Chapitre 2 : Une chance de salut

Je peine à suivre Golshifteh à travers les coursives mouvantes du navire. Des mois à la capitale m'ont fait perdre le pied marin et je manque de trébucher à plusieurs reprises sur les surbaux des écoutilles qui se dressent entre mes pieds.

J'ai beau avoir dormi, je ne me sens pas reposé après ce sommeil imposé.

Mon guide ouvre un sas et une lumière irritante m'oblige à barrer mon front d'une main en visière alors que nous débouchons sur le pont. Je n'ai pas la moindre idée de l'heure qu'il est. Mon portable n'a plus de batterie depuis longtemps et il s'avère de toute façon inutile sans réseau. J'imagine que nous sommes en fin d'après-midi vu ce soleil bas. Difficile d'en être sûr avec ce ciel perpétuellement rouge.

Le bateau a l'air plus grand que ce que j'aurais soupçonné. Le pont avant s'étire sur une vingtaine de mètres, encombrés d'une grue et de containers. Pas assez pour un bâtiment marchand, trop pour un navire de plaisance.

Golshifteh emprunte un escalier en fine dentelle métallique qui rejoint la timonerie, deux niveaux au-dessus. Les marches grincent sous mes pas et je ne peux m'empêcher de jeter un œil en contrebas. Je croise les regards curieux de deux marins en train de fumer au niveau du gaillard.

Je me demande s'ils savent qu'ils transportent des passagers contre leur gré. Que suis-je d'ailleurs, ici ? Prisonnier ? Invité ? Rescapé ? Ma tenue m'en donne l'allure. Mes vêtements que je n'ai pas changés depuis l'attaque ont l'air d'avoir fait la guerre et l'idée saugrenue de les épousseter me traverse alors que nous arrivons au sommet. Les vitres qui bordent la coursive laissent à voir une grande pièce bardée d'instruments sophistiqués. Ils ne semblent pas servir à la navigation. Serais-je sur un navire scientifique ? Sachant que Zineb est chercheuse, ce ne serait pas impossible.

Golshifteh ouvre une nouvelle porte. Une salle de réunion sobre : des tables en rang d'oignon et un vidéoprojecteur. Je ne m'y attarde pas, car ses occupants m'intéressent bien plus.

— Hasna !

— Nafi !

Sa chaise vacille dangereusement alors qu'elle bondit vers moi. Je me jette dans ses bras comme si notre séparation se comptait en années. La douceur de son voile satiné sous mes doigts me réconforte ; amarre nécessaire dans ce nouveau monde instable. Je nous ai vus mourir ensemble près de ce pont, alors je prendrai le moindre sursis offert. Peu importe ce que ça implique, je dois penser à elle.

Et aux autres. Ashkan se contente d'un salut de la main : sa jambe aux os fraîchement ressoudés est décorée d'une attelle. À ses côtés, Layla a les yeux cernés et les joues creuses, rien à voir avec l'étudiante coquette qui faisait tourner les cœurs à Sidih-Ur. Tous les trois ont néanmoins trouvé de nouveaux vêtements et débarbouillé le sang et la poussière de leurs visages.

— Bien, maintenant que nous sommes au complet, nous allons pouvoir commencer.

Appuyée contre le mur côté porte, Zineb n'était pas de suite visible en entrant. Je me souvenais de sa jovialité ; elle l'a troquée pour l'air sinistre des oracles de mauvais augure. Avec son nez de corbeau et sa large djellaba noire, elle ressemble aux méchantes sorcières du dessin animé préféré de ma sœur. Pourtant, contrairement à Farouk, je n'arrive pas à me figurer Zineb dans ce rôle. Attendons de savoir ce qu'elle manigance.

D'un œil alerte, je scanne la petite salle pour m'assurer que nous sommes vraiment « au complet ». Rien à faire, il manque quelqu'un.

— Où est Jamila ? interrogé-je en avisant Layla.

L'idée qu'ils aient pu l'abandonner à Ourane, car ses pouvoirs de sahir représenteraient une menace, m'étreint le cœur.

