Partie 2 Chapitre 8







« Les âmes soeurs finissent par se trouver quand elles savent s'attendre.»

Théophile Gautier - Capitaine Fracasse

~*~

Nous avons roulé pendant plusieurs minutes qui m'ont paru être des heures. Val ne peut pas conduire et me laisser l'embrasser en même temps alors je dois rester sage dans mes gestes et dans mes paroles. Ne pas le toucher, ne pas pouvoir m'abreuver de son odeur, ne pas me repaitre de ses caresses sur mon corps alors qu'il n'est qu'à quelques centimètres de moi est une torture pour mon corps et mon esprit. Ne pas lui clamer mon amour et le désir que je ressens de vouloir l'avoir contre moi sont d'immenses souffrances pour moi. J'ai attendu si longtemps, je me dis que je peux bien attendre encore un peu mais je suis si pressé de pouvoir à nouveau le serrer dans mes bras et sentir son cœur battre contre le mien.

Nous arrivons enfin devant les grilles de sa maison qui s'ouvrent maintenant électriquement et nous avançons dans l'allée pour nous placer le plus près de l'entrée. L'orage gronde et la pluie a redoublé depuis que nous nous sommes mis à l'abri à l'intérieur de l'habitacle. Val coupe le moteur et me regarde un instant avant de me dire de me tenir prêt à courir jusqu'à la porte.

Il sort en premier et commence à courir quand je le rattrape et l'enlace par la taille en lui avouant que je ne pouvais me retenir de l'avoir auprès de moi. Il se tourne pour me faire face avec un sourire éclatant sur le visage. Ses mains se posent sur mes joues et il vient poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser doux et exquis avant que nous n'éclations de rire pris par l'euphorie du moment. Il m'entraine à sa suite en me tenant par la main afin de nous mettre à l'abri.

Nous sommes dans l'entrée et nos vêtements sont tellement trempés que j'ai l'impression de peser dix kilos de plus.

-On va laisser tout ça ici. Je vais aller chercher des serviettes pour nous essuyer et nous réchauffer.

-D'accord.

Nous enlevons nos chaussures que nous laissons dans l'entrée. Nous avançons un peu pour nous mettre dans le salon. Val déboutonne sa chemise et laisse apparaitre son torse sculpté, sa peau dorée par le soleil et pose son regard sur moi quand il laisse tomber ce tissu au sol. Je ne remarque alors que maintenant le pendentif qui trône à son cou. Une ancre argentée attachée à une chaine. Est-ce la même que je lui ai offerte? Je laisse mes doigts la frôler, je remonte mon regard dans le sien et il me sourit tendrement.

-Tu l'as gardé?

-Bien sûr. C'est mon trésor.

Je lui souris et l'embrasse passionnément. Val passe ses mains sous mon haut et m'aide à le retirer. Mon cœur se met à battre frénétiquement quand je sens le désir monter en moi, ce sentiment de vouloir lui appartenir à nouveau, cette envie de sentir sa peau contre la mienne. Un pas en avant et tout se met en place comme si nous ne nous étions jamais quittés. Un pas de plus et nous nous retrouvons, bouche contre bouche, peau contre peau. Nous en oublions la pluie qui a refroidi nos corps car nos mains réchauffent les parties qu'elles caressent par d'intenses brûlures.

Il attrape mes hanches et se colle à moi. Mon entrejambe n'est pas épargné par ses assauts et sent son homologue aussi dure que je le suis. Son assurance m'ébranle quelque peu. Si je me souviens d'un Val plutôt sage et timide, je pense que les choses ont bien changé de ce coté là surtout quand il passe ses mains sur mon short et qu'il en défait les boutons. Le vêtement s'écrase au sol, lourd de toute cette pluie, ce qui laisse le loisir à mon amant de passer ses doigts sous mon dernier tissu et de me saisir par les fesses afin de me serrer encore plus contre lui. Il m'embrasse et descend sa bouche sur mon cou pour me mordiller la peau.

Mes mains partent dans ses cheveux que je tire légèrement alors que je gémis quand il suce ma peau à quelques centimètres plus bas que mon lobe.

-Ta peau a toujours ce même goût que j'ai gardé en mémoire.

-Et toi tu sais toujours aussi bien t'y prendre.

-J'ai eu un bon professeur.

Ses yeux reviennent dans les miens, ses pupilles dilatées ne laissent passer que peu du bleu de ses iris que j'aime tant. Il se mord la lèvre inférieure avant de me trainer par la main en me demandant de le suivre. Nous empruntons les marches qui nous mènent à sa chambre. Juste avant d'ouvrir la porte il se retourne vers moi, un immense sourire est posé sur ses lèvres.

-Attends moi là deux petites secondes.

