Le dimanche s'est écoulé tranquille et nous avons pu comater à la maison avec ma mèreq. Ma mère a même vidé son ancienne chambre et j'ai apprécié que toutes les pièces de la maison soient ouvertes et nous avons pris un brunch qui avait des allures de fêtes, terminé les malédictions et les pièces sombres.

J'ai pris du poisson avec de la ratatouille, du camembert et un kiwi dans la même assiette.

Pas mal a dit ma mère. Elle a fait mieux, poulet et concombre, mortadelle, confiture de cerise et yaourt maison.

Pendant la sieste de ma mère l'après-midi, j'ai pris mon vélo pour aller à Troyes, à l'ancien emplacement de la maison de Phili, mais aucune trace d'elle, ne m'attendait là-bas. C'était une rue calme de la ville avec des immeubles récents. J'ai pris des photos par acquis de conscience. Je me demandais pourquoi je faisais toujours ce rêve. ...Je ne savais que penser mais je devais être prudente si je racontais cela, je me ferais enfermer. Dieu sait ce que je changeais à l'histoire, déjà j'avais planté beaucoup de légumes dans les champs communaux et d'ici deux mois plus personne ne mourrait de faim avant l'hiver prochain.

J'ai été essayé la jardinerie située dans une petite rue médiévale de Troyes. La boutique minuscule « l'herbe vive. Elle était ouverte le Dimanche toute la journée pratique.

Deux vendeuses en tablier en toile de jute y travaillaient, l'une rangeait des pots et l'autre discutait avec un couple devant de magnifiques rosiers. J'ai pu me promener au milieu des plantes tranquillement admirant tout, quand la vendeuse qui avait terminé avec le couple s'est approchée de moi. Elle était jolie, blonde avec un visage de Barbie. Je peux vous aider ?

Je l'ai reconnue tout de suite, c'était la mère de Sébastien. Enfin je ne l'avais jamais vu avec Sébastien mais je l'avais vu à l'hôpital quand elle venait voir Greg.

─ Vous cherchez quelque chose de particulier ? a-t-elle demandée en me dévisageant perplexe, elle aussi se rappelait de moi et devait se demander où elle m'avait vu.

Elle ne venait pas très souvent à l'hôpital et se débrouillait mal avec son fils, se contentant de s'asseoir près de lui en le regardant, ce qui l'énervait.

─ Bonjour je flâne un peu. Ai-je fait en désignant les plantes d'un geste vague de la main.

J'admirai les graines et les plantes bio à l'ancienne exactement ce qu'il me fallait. Il y avait aussi beaucoup de brochures de conseil.

─ Je vous ai déjà vu ? a dit la mère de Sébastien un peu plus tard, alors que j'avais fait le plein dans mon panier.

─ Je suis bénévole à l'hôpital, je m'occupe de Greg. Je n'ai pas ajouté que je connaissais Seb aussi.

─ Oh oui bien sûr, C'est si gentil de votre part, dit-elle attristée. J'ai supposé qu'elle faisait des efforts pour venir le voir mais c'était trop dur pour elle, Lucie avait connu cela !

─ Greg a fait des progrès en lecture.

─ Vous allez souvent à l'hôpital ?

─ J'y vais mercredi et samedi.

─ Je comptais y aller aussi Mercredi s'est-elle exclamée. Vous êtes jeune pour vous occuper d'handicapés, je ne sais pas comment vous faites, depuis que Greg est petit il me rejette.

─ Il ne vous rejette pas vraiment, il a un autre langage corporel.

─ Je n'ai jamais réussi à le comprendre.

J'ai changé de sujet, "en tout cas la boutique ici est fabuleuse, est ce que vous avez des plantes médicinales ?"

─ Bien sûr, venez ! Elle m'a entrainé vers un coin de la petite cour qu on ne devinait pas de l extérieur. Je suis fana des plantes médicinales j'ai de la calendula, du cajeput, de la valériane, de la cimifuga, de la calament,. en parlant elle m'a désigné un grand parterre végétal.

─ Je ne connais pas la moitié de ces plantes.

Elle a attrapé une plante qui ressemblait à une marguerite jaune. C'est de la calendula ou souci officinal elle soigne les problèmes de peau et a des propriétés cicatrisantes. Elle me désigna un petit buisson, le cade, soigne les rhumes tout comme le cassis l'estragon, l'eucalyptus.

─ C'est génial ai-je dit fascinée.

─ Et ici regardez le cannelier de Ceylan facilite la digestion.

─ Je ne suis intéressée que par les plantes qui viennent de France, ai-je expliqué.

─ Bon alors pas le cannelier, ni l'eucalyptus mais pour la digestion je conseille l'anis.

C'est une plante du sud, il y en avait chez les herboristes de l'époque, mais ce n'était pas pour Phili.

─ Les plantes sont vraiment efficaces pour soigner mais peu de gens le savent, c'est dommage, soupira Josie. La capucine et la cardamone sont très bonnes pour la circulation sanguine. La cimifuga est une belle plante qui pousse au bord des rivières et qui sert au transit. Regardez ! ─ J'ai un paquet de Spasfon, dit elle en allant chercher la boite dans sa caisse, voyez la composition 70% de Cimifuga. La clématite, le colchique soignent les problèmes de peau.

─ C'est vrai je l'ai vu aussi sur internet et j'avais un mal fou à trouver ces plantes, vous en avez vraiment ?

─ Bien sûr devant vous.

