Partie 2 Chapitre 1




« Je n'ai pas pu fermer l'oeil parce que je sais que tout est fini entre nous. Je ne suis plus amer car je sais que ce que nous avons vécu était vrai. Et si un jour, nous nous rencontrons dans nos nouvelles vies, je te sourirai sincèrement, en me rappelant l'été que nous avons passé sous les arbres, apprenant à nous connaître en étant amoureux l'un de l'autre. Le plus bel amour est celui qui éveille l'âme et nous fait nous surpasser. Celui qui enflamme notre coeur et apaise nos esprits. C'est ce que tu m'as apporté. Et c'est ce que j'espérais pouvoir t'apporter pour toujours.

Je t'aime,

À très bientôt. »

~ N'oublie jamais


Raphaël

-Bienvenue en France monsieur. J'espère que votre séjour sera agréable.

-Merci mais c'est un retour et non un séjour. Je reviens enfin chez moi après une longue absence.

-Alors bon retour chez vous monsieur, répond l'hôtesse avec un sourire de circonstance.

-Merci.

Je souris à mon tour à l'hôtesse en passant devant elle et descends de l'avion en ressentant une énorme fatigue. Plus de sept heures d'avion à ne pas pouvoir étendre mes jambes ou sentir un peu d'air frais sur mon visage. Je déteste ça. Être enfermé et ne pas pouvoir sortir quand je le désire. C'est sans doute pour ça, entre autre, que je ne suis pas revenu souvent en France au cours de ces douze dernières années. Je ne m'y suis rendu qu'une seule fois en fait et j'aurais préféré ne pas avoir à le faire d'ailleurs. Le décès suivi de l'enterrement de ma tante Évelyne il y a cinq ans. Elle a toujours été la seule à me soutenir dans mon choix de vie qui pour certains peut paraître particulier. Ce même choix que mes parents n'acceptent pas vraiment. Elle m'a tant aidé et épaulé que je ne serais sans doute pas celui que je suis aujourd'hui sans elle. Elle me manque très souvent.

Je me souviens qu'Isabelle était anéantie quand elle m'a contacté au téléphone pour m'annoncer la mauvaise nouvelle. Les médecins avaient pourtant dit que sa mère était en rémission de son cancer mais le destin en a choisi autrement. En l'espace de quelques semaines à peine, la rechute lui a été fatale. Elle était déjà très affaiblie et n'a pas pu combattre à nouveau cette saleté de maladie. J'ai essayé de venir au plus tôt et j'ai pu la voir une dernière fois pour lui dire au revoir. J'ai aidé Isabelle pour l'organisation de nos premières funérailles, ça a été vraiment très dur pour nous. Malheureusement, je n'ai pas pu rester plus de quelques jours après pour la réconforter comme j'aurais dû le faire. J'avais énormément de travail qui m'attendait à Vancouver et même pendant cette période de deuil, j'ai eu le droit à plusieurs remarques de mes parents sur ma vie, mes amours, mon travail, les choix que j'ai fait... Enfin bref.

Je parcours l'aéroport et récupère mon bagage sur le tapis roulant. J'ai préféré ne prendre que quelques affaires pour l'instant car je ne suis pas sûr de ce qui va m'attendre dans ce pays et surtout de l'accueil que je vais recevoir.

Bien évidemment, si je reviens c'est que je l'ai voulu. J'ai eu l'opportunité avec mon travail de revenir vivre en France, j'ai le choix pour la ville mais je ne sais pas encore ce qui va se passer du côté de mes parents qui ne m'acceptent pas tel que je suis. J'avais pensé naïvement vivre chez eux pendant un temps si je restais vers Toulouse. Je comprends que leur avoir annoncé mon homosexualité, il y a un peu plus de dix ans, par téléphone et en étant à des milliers de kilomètres n'a pas été facile pour eux. J'en avais assez qu'ils me demandent si j'avais rencontré une femme, si je pensais fonder une famille et tout ce qui en découle. Avec le temps qui est passé, j'espérais qu'ils ne me rejetteraient plus. Qu'ils arrêteraient de me faire sentir coupable par rapport à mon orientation sexuelle. Qu'ils seraient enfin de vrais parents pour moi.

Je file à travers les gens qui se serrent dans les bras les uns les autres, heureux de se retrouver alors que moi, je n'ai personne qui soit venu me chercher. Je peux le comprendre puisque je viens d'atterrir à Paris Charles de Gaulle et que ma famille vit toujours dans le sud. Mais je me sens tout de même seul. Surtout après avoir traversé le moitié d'un globe.

