vingt huit

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Ce chapitre peut heurter la sensibilité des plus jeunes. Ce n'est pas super violent, mais si vous êtes vraiment sensible, passez ce chapitre. Ça n'altèrera pas votre compréhension de l'histoire puisque dans le prochain,  on nous explique ce qu'il s'est passé.
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Bonne lecture aux autres !




Je me réveille les yeux vultueux à cause de toutes les larmes que j'ai laissé couler hier. J'aimerai juste me rendormir et oublier que nous ne savons pas où elle est. Luna. Je n'ai que ce mot en tête depuis hier matin. Le seul point positif est que la police va enfin accepter de se mettre à sa recherche. Mais je ne compte pas en rester là !  Il faut que je me bouge ou je vais péter un plomb. La savoir en danger me rend fou. Je regarde l'heure : 3h07.

Je sors de mon lit et enfile un survêtement. Je m'assois à mon bureau, sort une feuille et un stylo. Peut être que si je pose mes pensées sur papiers, ça me soulagera un peu ? Je laisse alors la mine courir sur la feuille au gré de mon imagination. Je m'exprime à coeur ouvert et finis par carrément écrire une sorte de .. chanson ?  dédiée à elle. Au départ, ce n'était qu'un court poème et puis ça s'est vite transformé en quelque chose de plus important. Mais je remarque que je ne suis toujours pas prêt de m'endormir.

Je vais aller courir, ça me défoulera. En quelques minutes, je suis dans la rue, à faire quelques foulées. Le vent frais souffle contre ma peau et j'inspire profondément, tentant de retenir ces larmes qui menacent à nouveau de couler. Les rues sont vides, silencieuses. Le calme est reposant et j'ai l'impression de redécouvrir la ville. La musique diffusée par mon casque achève de me transporter dans un autre monde. Un monde où tout va bien. Un monde où Luna n'a pas disparu. Des perles salées roulent sur mes joues quand je repense à elle, à nous, à notre éloignement encore tout récent. 

Je suis complètement perdu dans mes pensées lorsque subitement, j'entends un cri. Je ne suis même pas certain qu'il soit réel. Je m'arrête une seconde, et repars aussitôt en secouant la tête. La fatigue doit me faire halluciner. Mais quelques instants plus tard, à nouveau des cris. Ils me traversent comme des poignards. Je ne peux pas repartir en feignant l'ignorance. Il se passe quelque chose près d'ici. Je m'arrête alors complètement, observant les alentours mais rien. Je coupe ma musique, et tends l'oreille pour essayer de percevoir un autre son. Et les cris retentissent beaucoup plus distinctement cette fois-ci. Je tourne la tête vers la direction des cris, et je vois une lumière. Qu'est-ce que je dois faire ? J'y vais ? J'appelle la police ? Mais peut-être que ce n'est rien, juste une télévision qui marche à plein volume. 

Bon, au pire, je vais jeter un coup d'œil, juste histoire de m'assurer que tout va bien là-bas puis je repars. Voilà, je vais faire ça. Je m'avance avec méfiance et.. attendez, c'est pas un peu déplacé de regarder chez quelqu'un comme ça ? Non, je ne peux pas me permettre de faire ça. Mais s'il se passait quelque chose de grave, et que je n'avais rien fais, je m'en voudrais toute ma vie ! Je ne sais pas quoi faire. Peut-être qu'il y a vraiment quelque chose qui mérite de l'attention là-bas. Et dans le pire des cas, je n'aurai qu'à jouer le mec bourré qui s'est trompé d'adresse. 

Je me rapproche de plus en plus de cette lumière. Elle est au bout d'une rue étroite et assez sombre. Vous savez, le genre de rue qui ferait un parfait décor pour un film d'horreur. C'est totalement rassurant. Allez, je prends mon courage à deux mains et m'approche un maximum. C'est finalement la porte d'un grand entrepôt. J'ai couru aussi loin ? Je regarde l'heure sur mon cellulaire : 4H27. Ah oui, ça fait un bout de temps que je cours. Je dois donc être dans le quartier industrielle de la ville. Des cris retentissent encore une fois et je parviens à les identifier. Ce sont les cris d'une femme et d'hommes. Les hommes ont l'air de lui crier dessus et la femme crie de douleur mais je suis trop loin pour comprendre ce qu'ils disent.

 Arrivé près du bâtiment, je me cache à l'angle du mur et écoute ce qu'ils disent. << JE VOUS EN SUPPLIE NON, AIDEZ-MOI, IL Y A QUELQU'UN S'IL VOUS PLAÎT { ouatcha } AAAAH >> << FERME LA !! TU MÉRITES TOUT CA !!! >> << OUAIS TU L'AS MÉRITÉ !! >> << A L'AIDE { ouatcha } AAAAH >> << TU VAS LA FERMER OUI ?!! >> << TU CROIS VRAIMENT QU'APRÈS L'AVOIR RIDICULISÉ COMME ÇA ON VA TE LAISSER PARTIR ?>> << SEB MÉRITAIT MIEUX QUE TOI ET POURTANT IL S'EST ACCROCHÉ ENCORE ET ENCORE ET VOILÀ COMMENT IL EST REMERCIÉ !! >> << IL AURAIT PU CREVER POUR TOI ET T'EN AVAIS RIEN À FOUTRE !! >> << *murmure* je suis désolée { ouatcha } aaaaaaa... je suis désolée ... je vous en prie, arrêtez... je ne contrôle pas ce que je ressens, je ne l'aime pas, je suis désolée..  { ouatcha } aaaaaaa ... s'il vous plaît.. ayez pitié .. je ferai tout ce que vous voulez mais laissez moi partir,  je vous en supplie, je suis désolée... *sanglots* >> << Cette partie du quartier est abandonnée, les usines ont été désaffectées depuis longtemps, alors hurle autant que tu veux, personne ne viendra te sauver ici. >>  << Alvaro, il faut qu'on rentre avant que papa ne se lève, viens ! On se casse ! >> << T'en fais pas ma jolie, on se revoit ce soir ! >>

