Chapitre 21

Je sais, ça faisait longtemps, alors je vous invite à relire le dernier chapitre!

- I'll give you all I got to give if you say you love me too
I may not have a lot to give, but what I got I'll give to you
I don't care too much for money, money can't buy me love
Sophie sourit joyeusement devant sa mère, une femme d'une trentaine d'années, qui se trémoussait comme une folle en chantant sa chanson préférée des Beatles. Elle préparait le repas, et comme son mari n'était pas là, elle en profitait pour faire de la viande.
- Chérie, tu veux un ou deux bouts de canard?
- Deux maman.
- Très bien petite gourmande. Tiens, va mettre ton assiette sur la table.
Sophie pris en main son assiette et sauta de son tabouret, placé stratégiquement juste à côté du plan de travail de la cuisine. Elle trottina gaiment jusqu'à la table en bois massive qui leur servait de table à manger. Sa mère, qui désormais fredonnait, prépara son assiette et vint la rejoindre. Elle mangèrent tranquillement discutant des dernières bêtises qu'avait fait un des amis de Sophie. Une fois le repas finit, la mère de Sophie alla la coucher, malgré les supplications de sa fille qui voulait rester debout pour voir son père rentrer.
- Mais maman, papa a dit qu'il voulait me voir à son retour! s'indignait Sophie.
- Tu pourras le voir demain matin. Pas question que tu dépasses ton couvre-feu, répondit sa mère, essayant d'avoir l'air sévère.
- Mais 21h c'est trop tôt! Je suis grande maintenant!
- Tu n'as que huit ans. Crois moi, 21h c'est plus tard que ce que j'avais à ton âge.
- Mais...
- Pas de "mais" jeune fille. Au lit, zou!
Sophia soupira, mais alla se changer et s'emmitoufla dans la couette. Sa mère entra ensuite dans la chambre. Elle alla lui faire un bisou sur le front et lui dit bonne nuit. Au moment où elle allait éteindre la lumière, Sophie l'interpella.
- Maman, papa n'avait pas mit son pull jaune aujourd'hui, hein? demanda-t-elle, angoissée.
- Je ne sais pas chérie, pourquoi?
- Je lui ai dit de ne plus le mettre... Il porte malheur... marmonna Sophie.
- Comment ça? Chaton, est-ce que tu l'as vu dans un de tes rêves?
Sophie acquiesça d'un mouvement de tête.
- Sophie, écoute-moi bien. Je suis sûre que papa ne l'a pas mit, d'accord? Et puis, qui sait, peut-être que cette fois, ce n'était pas un rêve prémonitoire?
Malgré ses efforts pour avoir l'air sûre d'elle, Sophie voyait bien que sa mère commençait à s'inquiéter. La peur grandissait dans les yeux d'habitude pleins de joie de la femme. Cette dernière lui fit un câlin et alla éteindre la lumière, tout en essayant à nouveau de rassurer sa fille. Une fois la porte fermée, elle courut vers la chambre qu'elle partageait avec son mari. Au passage, elle fit tomber un cadre photo posé sur une commode. Elle le ramassa en jurant, enleva les débris de verre posés sur la photo. Il s'agissait de leur petite famille, la mère aux cheveux châtains, le père aux yeux et aux tatouages d'or, et Sophie, cinq ans, souriante dans les bras de ses parents. Comme à chaque fois qu'elle repensait à la façon dont les étranges dons de Sophie risquaient de lui faire courir des risques, elle frissonna. Si seulement Marek était là avec elle... Elle devait au moins s'assurer qu'il n'avait pas pris le pull. Elle farfouilla dans tout leur dressing, mais ne pût trouver le fameux pull. La peur qu'elle arrivait jusque là à contenir commençait à la submerger. Il fallait que Marek soit sauf, il le fallait. Sans lui, elle ne pourrait pas protéger leur fille des griffes de Witherly et des autres politiciens. Elle avait trop de valeur à leurs yeux... Soudain, les alarmes qu'elle avait mise en place autour du quartier se mirent à hurler dans sa tête. Plusieurs sorciers aux intentions malveillantes étaient là. Elle se précipita dans la chambre de sa fille, mit des vêtements en vrac dans un sac et alla chercher des affaires de toilette.
