Jeannot placé (2)
Le lendemain Margot décréta qu'il fallait agir, Phili essaierait auprès du maire et le père lui irait quémander la grâce du petit auprès de l'intendant malgré la réponse négative du contremaitre et il comptait aussi lui demander à travailler au gué de la motte.
Phili et Marie furent à nouveau affectées chez le savant. Des confrères vinrent le voir et Phili écouta leur discussion, tachant de mémoriser les livres dont ils discutaient.
Le compte de Noisiel passa avec son jeune fils de 12 ans, ils tombèrent d'accord sur quelques leçons pour le garçon le temps que le savant serait en ville.
─ Que votre fils vienne tous les jours à sexte pour deux heures de leçon, accorda maitre Demospoulos et si cela vous convient qu'il reste aujourd'hui.
─ Il sera motivé maitre, dit le comte, il rentrera ce tantôt quand vous serez content de lui.
─ Bien seigneur, dis le savant en s'inclinant. Le comte parti, il demanda au jeune garçon, quel est ton nom ?
─ Guy de Noisiel seigneur de la vallée.
─ Très bien, Guy prend cette grammaire de Baliamus l'a tu lu ?
─ Non maitre Demospoulos.
─ Bon et bien lit les premiers pages et nous en causerons.
Le savant n'avait que peu de travail à donner aux filles. A leur retour de la rivière ou elles avaient été cherché de l'eau, il libera Marie et Phili fit un peu de couture en louchant sur le livre qui était sur le pupitre.
─ Tu sais lire Phili ?
─ Un peu maitre.
─ Lis moi quelques pages Phili.
Elle s'exécuta laborieusement.
─ C'est très bien lis deux chapitres s'il te plait.
─ Vous faites lire une souillon, s'exclama le jeune noble "et je n'ai pas à lire seul, ce n'est pas digne des leçons que vous avez promis à mon père."
─ Détrompe toi jeune homme tu liras souvent seul, et je t'aurai jugé avec ce travail, quant a qui je fais lire cela me concerne.
─ Comment cela ?
─ J'ai pu tester ta patience tu n'en a guère, ta suffisance tu en a beaucoup. Quand tu auras lu je verrais ce que tu arrives à restituer. L'intelligence ne se transmet pas que par des discours jeune nobliau, tu ne prétendrais pas savoir-faire de l'épée en combattant uniquement ton maitre. Celui-ci te demande de faire des exercices par toi-même . Espérant que cette première leçon est rentrée jeune Guy, je te pris de lire ton ouvrage et de t'appliquer.
Phili connaissait de vu le jeune noble malgracieux. Il y a aussi une fille à marier avec une belle dot tout aussi méchante. Jamais ils ne donnaient une pièce aux pauvres.
Phili pris le livre que lui avait demandé le maitre et lu avec plaisir malgré son chagrin pour son frère. Le jeune comte par contre n'était guère assidu à sa lecture. Un commis de l'auberge apporta une soupe chaude qui sentait délicieusement bon. Le maitre les appela pour manger. Plus tard il leur fit admirer un ouvrage : "Voici une édition rare d'un livre de Saint Paul illustré par Gatien un artiste italien il a dessiné les enfers et l'ascension de Jésus. Admirez les dessins."
─ C'est très beau maitre.
─ Oui n'est-ce pas. Bon nous allons changer d'exercice Guy va a l'écritoire et fait-moi ton alphabet .
Phili lui installa la plume et le papier et lui écrivit une première lettre pour l'aider.
─ Phili tu sais écrire également ?
─ Oui maitre.
─ Tu es intelligente petite, mais n'oublie pas que les plus hauts placés que toi et ils sont nombreux n'aiment pas cela, soupira Maitre Demospoulos et... il y eu soudain une cavalcade sur la place et des cris.
Le savant sorti sur le perron retrouver les boutiquiers voisins.
Un des gardes du château arriva peu après en courant et s'arrêta essoufflée devant la boutique du savant.
