Chapitre 28
Les paupières lourdes, j'ouvre difficilement les yeux et essaie de me rappeler ce que je fais dans ce lit. Les volets tirés m'indiquent que le soleil est en train de se coucher par les reflets rougeâtre qui se dégagent.
Un léger tiraillement au niveau de ma main me fait lever celle-ci, je regarde la sonde vide accroché à son Cathéter et l'impression de déjà vue me saisit.
Non, il s'agit pas de mon sang qui quitte à petit goutte mon corps mais juste d'une simple perfusion apparemment vide.
Je suis fatiguée, lasse, j'ai l'impression d'avoir devoir pendant trois jours pourtant je semble prête à affronter n'importe quelle difficulté.
Je suis sûrement prise de fatigue matinale qui nous conditionne à rester plus longtemps sur le lit alors que nous savons qu'il est temps de se lever.
J'essaie de me redresser et d'adopter une position plus assise pour mieux distinguer la salle.
- Enfin, j'ai bien cru que tu ne te réveillerais jamais. Me dit Rose assise sur le fauteuil, elle dépose un manuscrit sur la table.
- Rose? Qu'est-ce que tu fais là? Tout indique que je suis dans une chambre d'hôpital alors inutile de poser la question. Tu patiente depuis longtemps ?
- Assez oui, qu'est-ce que je fais là? Dit-elle en se levant. Tu es complètement inconsciente ma parole, osé donner son sang alors que tu es enceinte et le pire c'est que tu n'avais rien mangé de la journée? Qu'est-ce que tu voulais? Mourir ? Où tuer ton enfant ?. Me gronde-t-elle tellement que la réalité me saute au yeux je me mets à pleurer.
- Je… je suis désolée. Les larmes coulent de mes yeux sans que je ne puisse les retenir
- Tu as intérêt moi je te le dis. Ne me refais plus jamais ça, Compris? Dit elle aussi les larmes au bord des yeux. J'ai eu tellement peur si tu savais, tu ne décrochais pas à ton foutu téléphone et moi je stressais comme une dingue à la maison. Elle vient me prendre dans ses bras et je l'accueille sans hésiter.
- Je suis désolée de t'avoir fait tant de peine. Comment as-tu su? Je veux dire comment tu as su que j'ai eu un malaise.
- Tu ne vas pas me croire, c'est Nathan Baker. Dit elle et je fronce les sourcils. J'étais venu ici car tu ne décrochais pas ton téléphone et j'étais morte d'inquiétude quand il m'a appelé, on aurait dit qu'il savait que je te chercher.
- Hum. Dis je, c'est bizarre, non c'est tout simplement lui, j'en suis sûr.
Je regarde avec plus d'attention la salle et c'est alors que remarque toutes les fleurs posées par-ci et là.
- C'est normal autant de fleurs dans une chambre d'hôpital?
- On dirait que le fils de la femme que tu as sauvé, Élisabeth, à vouloir te remercier à sa manière.
- D'ailleurs comment elle va?
- D'après ce que j'ai compris, bien, très bien même. Son fils serait venu juste après ton malaise. Dit elle en prenant place sur mon lit
- Je suis contente.
- Il y a de quoi. Comme je le disais, c'est son fils qui a fait livrer toutes ses fleurs juste pour toi.
- Oh c'est… Mon regard se pose alors sur le bouquet de tulipes blanches posés au chevet gauche de mon lit et j'ouvre grand les yeux. Des tulipes.
- Moi aussi j'ai été surprise de les voir apparaître. On aurait dit qu'il savait comment te faire plaisir.
- C'est magnifique.
- Je confirme.
- Je dois voir Élie. Dis-je enfin pour penser à autre chose que cette incroyable coïncidence.
- Tu viens de te réveiller.
- Et je suis bizarrement en forme alors qu'avant de perdre connaissance j'avais une faim de loups.
- Oui ils t'ont nourri à la sonde.
- Je comprends mieux, peux-tu prévenir le docteur? Pour savoir si on peut rentrer, je travaille demain.
- Moi aussi je te signale, de toute les façons, j'ai eu ma dose d'hôpital. Dit-elle en se levant et sortant de la chambre.
Mon regard n'arrive plus à se décrocher du bouquet de tulipes blanches et un seul nom s'impose en moi, même si je sais que ça ne vient pas de lui, je ne peux cesser de m'imaginer que ça puisse venir de lui et je souris doucement mes doigts caressant mon ventre.
- J'ai été imprudente, pardonne moi mon bébé, sur le moment j'ai trouvé que c'était la meilleure solution. Dis-je dans la gorge. On se devait de la sauver.
- Regarde qui j'ai trouvé dans le couloir? Dit joyeusement Rose en entrant. Je pose mon regard sur la personne qui la suit et tombe sur le regard du docteur Charlie Grey.
