Partie 1 Chapitre 8




Je me réveille doucement, je suis toujours dans ses bras, je respire son odeur et profite de la chaleur de son corps contre le mien. Je le sens remuer un peu alors je relève mon visage pour apercevoir ses yeux à peine ouverts encore plein de sommeil. Mon cœur s'emballe à cette vue, je lui dis bonjour avant qu'il ne m'embrasse tendrement.

Ma première fois, notre première fois, a été quelque chose de si merveilleux, j'ai l'impression d'être différent tout en étant le même et c'est quelque chose d'à la fois grisant et bizarre. Nous échangeons un sourire sans rien ajouter, nous n'en avons pas besoin. Je viens me serrer un peu plus contre lui alors que ses doigts caressent mon épaule. Je suis si bien là, je ne veux plus bouger, je ne veux plus partir ni qu'il parte ou que ce soit. Sa main remonte dans ma chevelure et avec une multitude de frissons, passe sur ma nuque. Je bascule sur lui pour poser mon menton sur son torse et pouvoir le regarder. Nous nous fixons quelques secondes, son sourire s'agrandît avant que nous ne nous levions. Je l'entraîne à ma suite dans la salle de bain et nous prenons notre douche ensemble. Je lave son corps parfait et il en fait de même avec le mien qui est loin d'être aussi beau que le sien. Nous nous offrons un moment charnel sous cette eau qui ruisselle sur nos corps. Nos lèvres se retrouvent souvent et nos mains prennent souvent le même chemin qui nous mène vers le désir qui s'accroît de plus en plus.

Nous retournons dans ma chambre et continuons de nous aimer dans le lit, encore une fois. La douleur est un peu moins présente cette fois grâce à ses nombreuses caresses sur mon corps, à ses baisers qu'il me donne et qui m'enivrent. Sa douceur et sa tendresse sont des cadeaux pour moi.

La matinée est entamée de sa première moitié quand nous décidons de nous lever enfin, surtout à cause de la faim qui nous tiraille. J'ai donné des vêtements à mon amoureux qui lui vont à ravir, bien mieux qu'à moi d'ailleurs. Nous descendons à la cuisine et je vois que mes parents sont déjà rentrés. Il sont installés sur la terrasse où mon père lit le journal alors que ma mère lit un livre.

-Bonjour les garçons. Vous avez bien dormi?

-Oui, super.

Nous faisons la bise à mes parents, Raph me jette quelques regards mal à l'aise mais il prend sur lui et ne le montre pas trop. Pourtant j'ai vu les petits signes sur son visage, la tension dans ses épaules et les tressaillements de sa mâchoire. J'essaye de prendre le dessus sur l'échange avec ma mère qui nous demande ce que nous avons fait de notre semaine et Raphaël se détend peu à peu quand je parle de la plage ou de nos nombreuses heures passées à nous dorer au soleil. Après que ma mère nous ait raconté leur semaine, j'apprends qu'ils sont rentrés dans la nuit vers quatre heures du matin... Nous n'avons rien entendu. Nous nous regardons quelques secondes avec mon petit copain et sans aucun doute nous pensons à la même chose, j'espère qu'ils ne nous ont pas entendu cette nuit... ni ce matin...

Nous passons la fin de matinée ensemble dans ma chambre, nous nous câlinons, nous ne parlons pas de ce qui va se passer d'ici quelques jours à peine mais nous y pensons tout de même tous les deux. Je le sens à sa façon de me serrer contre lui, dans les baisers qu'il me donne, à ses mains qui s'accrochent aussi désespérément que les miennes le font.

Nous passons ainsi les jours suivants à nous aimer, la journée en secret et la nuit tendrement car j'ai demandé à mes parents si Raph pouvait rester. Ils n'y ont vu aucun soucis. Bien sûr, je n'ai nullement mentionné le fait que nous soyons plus que des amis, je veux encore garder ce secret pour moi, pour nous. Raph était assez gêné par ma demande, mais je sais que lui aussi souhaitait que nous puissions être ensemble le plus possible et je ne sais pas comment pourraient réagir les personnes de notre entourage.

Nos derniers jours ensemble... La date de son départ se rapproche de plus en plus.

