Chapitre 14: Louisia
Enfermée dans sa chambre, Louisia essayait de dormir. La journée avait été longue. Entre interrogatoires, visite à Witherly pour voir ce qu'elle avait fait et séance de rétorsion, elle était épuisée. Malgré tout, elle n'arrivait pas à dormir. Elle ne comprenait pas comment elle, Louisia Sarafine, avait pu faire quelque chose comme cela. Ce n'était pas dans sa nature, elle ne s'était jamais nourrie à la source auparavant. Ses pensées dérivèrent vers le jour où elle avait rencontré Vakas. C'était à la fin de la période la plus sombre de sa vie.
Après plusieurs chimios, opérations et rendez-vous interminables dans tous les hôpitaux de la ville, elle avait décidé d'en finir avec la vie. Elle ne voyait pas la peine de continuer. Louisia se souvenait encore de la facilité avec laquelle elle était montée sur le pont. Au moment où elle s'apprêtait à sauter, une voix l'avait interrompu.
- Tu sais, il y a des façons plus rapide pour mourir.
Louisia avait jeté un regard interloqué au jeune homme qui l'avait surprise. Des cheveux noirs se soulevant au grès du vent puissant de la cote, des yeux sombres et un sourire désarmant, voilà comment elle pourrait le décrire.
- Comme quoi ? lui avait demandé Louisia. C'est le plus rapide que j'ai trouvé.
- Eh bien, la chute depuis le pont, c'est rapide si tu ne te rates pas, mais si tu merdes... Tu en as pour des mois d'hospitalisation, de rééducation et des années de regard de sympathie de tes proches. Comme alternative, je te propose la surdose de médocs, c'est toujours efficaces, ou bien les veines. Mais si tu fais ça, je te conseille de trouver un endroit où personne ne te trouvera avant un petit bout de temps.
- Tu as l'air bien renseigné...
- Un ami a fait une tentative. Il a réussi d'ailleurs, ajouta-t-il avec une grimace. M'enfin, qu'est-ce qui amène une fille comme toi à cette solution extrême ?
- J'ai une bombe à retardement là dedans, avait répondu Louisia en désignant sa tête. C'est pas vraiment agréable de savoir qu'on peut mourir à tout moment, surtout que mon frère a peur d'en avoir un aussi maintenant. En plus, ma famille agit comme si j'étais déjà dans la tombe.
- Ah, donc en faite tu cherches juste à changer de vie. Il y un moyen plus cool pour ça alors. Bon, ça implique aussi la mort, mais au moins tu es libre après.
- Et c'est ?
- La transformation en vampire !
Il avait eu l'air très fier, et ne s'était pas rendu compte du regard que Louisia lui avait lancé. Le pire de tout, c'est qu'il avait l'air sérieux. Sentant le regard soupçonneux de Louisia sur lui, il avait continué.
- Une simple morsure, et tous tes soucis s'en vont.
- Tu es pas sérieux... Et je suppose que tu es un vampire alors ?
- Yep !
- Je te préviens, si tu te mets à briller au soleil comme Édouard Cullen de Twilight, je me jette du pont.
- Mais pourquoi tout le monde utilise Twilight comme référence ! Innovez un peu ! Je sais pas moi, prenez Dracula ! Mais pas les lampadaires ambulants ! Comment tu es supposé chasser de l'humain si tu te mets à briller au beau milieu de la foule ! Il y a pas plus discret !
Louisia sourit en repensant à la manière dont Vakas s'était énervé à l'époque. Depuis ce jour, Twilight restait une blague privée entre eux.
Ses pensées s'égarèrent encore une fois, passant du pont à la large chambre qu'elle partageait avec Louis. Voyant le regard grave de Louis, elle savait qu'elle se retrouvait le jour où elle lui avait avoué ce qu'était Vakas, et qu'elle lui avait annoncé sa décision de devenir un vampire.
- Donc récapitulons. Ton petit-ami est un vampire, et il pense pouvoir t'empêcher de mourir en te transformant. Jusqu'à là, j'ai bon ?
- Tout bon, avait-elle acquiescé.
- ... Tu essayes de me faire marcher ? Il y a une caméra cachée quelque part ?
- Nope, je t'assure que je te dit la vérité. Tu sais que je ne te mentirai jamais.
- C'est qui qui avait dit que j'avais cassé le vase préféré de maman et qui m'a fait croire que c'était vrai ?
- Okay, je ne te mentirai jamais sur des choses importantes.
Louisia lui avait fait une grimace. Malgré tout, elle avait vraiment eu besoin de son approbation. Louis et elle avaient toujours tout fait ensemble, et il n'était pas question pour elle de commencer à faire des choses sans lui.
- Louis, je suis sérieuse. Ça te paraît peut-être fou, mais c'est la vérité. Et j'ai vraiment besoin que tu me soutiennes.
- Louisia, tu te rends compte de ce que tu me demandes ?! Tu me demandes de t'aider à mourir plus tôt que prévu ! Comment je suis censé le prendre ?! Tu es ma jumelle ! Tu es une part de moi ! Tu ne peux pas mourir sans moi !
