Chapitre 10
Lorsque nous entrons dans la demeure, je dois dire que je suis impressionné. La baraque est énorme. La première pièce dans laquelle nous pénétrons est un hall d'entré énorme qui comporte deux escaliers avec des rembardes en fer forgé qui se compose de nombreux motifs compliqués. Les escaliers se rejoignent en haut de la pièce et on peut apercevoir qu'ils donnent accès à un couloir avec plein de portes. Le plafond est tout en verre, ce qui donne de la luminosité à la pièce, et qui lui ajoute un certain cachet.
Je suis à la trace tout ce petit monde, qui bavarde joyeusement de notre voyage, pour ne pas me perdre. Ensuite, nous arrivons dans un grand salon, avec un pan de mur constitué de bées-vitrées. La décoration est épurée et simple, mais faite avec goût, ça se voit que ce n'est pas du simple "Ikéa" dont nous avons tant l'habitude en France. De grands canapés sont installés dans le coin de la pièce, et je me fais la réflexion qu'ils doivent pouvoir accueillir pas mal de loups. Juste en face, il a de petites tables basses en verre, juste de quoi y poser quelques verres à l'apéro. Des tapis gris sont mis au sol pour ajouter de la chaleur à la pièce et de magnifiques tableaux sont entreposés sur les murs. Des commodes avec plein de tiroirs sont agencés un peu partout dans la pièce et une grande cheminée est implantée en face des canapés.
Juste à côté de tout ça, une grande table en bois rectangulaire est casée au milieu de la pièce. Elle est vraiment immense cette table, parce que le couvert à été mis pour une dizaine de personnes et il y a encore la place de caser des gens.
En face de la table, on a une vue sur la cuisine. Qui est juste énorme. Genre vraiment.
Ça me change de mon appart'.
Voyant que je reste mutique, Jacie m'interpelle :
- Alors, Alex, comment va ton grand-père? Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu ! Il ne vient plus manger à la maison, ces derniers temps ! Et tout les regards se tournent vers moi.
- Ah... Je ne sais pas, tu sais je ne l'ai pas trop appelé ces derniers jours et disons qu'il n'est pas très bavard, ha ha... Dis-je, gêné d'être le centre de l'attention.
- Ah, ok ! Bon, tu lui diras qu'il est invité à notre table quand il le souhaite ! Me répond-elle d'un ton joviale.
Pour tout réponse, je hoche la tête et elle sourit de plus belle, heureuse, tout simplement.
***
Nous sommes sur la terrasse, tous attablés. Amy a portée un grand pichet de citronnade rafraîchissante. Moi je me contente de ce breuvage, mais les autres ont plutôt opté pour un verre de bière. Je préfère ne pas rentrer chez moi complètement stone, si possible, d'autant plus que j'ai convenu avec Sami et Steve de les retrouver, demain, à midi à Sacramento.
Les conversations fusent dans tout les coins et la vue sur la mer est tout simplement divine. Je me contente de me taire, observant les personnes qui m'entourent. Tout le monde est heureux et ne fait pas semblant, ce qui est particulièrement beau. Il faudrait être fou pour ne pas s'en satisfaire.
Jacie à l'air d'avoir compris que je ne suis pas très bavard en terrain inconnu, alors elle n'a pas retenté de m'interroger.
Tout se passe bien jusqu'à qu'un appel de mon portable se fasse entendre, ce qui stoppe toutes les conversations.
Je me lève, et pars dans le salon décrocher, pour me donner un semblant d'intimité, même si je sais qu'avec l'ouïe des loups, c'est peine perdue, puis je m'assoie sur la canapé. Lorsque je reconnais le nom qui fait donner mon smartphone, je fronce des sourcils, alerté, parce qu'elle ne m'appelle jamais :
- Debby ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je en français.
- Alex... M'appelle la voix au bout du cellulaire, secouée de sanglots. Alex...
- Hey, Debby... Calme toi, ok ? Respire... essayais-je de la calmer.