Je cherche au loin la direction de la navette pour me rendre à la Gare de Lyon afin de prendre un train direction Toulouse. Je sais que je ne me facilite pas la vie et que je pourrais à nouveau reprendre un avion mais je n'en peux plus d'être enfermé, de plus j'aime voir le paysage pendant mes voyages. C'est apaisant et ça me permet d'être focalisé sur quelque chose.

Après avoir traversé la moitié de Paris, j'arrive enfin à la Gare de Lyon et m'achète un billet de train en première classe. Je vais ensuite dans les boutiques les plus près pour trouver quelques magasines et de quoi manger pour le trajet. Je pars enfin attendre mon train qui devrait entrer en gare d'ici une petite heure en m'installant sur un banc. Je suis en train de lire un article dans un journal sportif quand mon téléphone portable sonne dans ma poche avec un numéro que je n'ai pas enregistré.

-Allô ?

-Allô cousin, comment vas-tu ?

-Isabelle ? Ça va bien. Et toi ?

-Et bien je ne sais pas trop... Tu reviens en France et je l'apprends par ta mère et non par toi, alors à ton avis ?

-Oui, euh... désolé... Je viens juste d'atterrir à Paris. Je pensais t'appeler d'ici quelques jours après avoir subi les remarques désobligeantes de mes parents sur ma façon de gérer ma vie.

-Tu vas chez tes parents ?

-Oui. Je n'ai pas encore d'appartement.

-Ça se passe mieux avec eux ?

-Bof... Je ne sais pas trop... On n'a pas vraiment parlé de ça depuis... Enfin tu sais.

-Oui. Écoute, je me disais qu'on pourrait se retrouver à la maison de mes parents, à Frontignan, pour quelques jours si ça te dit, histoire que tu puisses te détendre un peu.

-Je ne sais pas trop, si je peux ce sera avec plaisir.

-Je ne te force pas mais ce serait peut être bien que tu rencontres ma fille. J'aimerais qu'elle te voit au moins une fois avant que tu ne repartes, et puis j'aimerais te voir aussi. Ça fait longtemps.

-Oui, c'est vrai. Écoute je vais appeler mes parents et je vois avec eux comment ça se passe. Je peux te rappeler à ce numéro ?

-Oui c'est celui de mon mari, je n'ai plus de batterie et nous sommes en voiture pour encore bien trois heures.

-D'accord ça marche. Faites bonne route.

-Merci toi aussi, enfin bon vol.

-Non je prends le train, j'en ai marre des avions.

-Ohhh, comme quand tu étais venu pour les vacances. Tu passes par Sète alors ?

-Oui, j'y passe.

-Je te ferai coucou depuis la maison.

-T'es bête...

-Hey, je ne te permets pas, dit-elle en riant. Bon sang, c'était il y a longtemps ces vacances. Ça ne nous rajeunit pas hein ?

-Non c'est vrai. Et euh ...

-Oui ?

-Tu as eu des nouvelles de Val depuis la dernière fois ?

-Oui, on s'est vu quelques fois. Il habite Paris je crois en ce moment. Ou peut être Londres, il bouge pas mal.

-D'accord.

-Et toi, tu as eu des nouvelles ?

-Non, jamais. Je n'en ai eu que par toi quand tu m'en donnais. Nous n'avons jamais cherché à nous contacter.

-C'est bête vous étiez devenus très proches pendant cet été là.

-Oui, proches... Mais, tu sais à l'époque il n'y avait pas tous ces téléphones portables et internet commençait tout juste à s'installer chez les gens... Et puis je pense que c'était mieux.

-Si tu le dis...

-Bon il faut que je te laisse, mon train arrive.

-Ok. Tu me tiens au courant.

-Oui, bye.

Je raccroche et range vite mon téléphone dans la poche intérieure de ma veste en voyant mon train arriver. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas parlé de Valentino. Ça fait bien cinq ans en fait. Je pensais le voir à l'enterrement, vu qu'il était proche de la famille et d'Évelyne, mais il n'avait pas pu se libérer de ses obligations, de plus il était à l'autre bout du monde...