Je savoure chaque petits moments, chaque seconde quand je suis dans ses bras, chaque baiser qu'il me donne et chaque caresse que nous partageons. Nous parlons des études qu'il va faire sans jamais mentionner le fait qu'il ne sera pas en France, qu'il ne sera pas auprès de moi et que je ne serai pas auprès de lui. C'est dur, ça me fait mal d'imaginer ce qui va se passer alors pour l'instant j'essaye de ne pas y penser. Je me suis posé des œillères qui me permettent de savourer pleinement le bonheur dans lequel je suis plongé avec mon amoureux. C'est bien plus facile de faire semblant de ne pas savoir, que de l'accepter.

Mais voilà, comme tout ce qui a commencé, tout doit un jour se terminer. Nous sommes dans sa chambre, je suis assis sur son lit. Isa est installée sur la chaise de bureau et Raph prépare sa valise pour son départ dans à peine quelques heures. Il a attendu le dernier moment pour que nous puissions être ensemble le plus de temps possible.
Une musique résonne depuis la chambre d'Isabelle, les Savage Garden avec le titre "Truly Madly Deeply". Mon cœur se serre à chaque refrain qui tourne. Raph n'est pas mieux que moi, ses yeux brillants font des allers-retours entre la penderie et moi. Les miens n'arrivent pas à le quitter. Je mémorise chacun des mouvements de ses muscles, chaque petit battement de ses longs cils, chaque respiration, chaque mèche de ses cheveux qui retombe sur son front... Mes yeux piquent, c'est horrible. Mon cœur me fait souffrir les horreurs en se comprimant dans ma poitrine. Mes mains tremblent de stress alors je les cache dans mes poches.

Je n'arrive pas à le regarder plus longtemps alors je me lève et pars aux toilettes en grognant vaguement ma destination à l'attention de mes amis. J'ai à peine le temps de fermer la porte que mes larmes sortent en déferlante sur mes joues. Je pose mes mains sur ma bouche afin de ne pas faire trop de bruit en pleurant. Je me recroqueville en me laissant glisser contre la porte. Je ne veux que quelques minutes... Seulement quelques instants pour ne pas avoir à craquer devant Isabelle et qu'elle ne me pose un millier de questions. C'est la première fois que je me laisse aller ainsi, tout sort d'un coup alors que j'avais réussi à me contenir jusqu'à cet instant.

Quelques coups frappés à la porte me font sortir de ma bulle.

-Val?

C'est sa voix... celle que je n'entendrai bientôt plus, celle qui prononce mon prénom en dormant, celle qui le murmure quand il me fait l'amour....

-Mon cœur, ouvre moi.

Je secoue la tête négativement en sachant qu'il ne peut pas me voir.

-S'il te plaît, laisse moi entrer.

Sa voix est légèrement enrouée et suppliante. Je me relève et ouvre la porte en essuyant mes joues. Il se précipite sur moi et me serre contre lui. Je l'entends pleurer à son tour. Ses sanglots me brisent le cœur d'avantage. Je ne suis pas le seul à souffrir et je ne veux pas le voir triste. Il m'étreint si fort, je ne veux pas qu'il me laisse...

-Je t'aime mon cœur, je t'aime tellement. Ne pleure pas s'il te plaît, je ne veux pas que tu sois triste.

Ses murmures me donnent des frissons sur tout le corps. Il essuie ses larmes et se recule. Il pose ses mains sur mes joues et me fixe quelques secondes avant de poser ses lèvres délicatement sur les miennes. Sa bouche a le goût salé de ses larmes.

-Je dois aller finir de boucler ma valise. Viens.

Je hoche la tête et le suis dans sa chambre. Isabelle est toujours installée sur la chaise. Ses yeux sur nous semblent tristes mais elle ne dit rien. Raphaël prend un t-shirt dans ses mains, c'est celui que je lui ai prêté le premier soir où il a dormi avec moi. Il me regarde et je lui souris. Il le plie et le range avec beaucoup de soin dans sa valise parmi ses affaires. Isabelle sort de la chambre pour aller demander quelque chose à sa mère. Je m'approche alors de lui, dans son dos. Je pose mon menton sur son épaule.

-Et moi je peux avoir quelque chose de toi?

-Oui, c'était prévu.

Il se retourne, passe ses mains derrière son cou et détache la chaîne avec son pendentif en forme d'ancre marine qu'il porte. Il la prend dans sa main, l'embrasse avant de me la donner.

-Je ne peux pas, c'est un bijou, c'est précieux pour toi.

-Justement. Tu l'es aussi.

