Bonus1- l'histoire du côté de Sébastien : au lycée le vendredi soir


La voiture avançait bien il y avait de quoi être content et il avait hâte de l'essayer. Il avait mis un moteur avec un v8 couplé à un accélérateur il allait se régaler à la manœuvrer. Il crevait de chaud avec les soudures et décida de prendre un peu l'air.

Il avait encore du travail à la maison, des voitures à réparer, car son père n'était pas raisonnable et ne refusait pas les clients. Il y avait plus de travail qu'il ne pouvait en faire.

Son père était en crise en ce moment, cloué dans son fauteuil roulant.

Quand il était dans ces mauvais jours l'ancien champion agonisait d'injures son entourage. Seb devait presque se battre avec lui pour avoir ses weekends tranquilles ou au moins ses soirées.

Il faisait de la piscine le mardi soir en niveau compétition, son père ne comprenait pas et lui reprochait de perdre son temps.

Sa mère ne disait rien et se contentait d'essayer de calmer son mari sans grand succès. Il n'aimait pas que sa mère soit si soumise.

Sébastien soupira: Quelle famille ! son père était un sale type, sa mère une cruche et son frère un débile.

─ Je vais faire une pause clope. Dit-il aux autres.

─ Vas-y lui dit Antony j'ai presque fini. Cette bagnole va être une bombe.

Il aimait bien ce bahut, les mecs étaient cools. Au début il avait été furieux de déménager pour venir dans ce trou mais maintenant il le reconnaissait il était bien ici.

Ils vivaient en banlieue parisienne ce n'était pas la joie car son père au chômage tournait en rond dans l'appartement, licencié de son boulot de mécanicien chez Peugeot à cause de son handicap.

Puis Greg avait été placé dans la section psy de l'hôpital près d'ici, ce qui parait-il, était une bonne chose car il était dans un bon environnement ou on prenait le temps de s'occuper de lui.

Sa mère n'avait eu de cesse qu'il vienne s'installer près de Greg. Elle n'avait pas beaucoup d'idée mais quand elle avait un truc en tête, pas moyen de lui faire changer d'avis.

Son père Guy avait cédé et il s'était acheté son propre garage ici malgré son handicap et sa mère avait trouvé un boulot. Elle s'était même mis à l'informatique et tenait un blog sur les plantes sa passion.

Tout l'arrière de la maison était un jardin potager ou elle passait des heures à parler à ses plantes ridicules.

Lui n'allait plus voir son frère, comme son père. Il ne le supportait plus et à une époque Il avait eu envie de le tuer ce frangin trop encombrant.

L'amour des bagnoles avait calmé toute sa rage.

Il prit une bière dans le bureau de Tardy, la bonne surprise quand il était arrivé dans ce lycée un prof intelligent. Finalement il se plaisait à la campagne, en plus ici il faisait des courses de voiture. il avait eu 18 ans il y a peu début Février et il ne voyait pas de changement. Il avait juste le droit de conduire alors qu'avant non mais ce n'est pas cela qui l'arrêtait.

Le lycée était chiant, il ne restait que quelques mois avant de passer le bac. Que ferait-il après ? Il n'en avait pas la moindre idée mais pour lui la vie en dehors des bagnoles, rien n'avait de sens.

Stéphane Tardy le poussait à faire l'école d'ingénieur des mines qu'il avait fait lui-même, une école cool, mais est ce qu'il arriverait à fréquenter des fayots et à poursuivre ses études il n'en savait fichtre rien.

Il le faisait marrer ce prof qui lui donnait gout aux études.

Il était 18h30 et le lycée était désert, il faudrait qu'il soit toujours comme cela.

Il prit une bouffée de cigarette en admirant sa moto un pur bolide. Il se méfiait de se connard de Peff qu'il avait pulvérisé sur les courses et qui l'avait souvent menacé de se venger.

Il restait le vélo de Laurie sur le parking. Ou était-elle passée cette fille, un mystère à elle toute seule. Il l'avait aidé à la piscine tout à l'heure il se demandait pourquoi. Il mangeait souvent en face d'elle et avait pu mesurer combien elle était incroyablement belle, mais il détestait ces manières bourgeoise. Elle avait des yeux gris, des cheveux bruns épais et un visage en cœur. Il avait même eu le délire complet assez souvent de la lécher ou de la mordre pour lui ôter ce visage lisse, cet imper de mémé. C'était dommage, qu'elle soit barge et sous la coupe d'une mère abusive, car sinon elle aurait été canon.

Le monde dans lequel il vivait n'avait aucun sens, lui qui était mauvais tout le monde l'appréciait et elle un ange sur terre, était martyrisé. Là ou le bas blessait, c'est qu'il ne supportait pas quand on la brutalisait cela lui remuait trop les tripes. quand il avait vu Stanislas la frapper il avait cru devenir cinglé et heureusement que les gars l'avait arrêté car il aurait pu tuer Stan.

