interrogatoire

Des araignées géantes marchaient en direction de Solis. À chacun de leur pas, elles faisaient trembler le sol sous les pieds de l'elfe qui ne tarda pas à tomber au sol. Puis soudain une ombre se glissa entre elle, portant Nao dans ses bras et faisant finalement tomber le garçon au sol, mort. Alors qu'un cri déchirant retenti, Solis qui se précipita vers son copain aperçut l'une des pâtes d'une araignée tomber sur elle. Le flash du corps de Melle apparut devant ses yeux, puis ceux de Jax et Alphred dormants éternellement.

Solis se redressa dans son lit en sueur. Encore un de ses cauchemars... Elle passa un coup d'eau sur son visage et s'habilla.

Aujourd'hui Solis retournait à l'école, pas le temps de réfléchir à son cauchemar. Même si Nao lui manquait toujours à son quotidien.

Elle allait pouvoir revoir ses amis et retrouver ses vielles habitudes. Mais elle craignait aussi les regards des autres. Elle était devenue une curiosité.
C'était presque incongru de retourner à l'école, elle qui était devenue presque soudainement une adulte à voyager à travers le pays, rencontrer un prince et une princesse ! Mais il le fallait, tenter de reprendre une vie normale. Enfin, sa visite à Louino n'avait pas été sans avancés majeur. Tout se préparait depuis quelques temps, elle allait donner un coup de pousse. Mais il fallait que cela reste secret quelques temps.

- Pas de nouvelles ? demanda Solis en descendant les escaliers.

- Non ! répondit son père le pouce levé.

Solis demandait ça chaque jours, pour demander si le conseil avait donner des ordres. Mais rien, on les laissait tranquils.

- Maman c'est pas bon !

Son petit frère venait de repousser une assiette de légumes miteux.

Louise souffla et les fit voler dans les air pour amuser Jacob. Solis échangea un regard avec son père, elle devait y aller.

Dehors l'air redevenait légèrement plus chaud. L'hiver était bientôt passé mais pas tout à fait parti. Il faisait gris depuis quelques temps et on avait l'impression que les beaux jours ne reviendraient jamais. Les elfes étaient encore plus tendus que quand Solis avait disparue. Elle aurait cru à un mauvais rêve, une mauvais blague si le temps n'avait pas autant changé, et si son sort de magie divine n'était pas déjà développé.

Ce matin elle avait spécialité. Elle est arrivée assez tôt pour éviter la foule d'étudiants. Alors dans la classe elle était la première à rentrer. La pièce n'avait pas changée, Gaund était assis au bureau, les joues plus creuses que d'habitude.

- Bonjour monsieur.

Le professeur sembla surpris et se redressa subitement. Il observa longtemps l'elfe de la tête au pied avant d'enfin dire quelque chose.

- Solis ! Je suis ravis de te revoir. Comment tu vas ?

La jeune fille posa ses affaires à sa place pour lui laisser le temps de réfléchir.
- Ça va... J'ai dû louper beaucoup de cours.

- En effet tu vas probablement avoir du retard sur ton sort de base. Je t'aurais bien proposé des cours particuliers pour t'aider à rattraper mais ... Gaund fit une pause en regardant autour de lui, le conseil me questionne beaucoup en ce moment, ils me surveillent. S'ils savent que je t'accorde une intention particulière, même dans le cadre de ton éducation, ils pourraient se douter de...

Solis comprit que son professeur, comme affilié de près à la magie divine, avait dû en bavé. Solis sourit et sortie le papier chiffonné de sa poche.

- Ne vous inquiétez pas.

Gaund récupéra le papier avec incompréhension et ouvrit la bouche quand il vit le formule magique.

- Comment ?

- J'ai vécu beaucoup de chose monsieur.
Solis se sentie soulagée d'avoir libéré un peu de son secret. Gaund est de son côté, elle le sait.

Au même moment Emina rentra dans la classe, toujours à l'avance comme à son habitude . Dès que leur regard se croisa, la jeune fille fit un grand sourire, souffla soulagée de voir son amie et lui fit un grand coucou enjoué.

- Solis ! Comment tu vas ? Qu'est-ce qui c'est passé ? dit-elle soucieuse.

- Emina ! Ça va, merci ! Tu sais j'ai oublié, je préfère pas en parler.

L'elfe aux cheveux violets acquiesça et sortie également ses affaires. Peu à peu les elfes la spécialité arrivèrent tous en regardant Solis de biais.

- Aller les enfants, au travail. Vous finirez votre devoir écrit sur les démons de base, dit Gaund, Solis, tu peux ouvrir la page 306 de ton manuel, c'est expliqué dedans, lui dit-il plus bas.

