Laurie va chez Fanny (1)



            Le samedi matin, je me suis réveillée fourbue après une nuit de travail au moyen âge. J'avais tenté de voyager avec un panier accroché à ma taille relié par une corde et bonne surprise, je l'avais retrouvé à l'époque de Phili. Ce serait beaucoup plus simple pour emmener des affaires si je n'étais pas obligée de les avoir sur moi. Dans le panier, j'avais emmené des draps et à l'avenir, je pourrais apporter des gros outils commodément. Tout arrivait au moyen âge pour peu que je ne m'agite pas trop dans mon lit.

Je n'ai pas vu Phili, mais j'ai déposé le matériel pour elle à la grotte.

Quelquefois je tentais de la rejoindre mais cette nuit, j'ai passé plusieurs heures seule, à semer du blé dans les prés communaux. La veille nous avions semé de l'autre côté de la ville. Cela faisait plusieurs nuits que nous travaillions d'arrache-pied pour couvrir un large territoire autour de la ville pour que les légumes poussent partout sans éveiller de soupçons. En journée le petit Jeannot et Guilaine prenaient la relève avec Margot.

On essayait quand même de se retrouver car j'avais beaucoup de choses à leur apprendre.

Phili retenait tout de ce que je lui apprenais et elle me décrivait les symptômes des maladies et les blessures avec une précision médicale digne du vingt et unième siècle. Je n'avais qu'à lui indiquer les traitements et lui expliquer comment préparer des potions médicales quand c'était possible. Elle était exceptionnellement intelligente et n'oubliait rien de ce que je lui disais, alors que moi je devais souvent vérifier sur mon téléphone. Je leur donnais 6 siècles d'avance, car les propriétés des plantes ne seraient découvertes que bien plus tard même si les bienfaits de certaines plantes sont connus depuis la préhistoire.

Elle s'était fait une grosse coupure chez le boucher et je lui ai appris la technique des points de suture en lui recousant la main. Elle n'en revenait pas de cette méthode de soin mais ne pourrait pas l'utiliser pour soigner les gens car elle serait condamnée aussitôt pour hérésie.

J'avais fait des prises de sang de toute la famille et demandé des analyses à l'hôpital, en douce, pour vérifier à titre préventif les principales maladies et il n'y avait rien de bien grave chez eux. J'avais aussi fait leur carte ADN mais je n'avais pas fait la mienne, j'hésitais à vérifier si nous étions de la même famille. Je les avais tous vacciné contre les principales maladies.

A leur époque, la peste et la lèpre continuerait de sévir longtemps et nous ne pouvions rien faire car les traitements ne provenaient pas des plantes mais de molécules de synthèses.

Les autres fléaux sont la tuberculose, les pneumonies, le choléra qui provoque des diarrhées et le risque de mort par déshydratation. Les personnes sont contaminées en buvant de l'eau souillée.

Curieusement, il est très facile de soigner le choléra, il suffit de garder la personne en vie en la réhydratant. Au bout de quelques jours, la bactérie est combattue par l'organisme.

Pour les autres maladies j'essayais d'armer Phili en lui expliquant les maladies et les traitements, les délais d'incubation et les méthodes de détection.

Je lui apprenais des choses qui me semblait évidente mais ne l'était pas pour elle.

La période de fécondation était au milieu du cycle d'une femme et non pas au moment des règles qu'elle appelle les menstrues. La trisomie n'était pas une malédiction de la lune.

Ce qui était difficile c'est que tout ce que je supposais évident pour Phili ne l'était pas et il fallait toujours que je vérifie qu'elle sache telle ou telle chose.

Pour Phili la terre n'était pas encore ronde, la renaissance, c'est-à-dire la fin du moyen âge, n'avait pas encore démarré en Italie pour venir s'étendre à toute l'Europe grâce notamment aux foires de champagne.

Toutes les maladies bénignes de nos jours, car on les opère facilement sont mortelles à son époque. Les cataractes, appendicites, souffle au cœur, amygdale condamnent le malade aussi surement que la peste. Même un abcès était souvent mortel.

Les maladies pulmonaires, tuberculoses et pneumonies sont les autres grandes causes de mortalité de l'époque.

Les os cassés et autres blessures entraînent souvent la gangrène et l'amputation est la seule solution. Les barbiers chirurgiens se contentent de pratiquer des saignées et de couper les membres gangrenés et rare était ceux qui connaissait les pratiques pour préserver un membre ou le remettre en place. Les mires ou médecins, par opposition aux barbiers chirurgien soignent avec les plantes que l'on achète chez les herboristes les ancêtres des pharmacies. On devient mire en étant le disciple d'un mire, donc la transmission des connaissances est très limitée.