Je n'ai pas le temps de répondre puisqu'il m'embrasse rapidement avant d'entrer et de fermer la porte. J'en profite pour passer ma main dans mes cheveux afin de les remettre un peu en ordre. Val rouvre la porte, je remarque qu'il a ôté son short et qu'il se retrouve comme moi simplement en caleçon.

-Si tu veux bien entrer.

J'avance en rigolant. Il attrape ma main alors que mes yeux redécouvrent cette pièce où beaucoup de nos souvenirs y sont restés emprisonnés. Je vois que certains de ses dessins sur les murs ont changé, il y en a même certains de moi qui sont accrochés. Val se place derrière moi et m'enlace en posant son menton sur mon épaule. Tous mes souvenirs reviennent et me submergent en une fraction de seconde avant que ses mains ne me fassent revenir au présent en se posant sur mes hanches.

-Je n'y viens plus vraiment mais comme tu peux le voir quasiment rien n'a changé.

-Je le vois. Mais je n'avais pas souvenirs de certains de tes dessins.

-C'est parce que je les ai fait après que tu sois parti.

-Ils sont magnifiques.

-Comme toi.

Ses doigts glissent sur mon ventre, sa bouche effleure la peau de mon épaule et remonte sur mon cou. J'agrippe ses mains et entrelacent nos doigts quand une musique commence doucement à se jouer dans la pièce. Je la reconnais dès ses premières notes, c'est notre chanson. Celle sur laquelle nous avons fait l'amour la première fois. Il danse derrière moi, enfin disons qu'il bouge de gauche à droite en m'entrainant avec lui sur ce même rythme lent que nous avions pris cette nuit là aussi.

Il vient se placer en face de moi, ses mains sur mes hanches. Il remue la tête en laissant nos lèvres se frôler alors qu'il fredonne les premières paroles. Je pose mes lèvres sur les siennes et commence à l'embrasser à en perdre haleine alors qu'il caresse mon corps et me laisse le loisir de pouvoir en faire de même avec le sien. Ses doigts viennent toucher ma joue puis remontent dans mes cheveux qu'il tire légèrement. Ma bouche laisse sortir un souffle de plaisir quand nos entrejambes se touchent. Sa langue joue avec la mienne dans un baiser passionné.

Nous finissons par nous retrouver allongés sur son lit, Val me surplombe. Sentir le poids de son corps sur le mien. Sentir sa bouche descendre sur mon torse jusqu'à ce qu'il atteigne son but en me prenant entre ses lèvres. Sentir mon cœur battre de plus en plus fort grâce ou à cause de ce qu'il provoque en moi. Je me sens complètement défaillir. J'ai l'impression de rêver, de revivre le passé, de ne pas être moi ou qu'il n'est pas lui et pourtant nous sommes là, tous les deux à nous aimer.

Je veux plus. Je le veux. Je le veux tellement.

Il remonte en face de mon visage, après avoir failli me faire venir avec sa bouche. Je me jette sur ses lèvres et lui donne à mon tour autant de plaisir que lui vient de me donner. Je ne le fais pas pour le principe de lui rendre la pareille mais parce que je veux pouvoir goûter à nouveau à chaque parcelle de sa peau. C'est un besoin vital pour moi, une assurance que tout ceci est aussi réel que possible. Ses mains dans mes cheveux, ses gémissements, son corps qui ondule sous ma langue me donnent toutes les sensations que je cherchais depuis notre dernière fois ensemble.

Il me demande d'arrêter et de venir l'embrasser. Je m'exécute alors que d'un mouvement il revient se placer sur moi. Il ouvre un tiroir de sa table de nuit pour y prendre ce dont nous allons avoir besoin pour la suite.

Je le regarde un instant quand il se redresse légèrement.

-J'espère que ce ne sont pas les mêmes que nous avions utilisés.

-Non, bien sûr que non.

-Alors tu avais prévu ton coup?

-Ça se pourrait que j'ai éventuellement acheté deux ou trois choses au cas où ...

-Éventuellement hein?

Il rit et m'entraine dans son jeu. Il pose sa tête sur mon torse pour cacher son visage qui avait pris une jolie teinte rose.

Quelques secondes après il relève son visage et me fixe dans les yeux, un sourire est toujours présent sur son si doux visage. Je pose ma main sur sa joue.

-Tu es magnifique. J'aime ton rire, j'aime quand tu rougis, j'aime quand tu me regardes, j'aime que tu sois là, j'aime ta voix, j'aime ton corps, j'aime que tu es prévu "éventuellement". Je t'aime tellement Valentino.

