Chez Fanny (2)
Je n'aime pas le vide qui se dégage de l'appartement de Samantha, elle dormait par terre et n'avait qu'un meuble dans sa salle de bain avec des serviettes de toilette et ses habits.
Je m'étais habituée désormais, mais en rentrant dans l'appartement, les paroles fâcheuses de ma mère me revinrent en tête. N'importe quelle personne avec du cœur réaliserait que les araignées n'était que le symbole de son chagrin, mêlé à un sentiment de culpabilité.
─ J'ai des plantes qui repoussent les araignées, ai-je annoncé.
─ Cela existe ? a demandé Samantha incrédule.
─ Oui c'est garanti par des experts de mon club de botanique. Je n'ai pas ajouté que les experts étaient des lycéennes de 18 ans, cela faisait beaucoup moins sérieux. Je ne mentais pas, le jeudi les filles m'avaient conseillé pour les plantes à installer sur un balcon et je les ai fait rire en souhaitant trouver une plante repousse-araignées.
Zoe m'a répondu qu'il existait des plantes qui repoussent les insectes.
─ C'est génial, avais-je crié, des détails vite.
Elles m'avaient aidé à préparer la liste des plantes que nous installerions, de la chiandilla, de l'arôme, de la lavande pour repousser les araignées.
─ Assieds-toi, a proposé Samantha en me désignant le sol, je termine de me préparer. J'ai appelé Adrien, il passe dans un quart d'heure.
Je me suis assise par terre appuyée contre le mur du salon et je regardais la pièce vide.
J'avais fait remarquer aux filles que le patron de la première herboristerie était un pervers.
─ Désolé on a oublié de te prévenir, dit Anne on le savait.
Zoe ajouta : "En même il suffit de ne pas lui parler mais de s'adresser à sa femme, elle le surveille."
─ Charlotte est sortie avec lui ! Énonça Anne en regardant son amie, d'un air sceptique.
Je voulais voir s'il valait le coup, fit Charlotte en arrosant les plantes. J'ai pensé qu'il était peut être une bête de sexe.
─ Et ? demanda Zoé.
─ Il est nul au lit ! Il était drôlement vexé quand je le lui ai dit. "Franchement il ne fait pas grimper les filles aux rideaux, si vous voyez ce que je veux dire."
─ Tu es trop bizarre, a dit Zoé.
─ Je consomme beaucoup, a reconnu Charlotte.
J'ai failli lui demander si elle était sortie avec Sébastien avant de me retenir à temps.
─ Tu devrais essayer un seul mec qui te plaise, c'est bien mieux. Moi John me manque tellement, dit Zoé, avant de se lancer dans un panégyrique de son petit ami. Elle m'a raconté son histoire, sa belle rencontre avec un américain, champion de surf et ensuite les filles avaient discuté des derniers potins.
─ Il y a une soirée chez Vanessa vous y allez, a demandé Zoé à Anne et Charlotte. Elles m'ont regardé gêné, réalisant que je n'étais sans doute pas invité.
─ Je m'en fiche et je n'ai pas envie d'être invité, ai-je aussitôt précisé, ne vous inquiétez pas pour moi.
─ Si tu veux on peut lui demander à ce que tu viennes, a proposé Anne.
─ Il y aura des mecs top canon, ajouta Charlotte, croyant me tenter.
─ Gardez les pour vous, vos mecs top canon. Merci, mais non merci. C'était sympa quand même, elles étaient prêtes à m'aider à aller en soirée et ne me croyaient pas folle, enfin comme ma mère elles guettaient le moindre faux pas et se méfiaient un peu !
─ C'est bien que ton lycée apprenne ce genre de chose, a dit Samantha toute contente, qui m'avait rejoint. J'ai déjà acheté les bacs, a-t-elle fait en me désignant le balcon. Il nous faut les accessoires et les plantes. Son balcon allait être plus rempli que son appartement.
Nous avons attendu Adrien en bavardant. Qu'ils fassent un truc ensemble cela me faisait plaisir.
─ Toujours passionné par le moyen âge? a-t-elle demandé.
─ Oui et j'ai essayé de lui raconter la vie à cette époque, Phili et Margot courageuses et honnêtes qui luttaient pour leur survie, dans un monde si cruel. J'ai fait un long exposé à Samantha qui buvait mes paroles. Je vais te prêter un bouquin qui est pas mal sur cette époque, c'est une amie qui l'a écrit.
─ Je veux bien, elle a changé de sujet : Tu crois que cela va fonctionner, a-t-elle fait en désignant son balcon.
─ Je n'en suis pas sure à 100%, mais en tout cas ce sont vraiment des plantes repousse araignées.
Adrien est arrivé peu après, pour voir les jardinières, il nous accompagnerait à la jardinerie mais prendrait sa voiture cependant.
─ Tu as une idée des plantes que tu voudrais, lui ai-je demandé
─ Je verrais au magasin car il n'y a pas de plante repousse toc.
─ Il doit exister des plantes relaxantes.
─ Ca c'est une bonne idée, a t'il dit ravi.
Sur place ils ont pris leurs plantes et de retour à l'appartement, nous avons fait les plantations de Samantha tous les trois.
─ Quelle délivrance si cela fonctionnait, a dit Samantha.
─ Au moins ce sera joli, tu vas arriver à aller arroser les plantes ? ai-je demandé car Samantha ne supportait pas le vide.
Elle a hoché la tête heureuse.
Comme si il y avait quelque chose de fabuleux à planter quelques fleurs. C'est une des premières fois qu'Adrien venait chez Samantha et je crois que ni l'un ni l'autre ne l'ont réalisé.