- Maman, qu'est-ce qui se passe?! cria Sophie, depuis sa chambre.
La mère se précipita à son chevet, le sac désormais plein et le lui fourra dans les mains.
- Tu vas aller faire un tour chez Papi et Mamie, d'accord mon cœur?
- Mais il est tard, et je suis en pyjama!
- Je vais te téléporter. Je t'aime ma chérie, n'oublies jamais ça.
- Maman, qu'est-ce qui se passe? répéta Sophie.
Elle se leva et commença à incanter, serrant fort sa fille dans ses bras. Téléporter une autre personne était difficile, surtout si la personne en question ne voulait pas partir. De plus, les grand-parents habitaient à l'autre bout du pays. Enfin, le sort fit effet. Elle sentit un vide à l'endroit où sa fille se tenait et tomba à plein ventre sur le lit. Elle chercha à reprendre contenance, et quelques minutes plus tard la sonnette retentit. La femme pris une grande inspiration et alla ouvrir.
- Bonsoir Eliza. J'espère ne pas vous déranger en cette délicieuse soirée, déclara l'homme en costume bleu sombre qui se tenait derrière la porte.
- Où est mon mari, Witherly.
- Je crains que Marek Neráida ne soit une menace pour le pays. Après tout, il a menacé de me tuer devant plusieurs témoins. Nous avons été... Dans l'obligation de le mettre hors d'état de nuire.
- Où est-il? gronda Eliza. Je vous préviens, si vous l'avez tué, je vais vous ...
- Du calme. Il est là, dit-il en désignant un des ses hommes.
Ce dernier soutenait un homme meurtri, couvert de sang et le visage boursouflé. Néanmoins, son pull jaune et les tatouages dorés qu'on devinait à la naissance des épaules et sur les mains ne laissaient pas de doutes sur son identité. Il s'agissait bien de Marek Neráida, le porte-parole du peuple des fées au gouvernement.
- Votre mari vous a bien protégé, il faut le reconnaître. Il a fallut attendre qu'on lui brise les jambes pour qu'il nous dise où vous et votre fille étiez.
- Espèce de salaud...
- Enfin Eliza, je vous ai connue plus courtoise. Comme à l'époque où vous travailliez en collaboration étroite avec moi. Enfin, assez bavardé. Où est la fille?
- Vous ne la toucherez jamais, cracha Eliza. Je vous tuerai avant que vous n'ayez une chance de vous approcher d'elle.
- Je vois... Paul, tire sur le mari, lança Thomas d'un ton froid.
- Bien monsieur.
Il sortit un pistolet de sa veste et le mît contre la tête de Marek. Il attendit le signal de tête de Thomas.
- Alors Eliza, tu ne nous laisse toujours pas passer?
Eliza savait que si il se rendait compte que Sophie s'était enfuie, il se servirait de Marek pour la faire parler. Mais elle l'aimait tellement... Néanmoins, le regard plein de détermination qu'il lui adressa lui permit de prendre une décision. Elle savait qu'il préférait mourir plutôt que de voir sa fille aux mains de Witherly. Adressant des excuses et des promesses silencieuses à son époux, elle fixa Thomas Witherly et lui répondit d'un ton froid.
- Il faudra me passer sur le corps.
- Très bien, soupira Thomas. Paul, vas-y.
Paul appuya sur la gâchette et un BANG puissant retentit. Gardant son regard sur Witherly, Eliza faisait tout pour ne pas regarder ce qui restait de son mari. Malgré tout, une larme solitaire coula sur sa joue.
- Je suis surpris Eliza, je ne pensais pas que tu avais ça en toi. Tu me ressembles plus que tu ne veux l'avouer.
- Va te faire foutre.
- Où est ta fille, Eliza? C'est tout ce que je veux savoir. Personne d'autre n'a à être blessé.
- Jamais. Jamais je ne te le dirais.
- Quel dommage. Un tel talent et une telle beauté. Si seulement tu n'étais pas aveuglée par l'amour. Nous aurions pu faire de grandes choses ensemble. Toi, moi, et ta fille nous servant de voyante. Enfin, je sais reconnaître quand une bataille est perdue. Tuez la.
