Chapitre 8 du 3ème Cycle Lunaire

Mon moral était au plus bas. Je n'arrivais même pas à le cacher à ma mère. Mes multiples cicatrices avaient guéri et peu à peu, la trace de morsure de l'amour de ma vie disparaissait de mon cou, comme lui avait disparu... Je commençais à traîner plus longtemps le soir, dehors. Je ne passais plus par le parc, je l'évitais. Tout ce qui c'était passé là-bas, ça me fendait l'âme rien que d'y repenser.

Un soir, je m'étais perdue dans un quartier où je n'étais jamais allée. J'en avais pas mal entendu parler, à cause de tous les problèmes qui s'y trouvaient. Les logements misérables, les racailles, les dealers, les prostituées, enfin, que du beau monde... Un type louche me lorgnait depuis un moment déjà, ça faisait plusieurs fois que je passais au même endroit. Je tournais en rond dans ces ruelles, je n'aurais jamais cru ça possible, de se perdre en ville comme dans une forêt. Bref, le type s'approcha de moi et me proposa quelque chose. Bien évidemment, je refusais, je n'étais pas venue dans le quartier pour essayer de ces choses illicites... Enfin, je m'étais bien dit pourquoi pas, puisque me couper n'avait plus aucun effet. J'avais entendu dire que certaines drogues et autres psychotropes avaient des effets apaisants. Mais bon, ça coûtait cher, c'était illégal et ça pouvait être dangereux. Dangereux... Comme Kei... Le type avait continué de me parler sans que je ne l'écoute et il s'était arrêté en me voyant commencer à pleurer.

"Eh, tiens, écoute, j'vois bien que ça va pas chez toi, prend ça, ça ira mieux, c'est cadeau. Ça se brûle, et pis ça brûle bien, hein, alors attention quand même. Pis tu sais, si t'en as besoin de plus, j'suis toujours là, ok ?" Il glissa un sachet au creux de ma main alors que je reprenais mes esprits et il s'éloigna en direction d'un client régulier. Je quittai la rue, la vue légèrement brouillée par mes pleurs. Je m'étonnais de pouvoir verser encore tant de larmes, tellement je me sentais dessécher à chaque fois. Je finis par reconnaître une rue et plus loin, je retrouvai le chemin de l'appartement.

J'étais rentrée épuisée et je n'écoutais même pas ma mère quand elle me demanda où j'étais passée. Il était vraiment tard et elle avait dû s'inquiéter. Je jetais un oeil sur mon portable : des appels manqués de ma mère et des messages, quelques mots d'encouragement de ma Loana, rien de la part de Kei. Je m'effondrai sur mon lit et m'endormis toute habillée.

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