Le nord
Elle galopait à travers les arbres, le ciel semblait d'une nouvelle couleur. La boule au ventre, elle sourit. Où allait-elle ? Elle ne savait même pas.
Loin de là où elle a grandi, des gens qu'elle aimait. Loin de là société. Dans cette forêt presque déserte, elle se sentait libre, comme dans une histoire fantastique. Mais il fallait qu'elle résoud l'histoire du livre, elle se pencha sur le coup de son cheval, les points serrés, le regard déterminé.
Au loin elle vit les elfes du nord précédemment prisonniers de Mat courir et s'arrêter pour l'observer avec incompréhension. Ils avaient des habits bleus en général, avec un style bohème que Solis appréciait. Soudain elle entendit un autre bruit de galop derrière elle. L'elfe se retourna, paniquée.
C'était Nao, le souffle court. Il descendit et courrut vers Solis avant de la prendre dans ses bras.
- J'ai cru que tu étais partie sans moi.
-J'ai crû que tu ne voudrais jamais venir avec moi.
- Moi aussi je veux voyager, et avec toi !
- Pourquoi ? demande simplement Solis.
- Tu m'a sortie de la bulle que je m'étais faite pour me protéger. Tu m'a prouvé qu'il existait encore de la lumière quelque part dans ce monde. Je n'ai plus d'espoir pour moi, mais de l'espoir pour ce monde. Et tu n'y arrivera pas seule, tu as besoin des gens que tu aimes, expliqua Nao. Ça fait peu de temps que nous nous connaissons mais j'ai décidé de te faire confiance.
- Et qui te dis que je t'aime ?
- Ton regard. sourit son interlocuteur avant de lui faire un vif bisous sur la bouche.
Juste après il monta sur son cheval, laissant Solis encore étourdie.
- Alors on y va ?
- Oui !
Solis sortit de sa trans et monta à cheval.
- On va où ? demanda Nao.
- Tout droit !
Dès qu'ils apercevaient une trace de civilisation, ils tentaient de s'éloigner un peu . Quelque fois ils semblaient voir des petits monstres se balader mais heureusement assez loin d'eux. Ici aussi il y en avait !
Au bout d'une heure, Solis rompit le silence qui s'était installé.
- Pourquoi tu as dis, qu'il n'y avait plus d'espoir pour toi ?
Nao prit du temp à répondre.
- Ma vie est assez cliché. rigole t-il, ma mère est morte à ma naissance, mon père alcoolique n'a jamais voulu de moi. J'ai fini dans un orphelinat tortionnaire qui n'était pas très ouvert d'esprit. On m'a souvent blessés. J'ai vu mon orphelinat brûler devant mes yeux, avec une amie qui était comme une soeur pour moi. Et comme ça je suis parti combattre les monstres qui avaient détruits le peu de moyen que j'avais pour devenir quelqu'un.
Solis ne répondit pas mais lui donna la main en signe de réconfort. Que pourrait-elle dire ?
- C'est triste comme histoire ! s'éleva une voix dans le dos.
Les deux elfes du sud se retournèrent sur leur cheval, la main sur le coeur. Devant eux, une jeune elfe habillée d'un pantalon en tissus large et d'un t-shirt à manches longue blanc, surmonté par un gros gilet en laine, se tenait devant eux. Sa frimousse parsemé de tache de rousseur et sa coupe au carré lui donnait un air innocent.
- Moi aussi j'ai vu beaucoup de drame ici, à cause des monstres, continue l'elfe.
Nao et Solis se regardèrent avec de grands yeux.
- Si les gens comprenaient qu'il fallait rétablir la magie divine au quotidien, ça aiderait beaucoup.
Alors que Solis et Nao la regardait toujours avec incompréhension, l'elfe passa devant, tout en continuant à parler.
- Quand une personne pratique la magie divine, elle laisse de traces derrière elle. Je vous ai suivie parce que les monstres vous fuyez. Vous inquiétez pas ! Moi aussi je pratique la magie divine.
Solis et Nao ne savaient pas quoi dire, au moins la première personne qu'ils rencontraient ici n'allait pas les tuer ! C'était déjà un bon point.
- Vous venez pas d'ici n'est-ce pas ?
Soli rigola, elle avait comme un air de déjà vu.
- Oui vous ne venez pas d'ici, vous ressemblez à ceux du sud, répond l'elfe pour elle même, vous ne me voulez aucun mal j'espère ?
Soudain une dame accourut à travers les arbres.
- Melle ! Melle !
Arrivée à sa auteur, la dame regarda avec intention les deux elfes du nord.
- Merci de nous avoir sauver tout à l'heure jeune elfe.
