Chapitre 2 du 1er Cycle Lunaire
C'était peu après mon anniversaire. On était partis en sortie scolaire au Mont Saint Michel. Ça me gavait un peu parce que c'était la 7ème fois de ma scolarité que j'allais visiter cette fichue abbaye ! Du coup, dès que je pus, je m'éloignai du groupe et je fis un petit tour comme je le voulais. C'était dans une étroite ruelle de la cité que je le croisai. Dès que je le vis, je sus que c'était lui. Qu'on était destiné l'un à l'autre. Mais il me sembla qu'il ne me vit pas à ce moment-là. Pourtant il n'y avait que nous et c'était si étroit qu'il était obligé de m'avoir vue ! Mais il passa en m'effleurant et cela me fit frissonner.
À la pause du midi, j'étais avec mes amies mais je n'avais pas d'appétit et je n'étais pas d'humeur à discuter alors finalement, je repartis dans mon coin. Je me disais que j'aurais dû lui parler, le saluer, lui demander son nom. Et si je ne le revoyais plus jamais ? Du coup je me mis à le chercher à travers tout le Mont. Finalement, je retombai dessus par hasard alors que je commençais à désespérer et à me dire qu'il était déjà parti loin. Enfin c'était plutôt lui qui me tomba dessus. J'entendais des cris dans une rue adjacente et il arrivait sur moi en courant, il me bouscula et me rattrapa dans le même temps. Nos regards se croisèrent vraiment pour la première fois, il s'arrêta un instant en me fixant droit dans les yeux et ça me parut une éternité.
Il était grand, brun, ses yeux étaient d'un vert étincelant et sa peau était pâle et lisse. Il me semblait qu'il y avait quelque chose d'étrange dans son regard. Il avait l'air poursuivi par des gens mais il n'avait pas l'air inquiet le moins du monde. Comme si que les autres le rattrapent n'avait aucune importance, que quoiqu'il arrive, il s'en sortirait comme il le voudrait. Je pensai qu'il pouvait tout faire, tout avoir. Et je doutai. Durant un instant je doutai. Un gars aussi parfait, aussi serein, comment pouvait-il s'intéresser à moi ? On s'était juste croisés, on ne savait rien l'un de l'autre, j'étais juste une inconnue.
Puis un des autres types arriva au coin de la rue et cria aux autres "Par ici, il est là !". Alors mon bel inconnu me prit par l'épaule et dit "j'espère que tu cours vite". Sa voix était douce et profonde et je ne sus pas quoi répondre que j'étais déjà en train de courir à ses côtés. Je repensai à ces histoires d'amour où les deux amants s'enfuient loin de tout pour toujours. C'était stupide mais c'était comme ça que je ressentais notre course effrénée.
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