Malgré le temps qui est passé je n'ai jamais vraiment réussi à l'oublier. Il a toujours une place particulière dans mon cœur. Il m'arrive souvent de penser à lui. Très souvent même... Et le fait que je ne puisse pas l'oublier fait qu'il a été une sorte de fantôme qui planait au dessus de mes relations. Je comparais toujours les autres à ce qu'il aurait fait ou dit. C'était du grand n'importe quoi. Il ne devait être qu'un amour de vacances, une histoire sans lendemains mais il était tellement plus. Je n'avais jamais ressenti ça avant lui, ni après d'ailleurs.

J'ai eu un petit copain avant lui mais ... On ne peut pas dire que ça se soit bien passé. Je pensais être amoureux de lui, je lui avais même offert ma première fois alors qu'en fait il se fichait de moi. Au final, après avoir pleuré des jours, j'ai relativisé et je me suis fait la promesse de ne plus tomber pour un connard. Et je l'ai rencontré lui. Lui et ses putains de yeux bleus magnifiques, lui et sa douceur, lui et l'amour qu'il avait pour moi. Je l'ai aimé dès le premier instant où je l'ai vu, j'ai cru devenir fou quand il m'a repoussé et encore bien plus fou quand nous nous sommes embrassés la première fois. J'ai failli remettre mon départ à plus tard, s'il me l'avait demandé je serais resté, bien sûr ça aurait été dur de se voir mais nous aurions pu au moins nous téléphoner, nous voir pour les vacances. Enfin bref... Ça ne sert à rien de refaire le passé. J'ai essayé de nombreuses fois mais ça n'a jamais fonctionné. Et puis je dis ça maintenant parce que je sais la douleur de la séparation mais à l'époque, serais-je vraiment resté ? Avec mes parents avec qui je ne m'entendais pas et mon envie de partir loin d'eux pour découvrir le monde.

Je me lève du banc, reprends mon bagage, mon sac en bandoulière et je pars m'installer à ma place dans le train. Je suis assis en première classe, mais sur le billet je n'avais pas vu que j'étais placé en carré famille. C'est à dire deux places face à face séparés par une petite table. J'aurais préféré être seul, ou en coin calme pour pouvoir me reposer un peu. Ce n'est pas grave.

Une dame un peu âgée s'installe en face de moi, avec un petit garçon qui doit être âgé de cinq ou six ans. Il a l'air plutôt calme, j'espère qu'il ne va pas pleurer tout le trajet. Je souris à la grand mère en sortant mon ordinateur portable et commence à travailler un peu sur un de mes projets en cours, une retranscription d'un vieil ouvrage. Je suis traducteur pour une maison d'édition, je parle plusieurs langues, plusieurs dialectes aussi, j'aime apprendre et dès que je le peux, j'étudie de nouvelles coutumes, de nouveaux pays et leurs cultures. Je suis en vacances mais je ne pourrais pas ne rien faire pendant ce temps là. Je me connais et si je ne fais rien je vais devenir dingue avec mes parents alors je me suis apporté une tonne de travail, ce qui me permettra de m'avancer.

Le train démarre lentement, le petit garçon a un air émerveillé sur le visage en regardant le quai et ça fait plaisir à voir. Sa grand mère lui dit de s'asseoir, de rester tranquille et lui donne un coloriage à faire. Je n'arrive pas à détacher mon regard de ce petit garçon. Bien sûr j'aimerais avoir, un jour, moi aussi des enfants mais en France ce n'est pas très bien vu un couple gay qui fonde une famille étant donné qu'en plus le mariage homosexuel n'est toujours pas légal. Je sais que c'est en pourparlers et qu'une loi passera peut être... Mais ce jour n'est pas encore arrivé. Et puis pour avoir une famille il faudrait déjà que je trouve mon âme sœur.

Je suis sorti de mes pensées quand j'entends le petit garçon me parler.

-Monsieur, tu fais du jeu sur ton ordinateur ?

Je ris en entendant cette petite voix fluette alors que sa grand mère se penche vers lui.

-Valentin! On ne tutoie pas les gens comme ça. Veuillez l'excuser monsieur.

Je reste abasourdi par le prénom de ce petit bonhomme. Je ne l'avais pas entendu depuis longtemps. Bien sûr ce n'est pas tout à fait le même mais c'est la première fois que j'en entends un aussi proche.

-Vous allez bien monsieur ?

-Oh euh oui... excusez moi... c'est juste que le prénom de ce petit bonhomme me rappelle des souvenirs.

-Des souvenirs heureux j'espère.