Il avait vraiment aimé quand elle lui avait dit de rester tout à l'heure, comme si cela avait été sa place et cela l'inquiétait un peu. Ils avaient des cours de gym aux mêmes heures et il était écœuré par l'injustice de Vanier. Il songeait à en parler à Stéphane d'ailleurs.

Il ne savait pas a quel moment il avait vraiment remarqué Laurie, il l'avait toujours trouvé jolie et cela dès le premier jour ou il s'était retrouvé assis en face d'elle alors qu'on lui disait qu'elle était aussi cinglée que son frère. Ensuite au fil des mois il avait été ému plusieurs fois par sa fragilité.

Une fois Laurie avait été envoyée sur le banc de touche, et il l'avait trouvé adorable assise dans le froid silencieuse recroquevillée.

Il y avait surtout cette fois ou il avait été dans les vestiaires des filles pour un pari stupide et n'avait trouvé personne à part Laurie en culotte qui rêvait et ne l'avait même pas vu. Il avait juste pu vérifier qu'elle avait une plastique de rêve mais il n'en avait pas douté.

Elle avait dansé merveilleusement bien au cours de gym et il était tombé sous le charme depuis il la surnommait la crevette.

Elle n'avait pas peur de lui malgré sa fragilité. Elle lui avait toujours tenu tête et une fois il avait même cru qu'ils allaient discuter mais elle s'était à nouveau refermée comme une huitre.

Il était en train de craquer pour elle s'était idiot; Ce midi il s'était demandé s'il se risquerait à la draguer. Généralement il ne tenait pas deux jours avec une fille, alors c'était aussi bien que les filles se jettent à son cou elles avaient moins l'impression d'être trahit quand il devenait méchant ce qui arriverait forcément. Les filles ce n'était que des emmerdes comme le disait son père.

Il n'allait pas draguer cette pauvre folle, se dit il en tirant une bouffée de cigarette, mais il aurait bien aimé qu'elle fasse mine de s'intéresser à lui il n'hésiterait pas à en profiter. Le problème c'est qu'elle ne lui faisait pas d'avance.

Il essaya de déterminer si elle avait fait un seul geste prouvant sa folie, mais non elle semblait juste rêveuse et bien trop gentille. Il l'avait vu donné de l'argent à la quête de la pouf.

La porte principale s'ouvrit et l'objet de ses pensées se matérialisa devant lui. Arrivée à son vélo, elle ramassa ses cheveux en un chignon sans lui jeter un regard. Elle ne lui parlerait pas il le sentait. Leurs yeux se croisèrent et elle regarda ailleurs.

─ Ca va Sébastien dit M Tardy qui était venu le rejoindre.

─ Ca va. Vous avez vu la voiture elle avance bien.

Le prof hocha la tête en désignant la fille qui s'éloignait en vélo.

─ C'est drôle cette gamine j'ai été raide dingue amoureux de sa mère. Dit M Tardy qui n'avait pas écouté.

─ Non ? s'exclama Seb incrédule.

─ Si je te promets, elle était aussi jolie que Laurie mais le caractère opposé, une volonté de fer. Elle commandait tout le lycée à l'époque. Tu ne sais pas qui est sa mère?

─ Non, mais j'ai entendu des rumeurs comme quoi c'était un monstre, genre la mère abusive.

─ Attends je te montre, dit M Tardy en sortant son portable et en faisant une recherche sur internet, elle est tout le temps dans le presse tu n'as pas fait attention.

─ Anne breton la voilà elle est médecin, maire et député au conseil général.

Seb jeta un regard appréciateur sur la photo. C'est vrai pas mal.

─ Quand j'avais ton âge j'étais plutôt du caractère de Laurie je n'ai jamais osé l'approcher et j'ai passé des années à l'admirer de loin. Une fois j'ai voulu lui parler mais nous étions à la rivière et des gars m'ont jeté à l'eau sauf que je ne savais pas nagé et j'ai failli me noyer.

─ Pas cool.

─ Oui comme tu le dis pas cool. Elle est partie faire ses études à Paris et moi dans le nord de la France et je pensais l'avoir oublié. Bref, ... je suis revenu bosser ici et elle aussi.

─ Ben qu'est ce que vous attendez pour tenter votre chance. Au fait vous avez appris à nager depuis.

─ Oui et je n'avais qu'une trouille l'an dernier quand Laurie était dans ma classe c'était de rencontrer la mère.

─ Elle vous fait peur?

─ Elle m'a brisé les couilles même ! Et je suis sure qu'elle ne voit qu'un minable en moi.

─ A mon avis vous passeriez 5 minutes avec elle vous arrêteriez de l'idéaliser.

M Tardy éclata de rire.

─ La petite est mignonne comme tout et n'a pas eu de chance.

─ Il parait qu'elle est cinglée. dit sombrement Sébastien.

─ Je l'ai eu dans ma classe un an, je suis sure qu'elle n'est pas cinglée.

─ Tant mieux ! Songea la voie non raisonnable dans la tête de Sébastien.

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