Chapitre 22
Nous sommes allés nous balader avec Amy et Diana. Diana avait envie de me montrer son coin préféré. C'est une très jolie falaise avec une vue plongeante sur la mer.
La petite m'a raconté que Andrew et les garçons de la meute aimaient beaucoup plonger d'ici et nager en contrebas. Nous avons pique-niqué au bord de la falaise et avons fait de magnifiques photos. Nous avons passé un bon moment et Diana nous a fait beaucoup rire. Elle nous a raconté comme quoi elle aimait beaucoup sa petite-amie à l'école, qu'elle avait plein d'amis.
En même temps, ça ne m'étonne pas ; cette petite est solaire. Elle correspond parfaitement au cliché américain. Elle fait de la gymnastique et aimerait beaucoup intégrer les cherleedears une fois au lycée, elle est mince et a de beaux yeux bleus, comme son cousin. Bref, la petite princesse parfaite. Mais en plus, malgré son frère décédé il n'y a pas si longtemps que ça, elle garde le sourire. Elle est forte.
C'est vers la fin d'après-midi que nous rentrons, reposés et heureux. La villa est calme, certaines personnes sont sur le canapé, ils jouent à un jeu de société et certains sont posés sur des chaises de la terrasse. Là aussi, la vue est vraiment belle. Diana se jette dans les bras de sa sœur, tandis que les autres la regardent, attendris.
Je décide d'aller faire un tour dans la bibliothèque, ayant envie de lire un livre et d'affronter mes vieux démons. Lorsque je rentre dans la pièce, je la redécouvre. C'est magnifique. Cette maison est la parfaite fusion entre le vieux et le neuf. Des moulures sont incrustées sur le bois de la bibliothèque et certains livres sont reliés avec des écritures dorées sur la tranche. Vraiment incroyable.
Après l'émerveillement, c'est la douleur qui arrive au grand galop. Je hausse juste les épaules en essayant d'ignorer ce sentiment et me met à explorer cette pièce regorgeant de savoir.
Je me pose sur l'un des fauteuils en cuir usé et lit un exemplaire du Petit prince. Ce livre c'est vraiment toute mon enfance. Notre mère nous le lisait à Maya et à moi et nous l'avons demandé des dizaines de fois. J'espère que de là-haut, ma sœur peut encore lire ce livre.
Je suis plongé dans ma lecture lorsque quelqu'un rentre dans la bibliothèque. Je ne lève pas le nez de mon livre, parce que je me dis que cette personne va prendre un livre et passer son chemin, mais cet individu m'interpelle :
- Je ne savais pas que tu aimais lire, dit-elle d'un ton songeur.
- Moi non plus, chuchotais-je.
Le silence se fait et je replonge dans ma lecture. Andrew vient se poster derrière moi et pose ses deux mains sur chacune de mes épaules. Il les masse doucement et faiblement, histoire de me faire comprendre qu'il est là. J'arrête ce que je suis entrain de faire pour venir poser l'arrière de ma tête sur son ventre. Je n'avais pas réalisé à quel point j'étais tendu. C'est fou, pourtant j'ai parlé à mamie hier matin, chose qui devrait m'apaiser. Apparemment non.
Il se penche et vient déposer un chaste baiser sur mon front. Je me laisse faire, le geste est bon, pas imposé. Je sens son envie d'être tendre avec moi. Puis, son contacte migre doucement vers la joue... Puis, vers le coin de de ma bouche, et ensuite vers...
- Alpha ! S'exclame Jake en rentrant en trombe dans la pièce. Oh... Désolé, je-
Andrew grogne et le soigneur reste là, interdit. Le premier des deux hommes se redresse et se décale de moi pour rejoindre le second. Ça me laisse complètement frustré, parce que j'aurais bien aimé qu'il continue ce qu'il faisait. Andy' lui demande se qu'il se passe et Jake s'adresse à lui d'un ton si bas que je ne peut entendre se qu'il s'y dit.
D'un côté, je suis curieux, mais de l'autre, je suis plus réticent à savoir ce qu'ils chuchotent dans leur coin. J'ai appris au fil des années qu'il ne vaut mieux ne pas être désireux d'apprendre ce qui ne nous est pas destiné.
Finissant de se dire ce qu'ils ont à dire, ils partent de la pièce aussi vite que Jake y est entré. Je me retrouve donc seul avec mon livre entre les mains. Bon.