-Oui beaucoup mais aussi quelques uns un peu moins.

-Il est vrai que ce prénom n'est pas très courant. C'était un de vos amis peut être.

-Oui, un très bon ami. Mais son prénom était Valentino.

-Oh je suis désolée.

-Oh euh non... j'ai dit était mais c'est toujours le cas, c'est juste que je ne le vois plus.

-Je comprends.

Je lui souris, enfin j'essaye et elle me rend l'un de ces sourires à son tour empli de compassion à mon égard. Le mien est nostalgique, un peu de tristesse s'y dépeint mélangé à un sentiment amoureux qui n'existe plus que dans mes souvenirs. C'est comme une vague qui vient lentement me chatouiller, son écume laissant quelques gouttes sur mon corps. Je voudrais pouvoir plonger dans cette mer, mais elle se retire au fur et à mesure que j'avance. Je peux la sentir, la voir mais je ne peux pas la toucher plus. C'est un souvenir doux amer que d'avoir été amoureux et de toujours penser à cet être malgré les années.

Mon téléphone sonne quelques secondes plus tard alors que j'étais encore plongé dans mes souvenirs. Je m'excuse et me lève pour aller répondre un peu plus loin.

Je passe une porte et reste entre deux wagons.

-Allô ?

-Raphaël. C'est ta mère.

-Oui maman je sais que c'est toi puisque ton nom apparaît quand tu m'appelles.

Je lève les yeux au ciel en soupirant. Elle me fait le coup à chaque fois.

-Oui bon bref, ta sœur va venir nous voir aussi avec ses enfants, il faudra que tu partages ta chambre ou que tu ailles dormir sur le canapé.

-Super...Elle reste longtemps ?

-Et bien je ne sais pas, apparemment son mari et elle se sont disputés alors vois-tu, je n'ai pas de dates de départ.

-Écoute maman ce n'est pas que je ne l'aime pas mais ses enfants sont franchement mal élevés et je ne me sens pas de passer un mois ou plus avec eux.

Je rajoute dans ma tête un petit « et vous en plus » que je ne lui dirai pas bien sûr. Mais je ne pourrai pas supporter toutes leurs remarques plus les grossièretés de ces enfants. Je me connais et je sais que tout ça ne fonctionnera pas.

-Et tu vas faire quoi ?

-Je vais appeler Isabelle, elle m'a proposé de venir la voir un peu, après je verrai.

-Très bien. Alors bonnes vacances à toi.

-Maman, je viendrai vous voir aussi.

-Tu fais comme tu veux. Je ne te force à rien.

-Je viendrai. Promis.

-Très bien Raphaël. Préviens nous avant comme d'habitude.

-Oui, au revoir maman.

-Au revoir Raphaël.

Je raccroche en me passant la main sur le visage. Mes parents sont vraiment bizarres, je le sais mais là ça atteint encore un autre niveau de bizarrerie. J'ai compris depuis longtemps leur préférence pour ma sœur qui a une vie normale avec un mari et des enfants. « Elle » est parfaite bien sûr. Mais mes parents sont aveuglés par bien des choses et ne voient pas que son mari est un immense connard et que ses enfants sont un peu dérangés à force d'avoir été traités en petits princes.

Ils sont venus me voir à Vancouver quand je m'y suis installé après mes études et à chaque fois ça s'est mal passé entre son mari et moi. Nous en sommes même venus aux mains la dernière fois, mais bien sûr je n'ai rien à dire sur leur couple parfait... Voilà ce que mes parents m'ont répondu. Son bâtard de mari traite ma sœur comme un chien et je ne devrais rien dire. C'est au dessus de ma patience.

J'envoie un message à Isabelle pour lui expliquer vite fait ma situation et savoir si ça marche toujours pour qu'elle m'héberge quelques temps.
Elle me rappelle dans l'instant même.

-Oui ?

- OH MON DIEU JE SUIS TROP CONTENTE!!!! OUIIIIIII! Tu peux venir le temps que tu voudras. On a des chambres ici.

-Merci, répondé-je en riant devant tant d'enthousiasme.

-Dis moi à quelle heure tu arrives?

-Normalement à dix huit heures vingt trois.

-D'accord on sera là pour te récupérer.

-Sinon ne t'embêtes pas, je me rappellerai du chemin.

-Tu es fou ou quoi! On vient un point c'est tout.

Un immense sourire s'empare de mon visage.

-D'accord. Merci encore.