La jeune fille sortit le livre, le contraste de sa vie ici et de celle d'il y a une semaine était très différent ! Elle regarda attentivement le titre de la leçon.

" Les démons et leur particularités."

En dessous il y avait un texte d'introduction.

" Les démons prennent vie quand de la magie noir est utilisée. Ils prennent forme sous l'aspect de fantômes malfaisants. De nos jours ils se font rares grâce à la protection de Lemique. Les elfes Divinatoire sont parfois appelés pour contrer ces énergies néfastes"

Et la lecture se poursuivit. Il était expliqué que les elfes Divinatoire devaient simplement lancer des sorts spéciaux pour purifier les endroits infectés. Mais qu'en général la magie de Lemique suffisait.

Que du baratin, souffla Solis. Et Gaund semblait penser pareil, malheureusement il était obligé de leur donner cette leçon.

L'heure se passa comme une éternité pour Solis, elle avait oublié cette sensation de rester assise en silence pendant soixante minutes. Emina avait réussi à avoir deux mots pour son sort, c'était la moyenne de classe. Bientôt ils auraient des examens très importants de spécialités.

- Vous devrez présenter votre sort devant tout le monde. Il y a deux difficultés, expliqua le professeur, la première est que vous n'aurez pas eu beaucoup de temps pour pratiquer votre sort, deuxièmement, vous aurez de nombreux spectateurs.

Les elfes sortirent ensuite de la salle, existés de cette fin d'année et des examens qui s'annonçaient.

Solis fit mine de prendre du temps à ranger ses affaires, elle devait finir sa conversion avec Gaund. Elle fit signe à Emina de partir devant, celle-ci parrue surprise mais ne chercha pas à savoir.

- Alors, qu'est-ce qui c'est passé ? lui demanda l'elfe après s'être assuré qu'ils étaient seuls.

- C'est compliqué, expliqua Solis, vous pratiquez beaucoup la magie divine ? demanda l'étudiante sur ses gardes.

- Très peu, mes pouvoirs ne peuvent pas pratiquer cette magie. Seul Lemique peut...

- La vérité monsieur, dit Solis en le coupant.

- Solis Lisblum, que c'est-il passé pour que tu es pris autant d'assurance ? demande Gaund en riant, c'est vrai je ne te dis pas la vérité. Solis, ce qu'il faut savoir c'est que tous les élèves ici ont développé un sort de divination, toi, tu as développé un sors de magie divine. Et c'est pas tout à fait pareil. Et je me demande bien comment tu as fait.

- Eh bien... Vous vous y connaissez en magie divine ? Hésita Solis.

- Oui

- Est-ce que, avec les troubles qui arrivent en ce moment, vous pensez que le temps pourrait... Se déformer peut-être... Grâce à la magie bleue  ?

- Tu as voyagé dans le temps ? s'exclama le professeur en se levant.

Il faisait maintenant les cents pas dans la salle de classe.

- Je n'ai pas dit ça ! Enfin... Euh, oui. dit Solis en ferma les yeux par peur.

Quand elle vit que son professeur ne réagissait pas négativement elle se permit de demander.
- Comment savez-vous ... ?

- En ce moment je vois le temps se déformer légèrement parfois, comme des bug, ça ne m'étonnerait pas que tu sois passé de l'autre côté.

Solis se souvenue alors du nain qu'elle avait vu faire deux fois la même chose en début d'année. L'absence de magie divine peut affecter le temps ? Ça expliquerait la chose !

- Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi toi ? Surtout que tu avais réussi à pratiquer de la magie divine ce fameux soir avec ton amie Elesia. Tu aurait dû être moins touchée que les autres.

Solis ne répondit pas, attendant la question fatidique de Gaund.

- Et où as-tu atterri ? Quand ?

- En 385, dit timidement Solis.

Son professeur se passa la main sur son visage, essayant de réaliser. Soudain il eu l'expression d'un enfant curieux.

- Et alors ? Tu sais ce qu'il s'est passé ?

Solis rigola légèrement. Son professeur était ignorant sur le passé tout autant qu'un autre elfe du pays.

- La guerre, les elfes pratiquants la magie divine étaient appelés des sorciers. Ils les ont tué, chassé parce qu'ils avaient peur d'eux. Ils ont eu la même situation que nous aujourd'hui. Le nord et le sud s'accusaient l'un l'autre d'envoyer des monstres. Finalement ça c'est bien fini, ils ont découvert la vérité, sont redevenus amis et démocratisés la magie divine, explique Solis.