─ Oui mon brave que signifie cette agitation ?
Tous les voisins avaient entouré le malheureux garde, qui reprenait difficilement son souffle.
─ Reculez-vous, dit le savant, cet homme a besoin d'air, Phili apporte nous un peu d'eau mon enfant.
Phili apporta l'eau et alla rejoindre la cohue dehors.
Le garde but un peu et s'expliqua enfin : " le comte et ses chevaliers sont partis en forêt ce matin car on a trouvé des loups morts."
Le comte met à contribution tous les savants de la ville, il veut que vous examiniez les bêtes.
─ Bien je vais vous suivre, Guy je veux que tu fasses le travail que je t'ai demandé, puis tu rentreras chez toi. Phili tu garderas la boutique jusqu'à mon retour ?
─ Oui maitre, dit Phili.
L'attroupement ne se dissipa pas après le départ du soldat et du savant et les discussions enflèrent avec l'arrivée de quelques bavards qui avaient des informations supplémentaires. Un ramasseur d'eau leur rapporta que des milliers de loups jonchaient la forêt et tous remarquèrent le silence dans le lointain.
─ On n'entend plus les loups, c'est ma fois vrai !
Des femmes pleurèrent en s'arrachant les cheveux craignant le retour du grand mal.
Un mendiant arriva avec d'autres nouvelles : A la porte des lépreux à la Concels le comte avait ramené des charrettes de loups morts.
La messe de fin de journée avait sonné depuis longtemps quand le savant rentra et le maire l'accompagnait.
─ Phili tu es encore là, c'est bien. Comme je le disais au comte tout à l'heure nous examinerons les loups demain. Maire j'ai besoin que l'on m'affecte la très intelligente Phili pour plusieurs jours cela sera-t-il possible.
Le maire mis le bras de propriétaire sur l'épaule de Phili. Je veillerai à ce qu'elle vous soit confiée.
─ Tes cheveux sont si beaux, lui dit Charles plus tard.
Phili pu plaider la cause de Jeannot et rentra tard chez elle ou elle retrouva Margot qui l'attendait. J'ai vu le maire il a dit qu'il parlerait au maréchal Ferrand.
─ Merci Phili, maitre Arnaud a été débordé avec cette histoire de loup. dit Margot qui ajouta, que crois tu que vont découvrir les savants ?
─ Je t'avoue que je ne sais pas, s'inquiéta Phili.
Maitre Demospoulos l'attendait le lendemain matin, nous allons a la porte pour disséquer des animaux, tu pourras m'assister la bas ? Marie tu garderas la boutique.
─ Pourquoi ils n'emmènent pas les bêtes ici ? Demanda Marie.
─ Les bêtes ne doivent pas être contagieuses, mais inutile d'aller déclencher une émeute en ville en les ramenant dans les rues.
Ils franchirent la porte de Concels et Phili vit des chevaux qui ruaient effrayé, avec des charrettes chargés de cadavres de loup cela lui rappela le temps si dur de la peste.
Les savants se réunirent devant les bêtes mortes et des soldats apportèrent des planches de bois et installèrent des bêtes.
Le sang de l'animal ne la dérangea pas comme à la boucherie et elle regarda avec une curiosité scientifique l'intérieur de l'animal.
─ Ah ah dit le savant très étrange.
─ Que voulez-vous dire, demanda Phili.
─ Les entrailles les animaux ont été empoisonnées. Les intestins et l'estomac sont détruits, le système digestif a été attaqué .
Maitre Demospoulos appela le prévôt et lui demanda d'envoyer des soldats prélever du liquide dans toutes les mares des environs. Surtout qu'ils ne boivent pas et notent bien les emplacements par rapport à la ville et aux autres mares. Ah j'allais oublier, Mettez moi de côté des animaux que vous maintiendrez assoiffés.
─ Bon je me suis fait mon idée, soldat dit il en hélant un des gardes du comte. Vous me ferez appeler quand les soldats seront revenus de leur mission.
