inspection de maître Arnaud (1)
Phili profitait du soleil ce Dimanche 23 Mars pour faire un grand ménage de printemps dans la maison. Le beau temps était arrivé subitement et tout le monde se réjouissait. Certains vieux prévenaient cependant que les pluies et le froid n'étaient pas terminés.
Laurie lui avait expliqué les masses d'air, les anticyclones et les dépressions.
Les gens étaient plus gais et le travail moins rude avec ce temps doux. La boue des ruelles séchait dans la ville et les ordures ne puaient pas encore. En pleine chaleur, l'air de la ville serait insupportable.
Phili avait tout ouvert en grand et travaillait à compacté le sol de terre battue, avec des cendres et des feuilles de thym pour le parfumer et elle avait rebouché les trous faits par la pluie.
L'auvent et l'abri qu'avait fait construire Maitre Van Rampen était bien pratique pour isoler la maison. Une bonne odeur se dégageait de la pièce avec toutes les plantes que Phili faisait sécher mêlées aux odeurs de bois neuf.
Mardi il y aurait une procession pour l'annonciation et une fête avec du lait et des croquants pour tous les enfants. C'était des perspectives heureuses.
Phili avait fini de nettoyer et admirait la maison en profitant du soleil sur ses épaules. Elle avait un peu de temps et elle essaierait d'aller à l'école des sciences pour obtenir des informations pour l'amie de Laurie. A sa surprise elle vit le maître des bans et le bourgmestre Gremmel qui s'arrêtaient devant chez elle.
Elle posa son balai contre le mur, s'essuya les mains sur son tablier et fit une révérence.
─ Bonsoir maitre des bans, bourgmestre ? S'étonna-t-elle intimidé. Il était rare de voir des personnalités quitter la ville surtout à pied et se promener dans leur métairie sous l'ombre des remparts et tout le monde les regardait avec surprise.
─ Nous te cherchions se contenta de dire le bourgmestre en s'essuyant le front. La maison me semble confortable.
─ Elle l'est, maitre Gremmel, nous n'avons pas la protection des remparts mais nous avons de l'espace. En parlant elle désigna les champs à perte de vu et la forêt au loin.
─ Nous venons faire une inspection Philiberte, dit Maitre Arnaud avec son visage fermé.
─ Une inspection, répéta t'elle surprise.
─ Je dois montrer que j'écoute et on s'est plaint de ton étrange comportement, on s'étonne de tes capacités médicales, à demi-mot on t'accuse de sorcellerie, on parle de richesse fabuleuse.
─ La maison n'est pas une maison des marchands elle appartient au seigneur mon papa est un de ses serfs.
─ Tu refuses mon contrôle ? Gronda maitre Arnaud
─ Non pas du tout, mais je vous expliquais pour la maison, mon papa n'est pas là, il répare la route dans la forêt.
─ Je sais se contenta de répondre le maitre des bans. C'était sans doute Judith ou Sara qui avait été se plaindre, supposa Phili.
Il rentra dans la maison suivi du bourgmestre et s'arrêta surpris dans la pièce inondée de soleil.
Les deux enfants Jean et Guile fabriquaient des paniers avec des roseaux ramassés à la rivière. Ils posèrent leurs ouvrages et regardaient étonnés les deux personnages importants.
─ Mon petit frère et Guile la sœur de mon promis décédé, expliqua Phili en désignant les deux enfants.
Maitre Arnaud hocha la tête et le bourgmestre ôta le mouchoir de sa figure.
─ Voici le maitre des bans et le bourgmestre faites une révérence, leur dit Phili en les prenant dans les bras pour les rassurer un peu. Allez glaner les enfants et vous pourrez jouer en route.
Les deux petits saluèrent et partirent.
─ Ils ne sont pas encore placés ? Demanda Maitre Arnaud.
─ Non pas encore Jean a 8 ans et Guilaine 7 ans. On m'a accusée, mais qui ?
─ Je vais couper court à ces rumeurs en faisant mon contrôle.
─ Oui mais votre inspection va jeter de l'huile sur le feu ne put s'empêcher de faire remarquer Phili.
─ Pas tant que tes interventions médicales. Hier tu as soigné le pied infecté d'un mendiant, tout le monde en a parlé aux halles, tu n'es pas mire que je sache ? rétorqua Maitre Arnaud. ─ Je ne vais pas te dire qui t'accuse, car personne ne l'a vraiment fait, mais j'entends des racontars à ton sujet. On dit que tu as fait un pacte avec le diable et que tu es riche comme crésus, poursuivit-il en examinant la pièce vide, la cheminée sans feu, les plantes au plafond qu'elle faisait sécher. Le banc devant la cheminée et les rondins de bois ne donnaient pas une impression de richesse mais la pièce était agréable. Elle avait même cueilli des fleurs, qu'elle avait mises dans un godet de bois pour fleurir la table.
─ Quel curieux arrangement sur les murs, fit maitre Arnaud. Qu'est-ce que tout cela ?
─ Des préparations je fais macérer les plantes dans de l'eau froide. Pour soigner les fièvres, les douleurs.
─ Mais ce n'est pas ton rôle de faire ce genre de chose ! Tu es une fille très étrange Philiberte dit le maitre, le bourgmestre hocha la tête. Tu pourrais empoisonner des gens avec cela ! Ajouta t'il.
─ Non pas, mais il y a des buissons de roncin au pied du château, 3 baies et la personne est morte sans faire de préparations. J'aime utiliser les plantes mais cela ne nuit à personne et je peux en faire profiter ma famille et quelques voisins démunis.
Il admira les pots faits de pierre et de bois creux puis désigna les plantes colorées qui séchaient au plafond. Descend moi ces paniers, dit-il toujours méfiant.
Phili s'exécuta, pendant qu'il continuait son inspection des étagères.
─ La-vous voyez des plantes qui poussent en forêt. Le thym, le cade soulage le ventre, la cochenille fait du bien pour la tête.
Ils examinèrent minutieusement toutes les plantes et enfin Maitre Arnaud dit, Bourgmestre, tu es comme moi tu reconnais toutes ces plantes.
─ Oui da maitre Arnaud, il n'y a là que des herbes de nos prairies.
─ Tu fais des feux ?
─ Non, nous n'utilisons plus la cheminée depuis bien longtemps.
Maitre Arnaud s'en assura en constatant que le tirant d'air était bouché et il fit tomber la toupe qui avait plus d'un an.
─ Cela fait longtemps que nous n'avons plus de quoi faire du feu, reconnu Phili.
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