Mes yeux commencent à s'embuer et ma voix a déraillé un peu sur la fin de ma phrase. Val se jette sur mes lèvres et m'embrasse en murmurant qu'il m'aime toujours lui aussi, qu'il n'a jamais cessé de m'aimer. Ses mains se placent sur ma nuque et il m'attire contre lui. Je me retrouve assis, lui à genoux entre mes jambes. Il tâtonne le matelas pour attraper le préservatif et déchirer l'emballage. Il me le met entre les mains et demande de le lui enfiler. Je ne me fais pas prier et en profite même pour le toucher encore. La bouteille de lubrifiant arrive dans mes mains pour que je lui en verse sur ses doigts. Il m'allonge et commence à me préparer doucement. Ses gestes sont d'une douceur infinie, il est si précautionneux avec moi et si attentionné à mes gémissements. Quand il entre en moi je ressens une douleur assez vive. Je n'ai laissé personne me faire ça depuis lui, depuis la fois où il m'avait fait l'amour... depuis notre dernière fois.

Je serre le drap entre mes doigts et lui demande d'attendre quelques secondes, puis quand ses lèvres reviennent sur les miennes je lui indique que tout est bon en remuant contre lui. Ses caresses, ses gémissements, ses baisers... Mes caresses, mes gémissements, mes baisers... Tout se mélange pour ne former plus qu'un nous.

Si nos baisers étaient plus que passionnés, notre ébat n'est que douceur et volupté. Il n'y a aucun empressement, aucun geste brusque seulement deux corps qui fusionnent dans un même plaisir sensuel et un amour pur. Nous vivons cet instant amoureusement comme nous l'avons toujours fait dans le passé.

Bien que ses mouvements s'accélèrent il n'en reste pas moins galant, il me donne de telles sensations et un tel plaisir que je ne cherche pas à retenir mes soupirs obscènes et mes cris érotiques quand je lui demande de me prendre plus fort. Mes mains s'accrochent à lui et mes ongles laissent quelques traces rougeâtres sur son dos alors que je me laisse transporter par l'orgasme intense qu'il m'offre. 

Val tient encore quelques instants avant de gémir à son tour et de m'embrasser alors qu'il jouit en moi. Nos corps transpirants à cause de notre échange charnel se serrent l'un contre l'autre après qu'il se soit retiré et qu'il ait jeté sa protection. Nous sommes tous deux sur le coté à nous observer, à calmer nos cœurs et nos respirations rapides. Mes doigts caressent son visage, sa main est posée sur ma hanche et l'une de ses jambes est placée entre les miennes. Je crois que ce moment juste après avoir fait l'amour est l'un de mes moments préférés avec lui. Toute l'euphorie est encore présente et tout notre amour l'un pour l'autre est palpable. Je lui souris et frotte mon nez contre le sien. Plusieurs "Je t'aime" sont échangés. Quelques "Tu m'as manqué" sortent de nos lèvres qui juste après se rejoignent dans un baiser délicat pour se prouver que nous nous sommes bien retrouvés. Nous parlons encore un peu de tout ce que nous souhaitons faire pour pouvoir enfin être ensemble. Il y aura sans doute quelques concessions à faire chacun de notre coté pour y arriver mais nous n'en avons que faire tant que nous pouvons être ensemble.

La musique qui tourne en boucle depuis que nous sommes entrés dans la chambre résonne doucement alors que nous commençons à nous endormir tous les deux. Val tend le bras et arrête la mélodie laissant place au silence et à nos respirations qui se sont calmées. Il remonte la couverture sur nos corps et vient se lover dans mes bras.

Je suis enfin à ma place. Il est enfin à la sienne. Je savoure l'instant présent car je sais que rien ne pourra nous empêcher de nous aimer cette deuxième fois. Nous braverons chaque obstacle qui se placera sur notre route. Je ne laisserai plus ma chance s'envoler par couardise, je ne risquerai pas de perdre l'amour de ma vie pour un quelconque évènement qui viendrait me perturber. Je ne serai plus ce fou qui préfère laisser sa vie se dérouler tranquillement, que de la vivre.

Je l'aime et il m'aime, que pourrais-je demander de plus? Je ne veux qu'une vie simple avec lui plutôt qu'une vie remplie d'aventures extraordinaire sans lui. Il sera mon aventure extraordinaire car il est mon monde et que mon attention n'est que pour lui. Nous prendrons notre temps pour vivre ce que nous avons manqué ensemble même si le temps ne se rattrape pas, je veux que nous profitions le plus possible de chaque seconde que nous passons en présence de l'autre afin de ne rien avoir à regretter plus tard.

Je m'endors doucement, lui dans mes bras et je suis plus heureux que jamais. Mon cœur est apaisé, mon esprit tranquille quand je suis à ses côtés.

Tout ce qui a débuté dans cette maison voit enfin aujourd'hui la suite de notre histoire, qui je le souhaite du plus profond de mon être sera une histoire sans fin ...

-Je t'aime Val.

-Moi aussi Raph, je t'aime.

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