Eliza relâcha l'énergie qu'elle emmagasinait en elle sous forme d'un feu violent et meurtrier. Mais Thomas s'était entouré avec ses hommes dans un bouclier de protection ultime et le feu ne fit que lécher les parois transparentes du bouclier. Vidée de ses forces et tout espoir perdu, Eliza tomba à terre. Paul leva son pistolet et tira. Thomas interrompit le silence qui suivit en ordonnant à ses hommes de fouiller l'appartement. Une fois seul, il murmura:
- Quel gâchis... Nous savons tout les deux que je trouverai ta fille.

Un cri perçant réveilla James en sursaut. Après de nombreuses heures passées à s'occuper des affaires commerciales de son père, il avait enfin réussi à s'endormir. D'après l'horloge posée près de son lit, il n'était que 2h30 du matin. Lâchant un bâillement
sonore, il se leva et alla voir la source de ce boucan. D'après l'intensité du cri, le son venait d'une chambre proche de la sienne. Il sortit donc de sa chambre et observa les alentours. Son ouïe améliorée lui permit de repérer des pleurs dans la chambre qu'il avait attribué à Sophie et sa grand-mère. Heureusement pour lui, sa chambre était située dans une aile privée de la villa et seule la famille Witherly y résidait. James alla toquer à la porte, espérant qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar de Sophie. Mais le regard de la grand-mère réduit ses espoirs en miette. Elle le fit entrer et il vit Sophie en pleine crise de nerf. Il interrogea la vieille dame du regard.
- Elle a encore fait le même rêve, lui expliqua-t-elle.
- Celui où elle voit Ella mourir ?
- Pas exactement. Mais je ne sais plus quoi faire... Cela va faire 2 ans maintenant, et je n'arrive toujours pas à la calmer après ce rêve.
Elle semblait vraisemblablement fatiguée et il lisait dans ses yeux une peine immense.
- Que voit-elle ? demanda James d'une voix douce.
- La mort de ses parents. Personne n'était présent, mais vu l'état des corps... Il n'est pas étonnant qu'elle soit dans cet état.
- Je croyais qu'elle pouvait voir l'avenir, pas le passé, nota James, intrigué.
- Elle a vu leur mort près de 6 mois en avance, mais elle continue à la voir en cauchemar depuis.
- Je vais voir ce que je peux faire, soupira James (décidément, il lui semblait qu'il soupirait beaucoup ces derniers temps)
Il s'approcha de Sophie, qui ne s'était toujours pas remise de son cauchemar. Les yeux hagards et rouges, les cheveux ébouriffés, elle ne lui semblait plus si assurée que ça. Depuis sa venue trois jours auparavant, elle n'avait cessée de le surprendre par son intelligence et son attitude revêche, qui cachait apparemment une jeune fille sensible qui avait vu des choses horribles. Il s'agenouilla pour avoir les yeux au niveau des siens.
- Sophie, souffla-t-il avec douceur. Regarde moi.
Elle leva ses yeux violets vers lui, sans vraiment le voir.
- Sophie, reviens parmi nous, veux-tu? Concentre toi sur ma voix. Je suis James, tu es venue me prévenir d'un danger. Tu te souviens?
La fillette hocha la tête. James sentit qu'elle commençait à revenir à elle.
- Sophie, tu es chez moi. Tu es dans une chambre avec ta grand-mère et moi, James Witherly. Tout ce que tu vois d'autre est une hallucination.
Soudain, Sophie ferma les yeux, puis les rouvrit avec force. Le regard qu'elle lui lança fit reculer James.
- Je suis de retour. Et votre père a tué mes parents.
- De quoi est-ce que tu parles... bredouilla James. Mon père est peut-être horrible, mais pas à ce point.
- C'est là que tu te trompes, lança une voix puissante. Il est bien pire que ça.
Tous se retournèrent vers la voix. L'homme en costume bleu à qui appartenait la voix se tenait dans l'embrasure de la porte. Ses yeux bleus perçants étaient fixés sur la jeune fille.
- Ainsi, c'est là que tu te cachais, souffla Thomas.

