Rien ne va plus (1)


            Ludovic a été transféré dans un service psychiatrique pour malades dangereux et toute l'équipe le vivait comme un échec. Les enfants ressentaient particulièrement son absence car ils étaient très proches.

Nous avons eu l'arrivée d'un petit nouveau, Thomas 13 ans, trisomique, qui se débrouillait assez bien mais il refusait pour l'instant toute activité. Il avait du mal à s'adapter à son changement, sa famille vivait à Paris et il ne les verrait pas souvent.

Fernanda n'allait pas bien, elle faisait des crises de plus en plus violentes et on a cru à de la schizophrénie mais le diagnostic est tombé sans appel, une tumeur au cerveau qui n'était pas opérable. Condamnée à 14 ans ! Morgane aussi allait moins bien et avait de plus en plus souvent des difficultés respiratoires.

C'est très dur et les enfants étaient sensibles à notre malaise à tous.

J'ai pris conscience que je voulais devenir médecin comme ma mère pour m'occuper d'eux. Je ne le dirais à personne et ce n'était pas gagné car il faudrait que je remonte miraculeusement mes notes en travaillant d'arrache-pied et que je surmonte complètement mes phobies.

J'apercevais Sébastien sur le parking et à la piscine, je n'ai pas compris pourquoi il a été si sympa à plusieurs reprises, il m'avait quand même demandé mon numéro de téléphone et proposé de me ramener.

Je sentais son regard posé sur moi et je trouvais que cela arrivait souvent. En même temps je m'imposais de ne pas le regarder, mais comme un aimant il m'attirait et je ne voyais que lui.

Je ne pouvais pas intéresser ce garçon, qui me plaisait bien trop, je n'oubliais pas que je n'étais pas normale avec mes phobies et mes voyages dans le passé.

Au lycée, les profs s'étonnaient de mes progrès et s'en réjouissait exceptés les profs d'économie et de sport.

J'ai été la dernière à présenter mon exposé en économie et j'ai eu une sale note. Monsieur Beros m'a dit que je réussissais à rendre barbant un sujet passionnant. Nous n'avions pas la même notion de ce qui était passionnant.

En plein pendant les épreuves du bac blanc, le petit ami de Zoé a choisi de rompre, la laissant dévastée. Depuis le temps que nous mangions ensemble, on connaissait par cœur la belle histoire de sa rencontre avec John en Amérique, il faisait du surf et elle lui avait donné des conseils sans savoir que c'était un champion. Elle avait passé deux mois géniaux la bas et avait prévu de le rejoindre après son bac, abandonnant tous ses projets d'études, à la fureur de ses parents. Mais voilà, John n'était plus amoureux.

Zoé qui pleurait c'était insupportable. Elle normalement si forte on avait l'impression que la terre ne tournait plus rond.

─ Tu ne vas pas louper tes examens à cause de lui, s'inquiéta Anne, l'excuse chagrin d'amour n'est pas prévue.

─ Non j'ai bien géré le scolaire. C'est horrible j'avais une vie toute tracée avant de rencontré John, « future grande journaliste » et il a tout chamboulé. J'étais prête à faire n'importe quel petit boulot pour être avec lui et maintenant je ne sais plus.

─ Tu peux reprendre tes études de journaliste, proposa Charlotte.

─ Non a dit Zoé en secouant la tête, je n'en ai plus envie.

─ Tes parents sont au courant ?

─ Je pleure tout le temps ! Ils ont compris, mais ont la délicatesse de ne pas se réjouir.

─ Tu vas aller aux états unis quand même ? Tu pourrais ne pas t'occuper de lui, a insisté Anne.

Mais Zoé a fait un signe de refus.

Tout le lycée était au courant, mystérieusement et le lendemain des épreuves du bac blanc, Zoé a perdu son poste de rédactrice en chef au journal. Cédric le garçon qui nous avaient caricaturées, en avait profité pour demander le renouvellement du bureau et toute l'équipe avait voté pour lui.

Un vrai putsch, selon Zoé, du beau travail en plein pendant les exams et la seule fois où elle avait loupé lé réunion de rédaction en deux ans. C'est un signe, il est vraiment temps que j'arrête avait elle poursuivi, je comprends d'où viennent les rumeurs du lycée. J'essayais de faire un journal qui donne des informations, lui va s'arranger pour en faire une feuille de chou, mais maintenant ce sera sans moi. Zoe s'est mouché bruyamment et dit c'est bizarre mais c'est vaincre la peste par le choléra.

─ Comment ça ? Ai-je demandé ébahie par la référence aux maladies que je combattais toutes les nuits.

─ Ben, en fait, je suis tellement anéantie, que cela ne me fait rien du tout.

Zoé avait raison pour la feuille de chou, car le premier numéro de la nouvelle gazette du lycée avait été un ramassis de potin, dont un article sur les plus jolies filles du lycée.

─ A mon avis, Dandieu ne va pas tolérer cela longtemps, prophétisa Charlotte.

─ Il est un peu de ce genre la, Dandieu, répondit Zoé, il préfère des articles sur les « it girl » plutôt que sur le budget des photocopieuses.

C'était choquant de voir Zoé en perdante et elle a même arrêté sa participation au club de théâtre dans la foulée.

─ Mais tu adores jouer la comédie ça n'a pas de rapport avec le journal.

─ Je n'ai plus envie de rien.

─ Tu ne vas pas nous abandonner nous ! Me suis-je inquiétée.

─ Non, vous êtes ma bouffée d'oxygène, la seule chose qui vaille le coup en ce moment.

─ Alors occupons-nous plutôt des légumes, au lieu de bavarder, a râlé Charlotte.

Comme nous en étions sur le sujet de nos avenirs, nous avons appris qu'Anne voulait s'inscrire dans une école d'architecture, mais Charlotte nous a sciées car elle voulait être policier ou rejoindre la magistrature.

Fanny et moi n'osions pas parler de nos projets et Zoé ne savait plus que faire.

Les ragots divers nous parvenaient sur le toit, qui nous distrayait au milieu de nos jardinages et de nos petits chagrins.

Diego et Sara en terminale comptaient se marié cet été, bien trop jeune selon Anne et moi. Charlotte, Fanny et Zoé trouvait cela cool. Sophie Maller une ancienne élève de terminale avait triché à un concours d'infirmière et elle était interdite d'examen pour les 5 prochaines années.

─ Ça lui apprendra à aller trop dans le bâtiment des techniques, a fait Charlotte.

Fanny et Anne ont éclaté de rire en cœur et même Zoé a souri devant mon air surprit et m'a dit : Voyez-vous cela notre innocente Laurie. Est-ce que tu savais que dans l'atelier de mécanique il y a un lit, enfin un brancard à l'origine, mais les mecs l'ont remplacé par un lit de camp et des filles y vont assez souvent.

─ Mais c'est n'importe quoi, on est dans un lycée, ai-je râlé, qu'est ce qu'il fait Dandieu.

─ D'ailleurs j'ai été l'essayer plusieurs fois, ajouta Charlotte.

─ Charlotte bon sang ! s'exclama Anne.

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Nous sommes de retour au 21ème siècle.

Donnez moi votre avis sur l'enchaînement des époques; les situations je suis heureuse et curieuse de vous lire.


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