-Y a pas de quoi. Ça nous fait tellement plaisir.

-À moi aussi. J'ai hâte de voir ta petite.

-Je vais préparer ta chambre dès que nous serons rentrés. À tout à l'heure Raph.

-Oui je t'appelle s'il y a du changement sur l'horaire.

Nous raccrochons. Mon sourire est toujours présent et n'est pas prêt de partir. Je préfère tellement aller chez elle que chez mes parents même si cette ville me rappellera de nombreux souvenirs. Et puis au moins avec elle je sens que me voir la rend heureuse et joyeuse, pas comme avec mes parents.

Je retourne m'asseoir à ma place, finis mon travail pour faire passer le temps. Comme j'en ai assez au bout d'une heure je range mon ordinateur et le petit Valentin me prête l'une de ses petites voitures pour que nous jouions ensemble. Il est vraiment adorable ce petit. Ça me donne encore plus envie d'avoir une famille à moi... Un jour peut-être.

Voilà comment se passe le reste de mon trajet, après des présentations pour qu'il arrête de m'appeler monsieur, nous inventons des histoires emplies de fous rires, d'explosions imaginaires et de carambolages entre les petites voitures. J'adore tellement faire ce genre de choses. Je n'ai pas beaucoup d'enfants dans mon entourage à Vancouver et je sens pourtant que c'est quelque chose d'essentiel pour moi.

Le train approche de la gare de Sète. Mon cœur bat à tout rompre de revenir ici. Je préviens le petit bonhomme que je vais devoir y aller. Je me lève pour récupérer mon bagage, la grand mère, qui s'appelle Céline, et Valentin se lèvent aussi.

-Excusez-moi, Raphaël vous descendez aussi ici.

-Oui.

-Vous pourriez m'aider avec le petit si ça ne vous embête pas. J'ai peur qu'il ne tombe avec ces marches.

-Oui bien sûr.

Je récupère ma valise et mon sac en bandoulière. Je m'accroupis vers le petit bonhomme et lui demande s'il veut que je le porte pour descendre. Il hoche la tête plusieurs fois pour me dire oui avec un grand sourire.

Il se jette dans mes bras et je me relève en attendant sa grand-mère. Nous nous plaçons en face de la porte et attendons sagement que le train se stoppe.

-Dis Raphaël, je peux te faire un bisou?

Je regarde sa grand mère qui me sourit.

-Oui si tu veux.

Il me serre dans ses petits bras et m'offre un bisou qui claque et un peu baveux mais mon sourire est bien présent sur mes lèvres.

-Tu piques monsieur Raphaël. Mon papa aussi il pique comme toi.

J'explose de rire en lui demandant pardon de l'avoir piqué. Il rit à son tour et ça me donne des crampes à l'estomac... De bonnes crampes, celles qui me rappellent que je veux entendre ce son à mes côtés. Ce petit rire cristallin d'enfant.

Nous descendons enfin du train en prenant soin de ne pas tomber. Je suis sur le quai et j'aide Céline à descendre à son tour quand j'entends une voix ni douce ni mélodieuse hurler mon prénom à travers les voyageurs. Je lève la main en direction d'Isabelle qui arrive presque en courant vers moi. Elle se stoppe quand elle voit le petit garçon dans mes bras. Elle m'observe avec son froncement de sourcils qui la caractérise.

-Euhhhh j'ai loupé un épisode ?

Je rigole doucement.

-Non. Isabelle je te présente Valentin, le petit fils de la dame à mes côtés, Céline. Nous avons fait le voyage ensemble.

-Valentin ?

Le petit garçon me serre le cou en voyant ma cousine prononcer son prénom. Je lui souris en lui présentant Isabelle. La grand mère vient à son tour vers nous et tend les bras à ce petit ange.

-Tu dis au revoir à Raphaël, Valentin.

-Au revoir Raphaël.

-Au revoir petit bonhomme.

Je regarde mes compagnons de voyage s'éloigner en faisant un dernier au revoir de la main. Je me retourne vers Isabelle qui a son si jolie sourire aux lèvres, elle n'a pas changé, toujours aussi petite en taille avec son mètre soixante, toujours son chignon et son rouge à lèvres rouge qui la caractérise si bien. Mais je remarque aussi son petit ventre légèrement arrondi. Je la prends dans les bras et elle me serre fort.

-Bienvenue à la maison cousin.

-Merci, ça fait du bien de te revoir.

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