Ralentie par sa blessure, Héloïse se voyait obligée de prendre son temps pour retrouver la villa Witherly. Jugeant plus pratique de rester sur sa forme humaine, elle déambulait dans les bois qui entourent la villa. Cela faisait plusieurs heures et elle ne semblait pas se rapprocher de son objectif, ce qu'y l'irritait sensiblement. Comme tous les change-formes, elle possédait un sens de l'orientation infaillible. Malgré tout, elle devait se rendre à l'évidence. Elle était perdue. Elle ne pouvait pas se transformer en oiseau pour se repérer à cause de sa blessure au bras et, pour les mêmes raisons, ne pouvait pas non plus se transformer en un animal marchant à quatre pattes. Elle soupira, prête à se chercher un abri pour la nuit (ou ce qu'il en restait) quand elle entendit un juron. Elle pivota, la main à la ceinture, prête à sortir son taser. Ses yeux de chats, qu'elle avait intégrés à sa forme humaine, lui permettaient de voir dans la nuit comme en plein jour. Ainsi, elle aperçu à travers les arbres un groupe de trois personnes, qui semblaient vraisemblablement tout aussi perdus qu'elle. Elle s'approcha discrètement d'eux, espérant qu'ils aient des informations intéressantes.
- Je pensais que les loups-garous voyaient bien dans le noir? fit une voix de femme, un soupçon de moquerie dans la voix.
- Pas quand on n'est pas transformé, marmonna l'homme qu'elle avait entendu jurer quelques secondes plus tôt.
Héloïse avait l'impression d'avoir déjà entendu cette voix. Mais où?
- Quel dommage que Ella ne soit pas avec nous pour nous éclairer! s'exclama la femme avec emphase. Ah, mais c'est vrai, tu lui a brisé le cœur. Bien joué Kurt!
La change-forme eu un éclair de compréhension. Kurt! Le petit ami de la sorcière! Elle était donc sur la bonne voix. Ella ne devait pas être loin.
- Tu sais quoi Louisia ? Ta gueule.
- Kurt, je t'aime bien, mais fait attention à la façon dont tu traites ma copine, glissa une nouvelle voix, celle d'un homme.
- Oh Vakas, c'est gentil, mais je peux me défendre toute seule.
- Chut! souffla Kurt. J'entends quelque chose.
Héloïse se figea, et retint sa respiration, en priant pour qu'il ne l'ait pas entendue.
- Bonsoir, chuchota une voix juste à côté d'elle.
Héloïse sursauta et ne put retenir un cri strident. La surprise la fit tomber sur les fesses et elle grimaça de douleur. Le garçon qui l'avait surprise laissa échapper un petit rire et appela ses compagnons. Les trois silhouettes trottinèrent jusqu'à eux et firent un demi cercle autour d'elle, ce qui permit à Héloïse de pouvoir les observer en détails. Ils étaient quatre, une femme et trois hommes. La jeune femme avait des cheveux blonds très clairs, qui paraissaient blanc sous la lune. A côté d'elle, un homme qui lui ressemblait beaucoup, celui qui l'avait repérée. Ensuite venait Kurt, qu'elle reconnaissait de ses missions de surveillance. Enfin, un homme qu'elle avait du mal à discerner dans le noir, même avec sa vision de chat. Les cheveux et les yeux noirs ainsi que sa peau pâle le faisait ressemblait à un fantôme. Ils la regardait tous comme une bête curieuse.
- Pourquoi elle a des yeux de chat? lâcha enfin l'homme aux cheveux blancs, après un silence étouffant.
- Kurt, est-ce qu'il existe des chats-garous? demanda Louisia.
- Nan mais ça va pas?! ne put s'empêcher de s'exclamer Héloïse, indignée qu'on la mette dans la même case que des loup-garous. Les loups-garous ne sont que des brutes sans cervelle. Ma race est bien plus distinguée.
- Pardon ?! s'offusqua Kurt.
Louisia posa la main sur son torse pour l'empêcher de s'avancer, de peur qu'il agresse la fille aux yeux de chat.
- Alors vous êtes quoi? lui demanda-t-elle.
- Une change-forme bien sûr, annonça Héloïse avec fierté.
