Hello !

On se retrouve pour la suite en espérant que ça vous plaise 🩷

Petit dessin de Noam pour illustrer ce chapitre 💚

Bonne lecture ⭐️

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Mes doigts lâchèrent ma pâtisserie qui s'écrasa sur la table face à la réplique du roi Adil Malik, je ne pus me retenir de trembler. Incapable de le regarder dans les yeux, tout ce qui m'entourait disparu pour me plonger dans le chaos. La seule chose que j'entendais à présent était mon pouls qui s'accélérait, se mêlant à la rage folle de mes battements de cœur.

Noam venait de mentionner l'Est. Son regard posé sur moi savourait pleinement sa victoire.

J'étais acculé, au pied du mur.

Je devais trouver quelque chose à dire... n'importe quoi qui me permettrait de reprendre l'avantage sur lui. Je devais démentir ou bien...

–Que... tentais-je de répliquer.
–Nasser, trancha alors le jeune roi en appelant son bras droit.

Nasser se représenta aux côtés de son souverain pour lui transmettre un long parchemin enroulé dont le roi se saisit. Puis, il se mit en retrait sans quitter la pièce.

Le jeune roi prit le temps de dérouler chaque centimètres du papier épais pour tester ma patience. Il avait de grandes mains mais ses gestes eux étaient délicats. Puis, après un silence étouffant qui menaça de m'emporter dans les profondeurs abyssales, je croisais le regard de Noam avant qu'il ne rejette son attention sur sa page et qu'il ouvre sa bouche de sa voix profonde et grave.

–« Bessho, vingt-sept ans, un mètre soixante dix pour environ cinquante sept kilos. Prince de l'Est en Yufei et fiancé au prince du Nord : Siegfried Wagner ».

Il s'arrêta dans sa lecture pour appuyer son regard sur le mien, toujours accoudé à la table, le poing supportant le poids de son visage.

–Il est mentionné que tu étais enceint, enchaîna-t-il. Ou est passé ton enfant ?

Je réussis à poser les yeux sur le roi alpha sans parvenir à trouver mes mots. Parce que si je parlais, Siegfried me priverait de ma fille. Si je parlais, il me ferait subir le même sort qu'à mes parents.

– Je... j'ai fait une fausse couche.

C'était là, tout ce que je trouvais à lui dire. Pour Aí Li Na, je ferais n'importe quoi. Si Siegfried me la prenait, je n'aurais plus aucune raison d'exister. Cela me brisait le cœur de parler ainsi de ma propre fille mais Noam ne pouvait pas comprendre ma situation. Pas plus que je ne pouvais lui demander son aide. Je venais à peine d'intégrer son harem, on ne se connaissait pas alors qu'est-ce que j'espérais, hein ? Qu'il m'aide à ramener la paix en Yufei et qu'il libère ma fille des griffes de son père ?

Qu'il accepte de l'élever avec moi ?

Il n'avait aucune raison de faire cela, aucune raison de me tendre la main.

–Je vois dit-il avec douceur, je suis désolé de l'apprendre. Ça n'a pas dû être facile pour toi après le massa... ce qui est arrivé chez toi.

Bien sûr que ce n'était pas facile de vivre avec la mort de son père et de sa mère, de ne pas pouvoir fermer l'œil de la nuit parce que Siegfried et Charles m'avaient obligé à les regarder périr. Être privé de ma fille m'était encore plus insupportable. Les mères développaient un instinct de protection envers leur enfant que personne ne pouvait comprendre.

Je ne pouvais certainement pas dire à Noam qu'Aí Li Na était mon point faible et que Siegfried se servait de moi pour arriver à ses fins.

–J'ignore encore la raison de ta présence entre ces murs mais tu peux rester ici, « Jade ».

Je perdis mes yeux dans les siens.

–Pourquoi vous... ?
–J'ai mes raisons, me répondit-il. Mais je ne peux pas ignorer ce qu'il s'est passé en Yufei.

J'ignorais comment interpréter sa décision et son regard mais Noam me perturbait. Confus, j'en oubliais cette odeur d'oméga pour me concentrer sur celle de Noam.

Elle m'évoquait le bois de cèdre avec ses notes chaude et réconfortante, presque terreuse. Il y avait une touche ambrée plus discrète à la fois douce et sensuelle qui ne me laissa pas indifférent. Cette note subtile conférait une dimension protectrice à son odeur, comme un refuge. Mais je sentais aussi un côté fumé émaner de Noam, rappelant qu'il était un roi, un homme que personne ne pouvait dompter.

Son odeur était un mélange irrésistible de sécurité, de force et de domination. Elle faisait battre mon cœur plus vite, éveillant mes instincts profonds de soumission volontaire.

Sa fragrance n'était pas écrasante, elle imprégnait subtilement son espace. Elle était la parfaite incarnation de Noam : majestueuse, puissante mais étrangement réconfortante pour ceux qu'il choisissait de protéger.

Je ne pouvais nier son odeur mais j'ignorais si Noam ressentait la même chose aussi vis-à-vis de ma nature. Alors que je le rencontrais à peine, mon oméga se livrait une bataille intérieure, cherchant désespérément à rentrer en résonnance avec son alpha.

Pourquoi son odeur me faisait-elle cet effet ?

Pourquoi est-ce que son parfum ne cherchait pas à m'écraser ? Noam ne me faisait pas me sentir petit ou insignifiant, c'était même tout le contraire. J'avais l'impression d'entendre ses instincts me chuchoter de lui faire confiance, qu'il était digne de me protéger.

Je me saisis d'une serviette pour essuyer mes larmes sans réaliser que cette action provoquerait une réaction chez mon hôte.

–Vingt sept ans et ça pleure comme un bébé ? Me lança-t-il taquin.
–Je... Je suis votre ainé Majesté Adil Malik, je ne vous permet pas de me parler sur ce ton du haut de vos vingt ans...

Noam soupira, adoptant une position plus droite et fière avant de lâcher à Nasser un regard interloqué. Une main sur le ventre, Noam se mit à rire à pleine voix tout en se servant dans le panier à fruits pour jouer avec une pomme.

–J'ai vingt-quatre ans et je t'ai dit de m'appeler « Noam ». Après tout, tu n'es pas venu ici pour devenir mon concubin.

Oui et non. En fait, j'ignorais comment je devais m'y prendre et ce que je devais faire. Noam pouvait très bien me menacer ou me faire enfermer pour me soutirer des informations sur mon pays et mes réelles intentions mais il préférait manger en ma compagnie. Mieux encore, j'avais le droit de rester ici.

Parce que...

Parce qu'à ses yeux je n'étais rien.

Noam ne me voyait pas comme une menace.

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