La ville de Troyes a de nombreux mires et barbiers chirurgiens et même une école de médecine, cependant on est loin de la médecine moderne.

J'ai regardé mon réveil en me frottant les yeux il était déjà 8h30 et j'avais une journée chargée ce samedi, car ce matin Samantha m'attendait pour faire des plantations et aménager son balcon et j'allais chez Fanny l'après-midi.

Les derniers jours au lycée avait été bien plus agréable, depuis que je ne mangeais plus à la cantine. Dans les vestiaires de gym des rumeurs contradictoires circulaient, selon certaines Seb et Lola sortaient ensemble et une autre fille racontait que Lola avait pleuré car Sébastien l'avait viré méchamment de sa moto et de la table de cantine. J'étais contente de ne pas avoir assisté à cela.

Hier à la piscine, nos profs nous ont fait passer notre épreuve de natation et nous avions le droit de sortir de l'eau quand nous avions terminé. Bon évidement Garnier ma prof a fait exprès de me faire recommencer et j'ai eu une mauvaise note,. Sébastien est passé dans les premiers et avec ses amis, ils étaient déjà partis depuis longtemps. Je ne l'avais plus croisé après son étrange attitude de mardi.

Après la piscine, j'ai été à la bibliothèque, discuter avec la bibliothécaire de son manuscrit que j'avais terminé. C'était étrange qu'elle ait choisi la vie quotidienne au temps des grandes foires à l'époque où je me rendais. Elle décrivait le fonctionnement des marchés et la vie quotidienne était assez bien expliquée.

Je ne pouvais pas vérifier pour les riches, mais pour les pauvres elle était assez juste, sauf qu'elle n'avait pas restitué la dureté de leur vie, l'importance du marché.

Marianne m'avait autorisé à en faire une copie, après que je l'ai complimenté sur son livre.

J'ai essayé sans succès de le faire publier,m a t'elle expliqué .

Quand je lui ai parlé de l'installation des bans et le rôle de la communauté des marchands et les placières elle a été soufflée par la précision de mes explications.

J'avais noté toutes les questions qu'elle se posait dans son livre et je tachais de lui apporter les réponses.

─ Comment sais-tu cela ? S'est-elle exclamée ou as-tu trouvé ces informations.

─ Cela vous aide ?

─ Bien sûr, mais aucun historien n'a trouvé mention des placières, le maire Theodore de Sagan a laissé quelques écrits mais on a rien entendu de tel.

─ Je crois que le maire s'appelait plutôt Charles gandin. C'était rigolo elle m'avait tutoyé sans s'en rendre compte toute à sa passion.

─ En effet une partie de la communauté scientifique pense que Charles Gandin était le maire. Pourrais-tu vérifier si un marchand maitre Come était là ? Et comment s'appelait le bourgmestre ? Et puisque tu es si bien renseigné obtiens-moi le nom des bourgeois et des évêques. Si tu trouves les informations je te donne mon numéro de portable et mon adresse mail.

─ Sais-tu que les foires de Troyes au 12 et 13eme siècle étaient encore plus importantes, avec la guerre de cent ans elles ont périclité et les riches bourgeois vont bientôt partir pour Paris, ensuite Troyes deviendra une petite foire régionale.

─ La ville m'a paru assez animée quand même, mais que vont devenir tous les gens qui vivent du commerce ? Me suis je inquiétée.

─ Ils vont s'adapter, comme toujours, c'est le propre de l'humanité. Cela ne se fait pas toujours sans douleur malheureusement.


J'ai été prendre mon petit déjeuner pour trouver ma mère et Babeth qui discutaient comme deux conspiratrices.

─ Tu es déjà habillée, s'est étonnée ma mère.

─ Oui je vais voir une amie, Samantha.

─ Je croyais que tu voulais te reposer et arrêter le bénévolat ?

─ Oui, pour faire des choses qui me font envie, ai-je répondu prudemment, Sam est une amie.

─ J'espérais qu'on passerait du temps ensemble, je suis de repos aujourd'hui. Samantha c'est la folle qui est suivi par Brinville non ?

─ Parle pour moi, ai-je répondu, horriblement vexée. J'étais extrêmement chatouilleuse sur le sujet.

─ Cela n'a rien à voir, a-t-elle dit, se rendant compte de sa bévue. Laurie voyons je n'ai pas dit ça. Et cette après-midi tu restes avec moi ?

─ Non je vais voir une amie du lycée et je ne veux pas t'en parler, ai-je ajouté avant de partir en claquant la porte.    

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🤔🤓
J etale peut être un peu trop "ma science/mes recherches " dans ce chapitre.
qu en pensez vous?

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