Mardi gras (suite)


Françoise était blême et fixait sa sœur, furieuse que la petite soit arrangée joliment. Elle le prenait pour une injure personnelle.

─ Phili, tu iras chez maitre Van Rampen.

Phili senti qu'elle flanchait, c'était une très mauvaise place. Le bourgeois flamand vendait les tissus, des dentelles d'Anvers. son commerce était un des plus importants de la rue des tapissiers car il avait plusieurs bans.

C'est forcément Françoise qui avait eu l'idée de ce plan très méchant, car le marchand avait fait fouetter deux placières, dont une était morte, au prétexte qu'elles travaillaient mal.

Maitre Sechot avait même dû se fâcher après lui, en lui disant qu'il était trop exigeant avec des souillons. 

Il était de notoriété publique que l'homme ne supportait pas la saleté et avec sa journée de la veille à la boucherie si elle n'avait pas pris la peine de se laver, elle aurait pu être morte ce soir. Aujourd'hui ils terminaient plus tôt leur service pour les festivités, à sexte, soit midi. La matinée allait être longue cependant.

─ Vous voilà, dit-le maitre hollandais en les regardant arriver, c'est vous que maitre Sechot m'envoie, demanda le géant roux qui portait un lourd manteau de fourrure, sur une ample tunique bleu et un chapeau de la même couleur.

Phili fit une révérence et hocha la tête.

─ Gut ! On ne traine pas. Vous allez me chercher les rouleaux qui sont dans la boutique, sans les froisser pour les installer jusqu'à mon étal. Tu pourras porter petite ? S'inquiéta l'homme en regardant Marie.

Marie hocha la tête courageusement, si maitre Van Rampen la refusait, elle perdrait sa place qu'elle venait juste d'obtenir.

Elles se dirigèrent vers la boutique quand maitre Van Rampen s'exclama, attendez toutes les deux.

Il prit le bras de Phili et tira pour l'approcher, puis l'observa attentivement, lui examinant les mains.

─ Allez-y dit-il.

Elles portèrent des rouleaux alors que les commis et maitre Van Rampen installaient les rouleaux sur les stands.

─ Pourquoi a t'il fait cela, demanda Marie.

─ Je ne sais pas, souffla Phili.

Le travail n'était pas difficile, car les rouleaux de tissus étaient beaucoup moins lourd que les bans ou les morceaux de viande, mais par contre il fallait faire attention à les déposer correctement sans les abîmer. Heureusement Marie était soigneuse et même maitre Van Rampen s'en aperçu et la félicita.


Quand il fut tierce, le beffroi sonna, les ventes commencèrent. Phili et Marie chacune sur un stand devaient ranger les tissus déballés.

Très vite les clients arrivèrent, les dames et leurs domestiques, les bourgeois.  Dame Gertrude et même Dame Diane étaient la aujourd'hui avec leurs suivantes.

Phili devait replier les étoffes et les ranger le plus vite alors qu'Ils en sortaient sans cesse des nouvelles, Phili ne savait plus où donner de la tête. Des clients l'interpellaient sans cesse.

─ Tu n'es pas en sucre, tu sais découper ? lui demanda maitre Van Rampen, tu as compris le principe des mètres de tissus ?

─ Oui.

─ Bon et bien tous les tissus sont à 2 pistoles l'aune, sauf les grosses pièces de draps et les dentelles, alors si tu peux vendre, vend !

Les placières ne pouvaient pas vendre elles ne connaissaient pas les nombres, mais grâce à Laurie, Phili savait compter. Elle se mit à vendre des tissus.

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Coup bas au moyen âge; 

Heureusement Phili à l'aide secrète de Laurie.

Bonne lecture...

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