─ Je vais prendre de tout, ai-je dit, Phili se chargeait de les replanter en suivant mes indications et elle choisissait des endroits discrets souvent près de la Motte.

─ Et là cette plante, vous la reconnaissez ? a-t-elle demandée.

─ Oui c'est la digitale et ici de l'échinacée pour le cœur et la circulation sanguine.

─ Bravo décidément vous êtes une jeune fille hors du commun.

J'en avais emmené une vingtaine de pied à Phili. Par contre là je ne reconnais pas ai-je fait en montrant une plante comme de l'herbe avec des brins violets.

─ C'est pour réguler la contraception et à haute dose pour avorter. A ne pas mettre entre toutes les mains !grimaça Josie.

Cette plante pourrait servir à Phili, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Alors j'en ai mis quelques pots dans mon panier.

La mère de Greg m'a regardée avec des yeux surpris, se demandant ce que je fabriquais.

─ Qu'est-ce que c'est ? je désignais une plante sombre avec des feuilles épinée.

Elle se ressaisit et me répondit toute fière, de l'inule odorante pour le foie. On n'utilise que la racine de la plante.

─ Je vais prendre plusieurs pieds de chaque mais il faut aussi que je note les propriétés, et à côté qu'est-ce que c'est ?

De la potentille ce sont des plantes astringentes pour l'assèchement des tissus.

─ C'est vous qui vous occupez de tout ? Ai-je demandé épatée.

─ Oui, je m'appelle Josie, elle grimaça, c'est moins laid que Josiane.

─ C'est bien aussi Josiane. Vous avez toujours aimé les plantes ?

─ Non, c'est le hasard j'ai trouvé un emploi dans cette boutique et je me suis prise de passion pour mon métier, mon mari et mon autre fils se moquent de moi d'ailleurs. Nous venons de nous installer dans la région.

Elle était bavarde et me racontait toute sa vie, cela faisait bizarre alors que Seb était si renfermé.

─ Je ne travaillais pas avant d'arriver à Troyes, nous venons de Bobigny, mais nous avions des difficultés financières et il a fallu que je m'y mette, mais finalement quel bonheur de travailler.

─ Mon mari a eu un grave accident de voiture, il était cascadeur et coureur automobile, j'étais sa groupie je le suivais partout. Elle m'a souri en ajoutant, mon mari est si beau.

Si le père ressemblait à Seb je la comprenais, en même temps il n'avait pas l'air de l'avoir rendu heureuse.

─ Il a des problèmes de dos quelquefois il doit rester en fauteuil roulant mais la plupart du temps il peut marcher avec une canne et il à son garage ici. Les choses vont bien mieux pour nous.

J'ai hoché la tête et préféré changé de sujet : Vous savez, moi aussi cela a été assez soudain ma passion pour les plantes.

Josie a repris," j'adore lire des livres sur les plantes, vous vous rendez compte dans tous les médicaments anti cancéreux ce sont des plantes. Je tiens moi-même un blog internet. Si vous voulez je vous donnerai le lien."

─ Oui ca m'intéresse et promis j'irai.

─ C'est gentil, je n'ai pas beaucoup de visiteurs. Nous avons parlé plus d'une heure ainsi. J'avais appris beaucoup de choses utiles pour Phili et j'avais hâte de tout consigner par écrit pour ne rien oublier.

─ Vous connaissez peut être mon autre fils Sébastien ?

─ De vu. Houlà pas question de m'engager sur ce terrain.

─ En effet vous ne devez pas le connaître, poursuivit-elle après avoir observé mon allure. Il est si intelligent mais il a un caractère de cochon.

─ Ben voyons ! Je n'avais pas remarqué !

Josie continua sur sa lancée sans se rendre compte que le sujet me gênait : "Il tient beaucoup de son père il est passionné de mécanique lui aussi, mais ils passent leur temps à se disputer et aucun des deux ne cèdent. Mon mari l'oblige à réparer des voitures jusqu'à pas d'heures. Sébastien est très doué, que ce soit en mécanique et en électronique, il fabrique des robots aussi."

─ Vous avez l'air très fier de lui, ai-je dit en regrettant ma sortie car elle est repartie de plus belle.

─ Il y a de quoi ! Mais Sébastien est très distant avec moi, lui aussi.

Je ne voulais pas parler de Seb et cela m'ennuyait même de sympathiser avec sa mère.

─ Il n'y a que vous à la boutique, ai-je demandé, pour lui faire changer de sujet, je comptais aussi revenir quand il y aurait une autre vendeuse.

─ Ma patronne n'est pas la souvent, soupira Josie, elle souffre de dépression. Elle me désigna l'autre vendeuse d'un mouvement de tête, "sa fille Florence vient m'aider mais elle n'y connaît pas grand-chose et n'a pas d'horaire régulier. Sinon il y aussi Sophie et Cloé mais les deux ne reconnaissent pas le persil de la salade je vous préviens."

Raté ! ai-je pensé.

─ Je vous verrais mercredi à l'hôpital, a poursuivi Josie, j'aimerai tenter de le comprendre un peu Greg et j'ai l''impression que vous êtes ma chance.

J'ai dépensé plusieurs mois d'argent de poche en une seule fois, mais cela valait vraiment le coup cette boutique c'était mon paradis. J'avais pleins de plantes pour Phili et d'autres pour mon jardin potager à la maison ou je faisais des essais. Ma mère et Babeth m'avaient aidé d'ailleurs à le faire.

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