Chapitre 2 : Folie ou réalité ?
- Tu viens, on va rater notre service !
La suite de la matinée s'était déroulée comme les deux premières heures : une heure d'histoire-géo - en sachant que c'était la matière que j'aimais le moins... - et là, on était cencé avoir fini notre cours d'espagnol et partir manger mais ça faisait trois heures que ma chère amie Lucie était en train d'écrire la date ! Oui, c'est bien cela : la date !
- Attends deux secondes que je finisse de copier la leçon.
- Tu parles d'une leçon ! Ça fait trois heures que tu recopies la date en espagnol !
- C'est bon, j'arrive ! T'énerve pas !
***
Nous sortions enfin de la salle lorsqu'une voix nous a interpellé.
- Hé ! Vous deux là-bas !
Nous nous sommes retournées, surprises.
- Oui ?
Un homme de grande taille nous faisait face. Il était habillé tout en noir, jusqu'aux chaussettes qui dépassaient de ses chaussures. Il devait avoir dans la soixantaine mais semblait avoir garder la vigueur de sa jeunesse.
- Qu'est-ce que vous faites dans les couloirs ? Ça fait un quart d'heure que ça a sonné.
Lucie allait répondre mais j'ai été plus rapide.
- Nous devions parler avec notre professeur d'espagnol monsieur. Mais ne vous inquiétez pas, nous allions descendre à l'instant.
Prête à éclater de rire, Lucie m'a murmuré :
- Tu n'as plus qu'à lui faire une révérence, et ce sera parfait !
- Je trouve très malpoli pour une jeune fille de votre âge de critiquer votre amie, qui me montre son respect.
Soudain honteuse, elle a baissé la tête et regardé ses pieds.
- Oui monsieur. Vous avez raison, excusez-moi.
- D'ailleurs, Mlle Kerpental, je voulais vous parler. Veuillez me suivre dans mon bureau. Il a saisit fermement le bras de Lucie et l'a entraîné derrière lui. En m'adressant un regard sévère, il m'a dit : Et vous Mlle Hermine, je vous prie de descendre dans la cour.
Quand il a eu fini, il s'est retourné avec Lucie toujours derrière lui. Mais juste avant qu'elle ne soit trop loin, je l'ai entendu murmurer.
- Bon sang ! Mais c'est qui ce prof ? Je ne l'ai jamais vu ici et papa ne m'a jamais parlé de nouveau personnel !
Quelque chose clochait, Lucie était toujours au courant de tout, surtout concernant l'organisation du collège : son père étant l'adjoint du directeur. Je suis néanmoins descendu dans la cours, mais en me promettant de demander à Lucie ce que ce monsieur lui voulait.
***
Nous sommes entrées dans le self, après une bonne demie-heure de queue. Une odeur alléchante de pizza s'est faufilée jusqu'à mes narines, réveillant ainsi mon pauvre petit ventre, qui avait désespérément besoin de se remplir. Un gargouillis s'est fait entendre, faisant éclater de rire ma meilleure amie.
- Et ben dis donc, il sait se manifester ton ventre quand il a faim, m'a-t-elle dit entre deux hoquets.
- C'est pas de ma faute si ça sent trop bon !
Nous nous sommes servies à manger, avec pizza 4 fromages - ma préférée - pour moi et jambon-fromage pour Lucie, et bien sûr mousse au chocolat en dessert ! - impossible de manger autre chose, quand un pot se trouvait devant moi -
Nous sommes ensuite allées nous asseoir à la table du fond où se trouvait déjà nos amis : Lisa, une jeune fille blonde aux yeux bleus clairs, Tom, son petit copain, blond aux yeux bleus, lui aussi. Estelle, brune aux yeux verts - trop beaux !! - se trouvait en face de Rachel - la jeune fille rousse dont je t'ai parlé tout à l'heure - et elles papotaient tranquillement.
Nous avons fini de manger dans la joie et la bonne humeur.
Quand tout le monde a eu fini, nous sommes allés dans la cours où il tombait des trombes d'eau. Rachel, qui jusque là était gaie, est devenue d'un seul coup, très sombre.
- On ne pourrait pas aller au CDI ?
- Si tu veux mais je ne crois pas qu'il soit ouvert, as répondu Estelle.
- On peux toujours essayer... Qui ne tente rien n'a rien ! ai-je ajouté.
Je les ai pris toutes les deux par les épaules en essayant de leur prodiguer un peu de ma bonne humeur.
***
Je me dirigeais vers la sortie, accompagnée de Lucie. Au final, ce midi nous n'avions pas pu aller au CDI, du coup, on avait passé notre récré contre le mur, en attendant que la pluie cesse. - Ce qui, bien sûr était arrivé quand la cloche à sonné, nous indiquant que malheureusement, les cours allaient reprendre.-
Juste avant de passer le portail, je me suis souvenue de l'homme en noir qui avait convoqué Lucie dans son bureau ce matin.
- Au fait, c'était qui le monsieur qui t'a demandé de le suivre, ce matin ?
Elle a eut comme un moment d'hésitation, puis elle a semblé se rappeler de quelque chose et m'a dit :
- Ah oui ! Tu veux parler de celui qui est venu nous voir pour qu'on lui dise où était la salle de techno ?
« Hein ? Mais de quoi elle parle ? » En même temps que je me posais cette question, je secouais la tête.
