la rencontre 2
Je suivais dans les bois obscurs, tout était si étrange.
Nous sommes arrivées à un lieu de cauchemar avec des pendus à tous les arbres. Des pauvres hères à moitié dévêtus, les langues pendantes grotesques. En dessous des lapins gambadaient sans prêter attention au sinistre spectacle.
─ Ne les regarde pas, me dit Philiberte, le seigneur les a délivrés de toute misère.
Je me suis répété c'est faux, c'est un cauchemar. En prenant soin de ne pas regarder.
Pendant ce temps mon inconnue prit une pierre et assomma un lapin puis un second.
─ Creuse un trou pendant que je les découpe;
Elle était sérieuse car elle sortit un couteau d'un repli de sa jupe.
─ Je croyais que les pendaisons avaient lieu en place publique. Je ne me rappelais pas grand chose de mes cours sur le moyen âge.
─ Penses-tu celas sentirait trop mauvais, c'est réservé pour les coups de fouet ou les punitions exemplaires. Le bourreau du Comté a beaucoup de travail.
Nous étions dans le noir le plus complet, éclairée seulement par la lune ce qui m'aida car on ne voyait pas grand chose.
j'ai creusé un trou avec une grande pierre plate. J'avais mal au bras, mais je m'estimais chanceuse dans la répartition des taches à genoux dans la boue.
Curieusement je me suis prise d'amitié tout de suite pour cette inconnue. J'évitais cependant de la regarder en ce moment, occupée à retirer les boyaux des pauvres bêtes qu'elle avait écorchées.
Philiberte est arrivée peu après avec des morceaux de fourrure qu'elle a jeté dans le trou. C'est dommage de jeter une si bonne peau. Heureusement tout était gris dans la nuit. Elle prit la viande en me faisant signe de la suivre.
─ Viens on va à la rivière se laver. Pas question d'avoir du sang sur nous.
Elle était sérieuse, car nous sommes retournées a la petite plage, elle a posé la viande, puis s'est jetée a l'eau toute habillée, sous une pluie désormais battante.
─ méfie toi c'est très profond. Je l'ai rejoint en grelottant, moi qui étais si froussarde en temps normal je ne me reconnaissais pas, j'ai même rigolé en réalisant ce que je faisais.
Après nos ablutions, nous sommes allées nous asseoir dans la grotte. Philiberte a déposé la viande sur un rocher.
─ J'ai une idée, prête-moi ton couteau.
Elle me l'a tendu c'était un vieux couteau émoussé dont le manche en bois ne tenait plus et j'ai eu du mal a découper le bas de ma chemise de nuit pour en faire une bande quand j'ai aperçu à ce moment-là des choux sauvages, parfaitement comestibles, il en poussait pleins devant la maison et Babeth nous les cuisinait c'était délicieux.
─ Comment tu peux mourir de faim alors qu'il te suffit de cueillir ces choux. Je les ai arraché et j'ai enveloppé sa viande dans les feuilles de chou puis dans le morceau de la chemise de nuit. Je lui ai tendu les deux choux que j'avais cueillis avec le paquet.
─ Ne t'inquiète pas les choux sont comestibles j'en suis sûre.
─ Non, repris Philiberte, les plantes des bords de l'eau sont les fruits du diable, il ne faut pas les toucher.
─ Je te promets que ces légumes n'ont rien à voir avec le diable.
Philiberte hocha la tête en mangea un morceau de viande cru. Tu en veux ?
─ Non merci, me suis-je récriée.
─ Tu es si généreuse, tu me laisse toute la viande maintenant. Je vais rentrer chez moi je dois dormir car je me lève bientôt. Ou vas-tu aller Laurie ? Veux-tu venir à la maison ?
─ Je ne sais pas trop, ai-je répondu, regardant les lieux, je guettais la fin de ce cauchemar étrange.
─ Viens dans notre foyer il n'y a pas de feu mais nous avons des bons murs.
─ Tu as dit que tu te levais tôt demain, pourquoi ?
─ Je travaille sur la foire, j'installe les marchands et fais des corvées ensuite, je suis une souillon, grimaça-t-elle gênée.
─ Mais pour ce travail tu dois bien avoir un salaire ?
─ On me donne mon repas, mais cela ne suffit pas pour ma sœur et mon frère. Nous avons la maison car mon père est serf du château, mais il ne ramène pas assez non plus. Nous n'avons pas de bête qui procure un peu de richesse.
─ Une vache ?
─ Tu rigoles, celui qui possède une vache est fortuné, je voulais dire une poule ou une chèvre.
─ C'est loin chez toi ?
─ Troyes est à deux lieux d'ici.
Je n'avais pas la moindre idée de ce que faisais deux lieux comme distance, mais j'étais fatiguée et je voulais que ce rêve se termine. " Je vais rester ici, je suis épuisée et j'ai mal au pied. je vais rester dans la petite grotte.
─ Adieu alors elle m'a serré dans ses bras. Je te laisse de la viande ?
─ Non surtout pas.
Le sol de la grotte était sec avec un petit tapis d'herbe, je me suis allongée en claquant des dents trempée, le bruit de l'eau me rappelait celui que j'entendais de ma chambre qui m'avais toujours bercé.
J'ai regardé le sens de l'écoulement de l'eau. J'étais sur la même rive que chez moi.
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Laurie rencontre la deuxième héroïne principale de l'histoire Phili a une autre époque. Avec quelques quiproquos.
D'autres personnages sympas arrivent plus tard.
Dites moi ce que vous pensez de cette rencontre?
Le chapitre suivant on va découvrir le quotidien très difficile au moyen âge de Phili...😱
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