II : La promesse
Jenny sort du MTAC en début d'après-midi. Elle vient d'avoir un long et ennuyeux échange avec le directeur de la NSA qui souhaitait l'inviter au restaurant. Elle a bien entendu refusé mais celui-ci ne s'était pas laisser abattre et lui avait donné des tas d'arguments positifs jusqu'à ce qu'elle arrête la communication sans que l'homme ne s'y attende.
En sortant du MTAC avec un dossier dans les bras, elle descend dans les bureaux collectifs de ses agents et s'aperçoit qu'ils travaillent tous d'arrache pied. Elle les regarde chacun leur tour en s'arrêtant enfin sur son agent préféré, Gibbs. Il est concentré sur son ordinateur, ses sourcils légèrement relevés et sa bouche presque imperceptiblement pincée. Elle sourit discrètement. Il est vraiment l'homme le plus charmant et le plus beau qu'elle n'a jamais vu.
Ziva offre un grand sourire à Jenny qui le lui rend. Toujours concentré sur son ordinateur, Gibbs lance à ses agents qu'ils peuvent faire une pause après leur avoir dit ce qu'ils ont pu trouver. Les quatre agents se lèvent en même temps et Tony attrape la télécommande de l'écran plasma le premier.
En effet, quelques heures plus tôt, Gibbs a reçu un appel d'un homme paniqué qui lui expliquait que, dans la poubelle devant chez lui, il avait trouvé un homme, vêtu d'un habit de marine qui baignait dans son sang. L'équipe de Gibbs était donc partie sur les lieux. L'homme appelé Ethan Goodbard est mort après avoir reçu précisément douze coups de couteau dans le corps.
'' - Ethan Goodbard, marine depuis vingt-quatre ans, fils unique, ses parents sont morts dans un accident de voiture alors qu'il n'était âgé que de douze ans. Il s'est marié à vingt ans avec son amour de lycée, Carole Lake et ils ont eu deux enfants âgés de quatorze et seize ans. '' commence Tony.
'' - Deux personnes le connaissant sont susceptibles de l'avoir tué, Erica Spelling, son ex-petite amie qu'il a laissé tomber pour Carole Lake et Romain Namoura qui était son équipier dans l'armée des années avant que notre défunt ne l'abandonne alors qu'il avait une balle dans la jambe. '' poursuit McGee.
'' - Durant les dernières vingt-quatre heures, Goodbard a reçu douze appelle du même numéro, Lolita Glekerc, sa voisine. Visiblement c'est de l'harcèlement. '' conclu Ziva.
'' - Vous allez manger, vous avez deux heures et pas une minute de plus ! '' s'écrie Gibbs.
Les trois agents récupèrent leurs affaires et entrent dans l'ascenseur rapidement avant que leur patron ne change d'avis. Le bel italien invite ses deux collègues et amis à manger dans une pizzeria en ville et les deux agents acceptent avec joie. Jenny s'avance alors vers le bureau de son ancien amant, le dossier toujours dans les bras.
'' - Jethro, tes agents font un travail remarquable, tu devrais les remercier plus souvent. '' lui dit Jenny de sa voix douce habituelle.
Gibbs lève les yeux de son écran pour les déposer sur la fine silhouette de sa directrice et ne peut réprimer un sourire en coin dont lui seul a le secret. Elle tente de se concentrer sur sa venue et non sur les lèvres de son amant qui l'attirent tant.
'' - Que veux-tu ? " demande Gibbs.
" - Te donner ça. '' répond-elle en lui tendant le dossier.
Gibbs lui prend furtivement des mains, l'ouvre et le parcourt rapidement des yeux. Il comprend qu'il doit signer, il attrape donc un stylo et dessine sa signature pour tendre ensuite le dossier à Jenny qui le récupère en souriant afin de le remercier. La jeune rouquine remonte dans son bureau sans un mot sous le regard amoureux de Gibbs.
Le soir venu, l'enquête est bouclée. Le marine Ethan Goodbard a été tué par sa propre femme, Carole Lake qui ne supportait pas de voir d'autres femmes qu'elle lui parler, et si elle ne pouvait pas l'avoir, personne ne l'aurait, telle était sa défense.
Dans son bureau, Jenny ressort l'invitation de son tiroir de bureau et la relit. La soirée est prévue pour demain soir et Peter allait la présenter à ses amis, elle devait donc se mettre sur son trente-et-un, sans robe bien sûr. Elle sourit de nouveau et la range une fois de plus avant de se laisser tomber dans son fauteuil en voyant la pile de dossier qui l'attend. La nuit va être longue. Elle ferme alors les yeux et se concentre un instant puis les ré-ouvre en soupirant malgré un léger sourire qui se dessine sur ses lèvres. La technique d'Abby ne marche pas si bien que cela. Jenny prend donc le premier dossier et s'apprête à le lire lorsque la porte de son bureau s'ouvre et se referme aussi rapidement.
