Hello !

On se retrouve pour un nouveau chapitre de notre petite histoire omegaverse, bonne lecture 💕

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Par habitude, je portais ma robe de nuit traditionnelle. J’avais beau avoir reçu de la part Noam une multitude de nouveaux vêtements, j’étais plus à l’aise dans les miens. Nasser était venu me chercher dans mes appartements pour me conduire dans les couloirs à présent sombres du palais, jusqu’aux appartements de son roi. Sa lanterne en cuivre nous éclairait en chemin et par moment nous croisions d’autres gardes. Il arrivait que Nasser les salue ou bien leur donne quelques instructions en humeyrien, langue que je ne pouvais pas comprendre. Oh, je parlais parfaitement le dialecte de Yufei mais maintenant que j’étais loin de mes terres, peut être que… peut être que jamais plus je n’entendrais ma propre langue maternelle.

Siegfried n’avait pas choisi le surnom de « Jade » au hasard. Jusqu’au bout, il voulait me blesser et m’anéantir. J’étais devenu ce garçon « maudit » en danicien.

Plongé dans mes sombres pensées, la voix de Nasser me ramena au moment présent quand je me retrouvais à présent face à l’entrée qui me menait dans la chambre du roi.

–Merci, Nasser.
– Je vous en prie, passez une bonne soirée, fit-il en me souriant.

Nasser me salua avec autant de respect que pour ses hommes et se retira. Contrairement à ce matin, il semblait réellement s’éloigner mais je ne serai pas étonné de le voir surgir entre deux battements de cils. Les deux hommes qui montaient la garde ne bougèrent pas d’un centimètre, comme ci leur posture et leur emplacement étaient ancrés dans une image fixe, une peinture qui ne vieillirait jamais.

En m’entendant frapper à sa porte, Noam vint m’ouvrir de lui-même.

– Entre.

Noam se décala de l’entrée dans une tenue très simple pour me laisser pénétrer dans ses appartements quand il m’y invita. Plutôt dans la journée, il arborait une tenue stricte et une attitude plus ferme. Là, il ressemblait presque a un jeune homme de son âge dans sa tenue de nuit et sa tresse. Pourtant, il affichait cette même assurance désarmante, un sourire au coin des lèvres. Je percevais une certaine malice dans son regard, quelque chose d’intriguant, un charisme naturel qui enveloppait la pièce pour attirer tous les regards sur lui.

Y compris le mien.

Noam était parfaitement à l’aise, savourant visiblement le trouble qui se lisait sur mon visage. Ce n’était pas une domination brutale dans le but de m’assujettir comme celle que j’avais connue avec Siegfried.

Il se dégageait quelque chose de différent avec lui.

L’Alpha referma la porte derrière nous pour nous plonger dans son intimité tamisée. Je redécouvris son espace de vie que j’avais pu prendre le temps de contempler plus tôt dans la journée. Ses appartements avaient une ambiance différente à la nuit tombée, c’était une sensation étrange qui se mêlait à son odeur puissante… mais je m’y sentais curieusement bien.

J’avais la conviction qu’ici, j’étais en sécurité.

Ce sentiment de bien-être venait de ma nature mais aussi  de son aura désarmante. Noam était tout ce qu’on attendait d’un alpha : imposant, sur de lui, et prêt à  jouer pour séduire sa cible. Je restais un Oméga et la présence d’un alpha comme lui me rassura. C’était une réaction volontaire de ma conscience qui était guidée par la dominance absolue qu’il incarnait. Inconsciemment, je cherchais à plaire à Noam, à me conformer pour me laisser totalement guider. Pourtant, cette soumission avait été exploitée par mon ancien compagnon alpha qui avait abusé de cette facette de ma personnalité.

–Si tu pouvais éviter de regarder la chambre avec cette expression, ça m’arrangerait beaucoup, se moqua le jeune roi. Tu vas devoir t’y habituer.

Sans m’en rendre compte, j’étais en train de fixer un point fixe à l’intérieur de ses appartements. Noam dut croire que je contemplais sa chambre alors que ça n’était pas du tout le cas. Ce n’était pas réellement le mobilier que j’admirais mais sa présence qui s’imprégnait partout et qui ne cessait de jouer avec mes instincts.