Nao regarda Solis avec incompréhension et celle-ci lui fit signe qu'elle lui expliquera plus tard.
- Maman ! Pourquoi tu as toutes ses blessures ?
- Je me suis fais prendre par un tortionnaire du sud pendant la mission d'observation ! Mais cette elfe nous a sorti de là.
Solis et Nao observaient la conversation, incrédule. Se demandant presque s'ils ne devaient pas sortir les pop cornes !
- Que faites vous ici alors ? demanda l'elfe la plus jeune.
-Eh bien... hésite Solis.
- On voulait découvrir la vérité. Nao pris les devants, c'est vous qui nous envoyez tous ces monstres ? dit-il.
La mère et la fille se regardèrent avant de hausser les épaules.
- Bien sûr que non ! Ici tout le monde pense que c'est vous qui nous les envoyer. Enfin c'est pas totalement faux, tant que vous pratiquerez pas la magie divine, les monstres seront là, et pour eux il n'y a pas de frontières !
- Mais vous devriez faire attention, ici on aime pas trop ceux qui pratique cette magie, explique la mère.
- Chez nous aussi ! s'exclame soudainement Solis trop heureuse de découvrir que le nord était dans le même cas.
La mère donna un sac de perle en bandoulière à sa fille.
- Prend ça et va avec eux à Volatia pour leur donner des vêtements appropriés. Ensuite rejoignez nous là où tu sais.
Et la dame partit sur cet air énigmatique. Les trois adolescents restèrent un moment à se regarder ne sachant pas quoi faire. Ces gens du Nord étaient vraiment très drôles, ils étaient à peine partis qu'ils allaient être escorté par une elfe bleue.
- Alors on y va ? S'exclame la brune.
Solis fit monter Melle sur son cheval encore étonnée. Mais c'est vrai que seuls, ils se sauraient fait vite remarqués avec leur tenue verte.
- Ma mère veut que je vous emmène dans un village de réfugiés après notre escale, c'est une sorte de petite résistance à notre gouvernement car il est caché. On essait de trouver nous-même des solutions à cette guerre car notre conseille ne fait pas grand chose, dit Melle tout au brut. Elle veux cacher tout ça mais ici il n'y a pas de danger. Il y a eu beaucoup de morts depuis la guerre, on est content qu'on puissent rencontrer des elfes du sud.
Solis eu un élan d'espoir. La rencontre avec Melle, ce village les aiderait probablement beaucoup. Ils devaient être au beau milieu de l'après-midi quand ils s'arrêtèrent enfin.
- Bienvenue à Volatia ! annonça Melle.
Solis et Nao avaient pris soins d'enlever toutes affaires pouvant les trahir. Mais maintenant ils grellotaient de froid.
Un petit panneau indiquait l'entrée devant un cascade d'herbes cachant un trou dans un mur de pierre. Tout en avançant, Melle leur jeta un regard complice. Derrière ce rideau, les elfes purent découvrir une ville extraordinaire. Les maisons étaient nichées dans des arbres géants et spéculaire. Des ponts en bois reliaient les différents bâtiments. Sous les quelques trous de lumière que les feuilles des arbres laissaient entrevoir, Solis pouvait distinguer plus clairement leur vêtements bohème. Chacun semblait s'occuper de quelque chose, comme une fourmilière géante. Mais à certain endroit, ils purent voir des enfants jouer en se courant après, en se faisant tomber en créant des racines.
- On nous avait parlé des différents type de nature du Nord, mais c'est encore plus beau qu'en livre ! s'exclame Nao, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu des enfants jouer. Il n'y a pas de monstre ici ?
- Si. répondit Melle le regard sombre, mais on arrive un peu à les repousser avant que les enfants ne les voit. Heureusement on a pu pratiquer quelque sorts de magie divine qui nous sert beaucoup. C'est fou ce que une seule goutte pour repousser trois monstres !
Ils descendirent de leur cheveaux et Melle les firent grimper en haut d'un arbre aux branches assez larges pour y marcher à cinq sans problème. Après une bonne marche, Melle leur présenta toute fière, une petite maison fait de branche, de terre et de plantes - mais à l'apparence solide -
Dedans, Nao qui était assez grand, dû se pencher pour ne pas cogner à quelque pots de fleurs accrochés en suspension. Melle s'y baladait avec agilité avant de monter à l'étage.
- C'est chez moi ! Je reviens toute suite je vais chercher des documents à transmettre là où vous savez.
Elle leur fit de grands gestes avant de monter à l'étage en sautillant.
-Comment ça tu les avais sauvé ? demande Nao en chuchotant.
- Mat allait tous les tuer ! J'ai réussi à les convaincre de les relâcher. Il sait que je suis parti, je lui ai pas laissé le choix de toute façon.