De grosses larmes d'enfants la traversent un moment avant qu'elle ne puisse se calmer. En France il doit être près d'une heure du matin, puisqu'ici il est seize heures. Maintenant que Debby est calmée, j'essaie de savoir ce qui l'a mise dans cet état à une heure du matin :
- Bon, maintenant, tu souffles un bon coup, et tu m'expliques calmement, ok Déborah ?
Elle se met à rire, d'un coup, comme pour éviter de se remettre à pleurer, et je ne comprends pas tout à fait ce qu'il se passe :
- Bah alors, bichette ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Et bien, je viens de me rendre compte que tu as pris l'accent américain.
- Nan, je ne parlais pas de ça. Tu pleures, puis tu te mets à rire. Qu'est-ce qui s'est passé avant que tu m'appelles ?
- Eh bien... J'ai rêvé que Maya revenait. Elle était là quand je rêvais, et puis quand je me suis réveillée, elle avait disparue.
- Je comprends. J'ai fais tellement de rêves de ce genre que je ne les comptes plus. Et pourtant, ça fait déjà trois ans.
- C'est vrai ? Mais tu ne m'en as jamais parlé ! Déclare-t-elle sous la surprise.
- Et bah tu sais, je ne te parle pas de tout.
- Ouais... comprend-elle à regret. Je sais que je ne t'appelle jamais, et j'en suis désolé, mais c'est compliqué d'entendre ta voix, tu me la rappelle tellement, dit-elle, mélancolique.
- Oui, mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave si on ne s'appelle pas tout les jours ou quoi. Nos appels sont bien meilleurs quand on se joint après longtemps ! Dis-je en avec enthousiasme. Bon, alors je suppose que tu n'as pas envie de dormir ? Je vais te tenir compagnie.
- Et bien... J'ai rencontré quelqu'un.
- C'est vrai ? M'exclamais-je avec enthousiasme.
Déborah est restée longtemps attachée à ma soeur, et n'a pas voulu faire de rencontres, ayant peur que ça salisse son souvenir.
- Oui, mais...
- Mais quoi, bichette ? Je l'interroge, pas sûr de ce qui va suivre.
- Et bien elle... Elle ressemble beaucoup à Maya.
- Mais ça, ce n'est pas grave ! Essayais-je d'être enthousiaste.
- Elle s'appelle Olga, elle est russe, immigrée, et je l'ai rencontrée dans le centre où je fais du bénévolat. Niveau caractère, elle ressemble beaucoup à Maya, comme je te l'ai dit.
- Hum.. Dis-je, pensif. Ce n'est pas parce qu'elles se ressemblent, que tu dois culpabiliser.
- Je sais, je sais... Mais ça me fait peur de l'oublier.
Une sort de mutisme se met en place, et il n'y a que les loups pour briser ce silence. Entendant les bruits des discussions, Debbie me dit :
- Tu es avec des gens ? Je t'ai dérangé ?
- Non tu ne m'as pas dérangé du tout, répondis-je.
- Bon, je vais te laisser, ça va mieux, maintenant, me dit-elle.
- D'acc, Debby. Kiss, ma belle.
- Bisous, Al'.
Lorsque je raccroche, les conversations à côté de moi se stoppent de nouveau, ce qui montre qu'ils ne discutaient pas vraiment.
Je balance ma tête en arrière sentant la tristesse m'envahir. Putain...
Pour ne pas le donner en spectacle, je me lève et me dirige vers la terrasse couverte où se trouve tout le monde.
Quand j'arrive vers lui, Andrew m'interroge :
- Qui est Debby ?
- Une amie de France, je lui répond, dans le plus grand des calmes.
Les conversations reprennent, petit à petit, et je me fais oublier, ce qui me convient tout aussi bien. J'ai beau être à l'aise avec les gens, dans ce genre de situations où je me sens triste, je préfère ne parler à personne.
Le repas se passe bien, tout le monde est de bonne humeur et s'amuse bien. Même moi, qui au début, ne voulait pas manger ici, je rigole bien, sous le regard affectueux de l'alpha.
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Voilà, j'espère que ce chapitre vous plaira même s'il ne me satisfait pas vraiment.
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