Sa voix s'était brisée à la fin de sa phrase. Il s'était soudain assis sur son lit, la tête entre les mains. Louisia avait senti à quel point il avait peur de la perdre. Et elle ressentait la même chose pour lui. Elle s'était levée pour le rejoindre, et avait passé ses bras autour de son frère.
- Louis, avait-elle murmuré, tu seras toujours avec moi. Je ne serais juste plus vivante strictement parlant. Mais je serais là. Toujours.
- Tu ne peux pas me laisser, lui répondit-il, la voix entrecoupée de sanglots. Tu te rappelles notre promesse ? Où tu vas, je vais. Si tu dois mourir, je mourrais aussi. Et si ça veux dire que je dois boire du sang jusqu'à la fin des temps, je le ferais.
Son regard s'était illuminé d'un air déterminé. Louisia le connaissait suffisamment bien pour savoir qu'elle ne pourrait pas le faire changer d'avis. Elle avait ressenti une vague d'amour fraternel pour lui.
Les dernières paroles de son frère résonnèrent en elle. Il avait tenu sa promesse. Il s'était transformé avec elle et ne l'avait jamais quittée. Pas une fois il ne s'était plaint de son sort.
Le décors changea une nouvelle fois. Cette fois-ci, elle se trouvait dans l'appartement de Vakas. Elle était avachie sur le lit, et Vakas se trouvait au-dessus d'elle, très occupé à la chatouiller. Soudain, la sonnette de la porte d'entrée avait retenti.
- Qui c'est qui peut bien venir à cette heure-ci ? Avait grommelé Vakas.
Il s'était levé et alla ouvrir. Sur le pas de la porte se trouvait un homme imposant d'une trentaine d'année et à ses côtés, une femme du même âge, tout les deux possédant des cheveux sombres. La ressemblance entre Vakas et eux étant frappante, Louisia avait compris très vite qu'il s'agissait de ses parents. Le père de Vakas était entré dans la pièce, et examina tout l'appartement. Une fois son examen terminé, il s'était retourné vers son fils.
- Avec l'argent que nous t'avons donné, tu aurais pu faire mieux comme appartement.
- Le loyer est correct, et la location aussi. Je n'ai pas à me plaindre.
- La location, correcte ?! Mon fils, tu es à deux heures du centre-ville ! En quoi la location est-elle correcte ?!
- Je ne suis qu'à cinq minutes de chez elle, voilà pourquoi.
Vakas lui avait délicatement pris la main. Le regard de sa mère s'était illuminé d'une éclair de compréhension.
- Elle est humaine, avait-elle constaté. Est-elle au courant de notre... Condition ?
- Oui. Elle va devenir l'une des nôtres dès qu'elle sera prête.
- Cheri, avait dit la mère d'un ton désolé, tu es fiancé à une autre lamie. Tu ne peux pas la transformer si tu ne comptes pas vivre avec elle plus tard. Ce n'est pas juste pour elle.
- Oui, ne fait pas comme ta mère, avait ajouté le père avec un regard amusé en direction de la femme.
La mère de Vakas avait eu l'air blessée, mais s'était reprise bien vite.
- Mais je compte rester avec elle Mère. Et je ne compte pas épouser une lamie que je n'ai jamais rencontré !
- Chéri. Laisse maman parler avec ta copine, veux-tu ?
- Mais... Je ....
- Tututu. Je suis ta mère, je ne vais pas la tuer.
- On sait jamais...
- Ma chérie, tu n'y penses pas! Ajouta le père.
- Dehors les garçons !!
En quelques secondes, les deux hommes étaient sortis. La jeune femme avait adressé un sourire à Louisia et s'était prudemment assise sur le bord d'une chaise. Ses yeux noirs aux reflets rouges avait brillé légèrement.
- Bien. Maintenant que nous sommes seules, parlons sérieusement. Je suis Daphné Sarafine, la mère de Vakas. Ravie de te rencontrer, lui avait-elle dit en souriant.
- Hum, Louisia Davois, sa petite-amie. Vu votre réaction de toute à l'heure, vous n'étiez pas au courant de mon existence...
- Oh je t'en pris, tutoies-moi. Je me sens vielle qu'en on m'appelle madame et me vouvoies. Je n'ai que 300 ans voyons !
Le sourire de Daphné s'était agrandit en voyant les yeux de Louisia s'agrandir.
- Je ne les fait pas, n'est-ce pas ? Enfin, revenons à notre sujet. Vakas a toujours été assez secret et rebelle, mais j'avais espérer qu'il ne ferai pas la même erreur que moi...
- C'est-à-dire ?
- Quand j'étais une jeune vampire innocente, je suis tombée folle amoureuse d'un humain. J'ai essayé de le transformer, et j'ai réussi. Seulement, mes parents m'avaient promis à Éric, et j'ai donc du le laisser seul. Si Vakas te transforme, tu finiras comme Jared. Un tas de cendre au beau milieu d'une route. Je te conseille de rester avec lui sous forme d'humaine et de le laisser partir à ta mort.