- Comment ça a dégénéré alors ? rétorqua le professeur.

— Quand je suis parti ils n'avaient pas encore tout à fait signer le traité de paix... Mais je ne sais pas en vérité.
Solis n'expliqua pas plus, elle en avait déjà assez dit. Au même instant quelqu'un toqua à la porte, c'était Radja et Lolima qui vinrent prendre leur amie dans leur bras.

- Solis, on a un mot pour toi, dit Lolima.

Solis saisit le mot puis le tendit à Gaund. Ce qu'elle avait redouté arrivait.

- Ne fait pas attendre Lemique Solis, lui dit-il.

Radja et Lolima étaient reparties dans les escaliers.

- Fait attention et ne lui parle pas de ton sors. C'est de la magie bleue pure, il ne doit pas être au courant.

Solis approuva un sourire crispé et partit rejoindre ses amies en bas de l'escalier.

- Mes parents m'ont dit de pas trop t'embêter avec nos questions mais... Ça va ? demande Radja.

Solis leur sourit, ravis d'avoir retrouvé ses amies.
- Oui, merci ! Je suis désolée, je dois y aller.

Et sur ce elle dévalla les escaliers en direction du conseil. Sous le regard inquiet de Radja et Lolima.

Que lui voulait encore Lemique ? Solis était furieuse. Elle voulait juste avoir une journée de cours normal. C'était trop demandé ? Devant le bâtiment lugubre on lui ouvrit les portes. Et bien qu'en colère, Solis restait impressionnée de débarquer dans les couloirs privé du gouvernement. On l'emmena devant un porte plutôt simple en bois sculptée. Ils marquèrent une pose devant celle-ci avant de lui ouvrit l'entre de Lemique.

Solis fit étonnée de rentrer dans une pièce chaleureuse avec un feu crépitant dans une grande cheminée. Derrière un large bureau, Karkson l'attendait debout et lui présenta un fauteuil de la main. Le garde qui avait accompagné Solis ferma la porte derrière lui, l'elfe aurait tellement rêvé qu'il reste. La voilà maintenant seule avec cet homme redoutable.

- J'espère que tu t'es bien reposée ?

- Oui merci... répondit Solis intimidée.

- Je m'excuse de t'avoir sortie de tes études, c'est très important.

Solis ne répondit pas, Karkson n'attendait pas de réponse.

- J'ai lu le rapport du médecin, de nombreuses blessures étranges. Dont une brûlure d'un petit monstre nous provenant directement de l'est. Je serais directe, où étais-tu ce dernier mois ? La vérité je veux, dit-il sur un ton autoritaire.

Solis déglutit, elle ne s'attendait pas à ça. Elle ne pouvait plus mentir sur son amnésie, Lemique avait déjà sondé son cerveau.
- J'étais dans le sud, ce monstre est apparu dans le sud.

- C'est impossible, trancha l'homme en lui tournant le dos.

Solis pouvait voir une vaine apparaître sur son coup, l'homme s'énervait. Et cette pièce devenait oppressante.

- Pourtant je vous l'assure... C'est le temps qui se dérègle, si je peux me permettre de plus en plus de monstre débarquent.

Karkson souffla du nez.
- Tu dois être une fille intelligente, entre nous, tout se dérègle effectivement. J'ai vu que tu avais pratiqué la magie divine, on ne peut rien me cacher. Sais tu as quel point cela est grave ? Je connais tes ambitions Solis, je veux te mettre en garde.

Solis avait envie de s'enfoncer et de se perdre dans le fauteuil. Malheureusement elle restait là en face de cet homme en colère et qui pourtant gardait une prestance autoritaire. Il la regardait de haut, à présent droit dans les yeux. Si seulement elle savait transplaner, elle serait probablement partie, là, maintenant.

- Je n'ai pas fait exprès, mais je me suis bien rendu compte que je pouvais, répond Solis.

C'est bon, elle avait signé son arrêt de mort. Elle ferma les yeux attendant la sentence et pourtant, rien.

- J'ai une explication à cela, j'ai eu le compte rendu de l'infirmière. Tu as, une tâche de naissance sur le ventre, explique t-il étrangement calmement, nous sommes de la même famille. Il n'y a que Lemique et ses descendants qui peuvent pratiquer la magie divine.

Solis déglutit, ne sachant pas si ce que venait de dire Karkson était une bonne nouvelle ou pas.

- Je ne sais pas de quelle manière tu es rattaché à mon arbre généalogique. Mais tu comprendras que je ne veux pas de scandale. Je te demande de repartir à ta vie normale, et de ne jamais pratiquer cette magie, plus jamais. Et je te laisserai tranquille. C'est mon fils qui prendra ma succession.

