Chapitre treize

Hello !

Nouveau chapitre ! Et quelques révélations sur le passé de Noam 💗

Petit dessin de Noam et Bessho en version chinois car vive les danmeis 💗

Bonne lecture ⭐️

----------

À ma demande, Nasser était de garde cette nuit. Allongé sur la méridienne d'à côté, je sentais les hormones perturbées de Bessho. Ses émotions se mélangeaient en lui dans un océan de vagues incontrôlables. Il était impossible de lire dans la tête d'un oméga mais leurs phéromones permettaient tout de même de ressentir leurs émotions.

Il dormait là, près de moi sur la méridienne, séparé par trois, quatre pas. Son corps longiligne qui s'étendait avec grâce me captivait. Ses lignes fines, délicates, et ses longues jambes fines avaient quelque chose de fascinant. La lueur tamisée de la pièce mettait en valeur sa beauté androgyne d'une manière à dompter mon esprit.

Chaque détail de ses courbes semblaient avoir été sculptés pour me désarmer. Je me retrouvais presque hypnotisé par la façon dont la lumière jouait sur sa peau et par la douceur de ses traits qui appartenaient à un autre monde.

Ainsi, je me mis à repenser à un lointain épisode de ma vie.

Je les vis, mes parents. Ma mère était un mâle oméga à la beauté délicate et au sourire rassurant. Mon autre mère était tout l'inverse : une reine alpha imposante par sa prestance dont les yeux se remplissaient de tendresse chaque fois que nous regardait son compagnon oméga et moi.

Je me souvenais encore de la douceur de ma mère oméga malgré les murmures venimeux qui circulaient à l'extérieur de nos murs. Je me rappelais également de la force de mon autre mère qui pouvait affronter un mur humain dressé contre nous pour protéger sa famille.

Mais cet amour entre mes parents avait eu un prix.

Une nuit, alors que je n'avais que huit ans, Humeyra se souleva. Le chaos s'était propagé dans le royaume mais avec mes souvenirs d'enfant, il ne me restait que des fragments de cette nuit. Mais chaque détail dont je me souvenais était une gravure dans mon esprit. Le bruit des combats, les hurlements dans les couloirs et dehors, le bruit du feu et enfin... Le silence glacial quand je vis le corps sans vie de mes parents.

Mes parents étaient morts lorsque je n'étais qu'un enfant. Comme toutes les guerres dans ce monde, leurs vies n'avaient pas été épargnées. Si j'avais grandi entouré de conseillers et de gardes, je n'avais pas eu la chance de connaître plus longtemps l'amour parental.

Heureusement, dans ce chaos, il y avait eu la présence indispensable de Nasser.

Nasser m'avait pris sous son aile et rapidement, il était devenu une figure paternelle à mes yeux. Déjà là, il avait les épaules larges et la voix qui imposait respect et discipline.

Depuis toujours, sa famille servait la mienne et Nasser avait placé tous ses espoirs en moi. À mes yeux, il n'était pas juste un mentor politique et militaire, mais un protecteur qui veillait sur moi comme un grand frère envers son cadet.

J'étais devenu le roi le plus jeune de l'histoire en Humeyra, à l'âge de huit ans. Si personne ne croyait en un gamin, Nasser me suivait depuis le début. Je me souvenais de ses leçons exigeantes qu'il m'avait imposées. Jamais il ne m'avait ménagé malgré mon jeune âge, me poussant à grandir plus vite qu'il ne l'aurait vraiment souhaité.

Nasser m'avait enseigné l'art du combat, les subtilités diplomatiques, mais aussi le devoir de protection envers les miens, les plus faibles et ceux que j'aimais.

Sauf qu'à part lui, je n'avais plus de famille.

Mais ses enseignements précieux m'avaient façonné en tant que roi : fort, juste et profondément attaché à mon pays et mes responsabilités.
Les années s'étaient écoulées et notre relation s'était forgée. Nasser en plus d'être une figure paternelle à mes yeux était également un confident, le seul avec qui je pouvais parfois redevenir un enfant.  Aujourd'hui, je voyais en mon dévoué bras droit l'une des pierres angulaires de mon règne. Et si Nasser n'était pas démonstratif, je savais qu'il voyait en moi plus qu'un roi.

J'étais comme ce petit frère qu'il n'avait jamais eu la chance de voir grandir.

Si pour lui il ne faisait qu'accomplir son devoir, pour moi sa présence était indispensable. Nasser était à la tête de mon armée, le digne Commandant Général des Lions du Sable.
Ensemble, nous avions bâti un nouveau Conseil.

J'ignorais si en seize années de  règne j'avais fait quelque chose de bien pour les humeyriens mais chaque jour, je faisais de mon mieux pour mon peuple.

Si j'avais bien des choses à accomplir en tant que souverain, celle d'avoir un héritier était au centre des conversations.

On me forçait à donner naissance à un héritier afin que ma lignée ne s'éteigne pas après mon passage.

