Chapitre 11 du 2ème Cycle Lunaire
La fin des vacances approchait. Ma mère n'était toujours pas en état de rentrer. Heureusement, elle avait l'air d'aller mieux. Elle était très pâle quand j'étais allée la voir. Elle m'avait souri et j'avais pleuré dans ses bras en lui disant que j'étais désolée. Elle n'avait pas l'air de m'en vouloir. En fait, la première chose qu'elle avait demandé à son réveil, c'était de savoir si j'allais bien. "Bon sang, maman... Tu continues de penser à moi en priorité même quand tu es au plus mal..." pensai-je.
Toujours seule à la maison, j'avais continué mes... expériences. Je n'avais plus mal au moment de la coupure. Je me sentais toujours libérée après ça. J'étais devenue addicte. la douceur du sang sur ma peau, son odeur, son goût... Tout cela m'enivrait totalement. Je repensai à ma mère. Que penserait-elle si elle savait ce que je faisais? Ça n'avait plus d'importance. Si ça me permettait de me sentir mieux, où était le mal ? J'avais commencé pour elle, je devais continuer, pour moi. Je n'avais pas envie de reprendre les cours. J'allais devoir cacher mes marques, ça allait être pénible. Si quelqu'un les voyait, on me poserait des questions. Ça ne regardait que moi, les autres n'avaient pas besoin de savoir à quel point j'allais mal. Je devais me montrer forte, confiante. Sinon, j'aurais des ennuis. Je ne voulais pas qu'on s'inquiète pour moi ou qu'on me prenne en pitié. Je n'avais pas besoin de compassion.
Je recommençais à sortir. Je pensais que c'était une bonne idée de se réhabituer à être entourée de gens. Ceux qu'on croisent, pas ceux à qui on parle. Je ne sortais que l'après-midi, je passais parfois plusieurs heures à traîner dans le parc au bout de ma rue. Je me demandais pourquoi je n'avais pas fait ça plus tôt. C'était un coin plutôt sympathique. Il était grand, c'était peut-être même le plus grand de la ville. Il y avait un étang avec des canards et quelques cygnes. Il était entouré de bancs et j'aimais me poser sur l'un d'eux, regarder les allées et venues des volatiles. Je laissais mon esprit vagabonder, je me sentais généralement apaisée. Parfois, il y avait des coureurs qui passaient devant moi et je me souvenais alors que je n'étais pas seule dans ce parc. Puis je repensais à mes cicatrices. Avais-je vraiment besoin de continuer ?
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