- Je ne comprends pas très bien pourquoi vous nous imposez ça, répondit bravement l'elfe.

Kerkson fut étonné de sa réponse, leva un sourcil et s'approcha de Solis.

- Va t'en maintenant, et n'oublie pas notre entrevue, je te demande de rester à ta place.

La jeune fille se leva les jambes tremblantes. Elle se dirigea vers la porte sous le regard de l'homme. Pourrait-il être son oncle ? Non, il n'a pas de frère et soeur. Son père ? Solis en frémi, ça la dégoûtait. Elle devina que Karkson avait dû passer la semaine à chercher lui même sa liaison avec elle, apparemment sans grand résultat. Peut-être inventait-il tout ça pour la faire passer sous silence ? Impossible, elle avait vu la marque fatidique de ses propres yeux à l'interrogatoire. La preuve était là, ils avaient la même tâche de naissance.

Solis retourna à l'école, rentrée chez elle n'était pas la bonne solution. Ils allaient lui poser trop de questions. Et clairement cette entrevue courte mais effrayante, devait rester seulement entre elle et Karkson. Une chose la chiffona, ses parents, son petit frère, n'avaient pas de tâche de naissance. Alors dans un coin de rue isolé, Solis tomba au sol et se mit à pleurer. À quoi devait-elle se raccrocher maintenant ? Elle ne savait plus qui était sa famille, qui étaient ses amis. À quel monde elle appartenait.

Elle sortie de sa poche, les mains tremblante, la petite boîte de Rose et lui écrit un message.

" Qui suis-je ?"

Après avoir reprit ses esprits, Solis se leva les points serrer. Elle s'essuya les yeux, inspira profondément et marcha en direction de l'école.

Il était déjà l'heure du déjeuner quand elle franchit les murs du château. Lolima, Radja et Emina l'attendaient à une table de la cantine.

- Où étais tu passée ? J'ai eu peur ! s'exclame Emina.

Radja fit un clin d'œil à Solis, elles n'avaient rien dit du mot à Emina et Solis les remercia d'un regard.

- Elle est où Elesia ? demanda Solis.

Emina ne sembla pas quoi dire.

- Chez elle, répondit Radja à sa place.

L'elfe fronça les sourcils et repartie vers le centre de la ville. De toute façon elle n'avait pas faim, ni envie d'aller à l'école, ni de rentre chez elle .

Ça lui rappelait un peu cette fois où elle avait cherché son amie après le couvre feu, sa première rencontre avec les ombres. Elesia est une elfe qui pourrait agir sur un coup de tête. Et Solis avait peur de ce qu'elle pourrait faire.

Elle toqua trois fois à la porte de la maison d'Elesia. Personne ne lui ouvrit, ses parents devaient être partis au travail. Solis insista mais Elesia ne venait pas.

Elle inspira profondément, vérifia qu'il n'y avait personne dans la rue, et quelques secondes après l'elfe était en train de grimper au mur. Décidément ses entraînements avec Mat lui servaient même ici !

Elle atteignit la fenêtre de son amis en frappant fort dessus. Elesia apparue en la regardant étonnée. Solis lui sourit.

- Tu peux ouvrir s'il te plaît ? Dit-elle en serrant les dents.

La blonde rigola et lui tendit une mains pour la faire rentrer à l'intérieur.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda t-elle.

- Et toi, pourquoi il fait si sombre dans ta chambre ? demande Solis en voyant la persienne baissée. Il fait beau pour une fois !

Elesia soupira et s'assit sur son lit.

- La lumière éblouissante d'un ciel bleue dénudé de nuages, c'est bon pour les gens heureux.

Solis croisa les jambes
- Tu n'es pas heureuse toi ? Elesia qu'est-ce qui ce passe ?

- Moi j'en ai marre, de voir ce temps me narguer ! s'exclame t-elle en fermant définitivement la persienne. Voir ce temps qui n'est pas en accord avec mon humeur. Ce que je préfère, c'est voir la lumière orange passer à travers les petits trous de la persienne et se refléter sur mon mur.

Solis sourit, c'est vrai qu'elle aussi à toujours adoré ces effets de lumière le soir dans sa chambre. Pourtant elle ne répondit pas et laissa Elesia parler.

- Des fragments d'espoir, impossible d'attraper, des fragments de sorties pour sortir de ce monde. Beau la folie il disait, moi je préfère être fou que saint d'esprit ! Je préfère rêvé dans une chambre sombre avec ces tâche de lumière, que d'être éblouit par l'hypocrisie du ciel.

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