J'entends la porte de l'entrepôt s'ouvrir puis se fermer, des bruits de moteur, une moto qui s'éloigne puis le néant. Et moi, je reste là, complètement paralysé. Je m'assois au sol, mes jambes tremblent trop pour que je tienne debout. Mon cœur bat à une vitesse folle et j'ai encore du mal à croire ce qu'il s'est passé. Des hommes ont battu une femme avec quelque chose en cuir. Et la femme hurlait. Sa voix était méconnaissable tellement elle pleurait. C'était à quelques pas de moi. Et je n'ai pas bougé. Elle est enfermée là-dedans et je ne bouge pas d'un centimètre, encore trop effrayé par tout ça. J'essaie de reprendre mes esprits, calme ma respiration et me lève en direction de la grande porte. La femme sanglote toujours. Je pousse la porte du hangar et elle s'ouvre dans un affreux grincement. Les sanglots s'arrêtent immédiatement et le silence le plus complet règne. Je m'avance dans la pénombre et allume la torche de mon téléphone. Mon souffle se coupe. Mes yeux se ferment. 

J'ose à peine décrire la scène. Il.. il y a du sang.. du sang partout.. Par terre, il y a deux ceintures en cuir et sur le côté, des caisses en bois.. Et il y a de gros piliers en béton un peu partout dans la vaste pièce. Mais surtout, juste devant moi, cette femme qui a été battu à sang, attachée à un des gros piliers. Sa tête est baissée, ses cheveux cachent son visage, ses poignets sont attachés avec une corde autour du pilier, elle n'a pas de chaussure et est assise sur le sol, l'air exténué et le corps recouvert de bleus et de blessures.. Elle tremble comme une feuille et je n'ose plus m'approcher.. Elle semble tellement fragile que j'ai peur de lui faire mal rien qu'en l'effleurant. Je fais un effort considérable pour ne pas pleurer. Moi qui ne pleure jamais, en ce moment, je ne fais que ça. << *d'une voix tremblante* je... je ne vais pas vous faire de mal.. je passais dans le coin.. et j'ai entendu .. le .. la .. hum... vos cris de détresse.. Je vais vous sortir de là, n'ayez pas peur, ils sont partis.. >> << *sanglote* >> << Qu'est-ce qu'il y a ? Je vais vous libérer, ne vous en faite pas ! >> Je me penche pour défaire les nœuds des cordes qu'elle a autour des poignets quand elle tourne la tête au même moment. Non.. non  non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non. C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. non non non non non non non non non non. 

Je la serre dans mes bras, sans prêter attention à ses blessures, le visage inondé de larmes. Peur, tristesse, douleur, émotion, joie ? Je ne sais même pas. Toutes mes émotions se bousculent dans ma tête. Luna. C'est Luna. Luna est attachée dans un entrepôt et a été battu par un certain Alvaro et un autre homme. Je défais précipitamment ses liens et appelle les secours. On me dit qu'on m'envoie une ambulance. Je m'assois contre un pilier, et la prends sur mes genoux. Nous pleurons tous les deux, sans ne plus se préoccuper de quoique ce soit. Je lui chuchote des paroles qui se veulent rassurantes. Au bout de ce qu'il me semble une éternité, de nombreux hommes en uniformes divers débarquent dans l'entrepôt : des ambulanciers m'arrachent Luna, des scientifiques commencent à photographier et analyser tout ce qu'ils trouvent, et des policiers m'écartent rapidement de la scène. Je me débats, j'hurle, j'ai perdu Luna. Je veux rester avec elle, il faut que je reste avec elle, je n'ai pas le droit de l'abandonner encore une fois ! C'est ce que je me tue à répéter aux gens qui me retiennent. 

Mais ils l'emmènent loin de moi et mes larmes coulent. Je crois que c'est les nerfs qui lâchent. Je ne réalise pas encore tout ce qu'il vient de se dérouler. J'ai retrouvé Luna, elle s'est faite battre, j'ai appelé les secours.. Je ferme les yeux, j'ai envie de vomir, mon cœur accélère à chaque seconde qui passe, puis le noir. Le noir m'entoure, m'enveloppe, me protège. Je suis bien là, je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, je ne sens plus rien. Juste le noir. Je mets en pause mon esprit et mon cerveau. Je ne comprends toujours pas ce qu'il se passe.

 Le monde s'est arrêté.

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Chapitre difficile. Je ne sais pas à quoi m'attendre pour vos retours. C'est normal que tout semble flou pour l'instant, mais l'histoire s'éclaire à la partie prochaine. 

donnez moi vos avis ^^

à demain mes chokikous !!

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