J'avais décidé d'appeler mon père. Je ne voulais pas que ma mère le sache alors j'étais montée sur le toit de l'immeuble. J'avais prévenu Kei pour qu'il ne s'inquiète pas. Ça sonnait. Mince, je n'allais pas l'appeler "papa" quand même, on se connaissait à peine...

"Allô ?", résonna une voix à l'autre bout. Je laissais un blanc et je finis par répondre : "Peter ? C'est Lynae." Il était content de mon appel et voulait savoir si j'allais bien... Il m'avait vue avec Kei, savait probablement que celui-ci était un vampire, c'était facile de deviner son inquiétude.

"Écoute, Kei ne m'a rien fait de mal. Il ne me fera jamais rien, le rassurai-je.

- ... Désolé, j'imagine que tu sais ce que tu fais mais... Tu sais, il n'est pas vraiment, disons, comme les autres garçons...

- Je sais. Il est plus âgé. Et sûrement bien plus mature que certains ne seront jamais.

- Ce n'est pas tellement son âge le problème ! Enfin si, mais...

- Je sais qui il est, Peter. Et je sais qu'il est quelqu'un de bien. Et je l'aime. Et tu n'es pas mon père, tu ne me connais pas comme tu aurais dû me connaître.", répliquai-je.

Je commençais à regretter cet appel, je n'avais pas envie qu'il s'immisce dans ma vie... Je lui demandai alors pourquoi j'étais surveillée et pourquoi ils en avaient après lui. Il me répéta qu'il était dangereux. Il commençait sérieusement à m'agacer avec ça, ça ne voulait rien dire. Il avait fait quelque chose de mal ? Tuer des gens ? Quoi ? Je laissai tomber et reposai la question concernant la surveillance, j'espérais obtenir au moins une réponse claire, ce soir. Il m'avoua alors qu'il en était à l'origine. Depuis qu'il m'avait vue en Bretagne auprès de Kei, il s'était inquiété et pour assurer ma protection, il avait réclamé à ce que je sois surveillée.

Je finis par raccrocher, exaspérée. J'avais eu un père absent toute ma vie et maintenant que j'étais majeure, il s'avérait être un père hyper protecteur... Tout ce que je voulais, c'était pouvoir vivre ma vie comme je l'entendais, j'avais assez de protection avec ma mère pour ne pas avoir à supporter les sbires de mon père... Je soufflai longuement. Bon sang, depuis le début de l'année, ma vie devenait vraiment compliquée...

Kei avait entendu la conversation, ou peut-être seulement une partie. Il arriva derrière moi et passa ses bras autour de moi. C'était réconfortant. C'était sans doute de ça dont j'avais besoin, à ce moment-là. Il l'avait sûrement deviné. Il avait dû voir mon agacement, et il n'avait pas dit un mot. J'avais seulement besoin de lui, de ses bras, de sa chaleur, de son amour.