Ses interlocuteurs se regardèrent, se demandant implicitement si l'un d'entre eux en avait déjà entendu parler. Soudain, Kurt eut un éclair de compréhension.
- Vous êtes le peuple qui a réduit en esclavage les loups-garous pendant le Moyen-Âge, non?
- Ne me regarde pas comme ça, je n'étais pas née à cette époque. Mais oui, après tout, nous sommes une version améliorée des loups.
Louisia eut un petit rire narquois, ce qui lui valut un coup de coude de la part de son frère. Celui-ci pris d'ailleurs la parole.
- Au fait, pourquoi vous nous suiviez?
- Ah, euh... Héloïse chercha la réponse la plus adaptée. Je cherchais la villa Witherly..
- Ça tombe bien, nous aussi! sourit Louisia. Et si vous nous accompagniez?
- Hum, Louisia? toussota Vakas. Et si on en discutait entre nous?
Ils se retournèrent, firent un cercle et se mirent à débattre. Une minute plus tard, ils lui firent de nouveau face et Louisia lui tendit la main.
- Bienvenue dans notre équipe de recherche! Je suis Louisia, voici mon frère Louis et mon copain Vakas, dit-elle en désignant l'homme aux cheveux blancs puis celui aux cheveux noirs. Le grincheux là bas, c'est Kurt. Il boude à cause de cette histoire d'esclavage.
- Je suis Héloïse, répondit Héloïse, prenant la main que lui tendait Louisia, et s'en servit pour se relever. Du coup, vous savez où est la villa?
- Euh, Louis a repéré un bâtiment par là-bas, mais on est pas sûre que ce soit la bonne direction.
Tout en parlant, Louisia fit un geste désinvolte de la main vers l'ouest.
- C'est déjà un point de départ, reprit Louisia. Bon, on y va?
Héloïse acquiesça et le groupe se mît en route.

Une fois arrivé près du bâtiment de béton, ils n'avaient toujours aucune idée de l'emplacement de la villa.
- Sérieusement, il est grand à quel point le domaine de James ?! s'écria Kurt.
- La vrai question ici Kurt, c'est à quoi sert ce bunker, répliqua Vakas, intrigué par le bloc de béton en face de lui. Surtout qu'il a l'air de pas mal servir. Regarde, les gonds de la porte sont huilées.
- Et la porte à une serrure haut de gamme, nota Héloïse. Elle ne serait pas facile à forcer.
- Est-ce que je suis la seule à vouloir voir ce qu'il y a l'intérieur? demanda Louisia.
Les trois se regardèrent, et Louis soupira en retroussant ses manches.
- Vakas, tu es prêt à arracher cette porte?
- Attendez! s'exclama Héloïse. Ça va faire trop de bruit.
Elle sortit une panoplie complète de tiges en fer de sa ceinture et s'agenouilla devant la porte. Elle sentit le regard interloqué des autres dans son dos et se retourna.
- Quoi? On a tous ses hobbies, dit-elle en haussant les épaules.
Elle se reconcentra et fit jouer ses tiges de plusieurs manières, jusqu'à entendre un léger clic. Elle s'écarta et la porte s'ouvrit. Elle se leva et lança un sourire éclatant à ses compagnons, toujours hébétés.
- Ça, c'était classe, fit Louis, un respect nouveau dans la voix.
Héloïse lui adressa un clin d'œil, et leur fit signe de passer. Kurt prit la tête du groupe et ils entrèrent dans le bunker.

Malgré la situation précaire dans laquelle il se trouvait, Lens ne pouvait s'empêcher de trouver ironique que des vampires travaillent pour un scientifique qui était clairement humain. Les premiers étaient tellement efficaces en tant que gardiens qu'ils n'auraient eu aucune difficulté à se retourner contre le pauvre homme. Les deux vampires l'avaient amener jusqu'à une salle sans fenêtres, remplie d'ordinateurs, d'un semblant de laboratoire et de plusieurs lits semblables à ceux présents dans les geôles que Lens venait de quitter, à l'exception près qu'ils possédaient des lanières de cuir. Et pour certains, des cadavres visiblement récents. Lens comprit que c'était là où finissaient les autres prisonniers. Il déglutit avec difficulté et commença à réaliser qu'il allait peut-être mourir ici. Les gardes lui firent signe de s'allonger et l'attachèrent au lit avec des gestes précis.