Noam éveilla mes instincts profonds de dévotion.

Je sentais une vague de chaleur se former dans mon ventre car ma nature me criait de fouiller dans sa penderie afin de me servir de ses vêtements pour en faire un nid.
Mon nid.

Il arrivait que certains omégas subissent le phénomène de «nidification ». Une pratique instinctive profondément ancrée dans nos gènes. L’oméga utilisait notamment les vêtements les plus imprégnait d’odeur de son partenaire pour marquer son territoire et créer un espace où il se sentirait en sécurité. Quand j’étais face à des émotions trop fortes, cette envie de fabriquer un nid était particulièrement forte.

Je me surprenais à observer les tissus doux des draps, les coussins moelleux posés sur son lit, ou même à lui retirer sa chemise pour en faire un élément central de mon nid.

Mais je ne fis rien, laissant de côté ce désir absurde.

–Je…

Je gonflais mes joues car j’espérais quand même ne pas avoir à venir trop souvent ici. Je n’aimais pas cette sensation que sa chambre me faisait… je m’étais promis de ne plus donner ma confiance à un alpha, ni même d’en désirer un. Pas après ce que j’avais vécu. Ce que je m’apprêtais à perdre était trop important pour que je laisse ces sentiments s’installer. Noam avait beau être le roi en personne, être un homme respecté par sa Garde, adoré de son peuple et aimé de ses omégas, posséder un alpha dominant qui répondait à ma nature, je ne pouvais pas tomber amoureux de lui.

–Je… Je vais me coucher, si vous le permettez !

En plus, j’étais son ainé donc il me devait le respect !

J’avançais la tête haute jusqu’à la méridienne qui me servirait de lit pour cette nuit.

Noam avait pris le temps de me préparer un coin accueillant et très confortable grâce aux coussins et à l’épaisse couvertures qui y reposaient dessus.

– Boude pas, t’es censé être plus « grand » que moi.
–Espèce de, m’emportais-je… comment oses-tu… ?!

Réalisant soudain ma familiarité et notre échange de regard, je me tus immédiatement et, baissais la tête devant lui.

Je devais me contrôler et calmer mon esprit torturé. Je ne pouvais pas laisser ce conflit intérieur créer davantage de tumulte en moi. Je ne voulais pas non plus que Noam pense que je manquais de caractère et de volonté parce que j’étais soumis de nature. Si Siegfried en avait abusé par le passé, je portais en moi la peur silencieuse de revivre cela une nouvelle fois.

J’ignorais si Noam comprit ma peur mais il ne chercha pas le conflit. Il n’essaya pas de m’imposer sa volonté ou à profiter de ma soumission. À son regard, je compris qu’il respectait mes limites.

–Détends-toi, les omégas de mon harem sont en sécurité ici et Kimzki aussi peut se montrer très familier.
Il avait naturellement insisté sur le « très ».

Si j’étais bel et bien un oméga de son harem, ça ne faisait pas de moi SON Oméga pour autant, mais qu’il parle d’un autre en ma présence me dérangeait. Je n’avais pas pour conviction de plaire à Noam et encore moins de me donner à lui malgré sa nature mais mes instincts s’agitaient en moi. Surtout quand il prononçait le prénom de cet oméga avec une telle voix.

Il donnait vraiment l’impression d’être proche de lui.

–Cela ne se reproduira plus, je vous demande de m’excuser, Noam.
– Je déteste les formalités, tu peux me tutoyer.

Noam étira ses lèvres en un sourire doux et chaleureux. Son aura protectrice semblait m’envelopper comme un cocon dans lequel je pouvais me réfugier.

Je ne voulais pas m’attacher à lui ou à un autre. J’étais parfaitement conscient que n’étant pas mordu, ma nature cherchait un partenaire pour être comblée. Si j’étais heureux que Siegfried n’ait pas laissé sa trace sur moi en cet instant, je ne devais pas non plus me laisser aller.
Aí Li Na comptait sur moi.

Ce soir, j’allais tuer Noam. De… de mes propres mains, j’allais le tuer.

Mais mes doigts en tremblaient.

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