 
J'ignorais si cela venait de ma fatigue soudaine mais j'entendis des bruits de pas léger se rapprocher de moi. Ces derniers jours avaient été plus chargés que les précédents à cause de nombreuses audiences, réunions, signatures d'accords, et l'arrivée de Bessho m'avait apporté une charge de travail supplémentaire. J'avais beau porté sur les épaules de nombreux fardeaux, je restais un homme.
Rares étaient les fois où je pouvais avoir une vraie nuit de sommeil.

–?!

Alors que la nuit aurait dû être calme, je me réveillais d'un coup par une montée d'adrénaline quand je sentis une pression tremblante enserrer ma gorge.

Jamais Bessho ne pourrait me tuer avec si peu de volonté.

Malgré mon instinct de survie qui me criait de le repousser, j'agis avec prudence en réalisant que c'était bel et bien lui qui venait de m'attaquer. Mes mains bien plus grandes que les siennes entourèrent ses maigres poignets sans les serrer avec violence.

–Je peux savoir ce que cela signifie ?
–Suis... désolé.. désolé...

Il répéta sans fin des excuses inaudibles.

Il n'y avait qu'un oméga peu sûr de lui pour s'y prendre mal mais j'avais parfaitement compris que Bessho tenterait quelque chose cette nuit. J'avais perçu déjà tout à l'heure son regard voilé, perdu dans une triste émotion qui ne lui allait pas. J'ignorais la douleur sourde dans ma gorge pour fixer Bessho.

–Ça m'embêterait de salir mes draps avec ton sang et de renvoyer ton corps sans vie auprès ton fiancé.

Bessho releva immédiatement la tête pour me fixer avec des yeux humides de larmes. La lumière émisse par la faible lueur de la pièce m'aidait à voir clairement mon assaillant. Habituellement, les omégas étaient plutôt petits et mignons mais lui possédait une autre forme de beauté. En le voyant d'aussi près, je réalisais ses atouts qui pouvaient faire perdre toute raison à un alpha.

Et cet oméga se tenait dans mon propre  lit.

À la mention de son fiancé, je vis ses pupilles si magnifiques d'ordinaire, se dilater.

Ce regard n'avait qu'une seule signification. Bessho était terrorisé par son fiancé.

–Je n'ai pas pour habitude de punir mes omégas mais il y a une première fois à tout.

Bien  sûr, je n'avais pas l'intention de lui porter la main dessus même s'il y avait bien des manières pour me venger de sa tentative de meurtre.  Surtout que Bessho se retrouvait sans défense dans mon lit. Je pouvais abuser de lui physiquement pour mettre ma menace à exécution et lui montrer que je n'étais pas un simplet de « vingt ans » comme il semblait le penser. Contrairement à ce qu'il devait croire, j'étais très doué pour rendre fous mes omégas. Je pouvais lui casser aussi une phalange, lui arracher un doigt pour le lui faire manger.

–Si tu n'avais pas été aussi beau, je t'aurais déjà coupé la tête, lui dis-je dans un souffle agacé.

J'étais allé trop loin dans ma plaisanterie puisque cette simple évocation le fit fondre en larmes. Alors qu'il avait tenté de m'étrangler, c'était lui qui semblait blessé, lui qui pleurait.

Lui qui souffrait.

Si j'avais toutes les raisons du monde pour le faire pleurer en cet instant, je n'en avais pas eu intentionnellement l'intention de le blesser. Bessho faisait vraiment de la peine à voir et l'alpha en moi ne supportait pas l'idée qu'il puisse s'effondrer de la sorte.

 
Alors j'attendis qu'il se calme dans mon lit, assis par terre à ses côtés pour lui laisser tout le temps nécessaire dont il avait besoin. Il s'était calmé au bout d'un moment pour sombrer dans un profond sommeil. Pour avoir perdu des proches, je savais que ses nuits n'avaient rien de paisibles et même si ma présence ne changeait rien, je voulais veiller sur lui.

Quand il s'était jeté sur moi, j'avais surtout ressenti sa détresse. Un appel à l'aide silencieux. Quelque chose en moi me dictait de le protéger.

Je fixais son visage souillé par ses pleurs, prenant le temps de détailler ses traits fins : son petit nez en trompette rougi par les sanglots, la courbe longue et parfaitement arrondie de ses cils. Sa bouche pleine d'un rose obscène qui me donnait envie de  l'embrasser. J'étais curieux de voir à quoi ses lèvres ressemblaient quand il donnait du plaisir à un alpha.

Bessho menait une lutte silencieuse contre ses propres démons et des menaces extérieures et alors que rien ne m'y obligeait, je me devais d'être là pour lui.

Et de le protéger.

---------

Si ce chapitre t'a plu, n'hésite pas à voter en cliquant sur la petite étoile et à commenter, t'abonner ❤️

Tiktok : Madame Boys Love
Instagram : Les_bl_de_shana

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top