─ Quel temps, dit ma mère en balayant la pluie avec les essuies glaces.

Je quittais enfin l'hôpital après un rab de deux jours car ma mère trouvait mon taux de plaquettes trop bas et elle a même menacée de me remettre sous perfusion. Quel soulagement de rentrer à la maison bien que j'ai encore mal aux deux bras.

Je regardais la pluie qui me rappelait une autre époque, je m'inquiétais pour Phili et je n'étais pas prête de voyager encore, que devenait elle pendant mon absence.

Au moins elle pouvait continuer de s'instruire seule en botanique et en médecine avec les livres que je lui avais laissé.

Marianne m'a obtenu la traduction du livre de Nothember, elle me l'avait déposé à l'hôpital avec un album de dessin sur la technique de l'aquarelle. Elle était vraiment super sympa. J'avais nombres d'amies dont je pouvais être fière.

Je m'étais dépêchée de lire le livre, le jeune écrivain donnait beaucoup d'information et un chapitre particulièrement intéressant pour moi était intitulé le mystère des loups. Je l'avais lu plusieurs fois incrédule et je continuais désormais ma lecture pour trouver d'autres informations.

─ Tu n'as que la peau sur les os, tu m'inquiète vraiment, dit ma mère, troublant mes pensées.

─ Ca va maman, je ne suis pas anorexique.

Arrivée à la maison, je me suis couchée, heureuse de retrouver ma chambre douillette avec la vue sur la rivière. Blottie dans mon lit, j'admirai la pluie qui tombait dehors.

Ma mère est venue me rejoindre peu après.

─ Je peux retourner en cours ?

─ Lundi si tu veux, mais tu pourrais aussi attendre après les vacances scolaires.

─ Ok pour Lundi, me suis-je dépêchée de répondre. Je vais prendre trop de retard sinon et comment je vais aller au lycée ?

Elle soupira, je vais t'emmener pour l'instant.

J'allais avoir du mal à la convaincre de me laisser aller sur les routes en vélo à nouveau.

Le lendemain désœuvrée car je m'étais avancée dans mes devoirs, j'ai décidé de reprendre mes recherches sur la mystérieuse Agathe. C'était la seule chose pour laquelle j'avais du courage. J'avais même préparé mon TPE que je présenterais après les vacances. Le sujet bateau par excellence : les économies alternatives et j'avais créé un blog pour rendre le sujet plus sympa.

En pyjama enveloppée dans ma grosse robe de chambre verte, j'ai été trié des papiers alors que le temps était à la tempête, il ne faisait pas chaud, enfin moi j'avais froid mais Babeth était bras nu. Assise par terre, j'ai vérifié des papiers, des journaux d'époques, des centaines de photos ou il fallait deviner qui était photographié.

Le midi j'ai mangé avec Babeth. Je n'avais vraiment pas faim mais je me suis forcée. Babeth me parlait de tout et de rien, me serrant dans les bras toutes les minutes. L'après-midi j'ai eu de la chance car je suis tombée sur des documents qui dataient de l'époque de mon grand-père. Un manuscrit de travail inédit. Je l'ai mis dans un carton à garder, je le déposerais dans la chambre de ma mère elle serait contente de lire des notes de son père.

Après quelques autres documents sans intérêt, j'ai enfin trouvé ce que je cherchais, une lettre adressée à mon grand-père et qui provenait d'un médecin du coin avec une lettre de mon arrière-grand-père qui signait ses courriers, Châtelain de la Motte, notaire de son état.

Le médecin et mon arrière-grand-père sollicitait la visite confidentielle de mon grand-père pour une jeune fille de bonne famille atteinte de délire et un journal intime était joint à la lettre.

─ Waouh! Mais de qui on cause ! me suis-je exclamée stupéfaites. J'ai décidé d'en lire davantage avant d'en parler à ma mère.

Les premiers pages contenaient des croquis de la maison, de fleurs séchées.

25 avril

J'ai eu ce journal pour mon anniversaire de 15 ans et en plus maman a donné un bal en mon honneur. Mais pardon cher journal je vais trop vite, je me présente d'abord. Je m'appelle Agathe, je prépare mon brevet à la pension St Jo et mon institutrice s'appelle Melle Rondelet. 

J'ai refermé le journal intime en mettant un marque-page. Je me suis tout de suite senti attirée par les premières lignes que j'ai lu, je ne savais pas qui était cette jeune fille qui avait quasiment mon âge. J'étais sure que ce n'était pas ma grand-mère, qui s'appelait Odette.

Agathe était drôle vivante, attachante. J'ai feuilleté les pages suivantes à la recherche d'indication plus précise des noms de famille, des lieux, des dates mais rien ne ressortait d'une lecture en travers, il faudrait que je lise tout méticuleusement.

J'ai mis de côté le journal intime et trié d'autres documents médicaux espérant trouver des informations et j'ai rempli encore un carton destiné à ma mère, mais aucune mention de la mystérieuse jeune fille.

Louis Martin est passé et il m'a offert une boite à musique ancienne avec une petite danseuse et Babeth m'a demandé de venir lui tenir compagnie alors j'ai arrêté mes recherches. Nous avons regardé un feuilleton à la télévision en grignotant difficilement des biscuits aux céréales. Sur ordre du docteur je devais grossir.

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je viens de me décider à publier le journal intime d'Agathe il sera en Bonus donc je l'allège encore ici...