Je me redresse avec la ferme intention d'aller faire un tour dans la maison. J'aimerais bien voire ce qui est cuisiné pour ce soir, et voir si je peux aider pour la tâche.
Je descends lentement et observe la maison en effervescence. Les bêtas s'activent pour une raison qui m'est jusque là inconnue et les autres font à manger. Même Diana met la main à la pâte, ce que je trouve génial.
Petit, je ne cuisinais jamais ; mes parents m'interdisaient l'accès à la cuisine et ma grand-mère estimait aussi que ce n'était pas de mon devoir. C'est dommage, ce n'est que de mon avis, mais je pense sincèrement que les enfants devraient avoir le droit de pouvoir apprendre à cuisiner et pâtisser. Résultat, aujourd'hui, je ne sais faire que des pâtes et quelques autres trucs basiques.
J'arrive devant les plaques chauffantes et m'aperçois que, encore une fois c'est entrain de cramer. Je demande à Amy, qui coupe des poivrons en fines lamelles:
- Ça ne crame pas ?
- Oh ! mince ! s'exclame-t-elle.
Elle se place devant moi pour remuer la mixture rouges (et cramée), tandis que moi, je prends le relais pour couper maladroitement les légumes. Je n'aime vraiment pas les poivrons, c'est décidé. De un, ce n'est pas vraiment bon, c'est très fort, et de deux, c'est compliqué à couper. Je grommelle quelques chose d'intelligible dans ma barbe, pendant que Amy rigole et se moque légèrement de moi.
***
Tout se passe bien, pour l'instant et le repas est bon. Bon, au final, c'est Amy qui a finit de couper les poivrons pendant que je passais des courgettes à la mandoline.
Décontracté, j'ai passé un t-shirt à manches courtes, laissant apercevoir mes cicatrices. Je ne me suis pas vraiment posé de questions, je me suis surtout dit que personne ne me ferait des remarques déplacées et que je connaissais assez bien les gens de la meute pour être détendu avec mes marques indélébiles. Et puis, il fait chaud.
Je sens que l'ambiance est tendue, entre les bêtas et, le guérisseur et l'alpha, mais nous essayons de détendre l'atmosphère à coup de blague nulles, ce qui semble marcher. Andy' ne pipe mot, mais je préfère ça, comme ça il ne sera pas tenté d'exploser sous le nez de Diana, qui est l'innocence née. Il vaut mieux la préserver.
Il es vrai que je n'aime pas beaucoup les enfants, surtout ceux de son âge, mais je trouve vraiment cette petite géniale. Mais des fois, je me demande si elle n'en fait pas un peu trop, comme si elle voulait prouver quelque chose. Elle sourit exagérément, comme si elle n'était pas vraiment heureuse. J'espère sincèrement qu'elle ira bien, plus tard, parce qu'il n'y a que le temps qui guérit les blessures. Elle aura toujours des cicatrices, mais elle se verront de moins en moins.
A un moment du repas, nous discutons d'un sujet banal et je me penche pour attraper du sel et mon t-shirt se soulève légèrement pour laisser entre-apercevoir mon ventre. Rien de bien particulier, mais Diana, très observatrice, elle, l'a remarqué. Je sais que plusieurs loups l'ont vu mais ne disent rien pour ne pas me blesser. C'est à ce moment que la petite m'interpelle pour me demander :
- Alex, pourquoi tu as des cicatrices sur la peau ?
Cette question jette un froid dans l'assemblée et je me retrouve complètement déstabilisé. Andrew semble déterminé à me laisser me débrouiller et me sortir de cette situation tout seul et m'observe d'un regard scrutateur. J'essaie maladroitement d'expliquer à Diana ce qui m'est arrivé, sans me dévoiler pour ne pas attiser la pitié des lycans, même si je ne doute pas que plus de la moitié de la tablée est au courant.
- Et bien, disons que j'ai eu un accident quand j'étais plus jeune.
- Un accident ? Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? me redemande Diana avec tout la naïveté du monde.
Mal à l'aise sous les regards des loups, je ne sais plus quoi répondre lorsque Andy' intervient.
- Diana, ça suffit, on est à table.
Son ton laisse entendre que la discussion est close, alors, elle ne dit plus rien et semble contrariée de ne pas pouvoir en savoir plus, et frustrée d'avoir été remise à sa place par l'alpha.
Plus tard, dans la soirée, nous sommes allés nous baigner à la plage et Diana s'est excusée. Je l'ai accueillie les bras grands ouverts pour lui faire comprendre qu'elle était tout pardonnée.
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