— Elle va bien, me rassure-t-elle. Enfin, aussi bien que les circonstances le permettent. Je l'ai vue il y a dix minutes. Elle ne souhaite pas sortir de sa chambre pour le moment.

Je hoche la tête. La mort brutale de son mari a dû la secouer, je comprends qu'elle ait besoin de rester seule. Zineb se racle la gorge ; Golshifteh s'éclipse. Autant le prendre comme une preuve de confiance : s'ils avaient voulu être plus coercitifs, les sous-fifres de la chercheuse se seraient postés en vigie. À moins qu'ils considèrent notre groupe de rescapés déboussolés inoffensif en l'état. Ils n'auraient pas tort. Hasna et moi finissons par nous asseoir pour écouter la sahir dissidente.

— Bien, pour commencer, je tiens à m'excuser pour ce transfert cavalier...

— C'est le cas de le dire, grommèle Layla à ma gauche.

Les yeux de rapace de Zineb se portent sur elle. Ou sur moi. Je frémis.

— L'un d'entre nous a fait preuve d'une initiative malvenue dans la frénésie des événements, se défend-elle en jetant la pierre à Hussein. Nous avons suivi et endormi le reste d'entre vous afin d'évacuer au plus vite et de nous mettre à l'abri.

— Sommes-nous plus à l'abri ici qu'à Ourane ? ose Ashkan.

Je le trouve bien plus nerveux qu'à l'habitude. Compréhensible.

— Oui. La Faille s'est ouverte à Ourane et les mas sont attirés par les énergies humaines. Il y a peu de chance qu'ils nous pourchassent sur la mer. Pour l'instant...

— En parlant des mas, c'était quoi ces monstres qui vous accompagnaient ? Ne me faites pas croire que j'ai halluciné. Jamila et Ashkan ont vu la même chose.

Layla s'est dressée sur sa chaise, tendue et à cran. Je partage son malaise, mais, pour les avoir déjà éprouvées, les méthodes peu orthodoxes de Zineb me surprennent sans doute moins qu'elle. D'ailleurs, la chercheuse ne nie pas et se pare d'un sourire faussement rassurant.

— Il s'agissait bien de mas, que nous manipulons grâce à l'aria. Vous n'avez rien à craindre d'eux, ils sont aussi dociles que des marionnettes tant que nous les nourrissons.

Et ils les nourrissent avec de l'aria, deviné-je. Il ne m'est pas non plus difficile de deviner que l'aria va devenir une ressource prisée et critique en temps de guerre. Vue sous ce prisme, l'altercation avec Hussein est logique. Mais je ne veux pas y penser. Pas pour le moment.

La chaise valse quand Layla se lève d'une traite.

— Vous êtes malade ! J'ai vu ces monstres tuer et déchiqueter des gens sans la moindre âme. Comment espérez-vous qu'ils ne se retournent pas contre vous !

Je reste bouche bée tandis que l'étudiante qui a fait montre d'un si grand sang-froid à Ourane, tremble, le corps secoué de sanglots ; hantée. Les visions d'horreur encaissées lors du carnage semblent la rattraper et l'entomber.

Ashkan lui caresse le bras avec tendresse jusqu'à ce qu'elle finisse par se rasseoir. Patiente, Zineb ne reprend qu'une fois l'averse apaisée.

— Ces « monstres » vous ont sauvé la vie. Vous devez bien saisir que les mas ne sont pas des animaux sauvages. Ils sont des êtres inertes, composés des énergies qui tombent dans l'haiwa. Lorsqu'un être humain meurt, l'aria en lui se scinde. Les flux positifs restent en suspens dans notre monde, nourrissent la nature et particulièrement les aria-sil qui les absorbent. L'haiwa agit comme un puits à énergies négatives, les mas s'agrègent de cela et sont viscéralement attirés par l'aria positive. Un peu comme les polarités opposées des aimants. Si nous, sahir, modifions cette « polarité », alors un mas n'est plus une chose dangereuse, mais un outil.