- Sauf que si Vakas me ne transforme pas dans les semaines qui suivent, je serai morte de toute façon. Et puis, Vakas va également transformer mon frère jumeau, alors je ne serai pas seule.
- Intéressant. Tu es malade ? Voilà qui pourrait changer la donne...
- Comment ça?
- Si Vakas te transforme alors que tu étais mourante, je peux argumenter auprès de la famille de Lara et annuler le mariage...
- Mais, ne voulez-vous pas qu'il l'épouse ?
- Je suis sa mère, je ne veux que son bonheur, peut-importe la survie de lamies si il est heureux. Bien sur, mon mari ne sait pas à propos de cela, donc je reprendrai mon rôle de femme obéissante une fois en dehors de l'appartement. En attendant, bienvenue dans la famille ma chérie !
Louisia avait adoré Daphné depuis le premier jour. La petite femme n'avait jamais laissé la mauvaise humeur permanente de son mari prendre le pas sur sa joie de vivre. Elle était à l'opposé de ce qu'on attendait d'un vampire : au lieu d'être effrayante et blasée, elle cherchait toujours à mettre les gens à l'aise et remarquait de petits détails qui l'étonnait et la faisait rire. Très vite, une grande complicité s'était créé entre les deux femmes et après que Vakas l'ai transformé, Daphné avait insisté pour que Louisia prenne leur nom.
Pendant que Louisia était perdue dans ses souvenirs, la directrice entra dans la chambre. Elle toussa légèrement pour signaler sa présence. Louisia ouvrit brusquement les yeux, et fixa son regard sur la directrice.
- Que puis-je faire pour vous ?
- Je suis là pour te rendre tes souvenirs. Approches.
Louisia se leva et se dirigea vers la directrice. La puissante vampire apposa ses mains sur les tempes de Louisia, puis se concentra. Elle voyait comme un long fil, ponctué de perles lumineuses. Chaque perle était composée d'un souvenir. La directrice chercha dans sa mémoire personnelle les souvenirs que Louisia et Vakas lui avait confiés. Elle pris la perle de Louisia, légèrement plus argentée que les siennes et celle de Vakas, puis elle l'enfila dans le fil des souvenirs de Louisia. Elle en profita également pour enlever les faux souvenirs qu'elle avait créer. Le résultat fut instantané. La pupille de Louisia s'agrandit, jusqu'à remplir pratiquement tout son œil. En un clin d'œil, Louisia prit connaissance du souvenir.
Le jour de la rentrée, Vakas et Louisia avait compris en moins de cinq minutes qu'il ne s'agissait pas de Ella, même si elle avait le même corps. Le soir même, ils étaient allés voir la directrice pour comprendre ce qu'il s'était passé pendant les vacances. Une fois au courant de la situation, ils avaient mis en place un plan pour piéger Hélène et récupérer Ella. La directrice avait donc pratiqué l'Intrusion sur Vakas et Louisia, leur créant des souvenirs pouvant tromper Hélène. Elle leur avait assuré qu'une fois Hélène hors du corps de Ella, ils pourraient retrouver leurs souvenirs. Malheureusement, les nouveaux souvenirs de Louisia avait fini par la faire commettre l'irréparable.
Une fois qu'elle eu reprit le contrôle de son corps, les yeux de Louisia se remplirent de larmes. Elle n'avait aucune excuse pour avoir attaqué James. La directrice lui baisa doucement le front, puis sortit de la chambre.
Louisia se précipita sur son lit, et pleura tellement qu'elle finit par somnoler.
Juste avant que le sommeil ne l'emporte, un dernier souvenir apparu. Louisia se trouvait assise dans son canapé, en train de lire. Soudain, quelqu'un avait sonné à la porte.
- Va ouvrir Louisia ! Je suis occupé là !
- Va voir ailleurs si j'y suis Louis !
- C'est toi la plus proche ! Lui avait-il crié en retour.
Elle avait soupiré, puis été allé ouvrir la porte. Derrière cette dernière se trouvait Vakas, trempé de la tête aux pieds.
- Vakas ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu es parti il y a cinq minutes !
- J'ai oublié quelque chose.
- Quoi donc ?
Louisia avait cherché mentalement ce qu'il pouvait avoir oublié, mais elle ne voyait pas.
- Je t'aime.
Après le lui avoir dit, il se volatilisa. Louisia était restée sur le pavillon, son cerveau toujours en train d'essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Une fois qu'elle eut compris, elle avait rougis brusquement.
Et voilà un chapitre sur Louisia ! Perso, j'apprécie beaucoup la façon dont elle rencontre Vakas, même si ça veut dire qu'elle était pas spécialement heureuse avant...
Enfin bon. Je suis de retour en France !!!! Du coup, peut-être un autre chapitre avant la rentrée, mais vu que j'ai pas mal de choses à faire je ne sais pas.
J'espère que vous avez aimé ce chapitre,
M
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