- Attend attend ! S'exclame Nao toujours en chuchotant, comment tu as réussi à la convaincre ? C'est une tête de mule !
Solis hocha les épaules.
-Et .. c'est quoi cette magie divine ?
- La magie bleue, explique Solis en prenant les mains de Nao, c'est ce qui va nous permettre de régler tout ça ! C'est cette magie qui repoussent les monstres.
Nao réfléchit, on aurait pu voir toute une machine se mette en place pour essayer de comprendre. Il sembla enfin avoir remis toutes les pièces du puzzle à la bonne place quand il revient à lui.
- D'accord je comprends ! Tout à commencer quand on a chassé les sorciers. Mais d'où viennent les monstres alors ?
Solis regarda par la fenêtre, puis vers l'étage. Melle semblait déplacer un éléphant dans le grenier. Solis se demandait bien ce qu'elle pouvait fabriquer.
- De l'autre côté, quand tu téléporte il y a toujours un petit moment où tu te retrouves dans le vide, mais aussi petit qu'il soit on le remarque pas. Parce que la magie bleue garde la fracture fermée. Mais sans, la fracture entre notre monde et le vide s'est ouverte.
- Se téléporter ? De votre temps le fait de se téléporter est rependu ?
- Euh oui ? répond Solis
- Ah ! Génial ! Parce qu'ici ce n'est qu'en voit de découverte encore... Enfin ! S'exclame Nao, je voulais simplement te dire que je trouve ça très foireux, on ne les connais pas ces gens !
Solis ne l'écoutait pas et faisait les cents pas.
- Tu connais le système de ce pays ?
- Oui, souffla Nao, ils ont une famille royale influente aussi, qui gouvernent avec un conseil de 3 ou 4 elfe. Mais c'est le conseil qui est élu, qui prend les décisions avec le prince. C'est plus démocratique que chez nous, c'est tout ce que je sais. Apparemment ils sont respectueux de la population. Mais je ne suis pas sensé le dire ! On aurait pu me couper la tête sur la place publique pour dire ça dans le sud.
Au même instant, Melle descendit des escaliers les bras chargés de paquets.
- Je dois apporter ça là où vous savez ! s'exclame t-elle, ne vous inquiétez pas, moi aussi j'ai un cheval.
- Excuse moi mais, pourquoi nous emmener là bas exactement ? demande Solis.
- Ce n'est pas un piège ? demande Nao suspicieux.
Melle posa les paquets sur la table et la poussière s'envola, les enveloppants dans un nuage.
- C'est la résistance, chuchote Melle après une quinte de toux, on essaie de pratiquer la magie, de récolter des informations sur le sud et sur les monstres. Le prince qui devait épouser votre princesse avant la guerre, il n'arrive pas à comprendre que ce n'est pas le sud qui nous envoie tout ça. Et nous ne pouvons pas le lui parler. Enfin jusqu'à aujourd'hui ! Vous êtes là.
- Personne n'est jamais venu dans le nord, ou inversement dans le sud, à part nous avant ? demande Solis stupéfait.
- Les gens ont peur de ce qu'ils ignorent, ils n'iront pas pointé le bout de leur nez chez leur ennemi pour essayer de comprendre tant qu'ils peuvent encore un peu s'en sortir. Et puis il me semble que votre système chez vous est assez... Vieillot. Bien que vous élisez votre Emique, on pense tous ici que vos élections sont truqués ! explique Melle tout en passant des longues vus, nourriture, herbe et autres dans des sac en tissus.
- Elle a pas tord... dit Nao pour lui même ce qui fit rire Solis.
Si seulement il avait grandi à son époque, ce serait de la dictature pour Melle et lui ! Enfin, c'était vraiment de la dictature finalement... Réfléchis Solis.
- On va devoir faire quoi nous ?
Nao voulait être certain de ne pas se faire embobiner par cette petite elfe surexcitée.
- On va déjà aller au camp, toute la résistance, explique Melle tout bas, pourra être certain que le sud n'est subit tout autant. Vous nous raconterez ce qu'il s'y passe, on vous racontera... continue l'elfe avec de grands gestes. Enfin ! Après on pourra aller à la capitale, rencontrer le prince et le conseil. Et on pourra finir cette guerre !
Nao semblait croire tout cela utopique, mais Solis était ravis de l'engouement et de leur chance d'être tombés sur Melle. C'était peut-être possible ! Elle repensa à chez elle, ici au moins il semblait avoir un dénouement. Peut-être que si elle aidait ses ancêtres à finir leur guerre, ce sera la clef pour rentrer chez elle ! Mais cette question lui revenait sans cesse, pourquoi elle ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top