La procession des Rameaux (1)



            Plus de 10 jours que Laurie n'était pas revenue. Phili redoutait le pire, bien qu'on n'ait pas trouvé le corps, et en même temps, elle avait l'espoir qu'elle ait survécu dans son époque. Peut-être ne pouvait-elle plus venir mais elle avait surement échappé aux loups. Pourvu qu'elle aille bien ! C'est tout ce qu'elle souhaitait.

Phili regrettait qu'elle n'ait pas assisté à la joie des villageois quand les premiers légumes avaient donné. Phili avait incité ceux qu'elle connaissait à en manger. Monsieur le curé avait déclaré que c'était un bienfait de dieu.

Le temps était redevenu doux et cela tombait bien car aujourd'hui ils allaient en procession à Cîteaux pour le dimanche des rameaux. C'était un pèlerinage difficile, plusieurs heures de marche, ils étaient parti depuis l'aube et arriverait vers midi. Les marchands et les nobles en carrosse ou à cheval, loin devant les manants, qui faisaient une longue procession de plusieurs centaines de mètres.

Phili était bonne marcheuse et elle appréciait la promenade, elle en profitait pour glaner des plantes qu'elle ne trouvait pas aux abords de la métairie, mais ses amies avaient du mal.

Margot trop faible était restée à la maison et garderait Guilaine, elle avait obtenu cette faveur de Maitre Arnaud qui l'avait aussi accordé à Germaine, à Marie et à sa mère prise de faiblesse. Phili avait examiné la mère Agnan, elle souffrait d'une angine, elle lui avait donné des potions pour l'aider à lutter contre la maladie.

Phili fut contente de repérer une plante qu'elle ne pensait pas trouver dans leur région de la Bourrache pour soigner les problèmes de peau et calmer elle en cueilli plusieurs pieds avec les racines.

Blanche chantonnait, Noémie bavardait comme une pipelette tandis que Marguerite et Hannah geignaient. Phili les aidait en les tirant, elle leur disait, on est mieux la que sur les marchés.

─ Moi je serais bien mieux dans mon lit, râla Hannah.

Phili ramassa ensuite de l'aubépine qui soulageait lestroubles cardiaques, de la Bourdaine pour les problèmes intestinaux, du fragon.  Laurie lui avait apporté plusieurs livres pour reconnaître les plantes, et des guides médicaux, tous cachés à La Motte et Phili apprenait par cœur toute les pages.

Après encore une longue heure de marche à bavarder avec ses amies elle trouva de l', de la salicaire pour soigner les problèmes intestinaux. Elle les replanterait au bord de la rivière. Elle passa devant des saules blanc et les apprentis des maitres herboristes en prélevaient l'écorce et Jeannot en pris aussi pour elle.

─ Tu as forci Jeannot papa ne va pas te reconnaitre. Les oripeaux qu'il portait quand ils avaient rencontré Laurie ne lui auraient servi que de ceinture désormais. Laurie lui avait apporté des vêtements et il portait un long surcot, une chemise et des belles chausses, un manteau chaud et un bonnet.

─ J'ai tellement hâte, se contenta de répondre Jeannot.

Maitre Arnaud passa à sa hauteur à cheval. Bonjour Phili je vois que tu fais une belle provision de plantes.

─ Bonjour maitre, oui j'ai trouvé des plantes qui ne poussent pas par chez nous.

─ Ton petit frère va être placé, je viens de l'apprendre.

─ Oui à notre retour chez votre père. Elle essaya de ne pas avoir un ton trop plaintif mais elle espérait qu'il proposerait d'intervenir.

Il hocha la tête sans rien dire et fit avancer son cheval. Phili et Margot avaient convenu de ne pas lui en parler car maitre Arnaud détestait les quémandeurs.

Même si Laurie était revenue du futur qu'aurait-elle pu faire ?

Phili aurait pu en parler à Maitre Van Rampen, mais il partait dès le Lundi dans une grande caravane de marchand qui remontait en Flandres et il n'aurait pas la tête à ce genre de démarche. Surtout Phili n'avait vraiment pas aimé qu'il jette sa maitresse à la rue, elle ne voulait rien lui devoir. Elle fut interrompu à ce moment-là par l'objet de ses pensées, à cheval à côté d'elle et sursauta surprise.

─ Bonjour ma Phili je suis venue te rappeler que je pars Lundi et j'aimerai t'emmener avec moi.

─ Vous êtes bon Maitre, mais je tiens à rester avec ma famille vous le comprenez ? Elle n'ajouta pas qu'il avait une famille en hollande qui l'attendait et qu'elle serait horriblement malheureuse dans ce pays lointain.

─ Tu vas me manquer Phili que puis je te faire comme cadeau ?

─ Rien, je vous en pris. Elle l'avait supplié de reprendre Isabeau ou au moins les garçons mais il n'avait rien voulu savoir.

─ J'ai une surprise pour toi ?dit le hollandais qui lui tendit un beau fermail en argent.

Elle fit un geste de refus mais il insista, tu es comme ce bijou parfaite. Je peux te prendre en croupe ou porter tes plantes ?

─ Je vous remercie non ce n'est pas lourd, je vois mieux les plantes à pied.

Il s'éloigna appelé par des relations d'affaire. Maitre Van Rampen avait complètement oublié l'existence des garçons. Phili le regarda partir stupéfaites de son absence de cœur. Les soldats ce matin avaient fait lever tous les pauvres assoupis sous les porches à coup de fouets pour les obliger à aller à la procession. Il parait qu' Isabeau avait fait une scène du diable et n'était pas la, mais les garçons eux, marchaient le ventre vide. Certains malheureux s'étaient d'ailleurs écroulés dans la forêt et personne n'irait les relever.

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de retour au moyen âge ...


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