Ses yeux se plantent dans les miens, j'ai l'impression que tout disparaît autour de nous. Il me sourit et s'approche de moi pour l'accrocher autour de mon cou. Ses doigts frôlent le bijou avant que ses yeux ne reviennent dans les miens. Je voudrais pouvoir l'embrasser mais j'ai peur qu'Isabelle n'arrive. Je l'entends parler avec sa mère dans le salon alors je n'hésite plus et l'embrasse tendrement pour lui transmettre tout l'amour que je lui porte. C'est un baiser triste, mais il est si sincère que ça me fait encore plus mal. Raph pose son front contre le mien, j'ouvre les yeux et vois ses larmes coulées silencieusement sur ses joues. Il frotte son nez contre le mien dans un geste doux et murmure tout bas qu'il m'aime. Je lui réponds que je l'aime aussi plus que tout. C'est à ce moment que nous entendons Isabelle depuis l'autre pièce.

-Maman demande si tu es bientôt prêt.

Il se recule légèrement de moi en essuyant ses joues.

-Oui, j'ai juste à fermer ma valise.

Raphaël me regarde et essaye de sourire mais ses yeux restent aussi malheureux que je le suis. Il essuie à nouveau ses joues et ses yeux puis se retourne pour fermer sa valise.

Nous partons dans la voiture d'Évelyne. Isabelle s'est assise devant, Raphaël est à l'arrière avec moi sur ma droite. Il entrelace nos doigts, cachés derrière sa jambe. Je les serre fort alors qu'il me regarde. Je vois que ses yeux s'embuent, puis il me sourit à nouveau tristement. Pendant le trajet, son pouce n'a cessé de caresser le dos de ma main. Je n'ai pas pu soutenir son regard alors j'ai contemplé le paysage qui défilait en écoutant les filles parler devant nous.

Nous sommes sur le quai de la gare, Évelyne et Isabelle le prennent chacune à leur tour dans leur bras, elles le serrent contre elles à chaque embrassade. Je reste en retrait mais j'aimerais que ce soit moi qui soit à leur place. Elles s'écartent et il s'avance vers moi, nous nous regardons un instant dans les yeux, j'aimerais lui dire à quel point tout ce que nous avons vécu ensemble compte pour moi et que je ne l'oublierai jamais. Je lui tends la main afin de ne pas paraître bizarre devant les deux femmes qui nous accompagnent. Il s'en saisit et me la serre à son tour. Je ne peux empêcher de laisser une larme couler mais il est le seul à la voir. Il m'attire alors contre lui et me serre puissamment dans ses bras. Mes doigts s'accrochent au bas de son t-shirt et j'enfouis mon visage dans son cou pour sentir encore une fois l'odeur de sa peau. Sa main passe rapidement dans mes cheveux alors que je pose mes lèvres sur sa carotide et y dépose un petit baiser. Je recule un peu et le fixe dans les yeux. À cet instant j'ai mal mais le pire est que je ne peux exprimer entièrement mes sentiments à son égard à cause du monde autour de nous. Je veux pouvoir lui dire au revoir, lui dire que je l'aime ... Je ferme les yeux et oublie tout ce que je me suis infligé pendant les vacances à vouloir garder notre amour secret. Je ne peux plus le cacher, j'en souffre trop.

-Je m'en fous de ce que les autres vont penser. Je t'aime.

Il acquiesce en souriant et me serre à nouveau contre lui.

-Je t'aime aussi mon cœur. Fais ce que tu veux Val, sois simplement toi-même.

-Et si je ne te laissais pas partir?

Raphael me sourit tristement. Il colle son front contre le mien et expire fortement.

-Ça va aller. Ok?

Il pose ses mains sur mes joues et m'embrasse le front avant de se retourner et monter dans le train en partance pour Toulouse. Je le suis du regard jusqu'à ce qu'il s'installe à sa place. Isabelle me rejoint alors que je tente l'impossible pour retenir mes larmes. Elle passe son bras autour de ma taille et me serre contre elle.

Raphaël nous fait un signe de la main juste avant que le sifflet ne retentisse sur le quai, juste avant que le train ne démarre lentement, juste avant qu'il ne disparaisse de ma vue, juste avant qu'il ne disparaisse de ma vie et que j'éclate en sanglots dans les bras de ma meilleure amie.