- Vous savez, je n'ai rien contre me faire attacher dans un lit, mais je vous avoue qu'un oreiller ou une couverture serait des plus agréables. Ou même les deux! Après le traitement que vous m'avez infligé, ce serait la moindre des choses.
Lens s'apprêtait à continuer à parler quand le vampire le plus proche lui jeta un regard torve.
- Très bien, je vais me taire. Mais je veux avoir un mot avec votre manager, ce genre de traitement est inadmissible.
- Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi le cobaye n'arrête pas de parler?
Le scientifique en avait vraisemblablement assez. Il se retourna et fit signe aux vampires de sortir. Ils s'exécutèrent et allèrent garder la porte. Un tube à essai à la main, l'homme en blouse tira un tabouret et alla s'assoir près de Lens. Tout en vérifiant la solidité des liens qui retenait Lens, il se mit à parler.
- J'espère que vous serez plus résistant que les derniers cobayes que j'ai reçus ici. Ils sont tous malheureusement décédés avant que je ne puisse observer le processus complet. Voyez-vous, il est vital que mes recherches soient concluantes le plus vite possible. Enfin, si votre habilité à débiter des absurdités est aussi forte que votre résistance, nous allons bien nous entendre.
- Que voulez-vous me faire? Qu'est-ce que j'ai bien pu vous faire pour que vouliez faire des recherches sur moi?
- Oh, ce n'est rien de personnel. Je ne m'occupe pas du recrutement, c'est mon sponsor qui s'en charge.
- Un sponsor?? Mais merde, vous faites des recherches sur quoi pour avoir un laboratoire aussi pourri et secret, s'écria Lens.
- La transformation en vampirosorciae bien sûr, cilla le scientifique en sortant une seringue de sa blouse. La dernière fois que j'ai fait une apparition publique, tout le monde scientifique m'a traité de fou. Seul Witherly m'a écouté. Sans lui, je n'aurais pas pu aller aussi loin... Mais il me faut des résultats au plus vite, ou sinon il va me couper les fonds. Donc, si vous le permettez, je vais devoir vous injecter ce VampiraSorcia37. Relâchez vos muscles, ou ça va faire mal...
Il préleva du liquide du tube à essai avec sa seringue, fit couler une goutte pour s'assurer qu'elle fonctionnait bien et approcha le bout de la veine du bras de Lens. Ce dernier essaya de dégager son bras, mais rien à faire. Il ferma les yeux en essayant à nouveau de faire appel à sa magie, mais il était toujours incapable de l'utiliser. Il sentit la fraîcheur de l'aiguille pénétrer sa peau, et entendit soudain la porte tomber.
- Euh, pour une entrée discrète, c'est raté les mecs.

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Hey! Un beau gros chapitre pour Noël, c'est pas beau ça??
Bon, ok, j'ai mis un peu beaucoup de temps pour me sortir, mais il est la pour Noël non?
J'en suis vraiment désolée... J'ai cru l'avoir publier, et après je me suis rendue compte que non, et enfin j'ai rajouté des parties et changer deux trois trucs. Du coup, encore deux chapitres, 3 max, et le livre est fini :)
Je vais probablement réécrire les premiers chapitres avant de commencer le prochain tome, et j'espère que cette partie là sera fini pour les grandes vacances.
Je sais que je prends du temps à écrire, mais j'essaye vraiment de garder ma moyenne, d'avoir une vie sociale, d'avoir du temps pour lire et pour écrire, sans parler des blocages de la page blanche ou de l'orientation qui va devenir encore plus importante dans mon emplois du temps.
Je vous remercie vraiment d'avoir la patience d'attendre pour chaque chapitre, et chaque commentaire est lu et apprécié, même si je ne réponds pas (oui oui, même les "à quand la suite???")
Ah oui, si vous avez des couvertures ou des images qui pourraient coller au livre, n'hésitez pas à me les envoyer par message!
Comme toujours, vos retours sur le chapitre m'intéresse vraiment!
A la prochaine, ou comme on dit chez moi, Tchuss !
M

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