« Kook-ah...

- Hum...

- Hopie nous attend...

- Hum ?

- Dans le salon.

- Hum.

- Ouais il a pas l'air au top.

- Hum ?

- Je sais pas, il m'a pas dit.

- Hum...

- Ouais, je crois aussi qu'on devrait le rejoindre. Tu te lèves le premier ? »

Pas de réponse cette fois. Taehyung ronchonna et se décida finalement à rouler de côté pour quitter le corps de son petit ami. Jungkook, sur le ventre, la tête dans les coussins, n'esquissa pas le moindre mouvement.

« Allez, mon Kookie, debout. »

Cette fois ce fut un piteux gémissement qui échappa au jeune garçon, peu décidé qu'il était à quitter les draps chauds et confortables de leur lit pour la fraîcheur de cette matinée d'hiver.

« Kook...

- Quoi encore ? râla Jungkook.

- Je crois que Hope t'a préparé ton petit déjeuner préféré, ça sent super bon. »

Aussitôt Jungkook leva la tête, tous les sens en alerte, et il prit une longue inspiration avant que ses yeux ne se mettent à briller de mille feux. Sa bouche forma un o parfait et il poussa une exclamation joyeuse.

« De la brioche chocolat banane ! »

Taehyung, le sourire aux lèvres, était sur le point de répondre quand son souffle se coupa : pressé qu'il était, Jungkook venait de faire voler les draps et, pareil à un véritable bulldozer, il venait littéralement d'écraser son petit ami pour quitter le lit et se rendre dans la pièce attenante. L'aîné néanmoins le retint par les hanches et fit la moue :

« Kook-ah, tu m'as pas...

- Pas le temps, le coupa Jungkook avec son habituel sourire innocent, j'ai trop faim !

- Mais je... »

Trop tard, Jungkook s'était dégagé de sa prise et avait filé à la cuisine. Dans un soupir dépité, Taehyung quitta à son tour le lit et passa la porte laissée ouverte par son petit ami. Il découvrit alors Jungkook sur le canapé aux côté de Hoseok à qui il demandait si tout allait bien.

« On en parlera après, répondit Hope, je suis sûr que t'as envie de manger avant qu'on discute.

- Je suis pas si glouton, rétorqua Jungkook.

- Tu m'as écrasé pour sortir du lit et j'ai même pas eu droit à mon bisou du matin, intervint Taehyung. Tout ça parce que t'as senti la brioche banane chocolat de hyung...

- Je suis désolé... »

La petite moue peinée de Jungkook et ses grands yeux tristes eurent aussitôt raison de l'infime rancœur de Taehyung qui pointa du doigt ses propres lèvres :

« Bisou, ordonna-t-il, ensuite on mangera pendant que Hope nous expliquera ce qui ne va pas. »

Son cadet approuva d'un vif hochement de tête. Il ne lui fallut pas cinq secondes pour se retrouver tout contre son petit ami qui le serra dans ses bras en lui volant amoureusement ses lèvres dans un petit baiser surfacique et rapide qui pourtant lui réchauffa profondément le cœur. Avoir le corps de Jungkook contre le sien et savoir leurs deux cœurs en rythme était sans doute la plus douce sensation qu'il connaisse. Il ne se lasserait jamais de la tendresse qu'il y avait entre eux.

Taehyung lui attrapa doucement la main, liant leurs doigts les uns aux autres, et après un bisou esquimau les deux garçons rejoignirent Hope qui venait de s'installer à la table. Au centre y trônait fièrement une brioche sortie du four à peine quelques minutes plus tôt. Son fumet délicat semblait appeler Jungkook de qui les yeux brillaient d'impatience et d'envie. Le couple donc s'installa et regarda Hoseok sortir l'appétissante viennoiserie de son moule.

« Servez-vous tant que c'est chaud, dit-il une fois la brioche posée sur un élégant plat de porcelaine. Kook, comme t'avais bien aimé la dernière fois j'ai doublé la quantité de pépites de chocolat cette fois encore.

- Oh hyung, je t'aime !

- Bah et moi ? s'enquit son copain avec un regard suspicieux.

- T'as des pépites de chocolat ? Non. Bah voilà.

- Cette violence dès le matin... »

Une main sur le cœur et l'air bouleversé, Taehyung surprit un regard amusé de son cadet et leva les yeux au plafond dans un soupir avant de se servir à son tour de l'appétissant petit déjeuner. Il reporta néanmoins rapidement son attention sur Hope qui mangeait tranquillement lui aussi.

« Alors, dis-nous tout : qu'est-ce qui te tracasse ? demanda-t-il d'un ton qui se fit inquiet. Tu devrais te réjouir que Noël approche, non ? »