Chapitre 2 du 4ème Cycle Lunaire

Kei était resté avec moi jusqu'au retour de ma mère à l'appartement. Elle avait été d'abord surprise de le voir mais elle nous a sourit. Je crois qu'elle était heureuse pour moi. Comme les vacances approchaient, j'avais supplié ma mère de me laisser partir avec Kei... Il voulait m'emmener dans un endroit "spécial" pour lui... J'étais un peu intriguée mais j'avais surtout envie de passer le plus de temps possible avec lui. C'était toujours risqué qu'il se fasse remarquer...

Nous avions donc pris le train. Enfin, plusieurs trains et nous étions arrivés dans une petite gare de campagne tellement au milieu de nulle part qu'il n'y avait même pas de ville. C'était même étonnant que notre train desservait cet endroit. Kei me dirigea sur un sentier et nous dûmes longuement marcher pour arriver à un hameau. Nous nous arrêtâmes devant une petite maison de brique et Kei sortit une clé de sa veste. Il ouvrit la porte et me laissa passer.

– Bienvenue chez moi.

J'étais surprise. Bien que l'espace semblait assez étroit, la pièce était très chaleureuse et me semblait même familière. Au milieu de la pièce, je compris ce sentiment. L'aménagement de la maisonnette était très semblable à celle que j'avais eu, avant... Je compris que Kei ne s'était jamais tout à fait défait de ce passé... Je l'enlaçai tendrement sans un mot et il en fit de même. Il avait dû comprendre ce que j'avais remarqué. J'enfouis ma tête contre son torse et je m'imprégnais de son odeur douce et de sa chaleur. Je profitais longtemps de l'instant présent, ces vacances commençaient si bien.

Le lendemain de notre arrivée, Kei me fit visiter les environs. Je m'étonnais de ne croiser personne, il y avait pourtant quelques maisons et elles semblaient en suffisamment bon état pour être habitées. Je l'interrogeais alors.

– Il y a des gens qui vivent ici, non ? Depuis qu'on est là, je n'ai vu personne...

– Ah, oui, désolé, ça doit paraître étrange ? Ils sont.... Particuliers.

– ... Tu veux dire qu'ils sont comme toi mais ne vivent que la nuit ?...

– Ah ! Non ! Hahaha ! Je voulais dire qu'ils ont certaines traditions et coutumes ancestrales et qu'en ce moment, ils ne sont pas encore rentrés pour cette raison... Ils font des festivités de plusieurs jours... Ailleurs. Enfin, dans la forêt que tu vois là-bas.

Il m'indiqua une forêt si dense qu'elle ressemblait à une ombre sur l'horizon.

– C'est pour ça qu'il va falloir l'éviter encore quelques temps... Ce serait impoli d'y aller sans invitation.

– Je ne suis pas sûre que j'aurais envie d'entrer dans des bois si obscurs... Encore qu'avec toi, je sais que je ne risque rien.

– Hahaha, je t'assure qu'elle est magnifique. J'ai rarement vu d'endroit plus verdoyant... Et il y a une clairière incroyable... C'est d'ailleurs dans celle-ci que les habitants du coin restent.

– D'accord alors... Je suis curieuse maintenant ! Tu sais quand nous pourrons y aller ?

– Hmmm... Il faudra surveiller le retour de premiers, pour être sûrs.

J'acquiesçais doucement puis nous repartîmes dans notre lente promenade. Le temps était radieux et la chaleur du soleil était très agréable sur ma peau. Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas sentie autant en vie...

En pensant à ça, je repensais à mon saut de l'ange... Il s'en était fallu de peu pour que je sois toujours vivante... Je n'en avais pas parlé à ma mère. Je pensais que ça n'en valait pas la peine. Et puis, elle n'aurait pas compris. C'était absurde, que j'aille sur le toit d'un des plus grand bâtiment de la ville pour sauter et que Kei me rattrape en plein vol... Je me demandais comment elle prendrait le fait qu'en réalité, mon père n'avait jamais vraiment menti, pour les démons, tout ça...

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que Kei m'avait conduite près de la mer. Nous arrivions sur le bord d'une falaise recouverte d'herbe verte rase. Il s'arrêta sans me lâcher la main. Nous observions l'horizon en silence. Puis, mon regard descendit vers la côte où je remarquais bien plus loin, en contrebas, une ville portuaire en ruine. J'étouffai un hoquet de stupeur. Comment cela avait-il pu être abandonné ? Je me tournai vers Kei. Il scrutait les moindres de mes réactions.

– Cette falaise... C'était... C'était ici, n'est-ce pas ?

– Oui. La ville a été... Enfin, je n'étais plus là mais voilà le résultat... J'ai entendu qu'il y avait eu des pillages et des massacres dans la région. C'était il y a très longtemps mais tout a été laissé à l'abandon. Plus loin, la rumeur court que c'est hanté. Je n'en suis pas tout à fait sûr mais je le crois aussi. Le monde des esprits est... Effrayant, même pour moi.

Je me tournai à nouveau vers les ruines, pensive.

– On pourrait y aller ?

Je sentis Kei sursauter à ma question. Alors j'insistai.

– Je me dis que peut-être... Ça pourrait m'aider...

Mes nouveaux-anciens souvenirs étaient encore si confus. Par exemple je me souvenais avoir vécu dans une forêt. Pourtant, ma maison était dans une plaine... Et puis il y avait aussi cette prison dans cette espèce de palais... Où je pensais me souvenir avoir vu la fillette aux cheveux blancs... Ces trois lieux n'avaient absolument rien en commun alors ça embrouillait encore plus mes idées.

Finalement, Kei accepta. Mais comme la journée était déjà bien entamée que nous avions suffisamment marché, il me dit que l'on irait demain.

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