J'avais été chez Adrien, c'était ubuesque, il avait laissé la déco vieillotte avec des papiers peints fleuris, des meubles roses du temps de sa mère, on se serait cru chez une grand-mère. Adrien allait faire ses plantations l'après-midi mais je ne pouvais pas rester Fanny m'attendait et là un petit miracle a eu lieu car Samantha a proposé de l'aider et les deux se sont mis à faire des projets ensemble.
Il était déjà midi et il pleuvait quand je suis parti, j'ai fait un crochet par la poste pour envoyer un paquet à la famille de Pedro et j'éternuais quand je suis rentrée à la maison.
─ On dirait que tu t'es fait doucher, a fait ma mère qui m'attendait en bas quand je suis arrivée.
─ La pluie va se calmer, ai-je répondu sèchement, elle m'agaçait à me surveiller." Je vais prendre une douche, je ne vais pas mourir d'un peu de pluie, au moyen âge c'était bien pire."
Elle a paru soufflée puis m'a souri espiègle. « Oui enfin on mourrait aussi très vite. Viens voir, elle m'a pris par la main pour m'entrainer vers le salon maudit ouvert et complètement vide. »
─ Tu as tout vendu ? Ai-je murmuré. J'ai osé m'approcher ne reconnaissant plus la pièce claire et vide.
─ J'ai eu une offre qui ne se refuse pas et tous nos soucis d'argent sont envolés, je vends aussi le parquet et des ouvriers vont venir la semaine prochaine pour le démonter. M Martin a été génial sur ce coup-là, a poursuivi ma mère il a trouvé un acquéreur et fait monter les prix pour nous.
─ Merci maman. Je me suis jetée dans ses bras pour me redresser aussitôt et la regarder. Tu vas être raisonnable quand même ? Je connaissais son gout pour le luxe.
─ Tu es mouillée, tu n'as pas faim ?
─ Si je me douche et je vais manger un peu. Tu seras raisonnable ?
─ Oui promis, je refais le toit et plus de grosse voiture, j'adore la petite. Cette après-midi je vais à la mairie et au conseil général. Tu veux venir avec moi ?
─ Non et je croyais que tu avais ta journée de libre.
─ Il y a eu des urgences, a-t-elle répondu en grimaçant incorrigible. Parle-moi de ton amie, a demandé ma mère curieuse.
─ Pourquoi ? Toute ma méfiance revenait au galop.
─ Ça m'intéresse, Tu veux que je te dépose en voiture, a-t-elle proposé. Une autre de ces techniques le harcèlement, elle répète la même chose jusqu'à ce que son interlocuteur craque.
─ Je n'ai pas répondu, admirant la vue de la fenêtre.
Elle a soupiré, je n'aime pas ne pas connaître tes amies, je veux savoir qui tu fréquentes. Moi je présentais toujours mes amies à mamie Odette.
─ Tu veux surtout, que je sois comme avant, sans amie.
─ Non bien sûr que non, s'est récriée ma mère vexée.
─ Je préfère y aller en vélo et je suis sure que ma copine ne te plaira pas.
─ Mais pourquoi ?
─ Fanny viens d'une famille modeste, ai-je répondu à toute vitesse. Ah oui ! Son père s'est suicidé.
─ Pourquoi n'es-tu pas amie avec la fille de mon collègue pierre Zeller, sa fille Lola a dit que tu la snobais.
─ Quelle peste, je ne la snobe pas, elle est menteuse en plus. Ce qui me tuait c'est que ma mère croyait toujours les autres plutôt que moi et j'avais déjà subit cela avec les filles de ses copines.
─ C'est curieux les parents sont drôlement sympa.
─ J'ai vu ce que cela donnait tes amis, tous des hypocrites. Je te préviens si les parents sont comme la fille méfie-toi d'eux.
─ Aucun de mes amis ne trouve grâce à tes yeux !
─ Sissi est géniale ! Tiens cela me fait penser, tu peux lui téléphoner, je voudrais des conseils pour des fringues, car mon amie est en surpoids.
Ma mère m'a pris dans ses bras. Comment peux-tu croire que je te veux du mal et peu importe le poids de ton amie je te rappelle justement que j'adore Sissi. Tu sais quoi a-t-elle dit après m'avoir embrassé le haut du crâne.
─ Non, ai-je répondu toujours méfiante.
─ C'est génial je vais appeler Sissi. Ca fait trop longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles.
─ N'hésite pas à me présenter ta Fanny je ne la mangerais pas.
J'ai dû me changer car j'avais vraiment été trempée ce matin et j'ai mis un pantalon gris et un chemisier étroit de la même couleur avec un ruban sous les seins, mon vieil imperméable bleu. J'ai mis moins d'une demi-heure pour arriver chez Fanny, la pluie avait cessé et elle m'attendait dehors, j'étais soulagée car le coin m'était inconnu et j'ai eu du mal à trouver le hameau vieux pré. C'était la campagne, mais contrairement à la chapelle ou la nature était préservée, ici personne ne la respectait. Il y avait des hangars de tôles ondulées au milieu des champs, et plus loin des campements de caravanes.
Un peu avant de tourner vers la ferme, je suis passée devant un garagiste, une grande cour encombrée de vieilles voitures, au début j'ai cru que c'était une casse. Derrière les voitures, une maison défraichie, assez haute en pierre et briques avec des volets bordeaux et plusieurs énormes motos garées devant m'ont fait penser à Sébastien, je ne savais pas du tout ou il habitait. C'était chez lui, car il y avait un panneau qui indiquait garage Lord.
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tiens tiens mais dis donc cette Laurie elle a vraiment remarqué ce garçon.😉
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