Deuxième Nouvelle Lune
Je ne parvenais pas à détacher mon regard de Kei. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'il se passait. Je ne savais pas si je devais avoir peur. Je le vis s'écarter légèrement de mon poignet. Dans la faible lumière de la ville, je vis scintiller deux crocs acérés et avant même que je ne le réalise, ces crocs s'enfoncèrent dans ma chair encore griffée. Je sentis une légère douleur puis un frisson me parcourut le corps. Kei me serra davantage contre lui.
Sa morsure... C'était loin d'être désagréable. Je frémis et posai ma tête contre lui. Cela durant de longues minutes, intenses. Je sentais mon sang aller jusqu'à lui. Je sentais son désir qu'il avait tant refoulé. Depuis notre première rencontre, il avait toujours voulu ça. je comprenais maintenant pourquoi il avait essayé de m'éviter, pourquoi il avait disparu si vite et tant de fois.
Il retira enfin ses lèvres et lécha mes cicatrices encore fraîches. Il m'encercla de ses bras et murmura : "Je suis désolé Lyn, pardonne-moi..." Je l'enlaçai à mon tour, encore fébrile de cette expérience.
"Kei... Alors tu es...
- Un vampire. Oui... C'était il y a si longtemps..."
Il me raconta brièvement ce qu'il avait vécu jusqu'à notre rencontre. J'avais l'impression qu'il ne me disais pas tout. Mais je savais que ça viendrait en temps voulu. Je repensai à cette fille que j'avais vu se disputer avec lui. Avaient-ils un lien ? Était-elle... Comme lui ? Je relevais la tête vers lui et je m'apprêtais à lui poser la question. Une fois de plus, celle-ci se lisait sur mon visage, apparemment.
"La fille de ce matin, Pana... Elle travaille avec des... Disons, des chasseurs. Leur cible, ce sont les gens comme moi. Comme elle aussi, c'est un loup-garou... Je m'inquiète pour elle, ils finiront par s'en débarrasser..."
Il était sincèrement désolé pour elle. Je sentais qu'il avait déjà vécu ça. Qu'il avait déjà vu ces chasseurs tuer d'autres comme lui, comme elle. J'aurais voulu pouvoir le réconforter, le protéger. Il était l'amour de ma vie, et il passait son éternité à fuir. Ce n'était pas compatible avec moi. Et s'il préférait fuir, comme mon père avait fui ma mère, pour me protéger ? Je refusai cette possibilité. Je me mis sur la pointe des pieds et l'embrassai du bout des lèvres. Il me rendit mon baiser et m'embrassa fougueusement. Je ne le perdrais pas. Jamais.
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