" - Jethro ? Que fais-tu encore là ? Il est ... "
Elle n'a pas le temps de répondre, Gibbs la coupe.
" - Dix-neuf heures, et tu m'a demandé de rentrer il y a plus de deux heures mais je voulais t'inviter au restaurant. "
Jenny laisse tomber sur le sol le stylo qu'elle vient de prendre et dévisage son interlocuteur un moment. L'homme qu'elle aimait et qu'elle aime secrètement encore vient de lui demander de l'accompagner au restaurant. Elle veut lui dire oui car passer quelques heures en tête à tête avec lui serait la plus belle chose qu'il pourrait lui arriver mais le travail l'emporte sur le cœur.
'' - Je suis navrée Jethro j'ai beaucoup trop de travail. ''
Gibbs s'approche de son imposant bureau et ferme délicatement son dossier à l'aide de l'une de ses main tandis que de l'autre il éteint la lumière posée sur le bureau.
'' - Jenny je vais pas manger seul. " lui déclare Gibbs d'une voix presque suppliante, faisant sourire la rouquine qui finit par accepter avec joie.
Depuis presque une heure, Jenny et Gibbs dînent en tête à tête. Pour la première fois depuis longtemps, elle oublie les petits problèmes quotidiens et ceux du boulot, ses cauchemars habituels et tout le reste. Avec lui elle est sereine, elle lui fait confiance et est confiante. Ils parlent de tout et de rien jusqu'à ce qu'un serveur qui passe près de la jeune rouquine fasse tomber sa fourchette. Il s'excuse aussitôt en faisant une petite révérence et disparaît en cuisine, honteux. Jenny se baisse et ramasse sa fourchette. Gibbs aperçoit alors des marques de brûlures dans son cou, juste au dessus du col de sa chemise. Depuis des années il la côtoie et jamais il ne les avait vu. La jeune femme se redresse et regarde Gibbs qui parait soucieux. Elle l'appele par son prénom deux fois et enfin il répond.
'' - Jenny c'est quoi ces marques de brûlures dans ton cou ? ''
Jenny, qui vient de prendre une gorgée d'eau l'avale de travers. Comment a-il pu les voir alors que depuis des années elle a réussi à les lui cacher ?
'' - Quelles marques ? '' demanda Jenny innocente.
Mais Gibbs la connaît par cœur, il lit en elle comme dans un livre ouvert, elle ne peut pas jouer à ce jeu car dans tous les cas il gagnerait. Deux solutions s'offrent à elle à ce moment précis, lui dire la vérité sur ses marques de brûlures ou ne rien dire même si un jour où l'autre, il le découvrira.
'' - Cela ne te regarde pas. ''
De nouveau elle se referme sur elle même. Elle ne veut pas avoir à cacher quoi que ce soit à Gibbs, elle sait qu'elle peut lui faire confiance mais c'est un souvenir encore bien trop douloureux pour le raconter. Gibbs n'insiste donc pas, sachant pertinemment qu'elle ne dirait rien. La soirée reprend comme si rien ne c'était produit.
Deux heures plus tard, vingt-deux heures sonne. Gibbs raccompagne sa rouquine jusque devant chez elle, au niveau du palier. La jeune femme enfonce doucement la clef dans la serrure, ouvrant la porte de quelques centimètres, puis elle se tourne vers Gibbs qui la regarde faire.
'' - Merci Jethro pour la soirée. '' dit-elle en chuchotant afin de ne pas réveiller les voisins.
'' - J'aimerai que tu me promette qu'un jour tu me fera suffisamment confiance pour me dire comment ces brûlures sont apparu sur ton cou. '' lui dit-il avec douceur tout en chuchotant.
La jeune rousse hésite un instant.
'' - Je te le promet. ''
Elle lui dépose un doux baiser sur la joue et rentre chez elle en fermant délicatement la porte. Pour Gibbs, ce n'est peut-être qu'un simple baiser sur la joue mais il a comme un pré-sentiment. Un jour, il déposera ses lèvres sur les siennes, il en est sûr. Il quitte donc le palier de la demeure de la femme qu'il aime depuis si longtemps pour rentrer chez lui.
De l'autre côté de la porte, à l'intérieur de la grande bâtisse, Jenny se laisse glisser contre la porte, s'asseyant sur le sol, ramenant ses genoux contre sa poitrine en croisant ses bras sur ses genoux. Elle sourit. Peut-être n'aurait-elle pas dû l'embrasser sur la joue mais cela avait été trop tentant, un simple merci n'aurait pas suffit à ses yeux. La jeune femme monte dans sa chambre, enfile rapidement sa nuisette mauve et se glisse immédiatement dans les draps de son lit. Elle s'endort en peu de temps, songeant à son amant qui lui aussi, pense à elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top