En avril opérations et farine(2)
J'étais passée à l'hôpital tout à l'heure les encourager, Fanny bavardait comme une pipelette mais je voyais qu'elle n'en menait pas large, quant à Maryse, elle était tétanisée au fond de son lit, si grosse que les draps faisaient une petite montagne sur elle.
─ J'ai tellement hâte que cela soit fini avait dit Fanny, que de changements !
La veille nous avions terminé d'aménager leur maison. A l'origine on avait prévu de nettoyer la cour et de jardiner un peu. Pour moi qui pleurait Morgane c'était bon de penser à autre chose et pour Zoé aussi qui pleurait son amour perdu.
C'est Anne qui s'est rendu compte du potentiel de la ferme. On peut faire bien mieux qu'aménager le jardin avait elle dit alors que nous prenions le thé dans la cuisine le mercredi ou nous étions venu faire du repérage. J'avais mon carnet de croquis pour illustrer nos choix à Maryse et je dessinais la façade de leur maison.
─ Comment ça, a demandé Zoé.
La maman de Fanny était debout devant l'évier à nous écouter.
─ Madame, c'est vraiment à vous la moitié de la ferme ? Demanda Anne.
─ Oui bien sûr.
─ Alors vous pouvez mettre une clôture et vous seriez tranquille.
─ Mais il ne voudra jamais ! s'exclama Maryse vous ne le connaissez pas.
─ Comment il va rentrer ? Demanda Charlotte. Le portail est sans doute aux deux propriétaires.
─ Non le portail est à moi, a dit Maryse s'est prévu ! D'ailleurs je l'ai fait réparer à mes frais. Lui il doit passer par le bout de la ferme ouvert, mais il ne le fait jamais.
Anne, m'a fait signe de lui passer mon carnet de croquis. Elle a esquissé rapidement les corps de ferme, un immense rectangle avec la première grande longueur le long de la route et le portail d'entrée à peu près à la moitié plus proche de chez Maryse deux petites écuries, puis un bâtiment dans la largeur du rectangle, ensuite leur maison et une grange immense. Le reste de la ferme ainsi que les prés étaient au voisin ivrogne.
─ Si on trace un trait ici, elle le dessina, vous voyez ! Cela vous fait un joli jardin que vous pourrez aménager et fleurir et plus de tracteur devant la maison. Surtout vous pourriez relier les granges et les autres pièces à la maison et avoir ainsi une très belle maison. Il y a juste le problème du cout des travaux.
─ Ce n'est quand même pas rien ! ai-je fait remarqué.
─ A nouveau corps, nouvelle maison et nouvelle vie, déclara Zoé notre reine du slogan. Moi cela me parait bien.
Maryse a hoché la tête, sans doute trop sonnée par l'opération qui approchait pour opposer une quelconque résistance.
Nous nous demandions comment poser du grillage quand Maryse a proposé d'appeler son frère, il avait déjà réparé le portail.
L'oncle Bernard a promis de poser un grillage avant le weekend et nous n'aurions qu'à le repeindre et nous allions aussi jardiner et vider les bâtiments annexes du bazar.
Fanny et sa mère ont choisi la couleur des peintures, ce serait vert foncé et le samedi nous avons débarqué pour des gros travaux, nous resterions dormir le samedi soir.
Bernard avait installé un tracteur et une énorme remorque devant le portail pour que nous vidions la grange et les autres bâtiments. Ensuite il resterait à voir si Maryse transformerait l'agencement de la maison et à quel budget.
─ Attendons de voir, décréta Anne, avec la pièce vide nous nous rendrons mieux compte.
Bernard et ses fils étaient costauds et super sympa, les problèmes de poids étaient familiaux. La mission de faire oublier l'opération chirurgicale allait réussir, avec la masse de travail que nous voulions abattre. Même moi je me suis amusée comme une folle et j'ai été distraite de mon chagrin après le décès de Morgane et le coma de Fernanda.
Nous étions 9 à travailler alors que Maryse regardait et il y en avait des objets inutiles à vider, nous avons rempli la remorque rapidement.
Paul, Le cousin plus âgé de Fanny, a ensuite emmené la remorque à la déchetterie.
Pendant ce temps Charlotte, Zoé et Fanny sont allées à la jardinerie acheter des plantes avec Bernard tandis qu'Anne, et moi sommes restées pour nettoyer la grange et les écuries.
Bernard et les garçons sont revenus dans l'après-midi pour savoir si nous avions besoin d'aide et Anne avait convaincu Maryse de transférer la salle à manger dans la grange alors Bernard a commencé de casser le mur de séparation. Il trouverait une baie vitrée
d'occasion pour remplacer la porte de grange et installerait le chauffage avant l'hiver.
Les hommes jusqu'au cou dans la maçonnerie, les filles, nous avons jardiné, rebouché les ornières, planté des fleurs, du gazon et un cerisier.
Il a fallu à nouveau nettoyer la grange alors qu'il était déjà plus de 20 heures car nous allions y dormir cette nuit, Maryse aurait une vraie chambre à elle dans la maison qui avait triplé de volume.
Ensuite très tard on a bougé des meubles qui iraient dans leur futur salon, deux fauteuils, une table basse et la bibliothèque.
On rentrait toujours dans la cuisine, mais le salon se trouvait à droite dans l'ancienne grange et les cinq matelas gonflables y tenaient largement. Ma première pyjama-parti depuis bien longtemps, la dernière c'était avant la mort de papa.
On a fait un barbecue et nous avons bu du champagne, nous étions un peu pompette. C'était si drôle une soirée entre amies.
Pas très fraiche, le lendemain, Fanny et moi on a repeint le portail pendant que les autres se sont occupées des volets de la maison. Les cousins sont revenus pour faire des travaux de maçonnerie. Ils en auraient pour toute la semaine pendant que Maryse et Fanny seraient à l'hôpital.
─ Pourquoi ils ne vous ont pas aidé avant ? Ai-je demandé à Fanny, épatée par leur compétence.
─ On ne leur a pas demandé, a répondu Fanny , on n'y pensait pas, tu es notre rayon de soleil tu nous as portés chance.
Mais non Fanny, ou plutôt ...peut êre mais moi aussi ton amitié m'a fait du bien.
Bernard allait surtout installer une terrasse et poser une baie vitrée, à leur retour elles pourraient prendre le petit déjeuner dans leur jardin.
Je souriais au souvenir du weekend épuisant, quand mon portable a sonné me faisant sursauter, j'avais à peine eu le temps d'avaler quelques bouchées. C'était ma mère pour m'annoncer que l'opération de Fanny s'était bien passée, on la remonte dans sa chambre et on va s'occuper de Maryse.
─ Cela a été ? Tu as pu lui enlever de la graisse comme elle te l'a demandé.
─ Oui, je l'ai fait et j'ai enlevé de la peau, elle devrait être contente. Bon je te laisse on vient de descendre Maryse.
Elle me rappela une heure plus tard pour me dire que l'opération de Maryse lui avait sans doute sauvé la vie car son cœur était sur le point de lâcher.
─ Tu ne rentres pas ?
─ Non j'ai encore une opération ce soir. Je ne traine pas au téléphone, couche toi vite et surtout fait de beaux rêves.
─ Je ne vois pas comment tu y arrives ! Ai-je reconnu fière d'elle.
______________________________________________________
J'avoue que dans cette partie j'ai un peu transgressé en aménageant la maison de Fanny
;)
disons que je me suis bien amusée .
la suite par ici ---->
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top