─ Rentrons Phili je souhaite me purifier après cet acte odieux et je vais aller aux bains puis je ferai un somme. Quand notre jeune élève arrivera je veux qu'il travaille son écriture en espérant qu'il y mettra un peu plus de cœur qu'hier.
─ Comment en savez-vous autant sur le corps humain, demanda Phili
─ J'ai lu les livres interdit et j'ai pratiqué dans mon pays.
La journée fut horriblement ennuyeuse et Phili bouillait se demandant si les savants trouveraient la vérité et taraudé par l'inquiétude pour son petit frère. Le savant dormait, Guy recopiait laborieusement des lignes tandis que Phili lisait, quand un soldat arriva pour dire que les soldats étaient revenus. Le comte et les chevaliers sont sur place.
─ Très bien dit Maitre Demospoulos en s'habillant, allons y.
Les savants entouraient quelques chevaliers, un savant que Phili ne connaissait pas dit a maitre Demospoulos je ne vois pas à quoi va vous servir tout ce galimatias, car les loups sont morts d'une malédiction.
─ Quel est ce savant ? Demanda Phili à un des soldats.
─ Le savant italien Gaspard teleprini, il est arrivé de Provins hier et c'est un illustre esprit.
─ Bêtises insensées. Je refuse de discuter avec ce charlatan, indigne du titre de savant, râla le grec vexé.
─ Du calme ! réclama le prévôt.
─ Maitre on dirait que vous voulez que des animaux boivent l'eau des mares des environs mais je ne vois pas pourquoi, dit Phili.
─ Bien Phili, très bien, tu es remarquablement observatrice. J'ai fait prélever de l'eau de toutes les mares des environs et je vais faire tester ces prélèvements par des animaux et je saurais quelles sont les mares qui ont été empoisonnées.
─ Ah oui ! dit Guy.
─ Vous n'avez pas bu surtout comme je l'ai recommandé, demanda maitre Demospoulos au soldat.
─ Un de mes hommes il désigna en selle un homme accroché à un autre n'a pas empêché son cheval de boire et l'animal s'est écroulé mort. Nous avons bien fait attention, ensuite, à suivre toutes vos recommandations.
─ Bien ! Que l'on m'apporte des coupelles. Chaque homme se rappelle bien à quelle mare il a été.
Le soldat hocha la tête.
─ Chacun me donnera le nom de sa mare et sa distance du château, puis il verse sa fiole dans une des coupelles et qu'on emmène des animaux.
─ Des bêtises ! s'indigna le savant italien, je m'en vais. Phili nota cependant qu'il n'en faisait rien.
─ Je me livre à une longue et fastidieuse expérience, mais c'est le principe même de la science, elle est ardue et n'est pas pour les imbéciles.
Le savant vexé allait répliquer quand un des chiens s'évanouit.
─ Très bien le poison est rapide, nous serons assez vite fixé.
Tous hochèrent la tête impressionnés, le comte et les chevaliers s'approchèrent. Les animaux s'écroulèrent morts les uns après les autres.
On a relevé une dizaine de mare tout autour de la ville. Dit maitre Demospoulos mais vous remarquerez que les mares plus lointaines n'ont pas été touché.
─ Qui a une telle puissance de poison s'inquiéta le comte en jetant un regard a Phili qui se recula.
Le Comte donnait ses ordres aux intendants et aux soldats qui l'accompagnaient pour barricader les mares et bruler les loups et les animaux. Tuez tous les loups qui restent, nous éviterons que quelques forces surnaturelles s'en charge à notre place. Pensez-vous que cela soit contagieux ?
─ Non votre excellence sinon le mal se serait déjà produit car l'arrivée de la mort est très rapide. Je ne connais aucun procédé aussi rapide à ma connaissance et vous chers confrères. Cela restera un mystère.
─ Tous confirmèrent ne pas connaître un mal ou la mort fut si rapide.
─ Quand sont morts les loups ? Demanda encore le comte soucieux.
─ Je dirais il y a deux nuits.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top