Zineb est effrayante lorsqu'elle explique ce mécanisme impie avec le plus grand des détachements. J'ai l'intime conviction que nous jouons avec des forces qui nous dépassent. Mais Zineb a raison : ces monstres nous ont sauvé la vie.

— Depuis quand savez-vous qu'il est possible de manipuler les mas ? questionné-je.

Je n'ai pas oublié ses petites expériences à Tessir-Sabyl, ni les suspicions de Farouk à son égard ; je les garde dans un coin de ma tête.

— Depuis peu. Tu n'es pas sans savoir que nous avons prévenu la Ziggurat de l'éventualité de cette Faille il y a trois mois.

Son regard pénétrant me donne la nausée. Comment oublier cet horrible jour où tout a volé en éclats avec Hussein...

— La Ziggurat ayant refusé de nous laisser investiguer à la source des zones de ruptures, j'ai pris les devants. Nous sommes allés dans l'haiwa, avons analysé les propagations de ces fissures, mis au point une méthode pour altérer les mas et les soumettre... Bref, nous n'avons pas chômé.

Un courant d'air froid me glace les os, quand bien même la pièce est fermée. Je comprends que Farouk puisse l'accuser de malversations vu ses prises d'initiatives risquées. Néanmoins, je ne comprends pas pourquoi la Ziggurat n'a pas agi de son côté. Je regrette de ne pas m'être intéressé à ce que faisait la cellule de Veille, comme Lamia me l'avait proposé. Pour l'heure, je n'ai pas assez de billes pour prendre parti. Nous n'aurons peut-être pas d'autres choix que de collaborer avec Zineb, tout en restant sur nos gardes.

— Hélas, poursuit-elle, nous n'avons pas réussi à enrayer le phénomène. Il nous a semblé qu'une force nouvelle était à l'œuvre dans l'haiwa, une force qui se réveille et déséquilibre la balance énergétique entre les mondes. C'est pour cela que nous allons dans le Kur.

Un vent de stupéfaction frappe notre petite assemblée : Layla serre les poings à s'en faire saigner les paumes ; Ashkan s'agite, le regard éperdu, comme s'il cherchait à émerger d'un cauchemar ; Hasna lâche un hoquet terrifié. Moi, je me fige dans l'attente du pire.

— Le Kur ? La montagne sacrée ? Mais l'accès est interdit ! fait remarquer Hasna.

Pour mon amie, fière partisane de la doctrine ahuriste, une telle évocation relève du sacrilège.

Le Kur est un massif au sud du Fayeh, point culminant du plateau d'Al-Jazir à l'extrême ouest de l'Aska — la région dont sont originaires Hussein et la plupart des immigrés gyssiens d'Ourane. Si quelques caravanes circulent dans le désert contre menues adaptations, traverser le Kur est une autre affaire. Entre les vents imprévisibles qui lacèrent son relief accidenté et les dénivelés impossibles, il n'existe aucune route pour venir à bout du colosse granitique.

— C'est bien cela, répond Zineb. Le Kur est hostile parce qu'il s'agit d'une zone de « fuite » innée de l'haiwa. Je crois même qu'on peut considérer qu'il s'agit de l'accès le plus direct à la source de l'outre-monde, là d'où émane ce surplus d'énergie néfaste qui provoque la Faille. Si nous voulons avoir une chance d'un retour à la normale, nous devons nous y rendre et conjurer ce déséquilibre.

Nous demeurons tous les quatre interdits. Le projet est suicidaire.

Les voyages vers le Kur ne sont pas connus comme des virées touristiques plaisantes. Du fait des anomalies dans le flux d'aria, le culte d'Ohrmazd fantasme la montagne en porte pour le royaume des morts. Une réputation qui a attiré nombre de pèlerins. Peu sont revenus. Quant à savoir s'ils ont péri dans les impitoyables ravines ou d'une pulsion suicidaire pour le salut de leur âme, la question est ouverte au débat.