Le train s'éloigne de plus en plus alors que ma vue se brouille à cause de mes larmes qui n'arrêtent pas de couler... Isabelle me serre contre elle et me dit que tout va aller, que ça va passer. J'ai tellement mal de le voir partir loin de moi, j'ai l'impression que l'on m'arrache une partie de moi, la douleur est horrible.

Nous retournons à la voiture et nous rentrons à la maison. Isabelle me regarde souvent au travers du rétroviseur pendant le trajet mais ne dit rien. Mes larmes sont toujours plus ou moins présentes dans mes yeux et sur mon visage. Je ne peux m'empêcher de toucher le pendentif que Raph m'a offert, je le maintiens entre mes doigts et le porte à mes lèvres. Je me remémore le baiser qu'il y a déposé avant de me le donner et imagine ses lèvres contre les miennes. Je ferme les yeux et me souviens de chacun de ses sourires, chacun de ses rires, chacun de nos moments de fous rires...Et en un instant, nous sommes devant ma maison. Je remercie Évelyne et sors de la voiture. Isa vient à mes côtés.

-Tu veux que je vienne un peu?

-Non, pas de suite. Je dois faire un truc avec mes parents. Plus tard ok?

J'ai besoin de me retrouver un peu seul mais je ne peux pas lui dire même si je pense qu'elle se doute de quelque chose.

Elle passe ses doigts sous mes yeux, embrasse ma joue et je pars dans mon allée en refermant la grille derrière moi. Je lui fais un signe de la main avant de parcourir le petit chemin jusqu'à la maison. Je grimpe les marches extérieures et cours jusque dans ma chambre pour pouvoir pleurer de tout mon soûl. Je serre l'oreiller qui porte encore son odeur contre moi et laisse toute ma tristesse sortir.

Je me fais réveiller par mon père alors que la nuit est tombée à l'extérieur. Je ne me suis pas senti m'endormir, je suis épuisé, complètement usé par cette après midi qui vient de s'écouler. Il vient à côté de moi et me caresse les cheveux.

-Ça va mon grand?

-Non...

-C'est normal d'être triste tu sais.

-Papa... c'est gentil mais je crois que je préfère être seul encore un peu, s'il te plaît.

-D'accord. Mais avant, écoute moi tu veux?

Je hoche la tête.

-Tu as le droit d'être triste, tu as le droit de vouloir rester seul mais nous sommes là si tu as besoin d'en parler. Tu as vécu quelque chose de fort et la séparation en est d'autant plus forte. Tu crois que ta vie est finie, que tu ne vivras plus jamais ça, mais crois moi ce n'est qu'un moment douloureux à passer. Il viendra un moment où la douleur s'atténuera et tu en sortiras grandi. Viens là.

Mes larmes reviennent en torrent quand il me serre dans ses bras et m'offre une étreinte d'amour, de compassion, d'acceptation de celui que je suis sans aucun préjugé. Il a compris ce que représentait Raphaël pour moi, il sait que je souffre de son départ... Il sait que je l'aime mais ne me juge pas pour ça. Je me laisse aller dans ses bras pendant encore un moment, j'en ai tellement besoin...

Il ne me reste que deux semaines avant le retour à Paris. Je n'ai pas envie d'y revenir mais rester dans cette maison me fait mal. J'y ai vécu tant de choses avec lui. Tant de bonheur dans ses bras, tant de baisers échangés, tant d'amour partagé. Je n'ai pas pu quitter ma chambre durant les trois premiers jours qui ont suivi son départ. Isa est venue me voir mais je n'ai pas pu lui dire pourquoi j'étais dans cet état, pourquoi j'étais si mal alors que je ne devrais pas s'il n'avait été qu'un simple ami. Après coup je me suis rendu compte qu'elle avait compris et n'avait rien dit pour ne pas me blesser d'avantage en parlant de lui.

Je passe le reste de la semaine à végéter dans ma maison, ne sortant que pour aller prendre l'air dans mon jardin et quand je ne vais pas bien, je le dessine, encore et encore. Chaque partie de son visage et de son corps sont gravées en moi. Mes parents s'inquiètent un peu pour moi mais je ne le souhaite pas, je passe mon temps à m'excuser de n'être qu'un zombie. Ils savent pour moi mais ne m'en reparlent pas, ne me font pas de remarques, ils sont tout simplement là pour moi. Ils m'offrent le temps que j'ai besoin, leurs bras quand je me sens triste et leurs épaules quand j'ai besoin de pleurer.

