi cette histoire de sept ans de relation? C'est complètement f...
- Arrêt n'essaye pas de me mentir, tout ce qui ne sort de ta bouche n'est que mensonge. Tu me déçois tellement.
Une deuxième larmes et le cœur qui bat de plus en plus vite
- Maman s'il te plaît écoute moi. Dis je en pleure.
- En plus tu as osé porter l'enfant cet homme, décidément tu n'as aucune limite, aucune dignité, j'ai appelé ton père il sera là, je pense que nous devons avoir une vrai conversation.
Aucune dignité, je n'ai aucune dignité ? Mes larmes ne se contrôlent plus, je n'ai connu qu'un seul homme dans ma vie, je ne me suis jamais habillée vulgairement. Je ne parle pas mal, je ne crée pas de scandale, c'est quoi la dignité ?
- Maman ça ne s'est pas passé comme ça, écoute moi s'il te plaît
- Pourquoi faire? Je suis ta mère et à aucun moment tu n'as jugé bon de m'en parler, je n'étais pas assez digne de confiance c'est ça ?
- Maman, pardonne-moi s'il te plaît, maman. Dis je malgré moi un peu plus fort
- Entrons, on nous regarde. Dit elle en se levant et regagnant l'intérieur de la maison, je me lève également essaye de diminuer les tremblements de mon corps et me dirige vers l'intérieur.
- Maman écoute moi
- Je n'ai plus rien à te dire.
- Maman s'il te plaît. Dis je toujours en pleure
Elle dépose sa tasse sur la petite table à manger et me regarde avant de croiser les bras.
- Oui, je savais qu'il était marié. Dis je en pleure. Mais on avait cruellement besoin d'argent.
- Non, tu avais besoin cruellement d'argent, car on pouvait s'en sortir Simone, sans lui, on aurait pu, je sais que ça aurait été dur, je sais que je n'ai pas été très présente pour toi après le départ de ton père mais on aurait pu. Crit elle.
- Peut être, mais on ne le saura jamais car j'ai accepté d'être sa maîtresse. J'avoue. Papa t'avais lâché, nous avait lâché alors pourquoi je devais avoir pitié de cette femme alors que notre vie était détruit ? Au dernier nouvelle, ce n'est pas moi qui suis partie le chercher, c'est lui qui est venu à moi. Criais je à mon tour
- Je ne te reconnais pas…
- Cet argent on en avait besoin, l'université et même cet maison où tu vis aujourd'hui, c'est parce qu'il était là, c'est parce que nous avons pu éponger tout nos dettes, que tu as pris le temps de te remettre de cette épreuve sans penser au problème d'argent que nous en sommes là.
- Qu'est ce que tu essaye de me dire?
- Rien maman, rien. Juste que cet homme, oui j'ai accepté ce rôle bafouant toute mes convictions mais aujourd'hui c'est terminé maman, lui et moi, il n'a plus rien, c'est fini. Dis je dans un souffle
- Mais tu portes son enfant.
- Et j'en suis heureuse, car cet homme je l'ai… Je n'ai pas pu terminer ma phrase que je reçois une nouvelle fois une gifle.
- Abomination, as tu perdu la tête? C'est le mari d'une autre, ils sont mariés alors arrête tes bêtises. Dit elle et mon regard devient noir.
- Des bêtises? Des bêtises ? Qu'est-ce qu'il y a de bêtise à être tombé amoureuse du père de mon fils, oui il est marié et alors? C'est sûrement pas le premier à l'avoir fait, d'ailleurs tu devrais poser la question à ton ex mari…
- Sale…
- Sale quoi? J'assume totalement mes actes et ne regrette pas une seule seconde de passer avec lui, même si nous avons souvent eu des différents, ça a été le meilleur amant que ces hommes célibataires frustrés par leur quotidien qui se croient meilleurs
- Arrête ça tout de suite. crie- t-elle.
- Non, je n'arrête pas, j'ai fait quatre ans de relation avec ce type qui m'a toujours donné tout ce que je voulais, même s'il n'était pas présent, je me sentais en sécurité, une sécurité que mon père à détruit en partant en voleur qu'il est. J'étais seule maman et je ne pouvais même pas compter sur toi, les hommes me dégoûtaient même si je faisais semblant que tout allait bien. Lui, il était peut être marié mais j'ai toujours su qu'il pouvait lire en moi comme dans un miroir et qu'il me comprenait.
- Ma fille est perdue.
- Non maman, comme je te l'ai dit, c'est fini.
- Il ne voulait plus de toi n'est ce pas? Tout ce beau discours sur l'amour, quand il a eu marre , quand il s'est lassé de toi, il est parti retrouver sa femme n'est ce pas, celle qu'il aime réellement.
- Je…
- Cesse de te mentir, toi même tu le sais, voilà ce qu'on devient à chercher à piquer le mari d'une autre.
- Je n'ai jamais cherché à…
- Tais toi. Regarde toi avec ton ventre? C'est cette vie que tu imaginais pour toi? En tout cas ce n'est pas ce que j'ai toujours voulu pour ma fille, que tu vives au crochet d'un homme toute ta vie, je me demande pourquoi tu as fréquenté si c'est pour finir comme pute.
- Une pute, une pute? Je travaille pourtant. Dis je doucement.
- Cesse donc de mentir. Ton père m'a dit que...
- Qu'est ce qu'il sait lui de ma vie hein, je travaille dans une bibliothèque, je gère une bibliothèque et suis entrain d'écrire mon roman comme je l'ai toujours voulu. Tu vois maman, ta fille ne s'est pas juste écarté ses cuisses pour de l'argent. Dis-je en me dirigeant vers la chambre avant de m'enfermer et de pleurer toutes les larmes de mon corps.
Comment à t-il lui dire tout ça, il n'avait pas le droit, c'était à moi de le faire, d'ailleurs je comptais le faire et il a tout gâché.
Il arrive ici mais, je le déteste tellement.
Angel, j'ai tellement envie d'être dans tes bras, là maintenant.
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