Quoi qu'il en soit, les autorités gyssiennes ont en condamné l'accès, et celui qui souhaiterait voir de près les fascinants éperons noirs du Kur doit se contenter d'un terminus à Kutha — dernier village où il est possible d'acheter quelques idoles d'Ohrmazd et de boire dans le lit sacré de l'Apsū.

— Et vous vous attendez à ce que nous venions avec vous ? s'exclame Layla.

Zineb croise les mains sur son giron.

— Nous ne forcerons personne à nous accompagner. Une fois débarqués dans le Gyss, vous pourrez toujours chercher un autre bateau pour fuir ou rester dans la région d'Aska sous la protection de l'émir Al-Thueban. Puisque nous ne pouvons pas compter sur l'aide de la Ziggurat, il soutient notre expédition. Sa délégation nous attendra au point de débarquement pour nous ravitailler. Si je me porte garante de vous, ils assureront votre protection. Néanmoins, ne vous leurrez pas : la Faille grandit. Elle dévastera le Gyss et le reste du monde comme elle a dévasté Ourane.

Comprendre : vous avez le choix, mais débrouillez-vous avec votre culpabilité.

— Et cet émir... Il ne peut pas réquisitionner des sahir et des aria-sil pour vous aider ? Il s'agit quand même d'une sacrée randonnée et d'une énorme responsabilité...

J'ai conscience que mes paroles me font passer pour un lâche. Tant pis. Je n'ai pas été préparé à ça et ne l'ai jamais voulu. Il est aussi hors de question que Hasna risque sa vie dans cette folie. Même si je soupçonne que la proposition de Zineb ne concerne que Layla et moi.

Loin de s'en offusquer, Zineb m'adresse un sourire complice, détonnant avec l'apocalypse qui règne au-dehors. Elle contourne même la table derrière laquelle elle se tenait pour s'y asseoir ; l'air de vouloir partager quelques confidences.

— Tu soulèves un point juste, Nafi. En effet, Cheik Al-Thueban m'a déjà proposé toute une escorte de ce type. Malheureusement, si je ne rechigne pas à accepter l'aide matérielle, j'aimerais me passer au maximum de ses ressources humaines.

— Pourquoi ?

Je darde un air méfiant sur ses doigts s'agitant sur le rebord de la table ; à défaut d'avoir le cran de la regarder dans les yeux.

— Parce que l'émir et ses soutiens sont de fervents adeptes du courant ameretat de l'ahurisme.

— Et alors ? Qu'est-ce que vous avez contre les religieux ? tique Hasna d'un claquement de langue.

Elle aussi vénère Ohrmazd, mais le courant haurvatat, plus modéré. Si elle respecte mon athéisme, elle sort les ongles quand on méjuge ses croyances.

— Je n'ai rien contre eux. Le seul problème étant que si Al-Thueban m'a proposé son aide avec tant d'enthousiasme... c'est parce qu'il se méprend sur mes intentions dans le Kur.

Évidemment, venant de Zineb, il fallait qu'il y ait anguille sous roche. Ma mâchoire se crispe par réflexe, tandis qu'elle enchaîne :

— Les suiveurs des préceptes de l'ameratat croient en l'immortalité de l'âme. Pour eux, c'est l'influence de l'haiwa qui fait vieillir les corps et les absorbe jusqu'à la mort. Ils s'imaginent qu'en supprimant l'haiwa, ils empêcheront la mort.

— C'est ce que vous leur avez promis ?

Layla semble aussi outrée que moi. L'idée même de songer à détruire l'haiwa instille en moi quelque chose de poisseux, d'immonde, d'intolérable, sans que je saisisse réellement pourquoi. Il ne s'agit plus d'enfreindre les règles de la Ziggurat, mais de remettre en question les lois physiques de l'univers.

Ne sont-elles pas déjà chamboulées ?

— C'est ce qu'ils ont interprété. Évidemment, nous ne détruirons pas l'haiwa. Pour la simple et bonne raison que c'est impossible. Il est indissociable de notre dimension. Détruire l'une compromettrait l'autre. De toute façon, nous n'en aurions pas le pouvoir. Tant que les sbires de l'émir y croient, cela arrange nos affaires, mais j'aimerais ne pas avoir à dépendre d'eux ; et garder le contrôle.