Sans que je ne leur demande, ils avancent la date de notre départ et m'en informe. Je les remercie même si je sais que ce n'est pas en partant que tout redeviendra comme avant... comme avant lui. Il me manque tellement, la douleur est si présente en moi que même les meilleures choses ne me font pas sourire. J'ai besoin de temps, je ne veux pas l'oublier mais seulement réussir à atténuer la douleur.

Nous repartons ce soir pour Paris. J'ai fait ma valise, j'ai rangé les affaires que je laisse ici en temps normal. Je charge la voiture de ma guitare, ma valise et d'un livre pour la route. Isabelle vient me dire au revoir.

-Tu vas me manquer beau brun.

-Toi aussi ma belle.

-Appelle moi si tu en as envie, à n'importe quelle heure et pour me parler de n'importe quoi.

-D'accord merci.

-Tu sais je ne suis pas aveugle et j'ai bien vu qu'il s'était passé quelque chose entre mon cousin et toi. Je ne te juge pas, je suis juste très triste pour toi.

J'acquiesce.

-Merci.

-Je ne sais pas si tu veux savoir mais il est bien arrivé au Canada hier.

-Merci et désolé.

-Tu n'as pas à t'excuser. On ne choisit pas pour qui notre cœur bat. Promets moi que tu vas prendre soin de toi.

-Promis.

-On se revoit bientôt?

-Je ne sais pas... Je pense que je vais avoir besoin d'un peu de temps avant de revenir ici.

-Je comprends. Je viendrai te voir sur Paris alors.

Elle me serre dans ses bras et m'embrasse avant que je ne monte à l'arrière de la voiture de mes parents. Elle me ferme la portière et s'éloigne pour nous dire une dernière fois au revoir de la main. Je pose mon casque sur mes oreilles, je laisse "All the small things" crier pour essayer de ne pas penser ...

Il fait chaud, l'air est lourd et je sais déjà que je vais subir un vrai calvaire avec cette route et mon cœur qui n'arrive pas à battre sans me faire souffrir.

****

Un an est passé et c'est vrai que ma douleur s'est quelque peu amenuisée mais elle est toujours présente. Je me suis concentré sur mes études et j'ai eu mon bac avec mention. Mes parents m'ont proposé de venir passer l'été dans la maison bleue mais je n'ai pas pu, les souvenirs que j'y ai sont bien trop ancrés en moi. Revenir dans cette chambre me replongerait dans ma tristesse alors que j'arrive peu à peu à m'en sortir.

Isa m'a contacté et m'a donné des nouvelles de son cousin, mais je crois que j'aurais préféré ne pas en avoir, ne pas savoir qu'il allait bien et qu'il s'épanouissait dans sa nouvelle vie. Bien sûr je le lui souhaite, mais je crois que je ne veux pas connaître tout ça parce qu'il le vit sans moi...

Pour les vacances, j'ai décidé de partir en Australie pour m'évader un peu, me trouver peut être aussi. Ce n'est pas très original comme destination mais j'ai besoin de faire un peu comme tout le monde pour ne pas me sentir trop seul.

****

Une autre année est passée pendant laquelle je suis resté vivre en Australie, j'aime ce pays même si j'ai eu du mal à m'y acclimater au début. Je rentrerai sûrement sur Paris dans peu de temps, mes parents me manquent, je dois bien l'avouer. J'ai aussi envie de continuer mes études, les beaux arts me tendent les bras. Isabelle me manque parfois... Je ne l'ai pas beaucoup appelé depuis un an, j'avais peur qu'elle ne me parle encore de Raphaël et je n'ai pas vraiment envie de ça... Il est toujours bien trop présent en moi.

Durant mon séjour j'ai pu apprendre un peu plus à me connaître et comprendre mes penchants pour la gente masculine et exclusivement masculine. J'ai fait quelques rencontres mais rien de très sensationnel, rien à voir avec lui, avec ce qu'il m'a fait ressentir, avec les sentiments que j'ai eu et que j'ai toujours pour lui. Je n'arrive pas à l'oublier... je pense que je ne le souhaite pas. Il aura été celui qui m'a permis de me comprendre, celui qui m'a ouvert à tous ces sentiments que je ne connaissais qu'au travers de mes livres.

Il est mon premier amour, ma première fois mais aussi mon premier chagrin d'amour.

Je ne t'oublierai jamais Raphaël ...






A suivre ...

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