- Non. Celui qui t'as demandé de le suivre dans son bureau.
- Mais personne ne m'a demandé ça...
- Si je t'assure !
Soudain, j'ai vu Lucie vaciller et cligner des yeux comme si elle se réveillait.
- Ça va ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette depuis tout à l'heure.
- Oui, ça va. J'ai juste un étrange mal de tête.
- Tu veux que je te raccompagne chez toi ?
- Non, c'est bon, ne t'inquiète pas.
- D'accord, mais tu me préviens si tu ne te sens pas bien. OK ?
- Oui.
- Bon, je te laisse. Mais n'hésite pas à m'appeler d'accord ?
- Oui, oui ! Ne t'inquiète pas, je vais bien.
Je l'ai regardée s'éloigner, pour vérifier qu'elle ne soit pas prise d'un vertige alors que j'avais le dos tourné. Quand elle a tourné au coin de rue, je me suis retournée pour partir à la maison. J'ai sorti mon téléphone de ma poche, mis la musique et enfoncé mes écouteurs dans mes oreilles. Juste à ce moment, une page s'est ouverte sur mon téléphone annonçant un appel...
- Allô ?
Une voix grave mais légèrement enfantine, m'a répondu.
- Bonjour. Est-ce bien Idril Hermine ?
Oh ! Encore une de ces pub, où on te parle de retraite, alors que tu n'as même pas 18 ans ! Ne voulant pas être impolie, j'ai quand même demandé :
- Qui êtes-vous ?
- Une personne tellement proche de toi, que tu ne la connais pas.
Apparemment ce n'était pas une pub. Mais si ce n'en était pas une, alors qui était-ce ?
- Comment savez -vous que c'est moi, Idril ?
- Il suffisait d'écouter la première réponse que tu m'as donnée...
- Euh... J'ai dit quoi ?
- T'as esquivé ma question en en posant une autre...
- Et maintenant tu me tutoies ! Lui ai-je dit indignée.
J'ai entendu un petit rire au bout de la ligne.
- Ben... qu'est-ce que tu viens de faire ?
- Oh ! Zut ! me suis-je écriée -plus en colère contre moi d'avoir été aussi stupide, que contre lui- Déjà, d'un, je ne te connais pas, et de deux, tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu m'as appelé !
Un silence m'a répondu.
- Allô ?
Toujours rien.
- Allô ?
- Désolé, je n'ai plus beaucoup de temps : cherche le loup et tu trouveras la clé. Mais fais attention aux...
- Non, mais attend ! Tu me parles de quoi là ? Je ne comprends rien !
« Bip. Bip. Bip. »
- Ce n'est pas possible ! Il n'a pas raccroché quand même !
Franchement, il m'a raccroché au nez, après m'avoir parlé de trucs bizarres à propos d'une clé que je devais chercher. Et en plus, idiote que j'étais, je lui ai coupé la parole alors qu'il allait sûrement dire un truc important !
***
- Quoi ? Mais c'est quoi ce délire ?
Alors que je m'étais, enfin, décidée à rappeler ce mystérieux jeune homme, une dame venait de me dire
« Le numéro que vous avez composé est inexistant. ».
Je suis retournée dans mon journal d'appels mais j'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé nulle part l'appel... Comment était-ce possible ? Est-ce que je devenais folle ? Les questions se bousculaient dans ma tête mais pour aucune, je ne trouvais de réponse. Revenant à moi, j'ai entendu des pas rapides se rapprochant. Quand je me suis retournée, j'ai vu Lucie, affolée, qui s'avançait vers moi en courant. Inquiète je lui ai demandé :
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te sens pas bien ? Tu aurais du m'appeler au lieu de venir jusqu'ici.
Elle m'a regardé surprise et a froncé les sourcils.
- Je croyais que tu allais faire un malaise ! Quand je suis passée à côté du libraire, de la rue voisine, je me suis rendu compte que j'avais oublié mon cahier de français, du coup je suis revenue au collège. Sauf que quand je suis arrivée, je t'ai vue gesticuler dans tout les sens ! J'étais morte d'inquiétude !
Je ne comprenais pas pourquoi, mais j'avais l'impression que quelque chose n'allait pas dans ce qu'elle venait de me dire.
- Il ne fallait pas ! C'est juste un appel qui m'a énervé.
- Et en plus tu te moque de moi ! Dit-elle agassée.
- Mais non, pas du tout !
- Ah oui, et tu vas me dire que ton appel a duré 10 minutes aussi ?
- Pas autant, mais facilement cinq...
Je ne comprenais vraiment pas ce qui la mettait dans un état pareil.
En entendant ma réponse, elle a éclaté d'un rire sans joie.
-Ah oui ? Et comment expliques-tu, que ça fait même pas deux minutes que je t'ai vue me tourner le dos pour partir chez toi ?
J'ai regardé ma montre et en effet, seulement deux minutes se sont écoulées. Puis soudain, j'ai compris ce qui n'allait pas dans ce que Lucie m'avais dit tout à l'heure. Elle m'avais vue lui tourner le dos et me mettre à gesticuler à peine deux minutes plus tard. Le seul problème c'est qu'un garçon m'a appelé entre les deux... ou peut-être pas...
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Hey !
Excusez-moi, j'ai mis un peu plus de temps que prévu pour écrire la suite... N'hésitez pas à commenter et à me dire ce que vous en pensez !
Merci ☺
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