— Donc vous estimez que nous serions plus malléables ? ironise Layla.

— Non. Disons plutôt qu'après ce qu'il s'est passé à Ourane, vous êtes les mieux placés pour avoir conscience des enjeux et du danger qui guette le reste du monde.

— Et vous ne pouvez pas demander de l'aide ailleurs ?

— À qui ? Le Haut-Conseil d'Ourane est en déroute depuis l'invasion ; les Ziggurats de chaque pays s'opposeront à un tel projet ; quant aux émirats du Gyss, les régions préfèrent jouer la politique de l'autruche et s'ostraciser. Plus facile de se dire que la Faille s'arrêtera à leurs frontières plutôt que de s'unir et de faire face. Bien sûr, ils finiront par le faire, mais cela nécessitera des semaines de tractations. C'est du temps que nous n'avons pas.

Je déglutis, parce que je sais qu'elle a raison, que mon sens moral m'incitera à tout faire pour que le drame d'Ourane ne contamine pas le reste du monde. Je me rappelle de cette nuit où Farouk m'a dévoilé les trésors du monde à travers la Constellation. Ces forêts luxuriantes, ces villes bourdonnantes, ces falaises blanchies de mouettes... Si tout cela venait à disparaître, englouti par ce voile rouge... La Constellation !

Une idée dangereuse germe dans mon esprit.

— Zineb, si on accepte de vous fournir de l'aria durant votre mission, est-ce que vous pourriez nous retourner une faveur ?

Les yeux de Layla me pourfendent d'éclairs, comme si je venais de choisir à sa place ; Zineb, bien évidemment, se pare d'un sourire mielleux.

— Je ferai de mon mieux.

— Est-ce que vous pourriez accéder à la Constellation pour nous montrer ce que sont devenus nos proches ?

À côté de moi, je sens Hasna remuer. Elle n'a pas pu joindre ses parents et l'angoisse qu'il leur soit arrivé malheur la ronge. De mon côté, je redoute de découvrir de funestes nouvelles ; ne pas savoir sera encore pire.

— Si par « proches », vous pensez à des personnes comme Farouk Bekrit, je crains que cela ne soit pas possible, réplique Zineb qui n'est pas tombée de la dernière pluie. Il me repèrerait aussitôt et je ne tiens pas à l'informer de nos projets. En revanche, je peux localiser des personnes non liées à la Ziggurat. Nous ferons cela à la nuit tombée. Trop d'interférences en journée. Et j'ai besoin de refaire mes réserves d'aria.

Ce nom me plonge aussitôt dans un profond désarroi. Sa silhouette sombre se fond dans un brouillard de souvenirs confus. « Retrouve-moi », a-t-il dit. Quand ? Où ? N'est-ce pas déjà trop tard ? Un gouffre s'élargit dans ma poitrine, le même vide béant qui a menacé de m'engloutir lorsque je niais encore notre lien. Aujourd'hui, cet éloignement forcé me semble insurmontable.

Une pression sur mon bras me ramène à cette salle de réunion. Hasna m'adresse une mimique suppliante ; l'attention de Zineb est braquée sur moi, dans l'attente d'un assentiment. Je me rappelle qu'il existe un monde en dehors de moi et Farouk. Un monde qui pourrait bientôt ne plus exister.

— D'accord, faisons ça, finis-je par répondre.

Zineb hoche la tête, Layla me coule un regard méfiant. Je n'ai encore rien accepté, mais tant que nous sommes sur le même bateau, autant saisir les opportunités.

— Dans ce cas, rendez-vous à la passerelle juste au-dessus après le dîner. Je vous laisse jusqu'à demain pour réfléchir. D'ici là, vous avez quartier libre.

Un frisson nous parcourtà l'unisson. Après les horreurs d'Ourane, Zineb offre un choix simple : lafuite ou la riposte.

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