- Enfin debout à ce que je vois. Dit il avec un petit sourire bienveillant
- Je suis désolée de vous avoir mis dans l'embarras docteur Grey
- C'est moi le professionnel dans l'histoire alors c'est à moi de m'excuser. Je connaissais les risques.
- Moi aussi je...
- Si vous continuez comme ça, on risque de passer toute la soirée ici. Dit Rose et je ne peux m'empêcher de sourire.
- Comment va Élie ? Demandais je une nouvelle fois.
- Très bien, elle s'est déjà réveillée.
- Je peux la voir?
- Malheureusement son fils l'a déjà ramené avec lui.
- Oh.
- Il m'a chargé de vous remettre ce chèque pour avoir sauvé la vie de sa mère. Dit il en fouillant sa poche mais je le stop.
- Je n'ai pas fait ça pour l'argent, alors non, gardez le ou remettez lui. Il me regarde avant de sourire.
- Bien. Je vais le lui remettre si tel est votre souhait.
- Alors docteur, mon amie peut rentrer ? Demande Rose
- Bien sûr, elle ne souffre de rien. Je constate que la perfusion s'est écoulée. Vous pouvez sortir à tout moment.
- Merci docteur. Dis je
- Je vais juste vous enlever ceci. Dit il en se rapprochant de moi et en retirant le cathéter. Voilà vous êtes libérés. Dit il de manière théâtral que et je ne peux m'empêcher de sourire même si la déception de ne pas pouvoir voir Élie peut se lire sur mon visage.
*****
Assise sur mon poste de travail devant ma machine, j'encaisse une énième achat.
- Quatre dollars cinquante-neuf. Dis-je en encaissant l'argent. Passez une bonne soirée monsieur. Dis-je au client qui s'apprête à franchir la porte.
Deux jours déjà, nous sommes mardi et il est déjà dix-neuf heures. Dans deux heures je ferme et je pourrais enfin rejoindre mon doux lit.
J'ai hâte.
Je pense souvent à Elie et je me demande comment elle va. Hier à ma pause, je me suis rendue dans son appartement où j'avais passé la journée et malheureusement il n'y avait personne.
Sûrement elle est retournée auprès des siens, dans un monde rempli de richesse et de luxe même si son appartement était déjà très sophistiqué. Je n'oublie pas que son fils est suffisamment riche pour s'acheter un jet.
Un jet. Aaah la vie de riche, ça rappelle quand je vivais au crochet d'Angel même si aujourd'hui je ne souffre pas, je fais plus attention à mes dépenses.
J'espère juste qu'elle ne va pas oublié. Je l'aimais bien cette femme, j'avais la sincère impression qu'elle me comprenait.
Comme chaque jour à cette heure, l'influence se fait à la bibliothèque et je n'arrête pas d'encaisser et de proposer des ouvrages.
J'ai complètement abandonné le livre d'une jeune romancière que j'étais en train de lire, "Enceinte de lui" de Léa Ngako. Elle se fait appeler Queen_stuna par ses lecteurs. Drôle de nom pour une écrivaine. En tout cas moi, je compte bien garder mon nom, écrit par Simone Lane, ça en jette hein? Mais qu'est-ce que je raconte moi au lieu de travailler.
- Deux dollars quarante vingt cinq. Dis-je. Merci et bonne soirée.
- S'il vous plaît, où sont rangées les livres sur la Nécrologique?
- À l'étage, quatorzième étagère, en partant vers le fond, les deux premières étagères d'en haut.
- Merci. Me dit le monsieur.
Deux heures plus tard, quand les derniers clients sortent, je peux enfin souffler.
- Merci et passez une bonne soirée. Dis-je en tournant l'écrito ouvert par fermer.
Je monte ranger les chaises. Demain l'aide ménagère sera là pour nettoyer la salle. Elle le fait deux fois par semaine, heureusement, c'est les seuls jours où je peux m'abstenir de passer un coups de balai. Elle a le double des clés.
Une fois terminée, je récupère mon sac à l'arrière boutique et ferme la petite porte de l'entrée avant de me diriger vers ma voiture les yeux plongés dans mon sac à la recherche de mes clés.
- Ah les voilà. Dis-je quand je lève les yeux et que mon regard sillonne la musculature d'un homme grand et impeccable qui se trouve adossée sur ma voiture une main dans ses poches.
- Bonsoir Simone.
- Angel ! Mais que…
- Suis moi. Dit il en se déplaçant vers une Maserati garée plus loin.
- Et ma voiture ?
- Quelqu'un viendra la récupérer.
- Hum. J'hésite quelques secondes mais voyant son corps s'éloigner de plus en plus de moi, je me décide enfin à le suivre.
- Où allons -nous? Dis-je une fois installé dans sa voiture.
- Faire un tour. Dit il simplement avant de démarrer et d'arpenter les rues obscures éclairées par les ampoules de la ville qui se vide tout doucement.
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